Document de contexte pdf 22.9 Mo - Les Ateliers

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UN CENTRE ATTRATIF DÉPEUPLÉ Parallèlement au classement au Patrimoine Mondial de l’Humanité. et à un renforcement de la concentration des activités dans la zone centrale, celle-ci se dépeuple : de 340.000 habitants en 1978 à 108.000 aujourd’hui (1). HISToIRE DU CLASSEMENT Un premier titre de protection décrété par le gouvernement fédéral définit la «Zone de monuments historiques de Puebla de Zaragoza », le 18 novembre 1977, suite à une étude du «Colegio de arquitectos de Puebla». C’est à partir de cette « zone de monuments » (zona de monumentos) que sera présenté le projet pour une classification par l’UNESCO. Le 8 novembre 1987 le centre historique de Puebla est finalement inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO. La zone comporte 2619 monuments dans 5,97 km² et de 10,2 km² (2) incluant la zone tampon,. Elle compte parmi les plus grands sites de zones historiques classés au patrimoine mondiale de l’UNESCO. A titre de comparaison, le site classé des rives de la Seine à Paris s’étend sur 3,65 km² (3), les zones historiques d’Istanbul sur 6,78 km² (4), ou encore le centre historique de Rome sur 14,85 km² (5). La classement a été un véritable levier pour un chantier de réhabilitation et de mise en valeur du centre historique. Mais le classement à proprement parler n’est pas une source de financement, sinon un statut prestigieux qui a été à l’origine de divers programmes de réhabilitation (plan de réhabilitation et de redensification du centre, projet DUIS) que nous verrons ensuite. DÉCENTRALISATIon, DÉPEUPLEMENT ET TRANSfoRMATIoNS DU CENTRE. Histoire de la décentralisation Au XIXe siècle avec l’industrialisation s’amorce l’installation d’une population ouvrière dans le centre, et à terme une « dégradation physique et sociale des quartiers centraux » (6). Comme on l’a vu dans le chapitre sur l’industrialisation, Puebla a connu a un succès industriel lié notamment à sa localisation sur l’axe Mexico – Veracruz. Les anciennes maisons espagnoles seront peu à peu subdivisées en logements à vocation locative. C’est aussi l’installation dans les quartiers centraux ou barrios d’entrepôts, d’activités, de petites industries, de nouveaux logements. Ces transformations physiques et sociales du centre entraîneront l’exode des classes les plus aisées et une dégradation progressive du bâti. A partir des années 1950 on voit les services se déplacer et s’étendre en direction des quartiers à haut statut social. Un mouvement qui débute avec la construction du quartier Humboldt dans les années 1920, mais celui-ci étant localisé près du centre, cela n’aurait eu que peu d’influence sur la décentralisation (le quartier fait 114 aujourd’hui partie de la zone centrale du DUIS). On note en revanche deux événements importants dans ce mouvement de migration des classes les plus aisées vers la périphérie d’alors : la construction du quartier de La Paz dans les années 1940, puis du centre commercial Plaza Dorada dans les années 1960. Ces deux événements sont donc à l’origine du développement de deux axes d’extension : un axe ouestest vers la Paz par l’avenue Juarez, et un axe nord-sud vers la Plaza Dorada (Bélanger) (voire figure 3). Ces axes ce sont ensuite prolongés vers Cholula à l’ouest, et vers la BUAP au Sud. Le dépeuplement massif du centre à parir de la fin des années 1970 s’explique donc par un processus long de transformation. Le dépeuplement Le phénomène de dépeuplement peut sembler paradoxal mais s’explique par une série de facteurs : - La dégradation des bâtiments et une offre de logements insuffisante : aujourd’hui on a dans le centre (au sens du centre élargi comprenant la zone UNESCO, DUIS, et les quartiers centraux ou «barrios» environnant) un nombre considérable de bâtiments vacants et en friches. L’état de dégradation des bâtiments du centre est issu d’un processus long : dans la deuxième partie du XXe siècle, certains facteurs expliquent la dégradation progressive du centre historique : d’une part un gel des loyers décrété en 1944 et aboli en 1993 seulement, d’autre part la «Ley de la vivienda», qui a rendu très difficile pour les propriétaires l’éviction de leurs locataires (Bélanger). - Des contraintes de confort qui poussent les habitants à s’installer ailleurs : la saturation du trafic routier, la collecte des ordures, la pollution, le bruit, le manque de sécurité (réels ou perçus). - L’accumulation de contraintes pour la rénovation du bâti par les propriétaires et l’absence de politique 1 Source : SDUOP, Secretaria de Desarollo Urbano y de Obras Publicas. 2 Source : http://whc. unesco.org 3 Idem. 4 Idem. 5 Idem. 6 Source : thèse d’Hélène Bélanger, «La régénérescence socio-résidentielle des quartiers centraux latino-américains : le cas de la ville de Puebla au Mexique». 7 Source : www.paseosanfrancisco.com.mx/ historia.phd.

Figure 2 “Répartition socio-résidentielle schématique, 1970 et 1990” (7) Figure 1 Carte du centre-ville élargi (7) publique d’aide à la rénovation : un foncier cher, un accès au crédit difficile, des contraintes liées à la protection du patrimoine (et les coûts de rénovation que cela implique), à la complexité des démarches administratives (avec des refus nombreux de permis). - La tertiarisation : il n’y a donc pas beaucoup d’intérêt à rénover pour les propriétaires, qui le cas échéant préfèrent convertir leur bien à un usage autre que résidentiel («Ley de la vivienda»). A côté de cela, il y aurait une demande croissante de logements « de luxe » dans le centre qui n’est pas comblée. - L’étalement urbain et le développement massif d’une offre en dehors du centre plus accessible et plus prisée. Les politiques de transformation de l’État Dans les années 1990, l’État a fait des efforts considérables pour impulser une dynamique de transformation et de réappropriation du centre et des quartiers centraux : ce mouvement de reconquête s’est concrétisé avec un projet fort: le Paseo de San Francisco (ancienne zone industrielle en plein dans la zone centrale) a été reconverti en un grand centre de services, de commerces et de loisirs, accueillant également le centre des congrès (figures 3 et 4). En 1993 un décret prévoit l’expropriation de 27 îlots, six étant utilisés pour le projet de reconversion de l’État, les 21 restants vendus au privé. Malgré des négociations et une résistance des 4500 personnes habitant alors le quartier, majoritairement de la classe populaire (Tellez-Morales/Bélanger) on expulsera les habitants par la force sans leur offrir de possibilité de relogement. Plus généralement dans le centre, on a procédé a des opérations de peinture Figure 3 Le Paseo de San Francisco avant sa transformation (7). Figure 4 Le Paseo de San Francisco aujourd’hui. 115

Figure 2 “Répartition socio-rési<strong>de</strong>ntielle<br />

schématique, 1970 et 1990” (7)<br />

Figure 1 Carte du centre-ville élargi (7)<br />

publique d’ai<strong>de</strong> à la rénovation : un foncier cher, un accès au crédit difficile, <strong>de</strong>s<br />

contraintes liées à la protection du patrimoine (et les coûts <strong>de</strong> rénovation que<br />

cela implique), à la complexité <strong>de</strong>s démarches administratives (avec <strong>de</strong>s refus<br />

nombreux <strong>de</strong> permis).<br />

- La tertiarisation : il n’y a donc pas beaucoup d’intérêt à rénover pour les<br />

propriétaires, qui le cas échéant préfèrent convertir leur bien à un usage autre<br />

que rési<strong>de</strong>ntiel («Ley <strong>de</strong> la vivienda»). A côté <strong>de</strong> cela, il y aurait une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

croissante <strong>de</strong> logements « <strong>de</strong> luxe » dans le centre qui n’est pas comblée.<br />

- L’étalement urbain et le développement massif d’une offre en <strong>de</strong>hors du centre<br />

plus accessible et plus prisée.<br />

<strong>Les</strong> politiques <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong> l’État<br />

Dans les années 1990, l’État a fait <strong>de</strong>s efforts considérables pour impulser une<br />

dynamique <strong>de</strong> transformation et <strong>de</strong> réappropriation du centre et <strong>de</strong>s quartiers<br />

centraux : ce mouvement <strong>de</strong> reconquête s’est concrétisé avec un projet fort:<br />

le Paseo <strong>de</strong> San Francisco (ancienne zone industrielle en plein dans la zone<br />

centrale) a été reconverti en un grand centre <strong>de</strong> services, <strong>de</strong> commerces et <strong>de</strong><br />

loisirs, accueillant également le centre <strong>de</strong>s congrès (figures 3 et 4). En 1993<br />

un décret prévoit l’expropriation <strong>de</strong> 27 îlots, six étant utilisés pour le projet <strong>de</strong><br />

reconversion <strong>de</strong> l’État, les 21 restants vendus au privé. Malgré <strong>de</strong>s négociations<br />

et une résistance <strong>de</strong>s 4500 personnes habitant alors le quartier, majoritairement<br />

<strong>de</strong> la classe populaire (Tellez-<strong>Mo</strong>rales/Bélanger) on expulsera les habitants par la<br />

force sans leur offrir <strong>de</strong> possibilité <strong>de</strong> relogement.<br />

Plus généralement dans le centre, on a procédé a <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> peinture<br />

Figure 3 Le Paseo <strong>de</strong> San Francisco avant sa transformation (7).<br />

Figure 4 Le Paseo <strong>de</strong> San Francisco aujourd’hui.<br />

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