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Conseils d’élèves et savoirs en éducation
civique et morale : une étude comparative de
deux établissements scolaires en France et en
Suisse
Communication au colloque de l’AFEC : L’École, lieu de tensions et de
médiations : quels effets sur les pratiques scolaires ? Analyses et comparaisons
internationales, du 22 au 24 juin 2006, Villeneuve d’Ascq, Université Lille III.
Maria Pagoni
Université Charles-de-Gaulle – Lille III
Équipe THEODILE (EA 1764)
Philippe Haeberli
Université de Genève, Suisse
Équipe ERDESS
Introduction
Philippe HAEBERLI
Les Conseils d’élèves à l’école primaire font partie des dispositifs insérés dans le temps
scolaire pour discuter, débattre et participer à la vie scolaire ; ils sont aujourd’hui largement
recommandés dans les systèmes éducatifs aussi bien en France que dans le reste des
système éducatifs européens. Or, bien qu’il existe plusieurs monographies sur les fondements
de ces pratiques au sein des différents courants pédagogiques issus de l’Éducation Nouvelle,
peu de recherches sont effectuées sur leurs modes d’appropriation, sur leurs réceptions
autant par les enseignants que par les élèves. Très récemment, une enquête effectuée
sur l’île de la Réunion (Marsollier 2005) nous apprend que la plupart des enseignants font
preuve de réticences vis-à-vis de ces pratiques et ne se sentent pas suffisamment formés
ou informés pour les mettre en place. Les enseignants qui utilisent de tels dispositifs se
sentent souvent isolés dans leur équipe. A Genève où cette pratique est largement diffusée
au primaire du moins, deux constats sont observés (Laplace 2002, Haeberli 2005). D’une
part, il y a une attitude d’instrumentalisation du conseil qui se manifeste par la tendance à
utiliser ce dispositif non pas comme un objet d’apprentissage en soi mais comme un outil
de pacification de l’ordre scolaire et de lutte contre la violence. D’autre part, la plupart des
enseignants déclarent inscrire le conseil dans le cadre d’une éducation à la démocratie.
Or, la notion de démocratie est très peu interrogée, les principes qui soutiennent son
fonctionnement sont rarement explicitées et la question du réel pouvoir de prise de décision
accordé aux élèves reste très ambivalente.
Face à ces constats, notre intention est d’interroger les apprentissages souvent implicites
(Haeberli et Audiger 2006), qui se construisent dans ces lieux de discussion en décrivant leur
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