PATICCASAMUPPADA - Le Dhamma de la Forêt
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Mais voyons d’abord <strong>la</strong> définition du mon<strong>de</strong> selon le Bouddha luimême<br />
: « <strong>Le</strong> mon<strong>de</strong>, <strong>la</strong> cause du mon<strong>de</strong>, <strong>la</strong> cessation du mon<strong>de</strong> et <strong>la</strong><br />
voie qui mène à <strong>la</strong> cessation du mon<strong>de</strong> ont tous été déc<strong>la</strong>rés par le<br />
Tathagata comme apparaissant à l’intérieur du corps vivant, au<br />
moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> perception et <strong>de</strong> l’esprit. »<br />
Ce qui signifie qu’à l’intérieur même du corps apparaissent à <strong>la</strong> fois<br />
le corps, sa cause, sa cessation et les moyens <strong>de</strong> sa cessation.<br />
Autrement dit, l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie « sainte » ou spirituelle se situe<br />
dans l’espace du corps — d’un corps vivant, pas d’un cadavre. Tout<br />
ceci apparaît dans un corps vivant et sentant. Quand on dit du<br />
Bouddha qu’il « connaît tous les mon<strong>de</strong>s », il s’agit donc <strong>de</strong> ce<br />
mon<strong>de</strong>-là. D’ailleurs, nous y retrouvons les Quatre Nobles Vérités : le<br />
mon<strong>de</strong>, sa cause, sa cessation et <strong>la</strong> voie qui mène à sa cessation.<br />
Mais Buddhagosa n’a pas expliqué ainsi <strong>la</strong> capacité du Bouddha à<br />
connaître tous les mon<strong>de</strong>s. Selon moi, il ne l’a pas expliquée à <strong>la</strong><br />
manière bouddhiste. Il a expliqué le mon<strong>de</strong> matériel (l’espace),<br />
exactement comme dans l’histoire <strong>de</strong>s « Trois Mon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Pra<br />
Ruang » 21 qui nous vient <strong>de</strong>s croyances <strong>de</strong>s brahmanes concernant <strong>la</strong><br />
circonférence du mon<strong>de</strong>, sa <strong>la</strong>rgeur, sa longueur, <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> l’univers,<br />
l’épaisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre, <strong>de</strong> l’eau et <strong>de</strong> l’air, <strong>la</strong> hauteur du mont Sumeru<br />
et <strong>de</strong>s montagnes qui l’entourent, <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> l’Hima<strong>la</strong>ya et celle <strong>de</strong><br />
l’arbre <strong>de</strong> Jambu, les caractéristiques <strong>de</strong>s sept arbres du mon<strong>de</strong>, <strong>la</strong><br />
taille du soleil, <strong>de</strong> <strong>la</strong> lune et <strong>de</strong>s trois autres continents, etc. Ceci n’a<br />
absolument rien à voir avec le bouddhisme. Décrire ainsi le mon<strong>de</strong> en<br />
par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité du Bouddha qui consiste à connaître tous les<br />
mon<strong>de</strong>s — ce qui revient à dire que le Bouddha connaissait toutes ces<br />
choses, tous ces chiffres, etc. — est tout simplement inimaginable<br />
pour moi. Réfléchissez un instant. Une telle explication du mon<strong>de</strong> est<br />
du pur brahmanisme, elle vient directement <strong>de</strong>s hindous, <strong>de</strong> bien avant<br />
l’époque du Bouddha.<br />
21 <strong>Le</strong>s Trois mon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Pra Ruang est une célèbre œuvre littéraire<br />
thaï<strong>la</strong>ndaise. Elle se situe à l’époque du règne <strong>de</strong> Sukhothai. La vision du<br />
mon<strong>de</strong> décrite par Buddhagosa y est présentée comme une évi<strong>de</strong>nce, <strong>de</strong><br />
même que dans <strong>de</strong> nombreux autres ouvrages <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature asiatique.<br />
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