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institutionnel et pédagogique, cooptation des membres de l’équipe, conseils (de classe,<br />

d’éco<strong>le</strong>, de maîtres…) multip<strong>le</strong>s, fréquents et véritab<strong>le</strong>ment fonctionnalisés.<br />

– L’éco<strong>le</strong> est constituée comme une société, relativement autonome. Cela se marque<br />

notamment par l’élaboration de ses propres lois et règ<strong>le</strong>ments, par la mise en place<br />

d’instances de décisions spécifiques, par son activité laborieuse et ses métiers 6 , par<br />

l’élaboration d’une culture commune et par une structuration de ses loisirs (récréations,<br />

fêtes, ateliers du soir…) intégrés au projet éducatif. Ses membres – maîtres et élèves –<br />

sont institués en citoyens scolaires. Sociabilité et citoyenneté sont donc des principes<br />

à vivre et de vie et non des objectifs discursifs ponctuels, convoqués essentiel<strong>le</strong>ment<br />

lors de rappels à l’ordre ou de moments d’éducation civique.<br />

– Cette société se réfère à un idéal démocratique, mis à l’épreuve au quotidien, quel<strong>le</strong>s<br />

qu’en soient <strong>le</strong>s difficultés, via la rotation institutionnel<strong>le</strong> des responsabilités, l’élaboration<br />

col<strong>le</strong>ctive des règ<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>ur publicité et <strong>le</strong>ur modifiabilité, l’imposition de <strong>le</strong>ur respect aux<br />

élèves comme aux maîtres, la priorité accordée à l’entraide et à la coopération (et non<br />

à la compétition), une gestion rapide et explicite des problèmes…<br />

– Cette société se construit une culture commune au travers de la constitution, de<br />

la conservation et de l’activation régulière des expériences vécues, des discours,<br />

des écrits, des dessins… via de multip<strong>le</strong>s outils tels que <strong>le</strong>s cahiers de classe, <strong>le</strong>s<br />

affichages, <strong>le</strong>s archivages…<br />

– El<strong>le</strong> ne vit cependant pas en autarcie car el<strong>le</strong> demeure largement ouverte sur <strong>le</strong><br />

monde extérieur : savoirs et savoir faire constamment référés à <strong>le</strong>ur fonctionnalité<br />

dans <strong>le</strong>s univers extrascolaires, activité épistolaire régulière (notamment avec <strong>le</strong>s<br />

correspondants), sollicitations incessantes des parents… De surcroît, des dispositifs<br />

tels <strong>le</strong>s entretiens ou <strong>le</strong>s « quoi de neuf ? » du matin permettent de faire circu<strong>le</strong>r<br />

expériences, objets, savoirs… entre l’éco<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s (mais toujours de manière<br />

très codifiée et à des fins d’apprentissage).<br />

2.2. Les élèves et <strong>le</strong>s apprentissages<br />

Les apprentissages étant centraux tout est mis en œuvre pour <strong>le</strong>s réaliser au travers, ici encore,<br />

de quelques principes fondamentaux. En premier lieu, tout enfant est posé comme désireux<br />

et capab<strong>le</strong> d’apprendre pourvu que <strong>le</strong> milieu – en l’occurrence pédagogique- lui permette et<br />

lui facilite ses apprentissages. Mais l’enfant est à constituer comme sujet apprenant, membre<br />

d’une communauté et astreint à des règ<strong>le</strong>s et des modes de fonctionnement spécifiques, ce<br />

qui nécessite et justifie nombre de dispositifs (métiers, conseils, mise au travail à partir du<br />

matériau et des questions amenés par <strong>le</strong>s élèves eux-mêmes…). Nul autre n’est capab<strong>le</strong><br />

d’apprendre à la place de l’élève.<br />

Ce principe impose aux maîtres une extrême attention à la diversité des cheminements<br />

de chacun et impose la mise en place de dispositifs <strong>le</strong>s favorisant et une conception<br />

de l’enseignement comme incitation et facilitation plus que comme transmission. Si<br />

l’élève apprend ainsi, c’est notamment parce qu’il peut <strong>le</strong> faire à partir de ses propres<br />

questionnements qui motivent et fonctionnalisent savoirs et savoir-faire qu’il s’agit donc de<br />

susciter et d’étayer. L’élève apprend en faisant des projets, des recherches… qui constituent<br />

un faire scolaire authentique. Le métier principal des élèves – constamment réaffirmé par<br />

<strong>le</strong>s maîtres – est bien d’apprendre. Mais <strong>le</strong>s apprentissages – et cela a été bien moins<br />

dit à propos des pédagogies alternatives – s’effectuent en sollicitant, complémentairement<br />

et incessamment, une distance réf<strong>le</strong>xive : par la préparation de l’action, <strong>le</strong>s discussions<br />

autour des problèmes, des stratégies et des solutions possib<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s formes de coopération<br />

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<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais

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