Télécharger le tome 2 - IUFM

Le « je » de l’élève est-il contraint par le rapport
pédagogique ?
Communication au colloque organisé par le LEAPLE, L’élève et la pluralité
des appartenances – être enfant être élève – A travers les activités
langagières, Paris, 17-18 novembre 2005 – Sorbonne.
Anne-Marie Jovenet
Université Charles-de-Gaulle – Lille 3
Équipe THEODILE (E.A. 1764)
Ce qui va être présenté est issu d’une recherche de type ERTe (Équipe de recherche
technique en éducation) constituée au sein de l’équipe THEODILE. Cette recherche ERTe
Lutte contre l’échec scolaire répondait à une demande d’évaluation du Ministère concernant
la mise en place d’une équipe pédagogique appartenant au mouvement Freinet, suite à
une déperdition constatée du nombre d’élèves de deux écoles maternelle et primaire dans
un milieu classé REP de la banlieue Lilloise. La recherche se poursuit actuellement dans le
cadre d’un partenariat avec l’IUFM Nord-Pas de Calais, sous l’intitulé : Effets d’un mode de
travail pédagogique Freinet.
Le cadre dans lequel je travaille sur ces rapports enseignement-apprentissage est ancré
dans le champ de la clinique d’orientation psychanalytique et s’inspire des travaux de C.
Blanchard Laville.
Ce que je vais présenter sous le titre : « Le « je » de l’élève est-il contraint par le rapport
pédagogique ?» s’appuie sur deux types de données :
– des entretiens menés avec dix enseignants de primaire ( cinq de l’école Freinet
et cinq d’une école comparable par le milieu socio-culturel). Ces entretiens ont
pris pour point de départ certains élèves choisis par nous pour participer à des
situations mathématiques individuelles mais l’entretien conduit de manière
clinique permet aussi de voir comment l’enseignant relie « son soi personnel » et
son « soi professionnel », selon l’expression de Blanchard Laville, afin de déceler
comment la place du « je » enseignant a à voir avec la place du « je » élève.
– Des entretiens menés avec des élèves arrivés dans l’école primaire en cours
de scolarité. Ces entretiens proposent aux enfants de « raconter » comment ça
s’est passé quand ils ont changé d’école.
Je pourrais résumer l’objectif de mon propos autour de deux questions :
– Comment l’élève est-il positionné dans le discours de l’enseignant selon l’école
qu’il fréquente ?
– Que peut dire de lui-même un élève ayant changé de mode de travail
pédagogique ?
A l’intérieur de ce cadre, je suis particulièrement attentive à la place reconnue ou attribuée
aux « élèves en souffrance » et à la place qu’eux-mêmes se reconnaissent et se donnent.
L’analyse des entretiens menés avec les enseignants permet au départ de mettre au jour
trois dimensions :
IUFM Nord-Pas de Calais
41