Document de contexte pdf 22.9 Mo - Les Ateliers

L’ÉTALEMENT URBAIN :
MÉCANISMES DE MARCHÉ
L’étalement urbain à Puebla est lié à des
mécanismes de marché propres au phénomène
de métropolisation : un coût
du foncier qui augmente dans le centre
et la disponibilité de terres agricoles
bon marché, dans un contexte global
de croissance économique et démographique
où la demande est présente et
forte : l’offre suit. Comment les autorités
peuvent alors tenter de réguler ce phénomène
?
Le premier point, c’est donc une augmentation des prix du foncier avec une
croissance économique et démographique suffisamment forte pour attirer des
investissements sur des terrains à la marge et bon marché.
Le critère de l’accessibilité affecte aussi fortement l’étalement urbain : la disponibilité
de routes. L’État de Puebla, en planifiant et construisant le «périphérique
écologique» (ouvert à la circulation en 2011), a lancé un nouvel élan de construction
dans des zones périphériques. En effet, la nouvelle autoroute est tracée sur
une zone urbanisée au sud (provoquant une césure dans le tissu urbain), mais
sur des terrains majoritairement agricoles et ruraux à l’ouest, et des collines
vierges à l’est (où l’autoroute a été construite à coups d’explosifs dans les montagnes).
Le projet de «périphérique écologique» est donc une véritable opération
de promotion foncière qui cherche à attirer des investisseurs et dynamiser le
développement économique à travers le secteur de la construction (1).
La disponibilité des routes, associée à la mauvaise qualité des transports publics,
ou encore les préférences et aspirations résidentielles, sont donc des moteurs
de l’étalement urbain. Les grands terrains disponibles à bon prix en périphérie
accueillent des complexes résidentiels fermés parfois immenses de maisons
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individuelles, avec des opérations
très peu denses qui envahissent le
paysage.
Le centre, devenu cher, n’est pas
aussi rentable, en plus de souffrir
de son image: insécurité, nuisances,
pollution, insalubrité, problèmes
sociaux, manque d’espaces verts. Les
promoteurs immobiliers s’appliquent à
vendre des fraccionamientos en périphérie
qui sont au contraire sécurisés,
propres, proche de la nature, et sans
mixité sociale.
Enfin dans le cadre réglementaire,
d’autres facteur “classiques” de l’étalement
urbain des grandes métropoles
affectent la ville de Puebla: la faiblesse
de la planification de l’utilisation des
sols, et les lacunes dans la mise
en oeuvre des plans. On peut aussi
penser que la concurrence entre les
municipalités joue dans ce mouvement
d’expansion urbaine, et ce sont bien
elles qui délivrent les permis.
C’est donc un ensemble de facteurs
économiques qui tracent les grandes
lignes de l’aménagement du territoire,
dans la direction d’une métropole qui
s’étale d’une manière démesurée, alors
qu’elle se vide de l’intérieur.
Comment travailler sur l’existant,
sur une ville compacte, économe,
plutôt que de s’étendre aveuglément?
Comment la planification peut-elle
être un moyen, un outil, pour tenter
de réguler ces mécanismes de marché
qui semble conditionner intégralement
le développement à l’oeuvre de la
métropole ?
1 D’après les commentaires
de quelques
fonctionnaires de la municipalité
de Puebla, le projet
avait alors été présenté par
l’État comme un moyen
pour contenir l’étalement
démesuré et désorganisé
de la métropole.