Document de contexte pdf 22.9 Mo - Les Ateliers

LOGEMENT SOCIAL
ET ACCESSION SOCIALE
La construction de logements sociaux
est une des composantes de l’étalement
urbain. L’INFONAVIT(1) est un organisme
financier fédéral qui promeut la
production de logement d’intérêt social
et moyen dans tout le Mexique. Les
politiques de logement donnent tous
les moyens aux promoteurs privés qui
construisent en périphérie de grands
complexes résidentiels fermés de maisons
individuelles en bande toujours
plus loin du centre. Le phénomène est
massif avec plus 800,000 logements
sociaux construits(2) ces deux dernières
années au Mexique.
LES UNIDADES HABITACIONALEs ET coloNIAS
L’INFONAVIT a été crée en 1972. L’organisme a été à l’origine de le la construction
des «Unités d’Habitation» («Unidades Habitacionales»), de gigantesques
opérations de logement sociaux en accession à la propriété. Le nom n’est pas
sans rappeler le célèbre projet du Corbusier. Ces projets, s’ils sont loin d’être
une application de l’Unité d’Habitation Corbuséenne, ont été réalisés dans une
optique résolument moderniste : un habitat collectif, dense, standardisé, et une
production de masse. Les «Unidades Habitacionales» comptent d’ailleurs parmi
les rares habitations collectives qu’on trouve dans le paysage urbain de Puebla
(avec les «vecindades» (3) du centre, et plus récemment quelques tours de
logements). Il en existe 69 dans la municipalité de Puebla (figure 3), construites
dans les années 1980 pour l’essentiel. Outre ces «Unités d’Habitation», on a
aussi construit des ensembles généralement moins grands, et intégrés dans le
tissu urbain existant (dont certains sont pus proches du centre), qu’il conviendrait
mieux d’appeler «colonias». L’INFONAVIT a donc d’abord fonctionné à la
fois comme un organisme de plannification et de promotion urbaine, et à la fois
comme un organisme financier d’aide aux particuliers qui permettait d’acquérir
les logements à crédit.
une PRoDUCTIon DE loGEMENTS
soCIAUX CoNCÉDÉE AU PRIvé
Si l’INFONAVIT jouait auparavant un
rôle dans les choix architecturaux et
urbains, ça n’est plus le cas. Elle agit à
présent comme un simple organisme
financier : d’un côté un organisme
de financement qui aide les grands
groupes immobiliers à développer
des projets (indépendamment), d’un
autre côté c’est un organisme de crédit
qui permet aux particuliers d’acquérir
un bien immobilier (à travers un
prêt classique à taux bas, contracté
pour l’achat d’un bien, ou à travers
un système d’épargne sur le salaire).
Évidemment, ce bien doit être un bien
construit par les entreprises associées
à l’INFONAVIT.
La FOVISSSTE est l’équivalent de
l’INFONAVIT, mais réservé aux fonctionnaires.
La construction de logements sociaux
est donc concédée à des promoteurs
privés qui sont appuyés (financièrement
et légalement) dans leur
entreprise. Il en résulte une urbanisation
sauvage consommatrice d’espace,
avec le développement du modèle
unique de maisons individuelles en
bande dans de grands complexes
résidentiels fermés (figure 5, page
suivante) qui s’étalent dans les zones
périphériques et bon marché (5),
envahissant peu à peu le paysage et
les terres agricoles. Ces opérations
d’aménagement sont de grande ampleur,
pour répondre à une demande
forte de logements.
Elles présentent toute une série
d’incommodités et de problèmes:
à large échelle, le fragmentation du
territoire (spatiale comme sociale), la
consommation des espaces naturels
et agricoles, l’absence de transports
publics, l’absence d’équipements
et de services, l’augmentation des
distances de déplacements, et donc
l’augmentation des consommations
énergétiques liées au transports, ou
1 L’INFONAVIT est “l’Institut
de la réserve nationale
de logements pour les
travailleurs” (Instituto
del Fondo Nacional de
la Vivienda para los
Trabajadores).
2 Logements construits ou
en cours de construction
en janvier 2012.
3 Les “vecindades” sont
d’anciennes maisons
subdivisées en plusieurs
appartements, et généralement
surpeuplées.
4 FOVISSSTE : Fondo de
la Vivienda del Instituto de
Seguridad y Servicios Sociales
de los Trabajadores
del Estado.
5 Voire “Mécanismes de
marchés”, dans le même
chapitre.
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