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PATICCASAMUPPADA - Le Dhamma de la Forêt

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Je voudrais maintenant donner un <strong>de</strong>rnier exemple, pour illustrer <strong>la</strong><br />

différence entre ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngage, en par<strong>la</strong>nt du mot<br />

« sambhavesi ». Lorsque que nous versons l’eau pendant <strong>la</strong><br />

cérémonie <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong>s mérites pour les personnes décédées, nous<br />

récitons <strong>de</strong>s paroles qui, traduites du pāli dans <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue du quotidien,<br />

impliqueraient l’existence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types d’êtres : les « bhuta » ou<br />

êtres produits, c’est-à-dire déjà nés et les « sambhavesi » ou êtres<br />

non encore nés. De manière générale, en Thaï<strong>la</strong>n<strong>de</strong> comme ailleurs,<br />

les gens enten<strong>de</strong>nt ce<strong>la</strong> comme signifiant qu’il existe <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong><br />

personnes : celles qui sont nées et sont encore en vie, comme vous et<br />

moi (qui seraient les bhuta) et puis les autres, les sambhavesi, qui<br />

sont <strong>de</strong> purs esprits, sans corps, qui flottent dans l’espace à <strong>la</strong><br />

recherche d’un lieu où se réincarner.<br />

Mais cette interprétation est limitée par le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité<br />

re<strong>la</strong>tive et relève, en fait, d’une autre religion car ce n’est pas du<br />

bouddhisme. Ce n’est pas du bouddhisme parce que le bouddhisme ne<br />

dit nulle part qu’il existe un esprit ou un « soi » qui flotte dans<br />

l’espace, un individu particulier cherchant à se réincarner quelque<br />

part. Une telle idée n’apparaît que dans les religions éternalistes. Ce<br />

que l’on appelle viññāna (<strong>la</strong> conscience) doit toujours être un<br />

paticca-samuppana-dhamma. Elle apparaît et disparaît toujours en<br />

fonction <strong>de</strong>s conditions environnantes. Il n’existe pas d’esprit<br />

individuel flottant dans l’espace. En conséquence, le sambhavesi du<br />

<strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité re<strong>la</strong>tive n’est pas le sambhavesi du bouddhisme.<br />

En tous cas, c’est mon opinion ! <strong>Le</strong> sambhavesi bouddhiste doit être<br />

compris selon le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité ultime, ce qui en fait quelque<br />

chose <strong>de</strong> complètement différent. Sambhavesi — ou le non-né —<br />

signifie l’esprit d’une personne au moment où elle ne ressent ni désir,<br />

ni attachement, où elle n’a pas besoin <strong>de</strong> s’accrocher au concept d’un<br />

soi.<br />

Si vous ne comprenez pas ce<strong>la</strong>, écoutez bien ce que je vais vous<br />

dire. Il nous arrive tous les jours, et c’est normal pour <strong>la</strong> plupart<br />

d’entre nous, d’éprouver, à un certain moment, l’envie <strong>de</strong> quelque<br />

chose et <strong>de</strong> créer, par notre attachement à ce désir, le concept du<br />

« je ». « Je veux ceci, c’est à moi » ou « je suis comme ce<strong>la</strong> ».<br />

Pourtant, si vous y regar<strong>de</strong>z <strong>de</strong> près, vous constaterez que ce n’est<br />

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