PATICCASAMUPPADA - Le Dhamma de la Forêt
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<strong>Le</strong>s mots « <strong>de</strong>venir » et « naissance » font partie d’un vocabu<strong>la</strong>ire<br />
spécifique, le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité absolue. Dans le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
vérité re<strong>la</strong>tive, il faut attendre <strong>la</strong> mort pour pouvoir renaître — pour<br />
connaître le <strong>de</strong>venir et <strong>la</strong> naissance ; nous prenons naissance dans un<br />
corps puis nous mourons et partons dans un cercueil avant <strong>de</strong><br />
renaître. Au contraire, dans le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité ultime, on peut<br />
« renaître » plusieurs fois en un seul jour : à chaque fois que le<br />
concept du « je » apparaît, il y a <strong>de</strong>venir et naissance. En un mois,<br />
nous pouvons vivre ainsi plusieurs centaines <strong>de</strong> naissances, plusieurs<br />
milliers chaque année et, dans une vie physique, il peut y avoir <strong>de</strong>s<br />
dizaines ou <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> <strong>de</strong>venirs et <strong>de</strong> naissances.<br />
Il apparaît immédiatement que paticcasamuppāda ne s’intéresse<br />
qu’à « l’ici et maintenant ». Il ne s’agit pas d’attendre <strong>de</strong>ux morts<br />
pour accomplir un cycle. Bien au contraire, dès qu’il y a sensation,<br />
désir et attachement, un tour complet <strong>de</strong> <strong>la</strong> roue <strong>de</strong> l’interdépendance<br />
est effectué, incluant le <strong>de</strong>venir et <strong>la</strong> naissance. L’interdépendance se<br />
situe à chaque instant <strong>de</strong> notre vie à tous, comme dans l’exemple <strong>de</strong><br />
l’étudiant qui a échoué à son examen ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeune fille jalouse. <strong>Le</strong>s<br />
exemples comme ceux-ci abon<strong>de</strong>nt dans notre vie quotidienne.<br />
Il nous reste maintenant à démontrer comment l’ignorance, les<br />
fabrications mentales, <strong>la</strong> conscience sensorielle, les phénomènes<br />
physiques et mentaux, les bases <strong>de</strong>s sens et le contact doivent tous<br />
être présents avant que <strong>la</strong> sensation soit ressentie. Ce n’est pas très<br />
difficile. L’intrus, le fauteur <strong>de</strong> troubles, c’est <strong>la</strong> sensation. Or nous<br />
savons tous ce que sont les sensations et comment elles naissent à<br />
chaque instant. Mais si vous voulez mieux les comprendre, remontez<br />
simplement <strong>la</strong> série <strong>de</strong>s chaînons <strong>de</strong> l’interdépendance. La sensation<br />
naît du contact, le contact vient <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong>s sens qui se sont<br />
spécialement éveillées à cette intention. <strong>Le</strong>s bases <strong>de</strong>s sens<br />
apparaissent du fait <strong>de</strong>s phénomènes physiques et mentaux, lesquels<br />
sont générés par une conscience sensorielle spécialement préparée à<br />
ce<strong>la</strong>. La conscience, elle, a été éveillée par <strong>de</strong>s élucubrations mentales<br />
soigneusement mijotées et ces élucubrations viennent <strong>de</strong> l’ignorance<br />
qui est à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> cet enchaînement <strong>de</strong> faits. Eliminez l’ignorance<br />
et tout le reste disparaîtra. A <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, on verra apparaître les<br />
mêmes choses mais sans <strong>la</strong> souffrance. C’est l’ignorance qui<br />
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