PATICCASAMUPPADA - Le Dhamma de la Forêt
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permettez pas <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir un ego, un soi ou un atman. C’est<br />
simplement quelque chose qui dépend naturellement d’une autre<br />
chose, qui apparaît puis disparaît. Si vous voulez appeler ce<strong>la</strong> « une<br />
personne », faites-le. Vous pouvez aussi l’appeler « phénomènes<br />
physiques et mentaux » ou « corps et esprit » apparaissant<br />
simultanément à un moment donné. Ce n’est qu’un paticcasamuppana-dhamma<br />
mais ce<strong>la</strong> peut <strong>de</strong>venir une « personne » du fait<br />
<strong>de</strong> l’ignorance, du désir et <strong>de</strong> l’attachement qui donnent naissance au<br />
concept du « je ». Nous <strong>de</strong>vons venir à bout <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong><br />
« personne » pour venir à bout <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance. <strong>Le</strong> Bouddha a<br />
enseigné l’interdépendance pour nous protéger <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong><br />
cette sorte <strong>de</strong> « personne » et <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance qui s’y attache. Voilà<br />
ce que signifient les mots « naître » et « mourir » selon le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong><br />
l’interdépendance.<br />
(4) Pour finir, je mentionnerai encore un autre sens que l’on peut<br />
donner à ces mots, dans le contexte <strong>de</strong> <strong>la</strong> pure matière, celle que nous<br />
ne croyons capable d’aucune pensée ni d’aucun sentiment. On peut<br />
parler, par exemple, <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> l’herbe. Il s’agit<br />
là <strong>de</strong> tout autre chose, sans lien avec l’ignorance ou l’attachement.<br />
L’herbe vit, naît et meurt mais n’est aucunement concernée par<br />
l’ignorance, le désir ou l’attachement.<br />
Ne confon<strong>de</strong>z pas tous ces différents sens. L’apparition et <strong>la</strong><br />
disparition <strong>de</strong> l’herbe est encore un autre type <strong>de</strong> naissance et <strong>de</strong><br />
mort. Il nous suffit <strong>de</strong> connaître le sens que donne l’interdépendance<br />
à ces mots : naissance et mort d’une « personne », dans le sens d’un<br />
ensemble <strong>de</strong> phénomènes physiques et mentaux. Si nous étudions<br />
tous les autres sens, c’est seulement pour mieux les distinguer les uns<br />
<strong>de</strong>s autres. Quoi qu’il en soit, soyez assurés que l’interdépendance du<br />
Bouddha, dans les écritures originelles, ne se subdivise pas en trois<br />
vies. C’est un enchaînement <strong>de</strong> faits qui peut se produire au quotidien<br />
et <strong>de</strong> nombreuses fois par jour.<br />
Il est impossible <strong>de</strong> dire qui, pour <strong>la</strong> première fois, a expliqué<br />
l’interdépendance comme un cycle se dérou<strong>la</strong>nt sur trois vies, ni<br />
quand cette théorie est apparue. <strong>Le</strong> Visuddhimagga est le premier<br />
écrit à <strong>la</strong> mentionner, mais il est certain que <strong>la</strong> cause première a dû<br />
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