Le catalogue imprimé sur papier Rives. - Industrie.com
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L’Ève future<br />
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La mode invente toutes les saisons pour les femmes une<br />
silhouette « idéale ». Elle ne cesse d’apporter des corrections,<br />
de pratiquer la chirurgie des corps voire des squelettes.<br />
Ainsi, véritable manipulateur de la silhouette, le styliste<br />
introduit-il sans cesse de nouvelles proportions et remodèle<br />
constamment la silhouette en produisant un « corps de mode »,<br />
artificiel et fantasmé, qui cherche à annuler ou exacerber,<br />
par des jeux de trompe-l’oeil, la structure du corps réel, naturel.<br />
La collection se nourrit de cette fascination éprouvée<br />
envers ce pouvoir insensé de la mode, qui permet la modification<br />
et la réinvention des anatomies, ainsi que de la lecture<br />
du roman symboliste L’Ève future. Publié en 1886 par<br />
Auguste Villiers de L’Isle Adam, ce récit est considéré <strong>com</strong>me<br />
le premier ouvrage de science fiction. Il décrit la création par<br />
un scientifique d’une femme plus que parfaite, « l’Andréïde »,<br />
créature mécanique, parfaitement programmée, pleine<br />
d’esprit et d’intelligence mais sans cœur ni âme…<br />
<strong>Le</strong>s volumes dépeignent ainsi un corps qui oscille entre<br />
l’anatomie réelle de la femme et une anatomie rêvée.<br />
En évoquant un monde médical étrange, les vêtements se<br />
construisent telles de délicates orthèses qui auraient fusionné<br />
avec des bandages. On y découvre une silhouette redessinée<br />
par des coques ou des membranes transparentes où<br />
le remodelage anatomique, rendu visible, dévoile les véritables<br />
contours féminins.<br />
Andréïde<br />
S’il est dit qu’une femme sans parfum est une femme sans<br />
avenir, l’Ève future, a fortiori, ne peut se passer de parfum.<br />
Or, né dans l’asepsie et dépourvu d’odeur, il faut d’abord<br />
donner chair à ce fruit de la science. « Ève future », la promesse<br />
est ambitieuse… Cet idéal fait femme s’incarnera dans les<br />
fleurs d’ylang et d’osmanthus, enivrantes et sensuelles.<br />
Souterrain, l’oxyde de rose rappellera le métal qui forge<br />
son anatomie. L’héliotrope poudré se fera peau, enveloppe<br />
satinée, et la violette donnera son goût aux lèvres. Pour<br />
travestir son immortelle nature, un accord animal – ambrecashmeran<br />
– rapprochera encore un peu plus cet ange de<br />
la bête. Un plus-que-parfum pour donner, à cette belle mécanique,<br />
un petit supplément d’âme.<br />
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