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A. Guillerand – BCPST 1 A Travaux pratiques Lycée Hoche – Versailles – 2014/2015<br />
Correction du TP C1 : Chimie analytique – Le bleu des bonbons Schtroumpfs®<br />
I. Présentation<br />
1. Objectif<br />
Nous devons savoir si Olivier s’est intoxiqué au bleu patenté V. Puisque nous<br />
connaissons la dose journalière autorisée en mg par kg de masse corporelle, il faut<br />
déterminer la masse de bleu patenté V qu’il a ingéré en mangeant le paquet de bonbon<br />
entier et enfin la comparer à la dose journalière autorisée pour Arnaud (connaissant sa<br />
masse).<br />
2. Stratégie adoptée<br />
Il faut avant tout déterminer la masse de bleu patenté V dans un bonbon. Mais nous ne<br />
pouvons pas mesurer directement la masse du colorant, en revanche une espèce<br />
colorée en solution absorbe la lumière du visible et on peut en mesurer son<br />
absorbance.<br />
L’absorbance est une grandeur non pas lié à la masse de l’espèce en solution mais à sa<br />
concentration grâce à la loi de Beer-Lambert :<br />
Avec :<br />
: la concentration molaire en (bleu patenté V) en<br />
: absorbance de la solution à la longueur d’onde (sans unité)<br />
: longueur de la cuve (en )<br />
: coefficient d’absorption molaire en<br />
Stratégie : il faut…<br />
- dissoudre la partie bleue du bonbon dans un volume connu d’eau<br />
- mesurer l’absorbance de la solution à une longueur d’onde choisie<br />
- grâce à la loi de Beer-Lambert, connaissant , on calcule la concentration en<br />
- connaissant le volume dans lequel on a dissout le bonbon, on en déduit la<br />
quantité de matière de colorant dans un bonbon, puis la masse<br />
En analysant la stratégie, on s’aperçoit qu’il nous manque le facteur . Il va falloir<br />
faire une courbe d’étalonnage : on prépare plusieurs solutions de concentration connue<br />
en bleu patenté, on mesure leur absorbance à la même longueur d’onde, on trace<br />
, on doit obtenir une droite de pente .<br />
II. Détermination du facteur<br />
1. Protocole<br />
- Prélever le volume de solution mère en bleu patenté V<br />
( ) indiqué dans le tableau suivant pour chaque solution<br />
fille à l’aide d’une pipette jaugée de mL et/ou mL et le verser dans la fiole<br />
de mL correspondant.<br />
- Compléter la fiole avec de l’eau distillée.<br />
Volume prélevé /mL<br />
Concentration de la solution<br />
fille /<br />
Tableau indiquant pour chaque solution fille le volume de solution mère à prélever<br />
Remarque : on se rappellera qu’il faut d’abord compléter à<br />
avant d’ajuster au trait de jauge.<br />
Calcul permettant de calculer la concentration des solutions fille :<br />
de la fiole et agiter<br />
La quantité de matière d’anion prélevé dans la solution mère de concentration mère est<br />
égale à la quantité de matière d’anion contenu dans la solution fille de concentration<br />
. Ce qui donne : . Donc :<br />
- Après avoir effectuer un blanc, tracer le spectre d’absorption de chaque solution<br />
fille et de la solution mère à l’aide du spectrophotomètre, d’une cuve et du<br />
logiciel Latispec.<br />
- Relever la longueur d’onde du maximum d’absorption du colorant ( ) sur un<br />
des spectres.<br />
- Relever la valeur d’absorbance sur chaque spectre pour<br />
- Tracer le graphe expérimental de l’absorbance au maximum en fonction de la<br />
concentration en bleu patenté V.<br />
- Effectuer une modélisation affine, valider le modèle et déterminer le coefficient<br />
Correction du TP C1 – Chimie analytique – Le bleu des bonbons Schtroumpfs®<br />
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A. Guillerand – BCPST 1 A Travaux pratiques Lycée Hoche – Versailles – 2014/2015<br />
2. Résultats<br />
1<br />
0,9<br />
0,8<br />
0,7<br />
0,6<br />
0,5<br />
0,4<br />
0,3<br />
0,2<br />
Absorbance<br />
0,1<br />
Longueur d'onde /nm<br />
0<br />
350 450 550 650 750<br />
Figure 1 : Spectres d’absorption des 5 solutions<br />
a. Maximum d’absorption<br />
c=1,0.10^(-5) M<br />
c=0,80.10^(-6)<br />
M<br />
c=0,60.10^(-6)<br />
M<br />
Avant de mesurer l’absorbance des différentes solutions étalons, il faut déterminer la<br />
longueur d’onde de travail. Pour une meilleure précision il faut se placer proche du<br />
maximum d’absorption, on prendra la valeur suivante :<br />
Figure 2 : Graphique<br />
La modélisation affine semble validée : la droite moyenne est très proche des résultats<br />
expérimentaux, le coefficient de corrélation est très bon<br />
, les points<br />
expérimentaux sont répartis aléatoirement de part et d’autre de la droite moyenne.<br />
La modélisation affine donne le résultat suivant :<br />
D’après la loi de Beer-Lambert on a :<br />
Concentration<br />
/<br />
Absorbance<br />
b. Valeurs d’absorbance relevée à nm<br />
3. Détermination graphique du facteur<br />
Si la solution vérifie la loi de Beer-Lambert, le graphique expérimental en fonction<br />
de doit donner une droite passant par l’origine. On trace ce graphe et on cherche<br />
ensuite la droite moyenne (qui passe au plus prêt des points expérimentaux) grâce à<br />
une modélisation informatique (ajustement affine).<br />
L’ordonnée à l’origine donnée par la modélisation vaut . Les valeurs<br />
d’absorbance sont données au millième prêt, on peut donc évaluer l’ordre de grandeur<br />
de l’incertitude sur l’absorbance à . L’ordre de grandeur de l’ordonnée à<br />
l’origine étant le même, la modélisation est cohérente avec une loi linéaire (droite<br />
passant par l’origine). On prendra donc la modélisation suivante :<br />
et par identification avec la loi de Beer-Lambert :<br />
En ne gardant que deux chiffres significatifs (ce qui semble plus raisonnable puisque<br />
les concentrations sont données avec deux chiffres significatifs) :<br />
Correction du TP C1 – Chimie analytique – Le bleu des bonbons Schtroumpfs®<br />
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A. Guillerand – BCPST 1 A Travaux pratiques Lycée Hoche – Versailles – 2014/2015<br />
III. Détermination de la masse de bleu patenté dans un bonbon<br />
Schtroumpfs<br />
1. Protocole de la préparation d’une solution de Schtroumpf<br />
- Couper les parties jaunes ou rouge du bonbon choisi<br />
- Dissoudre le bonbon dans un bécher d’eau : chauffer légèrement à l’aide d’une<br />
plaque chauffante et agiter à l’aide d’une baguette en verre<br />
- Une fois le bonbon dissout, transvaser la solution dans une fiole de mL en la<br />
filtrant sur du coton à l’aide d’un entonnoir<br />
- Compléter avec de l’eau distillée jusqu’au trait de jauge de la fiole. Rincer le<br />
coton pour récupérer du colorant potentiellement retenu. Puis bien homogénéiser<br />
la fiole.<br />
- Tracer le spectre d’absorption de la solution et relever la valeur d’absorbance au<br />
maximum d’absorption.<br />
2. Résultat<br />
3. Détermination de masse de bleu patenté V contenu dans un bonbon<br />
Grâce à la loi de Beer-Lambert vérifiée précédemment, la concentration en bleu<br />
patenté V dans la solution vaut :<br />
Connaissant la concentration molaire du colorant dans la solution préparée à partir<br />
d’un bonbon on peut remonter à la masse de ce colorant dans un bonbon :<br />
Application numérique :<br />
IV. Conclusion<br />
1. Réponse à la problématique<br />
Pour savoir si Olivier s’est intoxiqué il faut comparer la masse de bleu patenté V qu’il<br />
a ingéré et sa DJA. Un bonbon pèse environ , ainsi la masse de bleu patenté<br />
contenu dans un paquet vaut environ : .<br />
En arrondissant à deux chiffres significatifs :<br />
La DJA vaut par kg de masse corporelle, pour qu’Olivier puisse dépasser la<br />
DJA en ayant mangé un paquet il faut qu’il pèse :<br />
Pesant sûrement plus de<br />
bonne crise de foie.<br />
2. Discussion autour du protocole<br />
kg, Olivier n’a pas dépassé la DJA. Il n’a donc eu qu’une<br />
Les sources d’incertitude (autres que les possibles erreurs de manipulation ou de choix<br />
de verrerie) au cours du protocole sont les suivantes :<br />
Erreurs aléatoires :<br />
- concernant les concentrations des solutions étalons : précision des instruments<br />
(pipettes et fioles), précision sur concentration de la solution mère ;<br />
- solution de bonbon Schtroumpf : précision de la fiole utilisée, perte de colorant<br />
pendant la filtration<br />
- mesure d’absorbance des solutions étalons : résolution du spectrophotomètre,<br />
appréciation personnelle au niveau de la lecture sur le spectre, erreurs aléatoires<br />
dues à l’appareil,<br />
Erreurs systématiques :<br />
- blanc effectué sur une cuve différente de celle de mesure ;<br />
- l’absorbance de la solution peut être perturbée par la présence de gélatine du<br />
bonbon qui la rend légèrement opaque si la filtration n’a pas été parfaite<br />
Sur la figure suivante, on voit bien que le spectre d’absorption de la solution de<br />
bonbon est décalé en hauteur. En effet à 800 nm la solution devrait avoir une<br />
Correction du TP C1 – Chimie analytique – Le bleu des bonbons Schtroumpfs®<br />
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A. Guillerand – BCPST 1 A Travaux pratiques Lycée Hoche – Versailles – 2014/2015<br />
absorbance nulle. Ce décalage est bien du au fait que la solution est légèrement<br />
opaque. De plus on s’aperçoit aussi que le maximum d’absorption est décalé vers les<br />
hautes longueurs d’onde. En effet une espèce colorée peut être perturbé par d’autres<br />
espèces présentes dans la solution, ce qui peut avoir pour effet de modifier son spectre<br />
d’absorption.<br />
1<br />
0,9<br />
Absorbance<br />
Spectres d'absorption des 6 solutions<br />
L’erreur principale est celle due au décalage du spectre d’absorption de la solution de<br />
bonbon. Pour s’en affranchir, on doit décaler le spectre de manière à ce que<br />
l’absorbance à nm soit égale à zéro et relever la nouvelle valeur d’absorbance à<br />
nm, mais cela ne permet pas d’améliorer l’aspect de la courbe (le maximum<br />
d’absorption est toujours décalé vers la droite). Pour éviter ce problème il faut<br />
améliorer le procédé de filtration.<br />
0,8<br />
0,7<br />
0,6<br />
0,5<br />
0,4<br />
0,3<br />
c=1,0.10^(-5) M<br />
c=0,80.10^(-6) M<br />
c=0,60.10^(-6) M<br />
c=0,40.10^(6) M<br />
c=0,20.10^(6) M<br />
Schtroumpf<br />
0,2<br />
0,1<br />
0<br />
Longueur d'onde /nm<br />
350 400 450 500 550 600 650 700 750 800<br />
Peut-on améliorer le protocole ?<br />
Les erreurs aléatoires dues au matériel ne peuvent pas être <strong>corrigé</strong>es mais on peut<br />
évaluer l’incertitude (ce qui ici n’est pas vraiment nécessaire puisque seul l’ordre de<br />
grandeur de la masse finale suffit à conclure).<br />
Le problème du blanc qui n’aurait pas été fait sur la même cuve peut induire des<br />
erreurs systématiques : si toutes les mesures d’absorbance des solutions ont été<br />
effectuées avec la même cuve mais différente de celle du blanc, les absorbances sont<br />
toutes décalées de la même valeur. Ainsi la droite d’étalonnage peut ne pas passer par<br />
l’origine, mais le coefficient directeur de la droite n’en est pas modifié. Ce n’est donc<br />
pas une erreur prépondérante. Mais si les cuves sont toutes différentes alors l’erreur<br />
n’est pas la même d’une solution à l’autre, ce qui est problématique.<br />
Correction du TP C1 – Chimie analytique – Le bleu des bonbons Schtroumpfs®<br />
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