PATICCASAMUPPADA - Le Dhamma de la Forêt
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prouve que les termes employés pour décrire le cycle <strong>de</strong><br />
l’interdépendance ne peuvent relever du vocabu<strong>la</strong>ire ordinaire.<br />
Lorsque l’ignorance a disparu, que les formations mentales, <strong>la</strong><br />
conscience sensorielle et les phénomènes physiques et mentaux ont<br />
cessé, le Bouddha n’est pas mort. Il a vécu encore quarante-cinq<br />
années pour nous transmettre ce qu’il avait découvert. C’est bien <strong>la</strong><br />
preuve que le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> paticcasamuppāda n’est pas celui <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
vérité re<strong>la</strong>tive.<br />
Ceci est également vrai dans l’autre sens. L’ignorance donne<br />
naissance aux formations mentales, qui donnent naissance à <strong>la</strong><br />
conscience sensorielle, <strong>la</strong>quelle engendre les phénomènes physiques et<br />
mentaux. Il ne s’agit pas d’une naissance <strong>de</strong> phénomènes physiques et<br />
mentaux (d’un corps et d’un esprit), comme dans le <strong>la</strong>ngage<br />
ordinaire, car le Bouddha a affirmé que, lorsqu’une sensation <strong>de</strong><br />
p<strong>la</strong>isir apparaît, elle est suivie <strong>de</strong> soif du désir, d’attachement, d’un<br />
<strong>de</strong>venir et d’une naissance. Personne ne meurt physiquement et<br />
personne ne naît physiquement. Nous n’avons pas changé d’aspect<br />
mais, dans notre esprit, quelque chose est apparu puis a cessé : le<br />
concept du « je » est apparu et le concept du « je » a disparu.<br />
Dans ce cas, les mots « phénomènes physiques et mentaux » ont le<br />
sens que leur donne le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité ultime. Dans le <strong>la</strong>ngage<br />
ordinaire, il s’agirait <strong>de</strong> <strong>la</strong> combinaison du corps et <strong>de</strong> l’esprit que<br />
nous possédons <strong>de</strong>puis notre naissance physique. Dans le <strong>la</strong>ngage<br />
ordinaire, on peut dire qu’après <strong>la</strong> naissance, <strong>la</strong> combinaison <strong>de</strong>s<br />
phénomènes physiques et mentaux existe tout le temps. Selon le<br />
<strong>la</strong>ngage très poussé <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité absolue <strong>de</strong> l’Abhidhamma, on dirait<br />
que <strong>de</strong> nombreuses naissances se succè<strong>de</strong>nt à chaque pensée. Mais le<br />
<strong>la</strong>ngage du Bouddha, qui est le véritable <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité absolue,<br />
dit qu’il y a naissance à chaque fois qu’un contact sensoriel a lieu<br />
dans l’ignorance et que le phénomène disparaît à <strong>la</strong> fin d’un cycle. Si<br />
vous tentez d’expliquer ce<strong>la</strong> dans le <strong>la</strong>ngage ordinaire, il s’ensuit<br />
qu’un cycle complet doit inclure trois naissances et l’ensemble <strong>de</strong><br />
l’enseignement perd alors tout son sens. C’est précisément pourquoi<br />
il a fallu l’expliquer en par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>venirs et <strong>de</strong> trois vies,<br />
faisant <strong>de</strong> cette théorie une doctrine éternaliste. Voilà <strong>la</strong> différence<br />
entre le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité re<strong>la</strong>tive et celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité ultime.<br />
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