Verticillium - Toubkal
Verticillium - Toubkal
Verticillium - Toubkal
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
71<br />
Il apparaît donc que la spécificité parasitaire chez ce champignon est variable.<br />
Cette variabilité serait due à une pression de sélection exercée par l’hôte inhabituel<br />
qui favorise les formes de <strong>Verticillium</strong> les plus aptes à surmonter les obstacles que<br />
lui oppose la luzerne (El Aissami & Lahlou, 1999).<br />
En conditions de stress salin, les plantes de luzerne inoculées avec l’isolat d’origine<br />
tomate ont manifesté dès le premier contact avec le parasite des symptômes<br />
typiques de verticilliose, alors que sous un régime nutritif normal, des contacts<br />
plus prolongés, 9 passages successifs selon El Aissami, (1999), s’avèrent<br />
nécessaires pour induire des symptômes de même intensité que ceux obtenus à la<br />
suite de l’infection par une souche de <strong>Verticillium</strong> spécialisée à la luzerne.<br />
La salinité du milieu semble ainsi modifier l’expression du pouvoir pathogène de<br />
l’isolat d’origine tomate vis-à-vis des plantes hôtes inhabituelles. Cette variation va<br />
dans le sens d’un gain d’agressivité envers la plante hôte non spécifique dès le<br />
premier contact, comme c’est le cas pour la luzerne et d’une augmentation du<br />
pouvoir pathogène vis-à-vis d’une plante peu spécifique comme l’aubergine.<br />
Face à ses données, rien ne nous empêche de penser que la salinité agit au niveau<br />
des interactions pathogène-hôte inhabituel et qui s’opposent normalement à la<br />
manifestation de la maladie.<br />
Bien que la luzerne Moapa soit modérément sensible à la salinité, le sel semble<br />
avoir :<br />
- une action sur la plante hôte en affaiblissant les moyens de défense<br />
élaborés contre l’attaque par un isolat qui ne lui est pas spécifique,<br />
- une action sur le pathogène en stimulant sa reproduction et sa<br />
progression à l’intérieur de la plante puisque nous l’avons ré-isolé de<br />
l’apex des tiges alors qu’il ne dépasse guère les racines chez les plantes<br />
inoculées et soumises à un régime nutritif normal.<br />
Ce résultat se rapproche des travaux de Howell et al., (1994) qui ont montré que<br />
l’addition de la salinité à l’inoculation de la luzerne par <strong>Verticillium</strong> albo-atrum<br />
augmente la progression du parasite dans la plante et entraîne une diminution de<br />
la production végétale.