Document de contexte pdf 22.9 Mo - Les Ateliers

Marchés
Le marchés ont une place très importante
dans la ville de Puebla et au
Mexique. Le programme de transformation
des marchés vise à intégrer les
marchés comme un élément structurant
de l’identité de la ville.
La CENTRAL DE ABASTos
Il existe en tout 27 marchés, parmi lesquels la Central de Abastos (centre d’approvisionnement)
par laquelle transitent les marchandises avant d’approvisionner
l’ensemble des 26 marchés restants. La Central dispose d’une surface totale de
4,5 ha, ce qui est relativement important pour une métropole de 2,5 millions
d’habitants. A titre de comparaison, 232 ha pour Rungis et les 12 millions
d’habitants de la métropole parisienne, ou 304 ha pour la gigantesque Central
de Abasto de México et ces 20 millions d’habitants. La Central a été construite
en 1985, stratégiquement positionnée aux abords de l’autoroute Mexico-Puebla-Veracruz.
En plus d’alimenter la quasi-totalité de la métropole de Puebla,
elle est aussi le cœur névralgique de l’approvisionement de l’État de Puebla.
Selon Ricardo Larracilla, environ 70% de produits seraient produit dans l’État, à
l’exception des poissons et fruits de mer, mais aussi de certaines marchandises
qui ne sont pas produites en quantité suffisante dans l’État : bananes, citrons, ou
autres mangues et oranges par exemple.
La Central a fait l’objet d’un projet de réhabilitation, notamment pour en faciliter
l’approvisionnement avec un travail sur la voirie et l’accessibilité. Le projet de
réhabilitation (en cours), d’un coût total de 21,999,999 pesos (1,293,164 euros),
est financé par la municipalité de Puebla, et à moitié environ par Prologyca.
MARCHÉS MUNICIPAUX ET MARCHÉS « d’APPUI »
Il existe deux catégories de marchés : les marchés municipaux, propriétés
publiques, et les marchés « d’appui » (Mercados de Apoyo), privés. Il existe
un déséquilibre important entre les deux au niveau de l’occupation des locaux
: occupés jusqu’à 98 % dans le centre avec le mercado municipal 25 de Mayo,
et jusqu’à seulement 29 % pour le marché privé Francisco I. Madero. Généralement,
les marchés privés souffrent d’une occupation moindre de leurs
locaux. Mais cette occupation effective des locaux ne signifie pas une activité
moins importante. En effet, les marchés privés sont également moins contrôlés
par les autorités, impuissantes devant l’invasion du commerce informel (des «
ambulantes ») qui s’installent dans les espaces publics et les parkings. Si les
locaux sont vides, c’est parce qu’ils sont considérés par les vendeurs comme
trop éloignés, à la marge, dans le fond du marché, et donc moins rentables. Il ne
s’agit donc pas d’occuper la rue pour ne pas payer un local : ils paient d’ailleurs
leur emplacement aux «leaders» des organisations de commerçants. La carte
montre clairement la différence de l‘offre des marchés entre centre et périphérie
(figure 4).
Le PRojET DE RÉHABILITATIon ET DE vALoRISATIon
DES MARCHÉS poBLANos
C’est un projet récent qui a démarré il y a un peu plus d’un
an seulement, le 14 février 2011. Il vise à une réhabilitation
et à une amélioration technique des marchés (hygiène, travaux
d’amélioration) mais aussi à une mise aux normes légale
(la répartition des locaux, attribués officiellement à ses
occupants), et enfin et surtout, le projet a pour ambition de
renforcer l’attractivité et le poids économique des marchés
devant la concurrence (notamment des centres commerciaux),
en améliorant globalement leur image vis-à-vis de
la population «poblana». Il y a donc également eu un travail
important de communication visant à intégrer et promouvoir
les marchés comme élément structurant de l’identité
de la ville, nous explique Ricardo Larracilla, directeur de la
Direction de l’approvisionnement et du marché intérieur.
LES nouvEAUX MARCHÉS : POSSIBLES GÉNÉRATEURS
DE RENouvELLEMENT ET DE CENTRALITÉS ?
Récemment la municipalité a commencé à développer
un programme de construction de nouveaux marchés,
les « minimercados » (voire figure 5). Ces projets devront
être implantés dans des zones périphériques particulièrement
éloignées des marchés existants. Le frein actuel à
la construction de ces marchés réside dans la difficulté
pour acquérir des terrains pour les implanter, dans des
endroits ou il n’existe pas de réserve foncière publique. Ce
projet, aujourd’hui à l’état embryonnaire, pourrait être une
opportunité exceptionnelle pour penser le renouvellement
de zones stratégiques, notamment pour appuyer ou générer
de nouvelles centralités dans des zones résidentielles et
périphériques, à l’échelle métropolitaine. On observe en
effet un déséquilibre centre/périphérie important avec des
marchés essentiellement concentrés dans le centre ville. On
peut aussi se demander comment ces nouveaux marchés
pourraient être une opportunité pour investir et transformer
les friches par exemple. La question enfin est de savoir
comment financer ces opérations et mettre en place des
projets.
48