Parc Exflora , Antibes (Jardins de France, décembre 2006)

Le parc Exflora, inauguré en 1994, s’étend sur 5 ha, à la limite de Golfe Juan et d’Antibes. Le mail d’accès mène à une terrasse-belvédère, d’où
le visiteur a une vision d’ensemble. Il est ensuite invité à une promenade thématique, illustrant les grandes traditions de l’art des jardins au sein
du bassin méditerranéen.
Le terrain était donc nu, les contraintes réduites,
et une grande liberté m’était donnée.
C’est une chance rare. J’ai pu choisir
le thème et tenter des expériences végétales
sur ce terrain reconstitué, enfin, guider
le chantier à ma guise.
Un projet transformé
par le temps
Cet espace est composé de quelques réminiscences
de promenades au sein de jardins
méditerranéens divers. C’était ma formation
de paysagiste. Avec des guides,
j’allai dans les jardins, j’en rapportai des
aquarelles pour en conserver quelques moments.
La peinture et les jardins font bon
ménage, et s’il m’est arrivé de présenter
des projets avec des aquarelles, l’étude et
la composition n’en sont pas moins affaires
de dessin exclusivement.
En Occident, ce sont les lunettes de Utens,
commandées par les Médicis, qui éclairent
la composition des jardins. Ensuite, ce
furent les peintres flamands qui révélèrent
le paysage, et ce seront les peintres impressionnistes
qui montreront l’importance
de la lumière et de ses effets sur les transformations
continuelles de la nature. Ils
nous ont appris que l’ombre révèle la lumière.
La composition d’un jardin est une
sorte de mise en scène de la lumière sur
des sujets choisis, au bénéfice du promeneur,
qui en appréciera les changements
perpétuels avec le temps, l’heure,
les saisons et les années.
Mais le jardin est vivant, il se transforme
sans cesse avec le développement de la
végétation, et le travail du paysagiste ne
cesse pas à la fin du chantier. Il doit guider
et contrôler pendant plusieurs années la
DÉCEMBRE 2006 • JARDINS DE FRANCE • 17