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PATICCASAMUPPADA - Le Dhamma de la Forêt

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Voilà <strong>la</strong> difficulté qui fit tout d’abord hésiter le Bouddha à<br />

transmettre ce qu’il avait découvert lors <strong>de</strong> son éveil. D’ailleurs,<br />

quand il commença à enseigner, certains, effectivement, le comprirent<br />

mal. Ce fut le cas <strong>de</strong> bhikkhu Sati, le fils du pêcheur, que nous<br />

verrons plus loin. Aujourd’hui encore, il est fréquent d’entendre,<br />

parmi nous, <strong>de</strong>s interprétations erronées <strong>de</strong> cet enseignement. Ainsi,<br />

même après avoir étudié — ou longuement discuté —<br />

paticcasamuppāda, nous sommes souvent incapables <strong>de</strong> le mettre en<br />

pratique ou, pire encore, nous nous éloignons davantage <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

pratique correcte. L’interdépendance est donc réellement un sujet<br />

difficile à abor<strong>de</strong>r.<br />

Quand on enseigne <strong>la</strong> vertu morale, il est nécessaire <strong>de</strong> s’exprimer<br />

comme si les êtres vivants existaient vraiment, comme si <strong>de</strong>s<br />

personnes, <strong>de</strong>s « individus » et le Tathāgata 4 lui- même existaient. Il<br />

est alors logique, dans ce contexte, <strong>de</strong> dire que les gens doivent<br />

gagner <strong>de</strong>s mérites pour en recevoir le bénéfice après leur mort. Mais,<br />

quand il enseigne <strong>la</strong> vérité ultime, le Bouddha parle <strong>de</strong>s êtres<br />

sensibles, <strong>de</strong>s individus et du Tathāgata lui-même comme n’ayant pas<br />

<strong>de</strong> réalité propre : il n’existe en fait qu’une série d’événements<br />

interdépendants qui apparaissent puis disparaissent. Chacun <strong>de</strong> ces<br />

événements s'appelle paticca-samuppanna-dhamma (événements qui<br />

apparaissent du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong>s causes et effets) et on les appelle<br />

paticcasamuppāda quand ils sont reliés entre eux. A aucun moment,<br />

dans ce cycle, il n'est possible <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> « quelqu'un » ou d'un « soi<br />

», pas même dans l'instant présent. Ainsi nul n'est né et nul ne mourra<br />

pour recevoir les conséquences <strong>de</strong> ses actions passées (kamma),<br />

contrairement à ce qui est dit dans <strong>la</strong> théorie éternaliste. Mais il n'y a<br />

pas non plus <strong>de</strong> mort qui soit une disparition totale, comme dans <strong>la</strong><br />

théorie nihiliste (uccheda-ditthi) car, après cet instant présent, il n'y a<br />

personne qui puisse être annihilé. Etre ici et maintenant, c'est<br />

l’interdépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie du milieu et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité ultime. Cette loi<br />

va <strong>de</strong> pair avec le Noble Octuple Sentier — <strong>la</strong> voie du milieu que l'on<br />

peut même appliquer dans les questions <strong>de</strong> morale.<br />

4<br />

Tathāgata : « Celui qui est ainsi ». Mot que le Bouddha utilisait pour<br />

parler <strong>de</strong> lui-même et que l’on utilise donc généralement pour le désigner.<br />

5

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