PATICCASAMUPPADA - Le Dhamma de la Forêt
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<strong>Le</strong> <strong>de</strong>venir conditionne <strong>la</strong> naissance. Qu’est-ce que <strong>la</strong> naissance ?<br />
C’est prendre vie, apparaître, se joindre aux différents groupes d’êtres<br />
doués <strong>de</strong> sens, l’apparition <strong>de</strong>s différents agrégats, l’ouverture d’une<br />
porte <strong>de</strong>s sens. Telle est <strong>la</strong> naissance.<br />
La naissance conditionne <strong>la</strong> vieillesse et <strong>la</strong> mort. Que sont <strong>la</strong><br />
vieillesse et <strong>la</strong> mort ? La vieillesse, ce sont les cheveux qui grisonnent,<br />
les <strong>de</strong>nts qui tombent et tout autre phénomène associé à l’âge, comme<br />
perdre les facultés <strong>de</strong> ses sens. Quant à <strong>la</strong> mort, c’est <strong>la</strong> fin, <strong>la</strong><br />
cassure, <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction, l’écoulement du temps arrivé à son terme, <strong>la</strong><br />
dispersion <strong>de</strong>s agrégats, l’abandon du corps, <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie et<br />
<strong>de</strong>s facultés <strong>de</strong>s sens. Telle est <strong>la</strong> mort.<br />
Mais voilà, il y a un problème qui rend tout ce<strong>la</strong> difficile à<br />
comprendre à cause du mot « naître ». Ce mot est tout à fait commun<br />
mais son sens ne l’est pas. Dans le contexte <strong>de</strong> paticcasamuppāda, il<br />
signifie <strong>la</strong> naissance du concept du « je », qui n’est qu’une sensation<br />
et non pas <strong>la</strong> naissance physique d’un bébé hors du ventre <strong>de</strong> sa mère.<br />
Pour ce qui concerne <strong>la</strong> naissance physique, nous ne naissons qu’une<br />
seule fois, point final. Ensuite, par contre, nous disons que nous<br />
allons renaître maintes et maintes fois et même plusieurs fois par jour,<br />
mais il s’agit, cette fois, d’une naissance due à l’attachement — <strong>la</strong><br />
sensation d’être quelqu’un ou quelque chose. Voilà ce que l’on<br />
appelle « naissance » dans le paticcasamuppāda.<br />
Ayant vécu <strong>la</strong> naissance physique, nous nous attachons à l’idée que<br />
naître ainsi est une souffrance, parce que cette sorte <strong>de</strong> naissance<br />
comporte peur et anxiété. Quand nous naissons du ventre d’une mère,<br />
<strong>la</strong> peur et l’anxiété s’éten<strong>de</strong>nt à tout ce qui est lié à <strong>la</strong> douleur, à <strong>la</strong><br />
ma<strong>la</strong>die ou à <strong>la</strong> mort qui viendra un jour. En réalité, même si <strong>la</strong><br />
douleur, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et <strong>la</strong> mort sont encore absents, nous souffrons<br />
déjà parce que nous les considérons comme nôtres : c’est ma douleur,<br />
ma vieillesse, ma mort. Nous en avons particulièrement peur quand ils<br />
nous apparaissent. Nous avons toujours peur <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort sans même <strong>la</strong><br />
l’absorption méditative. Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers sont appelés respectivement<br />
rūpa-jhāna et arūpa-jhāna. Ce sont <strong>de</strong>s états hautement développés <strong>de</strong><br />
concentration mentale.<br />
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