Document de contexte pdf 22.9 Mo - Les Ateliers

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LE GRAND PAYSAGE URBAIN Une lecture du paysage de Puebla permet d’en cerner simultanément les multiples facettes. Cette lecture transversale montre à quel point le territoire est compartimenté et en dit long sur l’histoire de la ville et sur les mutations urbaines à l’oeuvre. LE PAYSAGE DU PATRIMOINE URBAIN A sa fondation, Puebla a été pensée dans son intégration à la géographie et au paysage environnant. La ville historique s’est implantée à proximité d’une colline et d’un fleuve (1) qui était alors un espace paysager de promenade et de récréation en plein dans la ville. Le fleuve est aujourd’hui en grande partie entubé et enterré. Le paysage le plus connu de Puebla est celui de ses églises et de ses somptueuses maisons coloniales espagnoles recouvertes d’“azulejos” (2), derrières lesquelles émerge un immense volcan (figure 1). Le paysage du centre est pourtant aussi contrasté, avec des façades décrépies, des friches industrielles, et autres lieux vides et vacants (3). Les places publics, parcs et jardin sont aussi une tradition de cette ville historique qui ont eu tendance à se perdre par la suite. Il y a encore le Panthéon et les grands cimetières pensés au XVIIIe siècle, qui sont aujourd’hui de grands espaces de respiration au milieu de la ville. UN PAYSAGE DE CONTRASTES Dans la prolongation plus ou moins accidentée de la trame par les opérations de lotissement immobilier du milieu du XXe siècle, ou encore avec l’urbanisation informelle, et jusqu’à aujourd’hui, la tendance générale de développement à Puebla est celle de la maison individuelle et d’une urbanisation horizontale. Les exceptions à la règle produisent des contrastes étonnants, et des confrontations d’échelles insolites : sur la photographie de la page de droite (figure 6), une tour d’une trentaine d’étages émerge au beau milieu d’un tissu résidentiel horizontal ou les maisons comportent en moyenne deux niveaux. voIES RAPIDES, COMPLEXES RÉSIDENTIELS fERMÉS, CENTRES COMMER- CIAUX En s’éloignant du centre, le territoire est un territoire enclos qui se structure autour de voies rapides cernés de murs (figure 4 page de droite, et page précédente figure 4), de grandes propriétés étanches et fermées : de grands complexes résidentiels, des centres commerciaux, des centres de dépôt et de stockage, des activités industrielles, des terrains vacants ou en friche, ou encore des campus universitaires et des clubs de golf. Le quartier d’Angelópolis à Cholula est emblématique de ce développement de la ville prometteuse “à l’Américaine”(4). 134 LE PAYSAGE DE LA VILLE AUTO-CONSTRUITE Par opposition à Angelópolis et à la ville prometteuse des tours, fraccionamientos et centres commerciaux, on découvre des paysages de ville autoconstruite, qui est composée, à l’inverse, sans planification (figure 5). Une urbanisation souvent irrégulière que les autorités peinent à accompagner, contrôler et réglementer (5). LES fRACCIoNAMIENTos : UN PAY- SAGE MonotoNE, HÉTÉRogèNE ET fRACTIoNNÉ Le modèle actuel à l’oeuvre de développement urbain, c’est celui des fraccionamientos : il en existe de tous types : de luxe, pour les dites classes moyennes, ou encore de types sociaux. Les fraccionamientos s’étalent sur le territoire (d’autant plus depuis la construction du périphérique écologique) et gangrènent le paysage agricole et rural environnant (6). LES FRICHES : UN PAYSAGE ACCI- DENTÉ ET MoRCELÉ Le paysage des friches de tous types qui existent en très grand nombre (friches du centre, friches industrielles, terrains vacants) est un paysage caractéristique de la ville et un des facteurs de son morcellement. C’est là tout le paradoxe du développement urbain à Puebla : la ville continue de s’étaler, s’éloignant de tous les services du centre, et en même temps qu’elle se vide de l’intérieur (voire la coupe de principe à suivre dans “Le Grand Paysage Naturel”). Comment reconvertir les friches? Comment mettre en place une stratégie de recyclage urbain (la métaphore avec le traitement des déchets est tentante) ? Comment s’appuyer sur l’existant plutôt que de construire plus loin ? Faut-il densifier certains points, et en rétrécir (dé-densifier) d’autres? Reconvertir les friches en champs ? Les exemples des “shrinking cities”(5) seraient sûrement instructifs pour penser une mise en valeur paysagère et une stratégie urbaine dans le cas de Puebla. 1 Le río San Francisco. 2 Azulejos : pièces de céramique peinte qui décorent les façades des bâtiments. 3 Voire chapitre V “Zone Centrale” 4 Voire chapitre IV “Processus d’Urbanisation”, “Réserve territoriale d’Angelopólis”. 5 Voire chapitre IV “Processus d’Urbanisation”, “Autoconstruction et habitat informel”. 6 Voire chapitre IV “Processus d’Urbanisation”, “Fraccionamientos” et “Logement social et accession sociale”, 7 Les Shrinking Cities, ou villes en “rétrécissement positif” , sont des villes qui, par opposition à la “boomtown” du développement économique, ont tendance à décroître. Le mouvement né en Allemagne de l’Est suite au dépeuplement de certaines villes (comme Leipzig par exemple) est également connu aux Etats-unis avec la ville de Détroit. En envisageant par exemple la reconversion d’un ancien quartier abandonné ou d’une friche industrielle en espace agricole, ou encore son occupation temporaire pour des événements, on pense la “décroissance” comme un potentiel de développement.

Figure 1 Le centre et le paysage patrimonial. Figure 2 Le paysage industriel. Figure 3 Le centre et l’urbanisation horizontale. Figure 4 Le paysage des voies rapides et de l’urbanisation sectorisée. Figure 5 Le paysage de la ville auto-construite. Figure 6 Un paysage urbain contrasté. Figure 7 Les fraccionamientos s’installent aux marges du territoire, à proximité des grands axes de circulation, et loin de tous les services urbains (transports collectifs, équipements culturels, éducatifs, sportifs, etc...). Figure 8 Les paysages sidérants des gigantesques terrains en friche au milieu de la ville sur lesquelles la végétation à déjà repris le dessus. Ici, l’ancienne cimenterie (voir chapitre II “Métropole de Puebla”, “Puebla ville industrielle”). 135

Figure 1 Le centre et le paysage patrimonial.<br />

Figure 2 Le paysage industriel.<br />

Figure 3 Le centre et l’urbanisation horizontale.<br />

Figure 4 Le paysage <strong>de</strong>s voies rapi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> l’urbanisation sectorisée.<br />

Figure 5 Le paysage <strong>de</strong> la ville auto-construite.<br />

Figure 6 Un paysage urbain contrasté.<br />

Figure 7 <strong>Les</strong> fraccionamientos s’installent aux marges du territoire, à proximité <strong>de</strong>s grands axes <strong>de</strong> circulation, et loin <strong>de</strong> tous les services urbains (transports<br />

collectifs, équipements culturels, éducatifs, sportifs, etc...).<br />

Figure 8 <strong>Les</strong> paysages sidérants <strong>de</strong>s gigantesques terrains en friche au milieu <strong>de</strong> la ville sur lesquelles la végétation à déjà repris le <strong>de</strong>ssus. Ici, l’ancienne<br />

cimenterie (voir chapitre II “Métropole <strong>de</strong> Puebla”, “Puebla ville industrielle”).<br />

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