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donc pu effectuer tous les recueils que nous souhaitions et un certain nombre de données
qui nous auraient été précieuses nous ont fait défaut. Le second type de problèmes renvoie
à certaines passations effectuées à date fixe : d’une part celles-ci peuvent être perturbées
par des événements imprévus qui pèsent parfois très lourd (incidents dans le quartier, drame
touchant une famille, grèves de plus ou moins longue durée…) ; d’autre part, structurellement,
ces passations changent à chaque fois de sens selon le contexte de travail de la classe, ses
projets, les problèmes qu’elle traite etc., modifiant ainsi l’investissement et la signification
que leur accordent les élèves.
Nous mentionnerons encore à propos de ces analyses en diachronie deux éléments que
nous considérons, à tort ou à raison, comme de relatives spécificités de notre travail. Le
premier consiste en l’appui, non seulement sur les études disponibles dans la littérature
théorique mais encore sur des analyses de corpus d’élèves menées depuis de nombreuses
années par notre équipe sur des consignes identiques, notamment en matière de production
d’écrits, cela afin de disposer d’un arrière-plan comparatif le plus exhaustif possible quant
aux zones communes et différentielles des performances. Le second élément consiste en
l’étude des évolutions de performances sur la même consigne (« Décris ton école ») du
C.P. au C.M.2, la courbe des évolutions de niveau en niveau 19 pouvant alors devenir un
indicateur intéressant pour explorer la cohérence du travail de l’équipe dans la progression
programmée au sein de l’école, de possibles effets-maître ou encore les modalités d’évolution
des composantes de la compétence descriptive à l’écrit.
2.1.2. Les comparaisons en synchronie
Les comparaisons en synchronie que nous avons privilégiées ont porté sur les performances
des élèves selon les milieux et la pédagogie. Pour les comparaisons entre milieux socioculturels,
nous avons prioritairement retenu des écoles de milieu équivalent – en l’occurrence
accueillant des élèves de milieux populaires touchés par une précarisation croissante de
leurs conditions de vie – avec l’opportunité d’avoir, au sein même de la circonscription
concernée, une école à recrutement quasi-identique et, secondairement, des écoles de
milieux plus favorisés afin d’étudier si, en fonction des différences de pédagogie, des effets
de réduction d’écarts pouvaient être constatés. Pour les comparaisons selon les M.T.P., nous
avons d’un côté retenu des écoles à fonctionnement « classique », i.e. ne déclarant ou ne
manifestant pas d’innovations particulières et/ou systématiques et/ou inscrites dans la durée
et correspondant aux pratiques dominantes repérées dans les rapports institutionnels (de
l’Inspection Générale de l’Éducation Nationale par exemple) ou les recherches disponibles
et, de l’autre, recherché des écoles présentant des alternatives à ce mode de fonctionnement,
mais ne relevant pas du M.T.P. « Freinet » afin de tenter de mettre au jour ses intérêts et ses
limites par rapport à d’autres M.T.P. alternatifs.
2.1.3. Quelques remarques sur le dispositif de comparaison
Le cadre ainsi disposé appelle plusieurs remarques. En premier lieu, dans la mesure où
nous souhaitions comparer selon les années les performances des élèves du groupe
scolaire « Freinet » à une population similaire, nous avons choisi, dans le cas d’épreuves
identiques passées sur cinq ans, de constituer notre corpus témoin sur deux ou trois ans
19 Cette dimension, que nous avons rarement rencontrée dans les études disponibles, nous paraît
pourtant intéressante.
IUFM Nord-Pas de Calais
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