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Il nous paraissait important de suivre une cohorte d’élèves, du cours préparatoire au cours
moyen deuxième année, et au-delà en sixième, afin d’étudier les effets possibles selon le
temps d’inscription au sein de ce M.T.P. Dans cette perspective, il serait pertinent – et nous
l’envisageons – de pouvoir travailler sur huit années au moins, afin d’assurer ce suivi depuis
la petite section de l’école maternelle. Comme on peut s’en rendre compte, cela n’est pas
facile tant, en matière de durée, les garanties institutionnelles (ministérielles, académiques…)
et les cadres d’accueil des recherches sont, au moins en France, relativement absents,
restreignant donc d’autant les éclairages possibles de telles études 20 .
Complémentairement, cette inscription dans la durée, nous paraît nécessaire pour déterminer
les « frontières » du M.T.P. analysé, soit :
– ce qu’on peut appeler un effet-seuil, i.e. à partir de quel moment des bougés
apparaissent (et ici, ce fut par exemple particulièrement rapide – moins de six semaines –
sur les déviances ou le climat de travail) ;
– ce qu’on peut appeler un effet-plafond, i.e. à partir de quel moment des bougés
évalués comme positifs cessent de se produire.
Cette recherche des effets seuil et plafond nous paraît donc nécessaire, à la fois comme
contribution à une analyse précise des effets d’un M.T.P. et comme garde-fou contre des
jugements trop globaux.
Complémentairement encore, l’inscription dans la durée, nous semble incontournable pour
analyser la différenciation temporelle des effets du M.T.P. selon les dimensions concernées.
De facto, dans certains domaines, certains bougés se produisent très vite et de manière
importante – par exemple en matière de longueur des productions écrites – ; en revanche,
dans d’autres cas, les évolutions sont minimes mais continues (l’orthographe) et, sur d’autres
dimensions encore, les variations se réalisent en « dents de scie », alternant progressions,
stagnations et régressions. Cette différenciation temporelle des effets nous semble, elleaussi,
susceptible de relativiser toute appréhension trop unifiante d’un M.T.P., tout en
fournissant des indicateurs pour tenter de mieux comprendre ce qui serait susceptible de
l’expliquer 21 .
Un temps conséquent contribue encore à faciliter la distinction entre structurel et incident
au sein du M.T.P. concerné. Ainsi, nous avons proposé une analyse des principes de
fonctionnement mis en place 22 qui repose sur des recueils de données menées sur plusieurs
années, à partir de dimensions différentes (disciplinaires ou non-disciplinaires) et de
techniques de recueil variées incluant des observations répétées et suivies. Cela a permis
– entre autres – de constater que, contrairement à d’autres M.T.P., l’imprévu, amené par les
élèves ou le contexte proche ou lointain, pouvait être accueilli comme adjuvant pédagogique
20 Le temps devient ce qui manque le plus pour nombre de recherches en raison de la durée restreinte
proposée dans nombre d’appels d’offre, de la limitation de la durée des thèses et aussi des charges de travail
accrues des enseignants-chercheurs. Cela nous a mené à solliciter une prolongation d’une année pour cette
ERTe et un prolongement complémentaire de deux ans auprès de l’IUFM du Nord-Pas de Calais.
21 Par exemple, sur nombre de dimensions, les progrès constatés lors de la première année ont fait
place à une stagnation ou à une régression lors de la seconde année, avant de reprendre la troisième année.
Plusieurs explications peuvent être proposées : arrivée de nouveaux élèves (dont plusieurs envoyés par
d’autres écoles en raison de problèmes importants concernant les performances scolaires ou le comportement),
développement d’une logique de promotion du groupe scolaire par l’équipe entrant en concurrence avec
l’enseignement, mouvements sociaux entraînant des perturbations au sein des classes…
22 Voir le chapitre du rapport de l’ERTe (2005) consacré à ces principes de fonctionnement ainsi que le
3.1., infra.
IUFM Nord-Pas de Calais
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