Document de contexte pdf 22.9 Mo - Les Ateliers

ZoNE MÉTRopoLITAINE
PUEBLA-TLAXCALA
Un TERRIToIRE, DEUX HISToIRES
Du point de vue de sa géographie, la
zone métropolitaine compose une seule
entité territoriale, mais il existe entre les
deux États qui la composent de grandes
différences sociales, économiques et
démographiques, qui se sont fabriquées
depuis la colonisation. Puebla joue depuis
longtemps un rôle dominant.
Un TERRIToIRE, DEUX HISToIRES
Pendant la “conquista” les habitants du territoire de Tlaxcala se sont
associés aux espagnols dans la guerre contre les peuples voisins de l’actuel
État de Puebla et de la vallée de Mexico, ce qui leur a valu certains
privilèges : ils étaient en dehors du système d’“encomiendas” (système
politique instauré par les espagnols, par lequel les indigènes étaient placés
sous tutelle), ils entretenaient des relations directes avec la Couronne
d’Espagne, et leur territoire n’était pas occupé. Bien qu’apparemment
privilégié, cette situation a aussi mis à l’écart Tlaxcala des dynamiques
de développement de Puebla aux débuts de l’industrialisation. Puebla
s’est en quelque sorte ingéniée à limiter le développement économique et
démographique de Tlaxcala.
C’est ainsi que depuis la colonisation Puebla s’est définie comme une
interface entre Veracruz et Mexico, alors que Tlaxcala a alimenté le
développement de Puebla, autant avec ses ressources naturelles qu’avec
sa main d’oeuvre. La “Ciudad de los Ángeles” s’est constituée comme la
deuxième ville la plus importante de la Nouvelle Espagne et c’est seulement
entre l’indépendance et la révolution qu’elle a commencé à perdre
de l’importance, jusqu’à occuper la place de 4ème ville du Mexique au
début du XXe siècle.
Pendant la première partie du XIXe siècle l’industrie textile a souffert de
la concurrence des marchés extérieurs (Etats-Unis, Asie, Europe, Guadalajara).
Grâce aux apports de la banque pour la promotion de l’industrie
nationale (Banco de Avío para el Fomento de la Industria Nacional) les
industriels “poblanos” ont modernisé et développé
leurs installations. La Constancia est crée, première
industrie textile moderne. A l’époque, les industriels
de Tlaxcala ont souhaité suivre la démarche initiée
à Puebla, sans succès. Les différences entre Puebla
et Tlaxcala se sont a nouveau renforcées, bien que
Tlaxcala ait tiré bénéfice de la production de “pulque”
(boisson fermentée traditionnelle chez les Maya).
Avec l’arrivée du chemin de fer, le développement
du corridor Puebla-Tlaxcala-Apizaco s’est renforcé.
Cependant, Tlaxcala se caractérisait déjà par des différences
économiques et de développement structurelles
entre sa zone industrielle et sa zone agricole.
Les différences se sont amplifiées avec le mouvement
postrévolutionnaire de croissance des grandes villes,
un élan dont Tlaxcala est restée exclue, en recul par
rapport à Puebla.
La renaissance industrielle de Puebla dans les années
1960 est due à la décentralisation des activités industrielles
de la ville de Mexico et à l’implantation d’industries
importantes dans la municipalité de Puebla et
ses alentours, avec Volkswagen, Hojalata et Lámina.
Entre la fin des années 70 et le début des années 80
Tlaxcala s’intègre à la dynamique de développement
industriel, changeant la vocation d’un territoire jusque
là dominé par les activités du secteur primaire.
La “décentralisation concentrée” du capital et les
politiques de dynamisation agraire initiées par les
mouvements paysans dans les années 1970 se sont
traduits à Tlaxcala par des incitations fiscales pour
l’implantation d’entreprises industrielles. A la fin des
années 1980 se sont installées 250 entreprises dans
le territoire “tlaxcalteca”, qui ont crée 32.000 emplois.
A cette époque les émigrations depuis l’État de Tlaxcala
ont été presque inexistantes et dans les années
1990 les emplois générés par l’industrie sont devenu
le facteur clé de l’attractivité du territoire. Ce concours
de circonstance a accéléré la transformation de l’État
de Tlaxcala d’un territoire rural à un territoire urbain.
Pendant les années 1990 la ville de Puebla a conso-
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