PATICCASAMUPPADA - Le Dhamma de la Forêt
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attachés au mérite ni au démérite. En fait, <strong>la</strong> fermeté <strong>de</strong> leur esprit<br />
dans le jhāna (absorption profon<strong>de</strong>) et en méditation est souvent <strong>la</strong><br />
base même <strong>de</strong> leur attachement : « Voici mon imperturbabilité ».<br />
C’est là que se prépare <strong>la</strong> souffrance. Comprenez bien que le mérite<br />
et <strong>la</strong> souffrance sont intimement liés et mêlés.<br />
En général, quand les gens parlent <strong>de</strong> mérite, ils en atten<strong>de</strong>nt le<br />
bonheur ou le bien. Mais, dans le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> l’interdépendance,<br />
« mérite » est synonyme <strong>de</strong> « souffrance ». <strong>Le</strong> mérite est souffrance,<br />
<strong>la</strong> bonté est souffrance, <strong>la</strong> santé est souffrance parce qu’ils sont tous<br />
paticca-samuppanna-dhamma et qu’ils mèneront à <strong>la</strong> souffrance. Si<br />
vous voyez ceci, si vous reconnaissez que le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité<br />
ultime et celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité re<strong>la</strong>tive sont différents et même à l’opposé<br />
l’un <strong>de</strong> l’autre, et si vous choisissez le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité ultime pour<br />
parler <strong>de</strong> l’interdépendance, vous comprendrez cette doctrine bien<br />
plus facilement.<br />
(2) Nous en arrivons, à présent, à un sujet un peu plus difficile à<br />
comprendre : le fait que l’interdépendance ne relève pas simplement<br />
du fait d’être en vie et d’avoir <strong>de</strong>s pensées ou <strong>de</strong>s sensations mais se<br />
définit uniquement à l’intérieur <strong>de</strong>s limites fixées par le désir. C’est<br />
pourquoi elle ne concerne pas l’enfant dans le ventre <strong>de</strong> sa mère.<br />
Pour mieux vous permettre <strong>de</strong> retenir ce<strong>la</strong>, j’exprimerai les choses<br />
ainsi : les principes <strong>de</strong> l’interdépendance ne s’appliquent pas au fœtus<br />
dans le ventre <strong>de</strong> sa mère parce que celui-ci n’a pas encore <strong>de</strong><br />
sensations assez c<strong>la</strong>ires pour expérimenter l’ignorance, <strong>la</strong> soif du désir<br />
et l’attachement. <strong>Le</strong> Mahātanhāsankhaya Sutta 23 parle <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance<br />
d’un enfant et <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> l’interdépendance. <strong>Le</strong><br />
Bouddha y décrit très précisément le début <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie d’un être<br />
humain 24 .<br />
<strong>Le</strong> Bouddha dit que lorsqu’un homme et une femme ont <strong>de</strong>s<br />
rapports sexuels, si <strong>la</strong> femme est en pério<strong>de</strong> d’ovu<strong>la</strong>tion et si le<br />
23 Mahātanhāsankhaya Sutta, Mahāyamaka-vagga, Majjhima Nikaya, op.<br />
cit. p. 311.<br />
24<br />
Ibid. p. 321 et suivantes.<br />
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