PATICCASAMUPPADA - Le Dhamma de la Forêt
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l’interdépendance. <strong>Le</strong> terme employé ici pour parler <strong>de</strong> l’apparition<br />
ou naissance n’est pas jāti mais uppada, ce qui signifie « genèse (ou<br />
début) <strong>de</strong> l’existence ». <strong>Le</strong>s termes exacts sont uppada, thiti, bhanga<br />
— genèse, stabilité, cessation ; ou apparition, existence, disparition.<br />
Uppada signifie apparaître, ce qui est simi<strong>la</strong>ire mais pas i<strong>de</strong>ntique à<br />
jāti ou naissance.<br />
Voilà l’un <strong>de</strong>s sens que l’on peut donner aux phénomènes<br />
physiques et mentaux : ils apparaissent, durent et disparaissent en<br />
succession si rapi<strong>de</strong> et si rapprochée que nous ne pouvons en<br />
distinguer les différents éléments.<br />
(2) Selon le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité re<strong>la</strong>tive, le sens normal, ordinaire,<br />
que l’on peut donner aux phénomènes physiques et mentaux est qu’ils<br />
apparaissent à <strong>la</strong> naissance du bébé et disparaissent dans le cercueil au<br />
moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort. L’existence peut durer jusqu’à quatre-vingts ou<br />
cent ans, au cours <strong>de</strong>squels il n’y aura qu’une seule apparition ou<br />
naissance et une seule disparition ou mort. Dans ce cas, l’apparition<br />
et <strong>la</strong> disparition, les mots « naître » et « mourir », ne sont utilisés<br />
qu’une seule fois en l’espace <strong>de</strong> quatre-vingts ou cent ans. <strong>Le</strong>s<br />
phénomènes physiques et mentaux — ou <strong>la</strong> « personne » — existent<br />
pendant quatre-vingts ou cent ans, entre <strong>la</strong> naissance et <strong>la</strong> mort.<br />
Selon l’Abhidhamma, une personne naît et meurt si rapi<strong>de</strong>ment et<br />
si souvent qu’il est impossible d’en tenir le compte, tandis que dans le<br />
<strong>la</strong>ngage ordinaire c’est tellement plus lent que les apparitions et<br />
disparitions peuvent facilement être comptées. Ces <strong>de</strong>ux <strong>la</strong>ngages<br />
reflètent <strong>de</strong>s extrêmes.<br />
(3) Il existe un troisième sens qui se situe entre les <strong>de</strong>ux et qui est<br />
révélé dans le paticcasamuppāda. C’est celui qui nous intéresse ici.<br />
Dans le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> l’interdépendance, le fait <strong>de</strong> naître et <strong>de</strong> mourir<br />
signifie l’apparition d’un certain type <strong>de</strong> sensations, suivie <strong>de</strong><br />
l’apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> soif du désir, <strong>de</strong> l’attachement, du <strong>de</strong>venir puis <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
naissance. Il est possible <strong>de</strong> compter et d’observer ce type<br />
d’apparitions et <strong>de</strong> disparitions. Quand le concept du « je » apparaît<br />
dans notre esprit, il y a un <strong>de</strong>venir, une naissance. C’est quelque<br />
chose que nous pouvons constater. Avec une certaine vigi<strong>la</strong>nce, nous<br />
pouvons même compter combien <strong>de</strong> fois le concept du « je » a pu<br />
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