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Mise en page 1 - Ville de Harnes

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EDDY LORTHIOIR<br />

MARATHONIEN<br />

Le rang importait peu à l’arrivée,<br />

comme le chrono final<br />

affichant les 4 heures 13<br />

minutes et <strong>de</strong>s poussières<br />

quand surgit le dossard<br />

4947. Aucune performance<br />

là-<strong>de</strong>ssous pourvu qu’il y ait<br />

le plaisir <strong>de</strong> s’éva<strong>de</strong>r, paire<br />

<strong>de</strong> baskets aidant. Seul<br />

comptait l’av<strong>en</strong>ture qu’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dait<br />

vivre à fond Eddy<br />

Lorthioir, parti avaler les 42<br />

kilomètres au programme<br />

du marathon à Budapest,<br />

là où près <strong>de</strong> 3500 coureurs<br />

étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lice sur le bitume, v<strong>en</strong>us <strong>de</strong> partout livrer le<br />

même effort sous une chaleur <strong>en</strong>core estivale, avec 27°<br />

«Je voulais découvrir les charmes <strong>de</strong> cette ville<br />

d’Europe <strong>de</strong> l’Est, sa culture, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie<br />

là-bas. J’ai décidé un soir d’y aller, un peu sur un<br />

coup <strong>de</strong> tête»<br />

au soleil.<br />

À se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ce qui fait courir si loin cet Harnési<strong>en</strong> <strong>de</strong><br />

39 ans. « Je voulais découvrir les charmes <strong>de</strong> cette ville<br />

d’Europe <strong>de</strong> l’Est, sa culture, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie là-bas. J’ai<br />

décidé un soir d’y aller, un peu sur un coup <strong>de</strong> tête. J’ai<br />

t<strong>en</strong>u grâce à la rage, avec la tête car les jambes ont comm<strong>en</strong>cé<br />

à dire « non » à partir du 30 ème km. Et puis, cela<br />

faisait trois ans que je n’avais plus pris part au moindre<br />

marathon, après ceux notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Chicago <strong>en</strong> 2001 un<br />

mois après les att<strong>en</strong>tats, <strong>de</strong> Berlin <strong>en</strong> 2004 et 2006. Il fallait<br />

que je per<strong>de</strong> du poids aussi », s’amuse-t-il.<br />

«Il fallait monter à la cor<strong>de</strong>, avec un sacré<br />

dénivelé. J’ai bi<strong>en</strong> souffert »<br />

‘<br />

Temoignages<br />

Eddy Lorthioir, un coureur tout terrain qui avance au train <strong>de</strong>s<br />

découvertes<br />

Voilà pourquoi cet athlète, rompu aux efforts extrêmes,<br />

a pris la <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> la Hongrie, inédite pour lui. C’est<br />

que la soif <strong>de</strong> défis semble difficile à étancher chez cet<br />

homme. Au point qu’il faut <strong>de</strong> la folie pour v<strong>en</strong>ir à bout<br />

<strong>de</strong> certaines distances comme « la Diagonale <strong>de</strong>s Fous »,<br />

épreuve bi<strong>en</strong> nommée à la Réunion qui l’a plongé dans<br />

l’esprit raid dès 1999. « Il s’agissait <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir p<strong>en</strong>dant 126<br />

bornes <strong>en</strong> une seule étape, avec un temps maximal <strong>de</strong><br />

soixante heures à respecter. Il fallait monter à la cor<strong>de</strong>,<br />

avec un sacré dénivelé. J’ai bi<strong>en</strong> souffert », se rappellet-il,<br />

tout sourire. Voilà pour l’« approche ».<br />

Ri<strong>en</strong> d’insurmontable quand on sait le gaillard taillé pour<br />

<strong>de</strong>s projets plus dingues <strong>en</strong>core, plus tard, comme les<br />

trois semaines <strong>de</strong> course quasim<strong>en</strong>t sans répit passées <strong>en</strong><br />

In<strong>de</strong>, voici trois ans, ou au Maroc pour le marathon <strong>de</strong>s<br />

Sables. Le regard s’illumine soudain, la voix chargée<br />

d’émotion quand il s’agit d’évoquer le Tibet et le Népal.<br />

« C’était le trajet reliant Lhassa et Katmandou, long <strong>de</strong><br />

plus <strong>de</strong> 300 km. Quel paysage ! Il fallait voir l’altitu<strong>de</strong> et<br />

les conditions éprouvantes au possible dans lesquelles<br />

on a grimpé pour y avoir droit ». Autant aussi disposer<br />

d’une détermination viscérale pour respirer l’air du désert<br />

d’Atacama et son climat hyper ari<strong>de</strong>, au cœur du Chili.<br />

« L’Australie et ses grands espaces, je n’y ai<br />

j a m a i s m i s l e s p i e d s !<br />

I l v a f a l l o i r c a r j ’ y p e n s e d e p u i s q u e<br />

je suis tout petit »<br />

Bref, difficile <strong>de</strong> freiner son élan quand il se projette déjà<br />

d a n s u n n o u v e a u p a r i d ’ u n e d i m e n s i o n<br />

toujours ins<strong>en</strong>sée.<br />

Le voici qu’il caresse le rêve <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre part à la prochaine<br />

av<strong>en</strong>ture « Koh-Lanta », l’émission <strong>de</strong> télé-réalité,<br />

comme il <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d assouvir un autre désir, <strong>de</strong>puis bi<strong>en</strong><br />

longtemps. « L’Australie et ses grands espaces, je n’y ai<br />

jamais mis les pieds ! Il va falloir car j’y p<strong>en</strong>se <strong>de</strong>puis que<br />

je suis tout petit ».<br />

À l’autre bout du mon<strong>de</strong>, Eddy Lorthioir semble avoir<br />

toujours <strong>en</strong> lui l’esprit <strong>de</strong> conquête. Se battre contre soi,<br />

et appr<strong>en</strong>dre à mieux connaître l’autre sont <strong>de</strong>s vertus<br />

qui, à l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, n’ont aucune frontière.<br />

Novembre 2009 - n° 229 - 5

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