Parc Exflora , Antibes (Jardins de France, décembre 2006)
Parc Exflora , Antibes (Jardins de France, décembre 2006)
Parc Exflora , Antibes (Jardins de France, décembre 2006)
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Les accès principaux du jardin sont marqués<br />
par <strong>de</strong>s passages d’ombres et <strong>de</strong> lumières.<br />
Provenant <strong>de</strong> la RN7, un premier accès<br />
s’ouvre sur un mail planté <strong>de</strong> tilleuls très<br />
écartés qui <strong>de</strong>vraient former une voûte<br />
complète à l’âge adulte. Si les “tailleurs<br />
d’arbres” le comprennent, on obtiendra un<br />
espace ombragé et reposant, comparable<br />
aux jeux <strong>de</strong> boules traditionnels en Provence.<br />
Le <strong>de</strong>uxième accès, après les grands escaliers<br />
placés dans l’axe du mail principal,<br />
s’effectue à partir d’une placette reconstituée,<br />
comportant une fontaine<br />
moussue au centre et quatre platanes à<br />
chaque coin du carré. L’ombre <strong>de</strong> ces arbres<br />
est ajourée et légère l’été, enfin lumineuse<br />
en hiver lorsque les feuilles sont<br />
tombées et que seul le <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong>s branches<br />
s’imprime sur le sol.<br />
Le troisième accès est constitué d’une voûte<br />
métallique couverte d’une vigne. Les ombres<br />
d’été font <strong>de</strong>s taches <strong>de</strong> lumière sur le<br />
visage quand on passe <strong>de</strong>ssous, et les lumières<br />
hivernales projettent les rayures<br />
d’ombre <strong>de</strong> la voûte sur le sol.<br />
Ce sont <strong>de</strong>s plantes persistantes qui ont été<br />
plantées là pour donner l’effet d’une paroi<br />
sombre. Une fenêtre y avait été ménagée à<br />
hauteur <strong>de</strong> l’œil, pour donner une lumière et<br />
une vue dans l’axe principal du jardin jusqu’à<br />
la mer. Cette disposition n’a pas été<br />
respectée par les “tailleurs <strong>de</strong> végétaux”, et<br />
la fenêtre a disparu… Les plantes côté jardin,<br />
exposées au soleil, au départ diverses<br />
et très colorées, sont maintenant uniformes.<br />
Au sein du grand paysage, l’on observe<br />
cet effet dans les Pyrénées : orientée au<br />
nord, la face française est assez abrupte,<br />
et toujours à l’ombre ; vue par beau temps<br />
<strong>de</strong>puis la région du sud-ouest, c’est un mur<br />
noir qui paraît infranchissable.<br />
La roseraie et la gran<strong>de</strong> clôture<br />
La gran<strong>de</strong> pergola ornée d’une roseraie,<br />
longeant l’accès à la mer sur plus <strong>de</strong> 300<br />
mètres, était pourvue en tête <strong>de</strong>s colonnes<br />
<strong>de</strong> rosiers rampants, <strong>de</strong>stinés à couvrir la<br />
résille métallique et ainsi à porter une<br />
ombre permanente sur un mur <strong>de</strong> soutènement<br />
en béton qui n’avait aucun intérêt à<br />
rester en pleine lumière. Les premiers rosiers<br />
n’ont pas tenu et n’ont pas été remplacés,<br />
et le mur malgré sa teinte sombre est tout<br />
décoloré. La discrétion espérée n’est pas<br />
obtenue, ni toutes les nuances <strong>de</strong> blancs,<br />
<strong>de</strong> roses, <strong>de</strong> rouges, d’orange, <strong>de</strong> pourpres<br />
et <strong>de</strong> jaunes, sous l’ombrage <strong>de</strong> cette<br />
pergola.<br />
Le parc se trouve à l’entrée <strong>de</strong> la ville, le<br />
long <strong>de</strong> la célèbre RN7. Pour marquer cet<br />
accès et fermer le site, il fut prévu <strong>de</strong> disposer<br />
une longue haie <strong>de</strong> telle manière<br />
qu’elle incite les usagers à pénétrer dans la<br />
cité. Cette clôture est constituée d’une<br />
sorte <strong>de</strong> cage d’un mètre d’épaisseur, <strong>de</strong>stinée<br />
à recevoir une série <strong>de</strong> plantes <strong>de</strong> formes<br />
et <strong>de</strong> couleurs diverses. Une face <strong>de</strong><br />
cette haie, côté ville, est exposée au<br />
nord et, par conséquent, toujours à l’ombre.<br />
Alain Goudot est aquarelliste et l’auteur d’une dizaine d’ouvrages, dans lesquels se joignent ses<br />
options <strong>de</strong> peintre <strong>de</strong> paysage et <strong>de</strong> concepteur <strong>de</strong> jardins.<br />
DÉCEMBRE <strong>2006</strong> • JARDINS DE FRANCE • 19