Revue Weleda 147, St. Jean 2009 PDF-Download
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N o 147 suisse 2| 2009 REVUEweleda Dossier Le monde des senteurs naturelles Nutritive et sensuelle: la nouvelle ligne de soins à la Grenade est là! 1
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- Page 32: NOUVEAU EN ACCORD AVEC L’ÊTRE HU
N o <strong>147</strong> suisse 2| <strong>2009</strong><br />
REVUEweleda<br />
Dossier<br />
Le monde des<br />
senteurs naturelles<br />
Nutritive et sensuelle:<br />
la nouvelle ligne de soins<br />
à la Grenade est là!<br />
1
éditorial<br />
Page de couverture: Fleur en étoile de la grenade<br />
Chère lectrice, cher lecteur,<br />
Ce début d’été <strong>2009</strong> est porteur de bonnes nouvelles.<br />
Tout d’abord, une première mondiale: le 17 mai, le<br />
peuple suisse est le premier au monde à avoir voté à<br />
une écrasante majorité en faveur de l’ancrage de la<br />
médecine complémentaire dans la constitution! Ce<br />
«oui» a sans nul doute été acquis, entre autres, grâce<br />
aux voix de nombre de nos lectrices et lecteurs – un<br />
grand merci! Ainsi sont posés les fondements d’une<br />
médecine intégrative et d’un système de santé<br />
diversifié en Suisse.<br />
Autre première: les nouveautés dans l’assortiment<br />
<strong>Weleda</strong>, avec la nouvelle ligne de soins à la Grenade.<br />
Dans de nombreuses civilisations, la grenade symbolise<br />
la vie, la fécondité et la beauté. Elle est cultivée<br />
depuis des millénaires dans les pays méditerranéens<br />
et en Orient. Cette innovation en matière de produits<br />
est l’occasion pour nous de vous faire pénétrer dans les<br />
arcanes des senteurs naturelles de <strong>Weleda</strong> – et de vous<br />
montrer également comment nous garantissons la<br />
qualité élevée de nos huiles essentielles et de nos<br />
parfums.<br />
Avec mes cordiales et estivales salutations,<br />
Michael Leuenberger<br />
2 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
sommaire<br />
22<br />
18<br />
6<br />
16<br />
27<br />
La grenade, symbole de beauté<br />
6 La nouvelle ligne de soins à la Grenade de<br />
<strong>Weleda</strong> est revitalisante, nutritive et sensuelle0:<br />
un paradis naturel dédié à la séduction<br />
des peaux matures.<br />
«Le parfum naît dans la tête»<br />
16 Andreas Wilhelm, parfumeur chez <strong>Weleda</strong>,<br />
décrit dans l’interview ses sources d’inspiration<br />
pour créer un nouveau parfum, et plus précisément<br />
celui de la nouvelle ligne de soins à la<br />
Grenade.<br />
Parfums à l’essai<br />
18 Du champ en fleurs au laboratoire: le «Centre<br />
de compétence Huiles essentielles» de <strong>Weleda</strong><br />
Arlesheim teste avec précision les essences<br />
naturelles avant de les transformer.<br />
La grenade, reine de beauté<br />
22 Visite au Sud-est de la Turquie dans la<br />
famille de Remci Genc: culture biologique et<br />
transformation des précieuses grenades.<br />
Lexique botanique: Calendula<br />
27 La «fiancée du soleil»: le souci officinal<br />
(calendula), l’une des plantes médicinales<br />
essentielles des jardins <strong>Weleda</strong>, est indispensable<br />
dans de nombreux médicaments et cosmétiques.<br />
Etranges métamorphoses<br />
28 Bien des choses changent pendant la grossesse,<br />
dont le sens olfactif. Expérience vécue.<br />
3
actuel<br />
Vingt ans déjà!<br />
Depuis deux décennies les 40 collaboratrices<br />
et collaborateurs de la pharmacie <strong>St</strong>. Peter de<br />
Zürich ont construit une success story au service<br />
des médecines complémentaires: 365 jours par<br />
an, de 8 heures du matin à 8 heures du soir. Les<br />
clients apprécient son atmosphère chaleureuse et<br />
sa position centrale, rue de la gare, et surtout son<br />
vaste choix de médicaments de médecine complémentaire<br />
et de cosmétiques naturels. <strong>Weleda</strong><br />
félicite la pharmacie pour ses 20 ans et souhaite<br />
bonne continuation à toute son équipe!<br />
Du gaz naturel sans<br />
impact sur le climat pour <strong>Weleda</strong><br />
<strong>Weleda</strong> Arlesheim a encore progressé en matière d’utilisation exclusive de sources<br />
d’énergie non polluantes, en signant avec la société «Industrielle Werke Basel»<br />
(IWB) un contrat pour la fourniture de gaz naturel sans impact sur le climat. La prochaine<br />
étape sera, l’année suivante, le raccordement de la commune d’Arlesheim au<br />
réseau de chauffage urbain. Le chauffage aux copeaux de bois de la nouvelle centrale<br />
de la commune couvrira dès l’hiver 2010/11 la moitié des besoins en énergie thermique<br />
de <strong>Weleda</strong>, à l’aide de cette source d’énergie domestique. Grâce à ces deux<br />
mesures, <strong>Weleda</strong> économisera plus de 300 tonnes d’émission de CO2 par an.<br />
4 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
Congrès «Développement<br />
durable»<br />
Les 4 et 5 septembre <strong>2009</strong> aura lieu au<br />
Goetheanum à Dornach la conférence<br />
publique «Le développement durable, un<br />
enjeu vital».<br />
L’approche durable met l’accent sur un développement<br />
conscient et raisonné, juste dans<br />
ses principes, pour tout ce qui touche à la<br />
vie, ici et maintenant. Elle doit rendre l’avenir<br />
possible. Le contraire consiste en un<br />
développement aveugle, dépourvu de sens<br />
et, en fin de compte, mauvais. La manifestation<br />
entend faire ressortir les liens entre la<br />
durabilité, l’action individuelle<br />
et la question<br />
du mal – et également<br />
évoquer les possibilités<br />
d’un avenir de qualité.<br />
Pour plus d’informations:<br />
téléphone 061/706 44 44,<br />
www.goetheanum.org/<br />
2815.html ou consulter<br />
www.valuesandmore.eu<br />
Courez pour<br />
votre santé!<br />
Les fans de course à pied<br />
peuvent déjà noter cette date:<br />
le 19 septembre <strong>2009</strong> aura lieu<br />
la course du Greifensee qui<br />
réunira des milliers de spectateurs<br />
et de participants dans<br />
un merveilleux cadre naturel.<br />
<strong>Weleda</strong> sera sur place en tant<br />
que sponsor, avec une équipe<br />
de massage, des physiothérapeutes<br />
et une tente d’accueil. Et<br />
bien sûr, avec l’Huile de massage<br />
à l’Arnica <strong>Weleda</strong>. Pour<br />
plus d’informations, consultez<br />
le site www.greifenseelauf.ch<br />
Ma préférée!<br />
Ingénieur chimiste, Eamonn Morrissey<br />
fait partie des services de Développement<br />
durable du comté de Sligo, sur<br />
la côte Ouest de l’Irlande.<br />
«La Crème corporelle au Citrus <strong>Weleda</strong> me<br />
convient tout à fait dans un climat aussi<br />
rude et changeant que l’Irlande. J’aime<br />
aller pêcher en mer avec des amis et ensuite,<br />
je mets de la Crème au Citrus sur mes mains<br />
rêches. C’est une crème multi-usages pour<br />
toute la famille. We love it!»<br />
5
eauty<br />
La grenade<br />
symbole de beauté<br />
La nouvelle ligne de soins à la Grenade de <strong>Weleda</strong> est<br />
revitalisante, nutritive et sensuelle – c’est un paradis naturel<br />
dédié à la séduction des peaux matures.<br />
6 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
TEXTE Nicole Trotta PHOTOS Michael Peuckert, Angelika Salomon<br />
Certaines plantes nous<br />
replongent dans l’atmosphère<br />
des Mille et<br />
une nuits, nous font voyager<br />
dans un monde de mythes et de<br />
légendes. La grenade fait partie<br />
de ces rares plantes et ce n’est<br />
pas par hasard qu’en ces temps<br />
de retour à l’essentiel, on la<br />
redécouvre et que l’on apprend<br />
à connaître et à apprécier les<br />
«vertus intrinsèques» de ce<br />
fruit légendaire, tant pour la<br />
nutrition que pour ses applications<br />
cosmétiques.<br />
Mythes et légendes<br />
Dans les mythes, la grenade est<br />
symbole de beauté. Elle figure<br />
depuis des millénaires dans<br />
l’histoire des civilisations d’Europe<br />
et d’Orient. La légende<br />
veut que Pâris, prince troyen<br />
de l’Iliade d’Homère, ait élu<br />
Aphrodite, déesse de l’amour<br />
et de la beauté, comme la plus<br />
7
eauty<br />
belle des déesses en lui décernant<br />
une grenade: Aphrodite,<br />
qui aimait ce fruit, le planta<br />
sur l’île de Chypre. Dans la tradition<br />
persane, le grenadier est<br />
l’arbre du Paradis, l’«arbre de<br />
vie». La grenade apparaît à plusieurs<br />
reprises dans l’Ancien<br />
Testament, elle aurait exactement<br />
613 pépins – autant que<br />
l’Ancien Testament compte de<br />
lois. Aujourd’hui encore, les tribus<br />
berbères du Maroc ont foi<br />
dans la force magique de la grenade:<br />
pour connaître le nombre<br />
d’enfants qu’il leur sera donné<br />
de mettre au monde, les jeunes<br />
femmes berbères procèdent à<br />
un rituel divinatoire: elles jettent<br />
à terre dans un cercle une<br />
grenade qui éclate et les grains<br />
projetés hors du cercle donnent<br />
le nombre d’enfants.<br />
Coriace au-dehors – juteuse<br />
dedans<br />
Les historiens confirment les<br />
récits légendaires: la culture<br />
de la grenade est l’une des plus<br />
anciennes. Elle est cultivée et<br />
appréciée depuis des millénaires<br />
dans les pays méditerranéens,<br />
au Moyen-Orient et en<br />
Inde. La «Punica granatum»<br />
8 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
Tirée du paradis de la nature:<br />
la triple force de la grenade<br />
chez <strong>Weleda</strong>.<br />
ou pomme grenue, surtout<br />
les variétés lumineuses couleur<br />
rubis, parsèment ces paysages<br />
secs et arides de notes<br />
colorées. Sa longévité aussi<br />
est remarquable; un grenadier<br />
peut atteindre 5 mètres de<br />
haut et vivre plusieurs centaines<br />
d’années. Ce végétal résistant<br />
produit un fruit à l’écorce<br />
épaisse et coriace, qui traduit<br />
son adaptation aux paysages<br />
âpres de ses contrées d’origine.<br />
Le contraste est d’autant plus<br />
grand en ouvrant le fruit – car<br />
l’intérieur déborde d’une multitude<br />
de pépins enrobés d’une<br />
pulpe rouge, tendre et juteuse,<br />
à la saveur à la fois douce et acidulée.<br />
Une recherche globale<br />
Ces dernières années, la recherche<br />
scientifique de même que<br />
l’équipe de développement de<br />
<strong>Weleda</strong> se sont graduellement<br />
focalisées sur la riche vie intime<br />
que recèlent la pulpe et les<br />
graines de la grenade. Chimiste<br />
et responsable du développement<br />
au «Centre de compétence<br />
Huiles essentielles» de<br />
<strong>Weleda</strong> Arlesheim (cf. pages<br />
18–20 de ce numéro), Leo Zängerle<br />
se penche depuis plus de<br />
3 ans sur ce fruit: «notre équipe<br />
composée de scientifiques de<br />
diverses disciplines a tenté de<br />
comprendre la grenade à partir<br />
des documents des civilisations<br />
anciennes. Puis, après une<br />
observation phénoménologique<br />
de la plante et de ses gestes<br />
selon la méthode goethéenne,<br />
nous avons mené un intense<br />
travail de recherche sur ses différents<br />
composants. Le résultat<br />
était évident: l’huile des graines<br />
de la grenade est une base de<br />
soin excellente pour les peaux<br />
matures. C’est une réponse<br />
optimale aux besoins cutanés<br />
dans cette période de la vie.»<br />
La peau à la quarantaine<br />
Notre peau est un organe sensoriel<br />
étonnant: sur 1 cm 2 de<br />
surface cutanée, on ne trouve<br />
pas moins de 600 000 cellules,<br />
5000 cellules sensorielles,<br />
4 mètres de voies nerveuses,<br />
1 m de vaisseaux sanguins,<br />
15 glandes sébacées, 100 glandes<br />
sudoripares et 150 000 cellules<br />
pigmentaires. Les trois<br />
couches cutanées, l’hypoderme<br />
(«subcutis») et le tissu adipeux,<br />
le derme élastique («dermis»)<br />
et l’épiderme («epidermis»),<br />
ont des fonctions précises dans<br />
l’organisme humain et permettent<br />
les échanges permanents<br />
entre intérieur et extérieur.<br />
L’épiderme se renouvelle complètement<br />
en 28 jours. Mais<br />
avec l’âge, les couches cutanées<br />
s’amincissent. Les couches lipidiques,<br />
les fibres de collagène et<br />
les fibres élastiques diminuent.<br />
De ce fait, aux abords de la quarantaine,<br />
la peau moins bien<br />
irriguée, oxygénée et alimentée<br />
en éléments nutritifs, doit faire<br />
face au dessèchement, aux rides<br />
et aux troubles de la pigmentation.<br />
Il est certes impossible de<br />
9
eauty<br />
stopper le vieillissement cutané,<br />
mais on peut soutenir de<br />
l’extérieur les processus ralentis<br />
de régénération. C’est le rôle<br />
de l’huile de pépins de grenade.<br />
L’huile de pépins de grenade:<br />
un cadeau de la nature<br />
A la quarantaine, le cycle du<br />
renouvellement cutané passe<br />
progressivement de 30 à 60<br />
jours environ. Les radicaux<br />
libres sont un facteur important<br />
dans ce changement. Synthétisés<br />
par toutes les cellules du<br />
corps, ils réduisent la vitalité de<br />
l’ensemble de la peau. L’huile de<br />
pépins de grenade se révèle une<br />
bénédiction lorsqu’il s’agit de<br />
lutter contre les radicaux libres<br />
et les processus de déconstruction<br />
qui y sont liés. Sa très forte<br />
teneur en substances bioactives<br />
a un effet anti-oxydant et<br />
anti-inflammatoire: il s’agit de<br />
vitamines, de flavonoïdes et<br />
d’acides gras insaturés. Près de<br />
60 % des acides gras insaturés<br />
sont constitués d’acide punicique,<br />
un «acide gras omega 5»<br />
qui stimule le renouvellement<br />
cellulaire et la régénération<br />
cutanée. La grenade ne produira<br />
aucun miracle, mais la précieuse<br />
huile de ses pépins peut<br />
redonner à une peau mature<br />
élasticité et fermeté, ainsi<br />
qu’un aspect lisse. L. Zängerle,<br />
chercheur chez <strong>Weleda</strong>, évoque<br />
alors la nature du grenadier et<br />
de ses fruits: «dans son rude<br />
paysage d’origine, la grenade<br />
est le symbole d’une présence<br />
et d’une vitalité sans faille –<br />
et non synonyme de beauté<br />
immaculée ou de jeunesse éternelle.<br />
Discret et robuste dans<br />
son apparence, lumineux dans<br />
ses fruits, juteux et savoureux<br />
intérieurement, le grenadier<br />
témoigne de sa capacité à fluidifier<br />
les processus naturels.»<br />
Par sa note orientale, le parfum<br />
mis au point par Andreas Wilhelm,<br />
parfumeur de <strong>Weleda</strong> (cf.<br />
l’interview page 16/17), confère<br />
à la nouvelle ligne de soins à la<br />
Grenade une touche de chaude<br />
sensualité.<br />
Soins de la peau<br />
après<br />
40 ans<br />
Nettoyage soigneux<br />
de la peau<br />
Les peelings éliminent les<br />
peaux mortes et stimulent le<br />
renouvellement cutané. Un lait<br />
démaquillant à texture riche<br />
débarrasse des impuretés et des<br />
bactéries et prévient la déshydratation<br />
de la peau.<br />
Hydratation renforcée<br />
Un masque une fois par semaine<br />
réhydrate et raffermit la peau.<br />
Important: boire en quantité –<br />
de préférence deux litres d’eau<br />
minérale, des jus de fruits ou des<br />
infusions.<br />
Le massage active<br />
la circulation<br />
Après la douche, appliquer votre<br />
crème en vous massant, ce qui stimule<br />
la circulation du sang. Une<br />
friction quotidienne à la brosse<br />
sèche stimule l’équilibre hydrolipidique<br />
naturel de la peau.<br />
Prendre soin du contour<br />
des yeux<br />
Des produits spécifiques tels que<br />
la Crème intensive pour les yeux<br />
à la Rose musquée <strong>Weleda</strong><br />
offrent un soin ciblé pour la zone<br />
sensible du contour des yeux.<br />
10 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
Un parfum<br />
captivant – un effet<br />
régénérant<br />
Crème Douche à la Grenade<br />
Soin en douceur et propice à l’éveil des sens: base<br />
lavante particulièrement douce qui préserve<br />
l’hydratation naturelle de la peau et a un effet<br />
équilibrant sur le corps, l’âme et l’esprit, grâce à son<br />
parfum sensuel et féminin.<br />
Huile de soin régénératrice à la Grenade<br />
Effet anti-oxydant, stimule le renouvellement cellulaire<br />
et protège la peau des effets des radicaux libres.<br />
La peau retrouve élasticité et fermeté et redevient<br />
nettement plus lisse.<br />
Soin des mains<br />
Très fine, la peau des mains ne<br />
contient pas de tissu adipeux – elle<br />
est donc très sensible aux détergents<br />
et autres agressions extérieures.<br />
Une crème riche pour les<br />
mains hydrate la peau. Pour la nuit,<br />
enduire ses mains d’une épaisse<br />
couche de crème et enfiler des<br />
gants de coton.<br />
Crème régénératrice pour les mains<br />
à la Grenade<br />
Effet anti-oxydant. Ralentit le vieillissement cutané<br />
et prévient les taches pigmentaires. Pénètre bien<br />
dans la peau et laisse les mains lisses et satinées.<br />
Ces trois produits<br />
sont certifiés NaTrue.<br />
Beaucoup d’exercice – peu de<br />
bains de soleil!<br />
Un exercice modéré et régulier<br />
stimule la circulation sanguine et<br />
favorise la détente. Eviter les bains<br />
de soleil prolongés, qui accélèrent<br />
le vieillissement cutané.<br />
11
médicament<br />
Une plante<br />
médicinale modeste<br />
Méconnue et mal-aimée, l’ortie est pourtant dotée de vertus<br />
bienfaisantes et souvent appréciables en été.<br />
TEXTE Dr Olaf Koob PHoto Michael Peuckert<br />
Si l’on voulait caractériser<br />
la grande et la petite orties<br />
en termes humains,<br />
on pourrait dire: leur comportement<br />
extérieur et leur<br />
apparence ne laissent en rien<br />
transparaître leurs vertus particulières.<br />
Leur aspect et leur<br />
structure sont bien trop ordinaires:<br />
aucune fleur ou forme<br />
de feuille spécifique, aucun site<br />
spectaculaire ni rythme saisonnier.<br />
Au contraire: on contourne<br />
plutôt respectueusement cette<br />
plante. Car si on la touche – ne<br />
parlons même pas de la cueillir<br />
– elle vous gratifie d’une brûlure<br />
cuisante et durable. La première<br />
impression serait-elle<br />
trompeuse? Elle doit pourtant<br />
signifier quelque chose pour<br />
les hommes puisqu’elle les a<br />
suivis dans leurs migrations,<br />
avec sa faculté de défense cuisante<br />
et son apparence hirsute,<br />
pour s’établir le long des clôtures<br />
de jardins, des maisons et<br />
des tas de débris. Elle n’est pas<br />
familière, au contraire – en dépit<br />
de son extérieur déplaisant,<br />
elle souhaite qu’on découvre<br />
ses vertus médicinales.<br />
Dans les époques de disette et<br />
de crise, l’ortie était un légume<br />
précieux, riche en chlorophylle<br />
et en fer, elle en a aidé plus<br />
d’un, atteint de rhumatismes<br />
ou d’une maladie de peau, à se<br />
détoxiquer par une cure dépurative<br />
du sang ou en lui fournissant<br />
l’apport en fer nécessaire.<br />
En 1924, dans son «Cours<br />
aux agriculteurs», un cycle de<br />
conférences qui reste l’ouvrage<br />
fondamental de l’agriculture<br />
biodynamique, Rudolf <strong>St</strong>einer<br />
l’appelait «la plus grande bienfaitrice<br />
du monde végétal» en<br />
raison de sa capacité à réguler<br />
le fer. Selon <strong>St</strong>einer, elle est<br />
quasiment irremplaçable, c’est<br />
une sorte de «génie universel»<br />
qui, outre les processus soufre,<br />
potasse et calcium, possède une<br />
12 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
sorte de rayonnement ferrique<br />
spécifique et a, de ce fait, une<br />
très forte relation avec le processus<br />
fer dans le sang humain.<br />
<strong>St</strong>einer en conclut qu’en vérité<br />
l’ortie mériterait «de pousser<br />
autour du cœur humain», ce<br />
sont ses termes.<br />
Observons de plus près cette<br />
plante modeste: la grande ortie<br />
(Urtica dioica) frappe par sa<br />
couleur d’un vert intense et<br />
par la structure rythmique de<br />
ses feuilles, à disposition cruciforme.<br />
Sa sœur, la petite ortie<br />
(Urtica urens), qui privilégie<br />
les sols siliceux, est bien plus<br />
agressive. Fait essentiel pour la<br />
pharmacologie, les deux plantes<br />
ont déplacé leur processus<br />
feu à la périphérie mais ce ne<br />
sont pas des plantes toxiques.<br />
Leur face extérieure est couverte<br />
de poils urticants à la pointe<br />
riche en silice; leur contact<br />
fait l’effet d’une aiguille pour<br />
injections. C’est en eux que se<br />
trouvent la substance cuisante,<br />
une toxine semblable au venin<br />
de serpent et d’abeille, et aussi<br />
l’histamine, responsable du<br />
transfert de la douleur dans le<br />
nerf et, comme on le sait, présente<br />
en abondance dans les<br />
réactions allergiques.<br />
L’art thérapeutique peut se<br />
baser sur cette action unilatérale<br />
à la périphérie, qui détermine<br />
les applications possibles<br />
de ce remède.<br />
Pensons à une blessure cutanée<br />
due à trop de «feu»: une<br />
légère brûlure ou une piqûre<br />
d’insecte. L’organisme réagit<br />
par une ampoule gonflée d’eau<br />
«pour éteindre le feu». Dans ce<br />
cas, la qualité sulfurique de la<br />
petite ortie peut être utile. En<br />
l’associant à l’arnica, l’une des<br />
plantes essentielles de la médecine<br />
complémentaire pour les<br />
blessures, connue pour ses<br />
vertus analgésiques, on obtient<br />
un remède à la composition<br />
équilibrée, qui stimule la force<br />
structurante et la régénération<br />
périphérique, soulage la brûlure<br />
et élimine rapidement les<br />
tissus endommagés. Car l’ortie<br />
comme l’arnica ont un rapport<br />
particulier avec la silice et<br />
Combudoron ®<br />
Ce sont des médicaments. Lire<br />
attentivement la notice.<br />
Le pouvoir de l’ortie<br />
Des produits efficaces pour<br />
l’été, grâce aux vertus thérapeutiques<br />
de l’ortie et de<br />
l’arnica. Pour le traitement<br />
immédiat des brûlures légères,<br />
des coups de soleil et des<br />
piqûres d’insectes: Combudoron<br />
spray. Pour rafraîchir et continuer<br />
les soins: Combudoron gel.<br />
les forces d’organisation et de<br />
structuration de la zone périphérique,<br />
à savoir la peau. Ces<br />
deux plantes luttent contre les<br />
phénomènes d’inflammation<br />
et de dégradation cutanée tout<br />
en aidant au renouvellement<br />
des tissus.<br />
Combudoron spray, Combudoron<br />
gel et Combudoron pommade<br />
de <strong>Weleda</strong> constituent un trio<br />
unique de remèdes associant le<br />
meilleur des principes actifs de<br />
ces plantes médicinales. En été,<br />
ils devraient se trouver dans<br />
toutes les trousses de pharmacie,<br />
surtout lorsqu’on voyage<br />
avec des enfants.<br />
13
essai<br />
Le langage aromatique<br />
des plantes<br />
Les plantes utilisent<br />
des arômes pour<br />
communiquer entre<br />
elles. Le «dialogue»<br />
entre tomates bavardes<br />
ou haricots de<br />
Lima raffinés nous<br />
ouvre de nouvelles<br />
perspectives sur le<br />
monde végétal.<br />
Texte Florianne Koechlin<br />
Si un plant de tomate est<br />
attaqué par une chenille,<br />
il se défend en produisant<br />
des substances<br />
toxiques. Pour avertir ses voisines,<br />
la tomate libère également<br />
des substances aromatiques,<br />
en l’occurrence du jasmonate<br />
de méthyle fréquemment utilisé<br />
dans les parfums. Pendant<br />
leurs recherches, les femmes<br />
de l’équipe ont dû renoncer au<br />
parfum «Chanel n°5» pour ne<br />
pas perturber les tomates.<br />
Le monde complexe de la<br />
communication des végétaux<br />
m’a fascinée. C’est pourquoi j’ai<br />
voulu rencontrer ceux qui tentent<br />
de percer leurs secrets.<br />
A l’université de Iéna, j’ai ren-<br />
contré Wilhelm Boland qui étudie<br />
avec son équipe le langage<br />
du haricot de Lima. On connaît<br />
jusqu’à présent plus de 100<br />
messages aromatiques émis par<br />
ce haricot, qui en compte vraisemblablement<br />
beaucoup plus.<br />
Lui aussi avertit ses voisins par<br />
des arômes en cas d’agression<br />
d’un nuisible. Il synthétise<br />
ensuite un autre mélange aromatique<br />
pour attirer un agent<br />
utile. Il est très intéressant de<br />
noter que le haricot de Lima<br />
ne fait pas que communiquer<br />
le fait qu’on l’agresse, il sait<br />
exactement qui l’agresse, dit le<br />
chercheur. S’il est agressé par<br />
l’araignée rouge, il produit une<br />
substance qui attire les acariens.<br />
En cas d’agression par une chenille,<br />
il fabrique un arôme un<br />
peu différent par lequel il attire<br />
un ichneumon qui parasitera la<br />
chenille. Selon qui le mange, il<br />
fait appel au «bodyguard» correspondant.<br />
Mais à quoi le haricot de<br />
Lima reconnaît-il qui l’agresse?<br />
A la salive de l’insecte prédateur:<br />
«nous connaissons maintenant<br />
un grand nombre de composés<br />
chimiques de la salive d’insectes,<br />
au moyen desquels la plante<br />
reconnaît avec précision son<br />
14 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
agresseur», dit W. Boland. La<br />
plante «goûte» donc par cette<br />
salive qui est en train de la manger.<br />
Elle synthétise alors l’arôme<br />
qui attire le «bodyguard»<br />
approprié. Un chef-d’œuvre de<br />
communication!<br />
Mais ce n’est pas tout: les<br />
plantes communiquent aussi<br />
entre elles sous la terre. On sait<br />
que dans les forêts, les arbres<br />
forment par leurs racines un<br />
gigantesque réseau souterrain<br />
de communication avec<br />
les «mycorhizes», les champignons<br />
des racines. Le «Wood<br />
Wide Web» est un réseau d’une<br />
autre nature, au moins aussi<br />
vaste que le volume des forêts<br />
autour de la Terre.<br />
Les plantes sont douées.<br />
Elles tirent la leçon de leurs<br />
expériences, se souviennent<br />
d’événements stressants et disposent<br />
même d’une certaine<br />
faculté d’anticipation. Sur le<br />
plan cellulaire, les plantes nous<br />
ressemblent bien plus que nous<br />
ne le pensions. Elles ont un système<br />
immunitaire, leurs racines<br />
peuvent faire la distinction<br />
entre soi et non-soi. Cela nous<br />
étonnera peut-être moins si<br />
nous pensons à ce qu’est l’évolution.<br />
Plantes, animaux et êtres<br />
humains ont comme ancêtre<br />
commun les monocellulaires<br />
qui se sont développés sur plus<br />
de trois milliards d’années. En<br />
comparaison, les végétaux et les<br />
animaux, qui existent depuis<br />
300 à 400 millions d’années,<br />
sont relativement jeunes.<br />
Les derniers acquis scientifiques<br />
font tous naître une<br />
autre image de la plante. Si<br />
elle apparaissait jadis comme<br />
une sorte de subtil «automate<br />
biologique» génétiquement<br />
programmé, elle semble être<br />
aujourd’hui une entité communicante,<br />
hautement différenciée<br />
et autonome, peut-être<br />
même douée de sensations.<br />
Les plantes ne sont donc pas<br />
des machines sans âme, fonctionnant<br />
selon des mécanismes<br />
entièrement décryptables<br />
par la science. Elles ne livrent<br />
que peu à peu leurs secrets, ce<br />
qui ouvre des perspectives de<br />
diverses natures. J’ai rendu<br />
visite à des paysans autrichiens<br />
et indiens qui se spécialisent<br />
dans la culture de végétaux<br />
pour en tirer des rendements<br />
élevés. J’ai rencontré des personnes<br />
telles que le chercheur<br />
anthroposophe Dorian Schmid<br />
qui, par une approche intuitive<br />
des plantes, établit un «dialogue»<br />
avec elles. Quant à moi, la<br />
peinture m’a aidée à redécouvrir<br />
les plantes.<br />
Quelle leçon tirer de cette<br />
nouvelle image du végétal?<br />
Pour leur bien, n’avons-nous<br />
pas le devoir de leur témoigner<br />
davantage de respect, comme à<br />
l’égard des animaux? Et n’y a-til<br />
pas des limites à leur instrumentalisation<br />
totale? Mais où<br />
les fixer? Membres d’un groupe<br />
d’expert(e)s engagés – paysans,<br />
philosophes, botanistes, spécialistes<br />
de biologie cellulaire,<br />
horticultrices – nous avons élaboré<br />
les «Thèses de Rheinau à<br />
propos des droits des plantes».<br />
Nous tentons ainsi d’aborder<br />
les plantes avec respect et de<br />
définir leurs droits. Le droit par<br />
exemple de ne pas être breveté,<br />
comme une machine ou un<br />
produit chimique.<br />
Ce débat passionnant ne fait<br />
que commencer. Les premières<br />
ébauches, métaphores, pensées<br />
sont formulées – le débat<br />
autour d’une nouvelle image<br />
de la plante est dans l’air. Entretemps,<br />
les plantes continuent<br />
de communiquer et dialoguer<br />
entre elles. Un chercheur l’exprime<br />
ainsi: «Lorsque nous<br />
nous promenons dans la campagne,<br />
il y a partout dans l’air<br />
un murmure ininterrompu.<br />
Un murmure fait de substances<br />
aromatiques.»<br />
Dernière publication:<br />
PflanzenPalaver, Lenos<br />
Verlag Basel, 2008<br />
(non traduit en français)<br />
A propos de l’auteur:<br />
Florianne Koechlin a fait des<br />
études de biologie et de chimie.<br />
Auteur de plusieurs livres, elle<br />
dirige le Blauen-Institut, voir:<br />
www.blauen-institut.ch<br />
15
interview<br />
A propos du parfumeur:<br />
Andreas Wilhelm (31 ans),<br />
qui a commencé sa<br />
carrière auprès d’un des<br />
plus grands fabricants de<br />
substances aromatiques,<br />
exerce sa profession depuis<br />
dix ans – il travaille<br />
depuis deux ans au<br />
«Centre de compétences<br />
Huiles essentielles» de<br />
<strong>Weleda</strong> Arlesheim.<br />
«Le parfum naît dans la tête»<br />
C’est l’un des 18 parfumeurs<br />
de Suisse – et il<br />
a mis au point le<br />
parfum de la nouvelle<br />
ligne de soins à la<br />
Grenade: Andreas<br />
Wilhelm compose les<br />
parfums chez <strong>Weleda</strong>.<br />
INTERVIEW<br />
Sonja Dambach<br />
PHOTO<br />
Daniel Reichenbach<br />
ANDREAS WILHELM, comment<br />
devient-on parfumeur?<br />
Il y a plusieurs écoles spécialisées,<br />
comme l’ISIPCA en<br />
France, où l’on peut apprendre<br />
le métier. Certaines sociétés<br />
proposent aussi une formation<br />
interne pour que le parfumeur<br />
apprenne son propre<br />
langage des senteurs. Mon<br />
premier métier était chimiste.<br />
Dans ma formation de parfumeur<br />
en Suisse, j’ai travaillé<br />
deux ans comme «stagiaire»,<br />
et j’ai ensuite obtenu le statut<br />
de «parfumeur junior». On ne<br />
devient parfumeur qu’au bout<br />
de 5 ans environ, lorsqu’on<br />
juge, à vos projets, que vous<br />
avez atteint ce stade.<br />
Comment apprend-on ce métier<br />
dans la pratique?<br />
Au début, on apprend peu à<br />
peu à distinguer les senteurs.<br />
On commence avec 200 senteurs<br />
puis on agrandit lentement<br />
cette palette. A présent,<br />
je suis en mesure de distinguer<br />
plus de 500 huiles essentielles<br />
naturelles et plus de 2000 substances<br />
chimiques unitaires et<br />
diverses combinaisons. Je dois<br />
m’entraîner tous les jours pour<br />
conserver cette faculté.<br />
16 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
«Comme chez le compositeur avec sa mélodie, un<br />
parfum naît d’abord dans la tête. J’ai mémorisé<br />
les fragrances, telles des notes, et je sais si certains<br />
‹accords› s’harmonisent ou non.»<br />
Cela vous permet-il de mieux<br />
sentir que d’autres personnes?<br />
En principe, chacun peut le<br />
faire! Je ne sens pas mieux, mais<br />
je suis mieux entraîné et peux<br />
donner un nom aux senteurs.<br />
Les cellules olfactives du nez sont<br />
responsables de la perception<br />
des odeurs. Avec ses dix millions<br />
de récepteurs olfactifs, l’homme<br />
pourrait distinguer jusqu’à<br />
400 000 parfums et odeurs.<br />
Combien de temps faut-il pour<br />
que l’effet d’un parfum agisse?<br />
La perception extérieure est<br />
immédiatement suivie de l’impression<br />
intérieure au niveau<br />
du centre olfactif situé dans le<br />
lobe temporal du télencéphale –<br />
que la perception soit consciente<br />
ou non. L’impression agit au<br />
niveau du psychisme et l’on<br />
associe immédiatement odeurs<br />
et souvenirs.<br />
Vous venez de créer le parfum de la<br />
nouvelle ligne de soins à la<br />
Grenade pour <strong>Weleda</strong>. Qu’est-ce<br />
qui vous a inspiré?<br />
Le but était d’élargir la gamme<br />
des senteurs de <strong>Weleda</strong><br />
et le parfum devait convenir<br />
aux femmes à partir de 40 ans.<br />
Plus encore que pour d’autres<br />
impressions sensorielles, dans<br />
le langage des parfums, l’essentiel<br />
porte sur les associations<br />
suscitées. Ce parfum devait à<br />
la fois suggérer le souvenir et<br />
l’ouverture sur de nouvelles<br />
perspectives.<br />
Ensuite, je me suis plongé<br />
dans le monde de la grenade.<br />
Utilisée dans la cuisine iranienne,<br />
la source d’inspiration<br />
est donc nettement orientale.<br />
Le rouge profond du fruit<br />
m’a impressionné, de même<br />
que la symbolique autour de<br />
lui. Le parfum des produits à<br />
la grenade suggère lui aussi<br />
une couleur forte – grâce aux<br />
2 composants principaux, les<br />
huiles essentielles d’orange<br />
sanguine et de davana (extraite<br />
de la plante Artemisia pallens).<br />
L’orange sanguine fournit la<br />
partie fruitée, stimulante, le<br />
davana confère une note orientale<br />
à l’ensemble de la composition.<br />
<strong>Weleda</strong> travaille exclusivement<br />
avec des huiles essentielles<br />
naturelles. Quelle est la différence<br />
avec les parfums de synthèse?<br />
Les huiles essentielles naturelles<br />
sont beaucoup plus complexes<br />
dans leur composition.<br />
L’odeur de jasmin synthétique,<br />
très populaire, consiste en<br />
une seule molécule sur le plan<br />
chimique. La même odeur sous<br />
forme d’huile essentielle naturelle<br />
contient plusieurs centaines<br />
de composants – les huiles<br />
essentielles sont des structures<br />
vivantes extrêmement complexes.<br />
Cela rend le travail plus<br />
difficile mais aussi plus passionnant.<br />
J’en apprends tous<br />
les jours!<br />
Et comment procédez-vous pour<br />
composer le parfum?<br />
Je m’imprègne de l’atmosphère<br />
des personnes qui vont<br />
utiliser le produit, des images<br />
de la grenade et de la formule,<br />
de l’effet que doit avoir la préparation<br />
car la composition<br />
parfumée doit faire corps avec<br />
cet élément essentiel. Le produit<br />
a donc, outre son parfum,<br />
une dimension aromathérapeutique.<br />
Ensuite seulement, vient<br />
le travail par écrit. Un parfum<br />
naît donc d’abord dans la tête:<br />
comme le compositeur qui<br />
connaît déjà la mélodie, j’ai<br />
mémorisé les fragrances et je<br />
sais si certains «accords» s’harmonisent<br />
ou non. Viennent<br />
ensuite le mélange des formules<br />
et l’évaluation sensorielle<br />
des senteurs obtenues.<br />
A partir de quand savez-vous si la<br />
composition est au point?<br />
En fait, ce travail n’est jamais<br />
fini, c’est le supplice de tout<br />
créateur! L’élaboration d’un<br />
parfum peut durer quelques<br />
heures ou bien toute une vie. Je<br />
travaille jusqu’à ce que, selon<br />
moi, l’harmonie soit bonne.<br />
Ensuite les tests renseignant<br />
sur la stabilité du parfum prennent<br />
aussi du temps. Enfin, le<br />
parfum peut être optimisé<br />
grâce au retour d’informations<br />
internes de divers collaborateurs<br />
– je crois que nous avons<br />
fait du bon travail avec la gamme<br />
à la grenade!<br />
17
thème<br />
Parfums<br />
à l’essai<br />
Du champ en fleurs au laboratoire: le «Centre de compétence<br />
Huiles essentielles» de <strong>Weleda</strong> Arlesheim teste avec précision les<br />
essences naturelles avant de les transformer.<br />
TEXTE Michael Leuenberger PHOTOS Michael Peuckert, Daniel Reichenbach<br />
Il est des moments où intuition<br />
et savoir se rejoignent.<br />
Un océan de verdure dense,<br />
parsemé de taches rose tendre<br />
au premier plan, à l’arrière-plan<br />
les cimes enneigées et entre<br />
les deux un lac étincelant. Les<br />
cueilleuses détachent adroitement<br />
les fleurs des roses de<br />
Damas qui tombent dans leurs<br />
tabliers. Si l’on s’approche d’un<br />
rosier, que l’on cueille une fleur<br />
et la respire en fermant les<br />
yeux, on comprend pourquoi<br />
le parfum enivrant de son huile<br />
essentielle a donné lieu à tant<br />
de légendes et comment Goethe<br />
a pu dire de la rose «qu’en elle<br />
perception et croyance s’accordent»…<br />
Dégagées de la pesanteur terrestre,<br />
les huiles essentielles<br />
sont des substances volatiles<br />
qui s’évaporent rapidement en<br />
montant vers le ciel. Comme<br />
les instants de bonheur.<br />
Les perles de la nature<br />
«Les huiles essentielles sont les<br />
perles des matières premières<br />
offertes par la nature», déclare<br />
Leo Zängerle, chimiste au laboratoire<br />
immaculé du centre de<br />
compétence Huiles essentielles<br />
de <strong>Weleda</strong> Arlesheim. «On<br />
ne cesse de s’étonner de la complexité<br />
des parfums naturels qui<br />
peuvent contenir jusqu’à 600<br />
composés chimiques, la nature<br />
a créé de véritables merveilles»<br />
ajoute Zängerle, qui fait partie<br />
d’une équipe comprenant deux<br />
docteurs en chimie, quatre<br />
chimistes diplômés d’une école<br />
spécialisée et un parfumeur. Ils<br />
ont pour mission de percer les<br />
secrets de ces merveilles naturelles<br />
à l’aide d’analyses sensorielles<br />
et chimiques. Ce travail,<br />
effectué depuis des décennies, a<br />
abouti il y a 5 ans, à la création<br />
18 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
du centre de compétences pour<br />
l’ensemble du Groupe <strong>Weleda</strong>.<br />
Il y avait plusieurs raisons à cela:<br />
la législation réclame des documentations<br />
toujours plus précises<br />
dans le domaine cosmétique<br />
comme pharmaceutique,<br />
dans un cadre réglementaire<br />
toujours plus strict. Par ailleurs,<br />
<strong>Weleda</strong>, qui a l’ambition de<br />
garantir à ses utilisateurs un<br />
très haut degré de qualité et de<br />
sécurité, contrôle d’elle-même<br />
l’ensemble des matières premières<br />
et produits finis avec le<br />
plus grand soin.<br />
Assurance qualité: l’analyse par chromatographie en phase<br />
gazeuse fait partie du quotidien.<br />
Impératif de pureté<br />
Leo Zängerle explique ce dont<br />
il s’agit par des exemples pratiques:<br />
«notre travail est dicté<br />
par deux impératifs. Nous<br />
devons garantir la pureté des<br />
huiles essentielles et veiller à ce<br />
que leur qualité reste élevée et<br />
constante.»<br />
Pureté: si l’on songe qu’un litre<br />
d’huile essentielle de rose était<br />
pesé à l’aune de l’or dans l’Antiquité,<br />
et que son prix peut<br />
aujourd’hui atteindre 8000<br />
Francs suisses le kilo selon sa<br />
qualité, on comprend que la<br />
tentation soit grande de mélanger<br />
des matières premières de<br />
moindre coût. Ainsi des fabricants<br />
mélangent la précieuse<br />
huile essentielle de mandarine<br />
avec une huile d’orange, plus<br />
avantageuse. Ou bien de l’huile<br />
de bergamote est «allongée»<br />
avec de l’huile de citron, dix<br />
fois moins chère. L’huile de<br />
romarin si précieuse peut être<br />
diluée avec de l’huile d’eucalyptus<br />
plus avantageuse ou avec<br />
des substances de synthèse,<br />
moins chères. Comment détecter<br />
les faussaires? «Les contrefaçons<br />
sont souvent identifiées<br />
dès le test sensoriel» selon<br />
Andreas Wilhelm, parfumeur<br />
(cf. son interview pages 16/17).<br />
Le nez aguerri du créateur, qui<br />
met ses capacités au service du<br />
développement de senteurs<br />
mais se livre aussi à un travail<br />
de détective au centre de compétences,<br />
peut donc fournir<br />
les premiers indices. L’analyse<br />
par chromatographie en phase<br />
gazeuse (une méthode permettant<br />
de séparer les différents<br />
composants chimiques d’un<br />
mélange) livre ensuite les preuves<br />
concrètes sur les éléments<br />
de la composition. «Comme<br />
nous travaillons à long terme<br />
avec nos partenaires et que chacun<br />
sait que nous effectuons<br />
un contrôle très strict de tout<br />
échantillon proposé, ces fraudes<br />
sont extrêmement rares»<br />
résume L. Zängerle.<br />
Impératif de qualité<br />
L’impératif majeur est le maintien<br />
d’une qualité constante<br />
des huiles. Selon Leo Zängerle,<br />
«les huiles essentielles perdent<br />
rapidement leur qualité si<br />
elles ne sont pas correctement<br />
stockées.» La manipulation et<br />
le stockage corrects des huiles<br />
jusqu’à leur traitement sont<br />
déterminants pour le maintien<br />
de la qualité des produits<br />
<strong>Weleda</strong>. Et certaines matières<br />
premières, telles que l’huile de<br />
davana utilisée dans la nouvelle<br />
ligne de soins à la grenade de<br />
<strong>Weleda</strong>, doivent d’abord gagner<br />
en maturité comme un bon vin.<br />
Etant des produits entièrement<br />
naturels, les huiles essentielles<br />
subissent des fluctuations<br />
saisonnières. La météo et les<br />
conditions de récolte ne sont<br />
jamais les mêmes, ce qui impose<br />
de lourdes contraintes aux<br />
chercheurs du centre de compétences<br />
comme aux fournisseurs.<br />
«Une étroite coopération › › ›<br />
19
thème<br />
avec nos fabricants est indispensable<br />
– notre travail est basé<br />
sur un échange continu d’informations<br />
avec eux» déclare L.<br />
Zängerle. Les relations avec le<br />
service <strong>Weleda</strong> d’approvisionnement<br />
en matières premières<br />
n’ont cessé de s’approfondir,<br />
de même que le savoir-faire<br />
acquis des deux côtés. Ce travail<br />
est également important pour<br />
la question du potentiel allergisant<br />
des huiles essentielles<br />
naturelles – en effet, des huiles<br />
mal entreposées peuvent<br />
contenir un grand nombre de<br />
composés chimiques critiques.<br />
«Sur un million de produits<br />
vendus, nous recevons un seul<br />
message d’intolérance à un<br />
produit, que <strong>Weleda</strong> contrôle<br />
et analyse minutieusement»,<br />
remarque Zängerle qui ajoute:<br />
«cela prouve que le travail de<br />
fond réalisé en vaut la peine, et<br />
que grâce aux huiles essentielles<br />
que nous employons, nous<br />
pouvons garantir une sécurité<br />
et une tolérance maximales aux<br />
utilisateurs.»<br />
Parfum, effet,<br />
composition<br />
Les huiles essentielles naturelles peuvent contribuer à<br />
une meilleure qualité de vie. Elles réveillent, inspirent<br />
et aiguisent notre conscience. Mais elles peuvent aussi<br />
apaiser et aider à trouver le juste milieu en nous. Une<br />
chose est sûre: les huiles essentielles normalisent des<br />
fonctions corporelles déterminantes et renforcent les<br />
défenses immunitaires – leurs essences parfumées nous<br />
relient aux forces curatives de la nature; c’est la<br />
dimension «aromathérapeutique» des huiles naturelles.<br />
Leur effet s’explique ainsi: notre perception olfactive,<br />
qui passe par le système limbique, est étroitement liée<br />
à la respiration. Le système limbique est une interface<br />
entre le tronc cérébral et le cortex cérébral: il régit les<br />
fonctions organiques telles que l’activité cardiaque, les<br />
sécrétions hormonales et la digestion. Ainsi, les odeurs<br />
stimulantes agissent avant tout sur l’hémisphère<br />
gauche et soutiennent la capacité de réflexion et de<br />
concentration. Les odeurs apaisantes favorisent l’harmonie<br />
et la créativité, dépendant de l’hémisphère droit.<br />
L’un des secrets du grand art du parfumeur consiste<br />
à créer un équilibre harmonieux des éléments dans<br />
une composition où s’allient les trois «notes» de tête,<br />
de cœur et de fond, aux caractéristiques bien distinctes.<br />
La technique confirme ce<br />
que le nez du parfumeur a<br />
subodoré (en haut à droite).<br />
Note de tête: odeurs lumineuses et légères –rafraîchissantes,<br />
favorisent la concentration, mais s’évaporent<br />
très rapidement: pamplemousse, orange, mandarine,<br />
verveine.<br />
Note de coeur: odeurs fleuries et corsées – à l’effet<br />
harmonisant, équilibrant, elles persistent pendant 4<br />
heures environ: lavande, rose, jasmin, davana.<br />
Note de fond: odeurs profondes et balsamiques – elles<br />
stabilisent, rattachent à la Terre et tiennent jusqu’à 24<br />
heures: vétiver, patchouli, ylang-ylang, bois de santal.<br />
20 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
colonne<br />
Bois d’agar et odeur de durian<br />
L’essence du bois d’agar de la forêt tropicale<br />
de Bornéo est l’une des substances aromatiques<br />
les plus convoitées de la Terre. Elle ne se trouve<br />
que dans le bois de rares arbres à feuilles persistantes<br />
de la famille des Daphnés (Thyméléacées),<br />
qui atteignent 40 mètres de haut. L’arbre, qui se<br />
défend contre les champignons en sécrétant<br />
une résine balsamique, devient alors complètement<br />
noir. Le calambac ou «gaharu», comme<br />
on l’appelle dans la langue des Penan, est connu<br />
depuis l’Antiquité et il est très apprécié en Asie,<br />
comme l’un des encens les plus précieux, aux<br />
parfums doux-balsamique à épicé-amer. Les<br />
Penan, peuple indigène des forêts de l’état de<br />
Sarawak en Malaisie, utilisent aussi le gaharu<br />
pour repousser les moustiques. L’un des ramasseurs<br />
de bois d’agar les plus renommés chez les<br />
Penan est le chef Jawa Nyipa du village de Long<br />
Ajeng. Cet homme aux oreilles fendues selon la<br />
tradition est le seul à connaître les sites de ces<br />
géants des forêts. Equipé de sa seule sarbacane<br />
et de sa machette, le parang, il part pour des<br />
expéditions pouvant durer plusieurs jours, à la<br />
recherche de la plus précieuse des essences de la<br />
forêt tropicale.<br />
«Avec mon grand-père, j’allais déjà chercher<br />
du bois d’agar dans la forêt pour le vendre<br />
à des marchands chinois», dit Jawa. «Avant,<br />
nous échangions ce bois odoriférant contre des<br />
objets utilitaires comme de la vaisselle et avec<br />
l’argent, nous achetions des fusils et des parures,<br />
ensuite il y a eu les moteurs hors bord pour nos<br />
pirogues. Mais depuis l’arrivée des bûcherons,<br />
nous avons perdu beaucoup d’arbres et il nous<br />
faut aller toujours plus loin pour trouver encore<br />
du bois d’agar.» Jawa est l’un des leaders de la<br />
résistance au déboisement de la forêt tropicale<br />
par les grands industriels du bois. C’est pourquoi<br />
les autorités refusent jusqu’à maintenant de lui<br />
donner une carte d’identité. Ce n’est que grâce<br />
à l’action déterminée des Penan dans la partie<br />
Lukas <strong>St</strong>raumann, notre chroniqueur, est<br />
le directeur du Fonds Bruno Manser, dont<br />
le siège est à Bâle, qui milite pour l’environnement<br />
et les droits de l’homme et<br />
s’est engagé pour la protection des forêts<br />
tropicales de Bornéo (www.bmf.ch).<br />
supérieure du Baram, un puissant fleuve, que la<br />
forêt existe encore: ils ont construit plus de 10<br />
barrages sur les routes des bûcherons; plus d’un<br />
millier de personnes ont participé à la construction<br />
du plus grand.<br />
«Notre survie dépend essentiellement d’une<br />
forêt intacte», dit Jawa. Pour nous, les réserves<br />
de produits de la forêt sont aussi précieuses<br />
qu’un compte en banque pour vous.» Outre le<br />
bois d’agar, les Penan connaissent d’autres substances<br />
aromatiques telles que le parfum de la<br />
fleur des durians sauvages, l’essence de la glande<br />
uropygienne du calao, ou l’écorce du bois tropical<br />
aphrodisiaque. Les forêts de Bornéo, l’un des<br />
biotopes de la planète les plus riches en espèces,<br />
abritent un réservoir de substances aromatiques<br />
quasi infini et encore peu connu.<br />
Peut-être les dernières réserves de bois d’agar<br />
de Jawa seront-elles bientôt protégées: début<br />
avril <strong>2009</strong>, les chefs de 17 communes Penan se<br />
sont réunis et ont pris l’initiative de projeter un<br />
nouveau parc naturel. Le «Penan Peace Park»,<br />
qui sera réalisé avec l’aide internationale, devrait<br />
couvrir 168 000 hectares de forêt. Le Bruno Manser<br />
Fonds soutient ce projet.<br />
21
eportage<br />
La grenade, reine de<br />
beauté<br />
TEXTE Ingrid Reissner, Michael Leuenberger PHOTOS Michael Peuckert<br />
22 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
En septembre, le couple de paysans turcs Remci Genc et Ülkü cueille les plus belles grenades.<br />
Remci Genc, qui pratique une culture biologique pour <strong>Weleda</strong> au Sud-est de la Turquie, en est<br />
persuadé: «si nous sommes heureux et bien portants, c’est grâce au fait que nous mangeons<br />
chaque jour des grenades.»<br />
Agréables au toucher et belles à regarder, les grenades contiennent<br />
des substances uniques en leur genre. Pour les produits <strong>Weleda</strong>,<br />
elles proviennent de cultures biologiques contrôlées en Turquie.<br />
Aquelques kilomètres de la mer, la vallée<br />
s’ouvre en une cuvette verdoyante à<br />
laquelle on accède par une étroite cluse<br />
rocheuse. De ce paysage vert intense pointe la<br />
blancheur d’un minaret. Le fond de la vallée<br />
comme les versants aménagés en terrasses sont<br />
couverts d’arbres fruitiers: abricotiers, figuiers,<br />
plaqueminiers (arbres à kakis) – et grenadiers.<br />
On reconnaît de loin les fruits des grenadiers,<br />
d’un jaune ou d’un rouge lumineux.<br />
De bon matin, nous nous mettons en route vers<br />
le versant ouest pour la cueillette avec une famille<br />
de paysans: Remci Genc avec sa femme Ülkü, leur<br />
fille et leurs deux garçons. Ils possèdent 25 hectares<br />
de plantations biologiques, majoritairement<br />
des grenadiers. Ceux-ci sont si serrés qu’il faut se<br />
frayer un chemin entre les branches chargées de<br />
fruits lourds. «Chaque année, je taille les arbres<br />
à hauteur d’homme», nous dit Remci, «et pourtant,<br />
au moment de la récolte, ils ont repoussé<br />
si vigoureusement que ma femme doit souvent<br />
grimper dans les hautes branches pour détacher<br />
soigneusement les lourds fruits au ciseau.» Les<br />
trois enfants les prennent avec précaution et les<br />
23
eportage<br />
déposent dans l’un des nombreux cageots. D’ici<br />
midi, une centaine de cageots seront pleins des<br />
précieuses grenades.<br />
Remci Genç et sa famille cultivent 2 variétés: les<br />
grosses plutôt claires, et les rouges, plus petites.<br />
Ces dernières ont un meilleur prix à la pièce<br />
mais sont plus fragiles et plus acides. A la pause,<br />
ils nous invitent à une dégustation. A l’ombre<br />
des arbres, Remci und Ülkü entaillent artistiquement<br />
l’écorce coriace des grenades, l’ouvrent en<br />
forme d’étoile avant de distribuer les fruits aux<br />
visiteurs. L’intérieur est un régal pour les yeux:<br />
les pépins entourés de pulpe tendre et juteuse<br />
scintillent au soleil comme des gemmes de<br />
rubis.<br />
Paroles de spécialiste<br />
«Je connais 300 variétés de grenades, de Californie,<br />
du Pakistan, d’Israël et de bien d’autres<br />
pays, leur degré d’acidité, leurs particularités et<br />
la façon dont on les cultive» explique Cenap Yilmaz,<br />
ingénieur agronome turc, dont la thèse de<br />
doctorat portait sur la grenade. Ce jeune scientifique<br />
travaille au «Alata Horticultural Research<br />
Institute», situé au sud de la ville de Mersin, et<br />
qui possède un terrain expérimental de deux<br />
hectares où poussent 3000 grenadiers. La variété<br />
Hicaz, l’une des plus cultivées, pousse bien sur le<br />
sol sablonneux. «Mais les meilleurs conditions<br />
se trouvent dans les montagnes», déclare Yilmaz,<br />
«car la plante a besoin de différences extrêmes de<br />
température».<br />
On trouve aussi des différences dans la forme<br />
des fruits. Il ne faut pas se fier à la grosseur ou<br />
la couleur de l’écorce, de la pulpe ou des pépins<br />
pour savoir si le fruit est mûr ou sucré. On se<br />
régale des petites grenades savoureuses, d’un<br />
jaune tendre alors qu’on fait la grimace à cause<br />
du goût acide des gros spécimens d’un rouge profond.<br />
«Tout dépend de la variété et du moment<br />
de la récolte», dit le Dr Yilmaz. La récolte commence<br />
généralement fin septembre en Turquie<br />
et dure un mois. Les fruits sont alors peu acides<br />
Remci Genc et sa femme Ülkü pratiquent la culture biologique des grenades sur 25 hectares.<br />
La récolte principale a lieu en septembre – raison pour leur fille et leurs fils, de venir les aider à<br />
cueillir et trier la précieuse marchandise pour l’expédition.<br />
24 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
et prêts pour la cueillette. On produit actuellement<br />
deux millions de tonnes de grenades dans<br />
le monde, poursuit le scientifique. L’Iran est<br />
le premier pays producteur, viennent ensuite<br />
la Turquie avec 100 000 tonnes, et la Syrie avec<br />
40 000 tonnes. La zone de culture de la grenade<br />
couvre l’Asie occidentale et centrale, s’étendant<br />
de la Turquie en passant par le Caucase ainsi que<br />
le Tadjikistan et le Turkménistan à l’Est jusqu’en<br />
Iran, en Afghanistan et au Pakistan. Dans les pays<br />
méditerranéens et au Proche-Orient, la grenade<br />
est cultivée depuis des siècles, comme en Inde où<br />
elle sert d’épice.<br />
La grenade en cosmétique<br />
Bien que le fruit soit aujourd’hui relativement<br />
bien connu, et surtout apprécié par les industries<br />
cosmétique, pharmaceutique et agro-alimentaire<br />
en raison de ses précieux composants biologiques<br />
moléculaires, les publications scientifiques<br />
sont assez réduites selon le Dr Yilmaz. Il estime<br />
que seules une dizaine de personnes à l’échelle<br />
mondiale travaillent sur ce sujet. L’une des plus<br />
connues est le Dr Ephraim Lansky d’Israël, qui a<br />
surtout étudié les composants de la grenade pour<br />
la médecine.<br />
Mais quel est l’intérêt du fruit pour les produits<br />
cosmétiques? C’est avant tout l’huile extraite de<br />
ses pépins. Tandis qu’après la récolte, les fruits<br />
sont lavés, triés puis transformés en jus, marmelade<br />
et confiture, les graines sèchent dans une<br />
entreprise spécialisée non loin de la ville de Kayseri<br />
en Cappadoce. L’huile extrêmement précieuse<br />
est ensuite extraite des graines par pressage<br />
dans un moulin à huile allemand. Il faut environ<br />
500 kg de grenades fraîches pour obtenir 1 kilo<br />
d’huile de pépins de grenade.<br />
La cosmétique fait grand cas de cette huile, unique<br />
par ses importantes propriétés anti-oxydantes,<br />
qui favorisent la régénération cellulaire et<br />
épidermique. Elle a en outre des qualités antiinflammatoires,<br />
ce qui en fait un soin privilégié<br />
pour les peaux sèches et matures. La raison<br />
La pulpe des grenades donne d’abord des jus de qualité. Dans un deuxième temps (photo du<br />
milieu) les graines séchées sont pressées dans un moulin à huile pour en extraire la précieuse<br />
huile utilisée dans les soins corporels.<br />
25
eportage<br />
Efficacité naturelle<br />
L’huile contenue dans les graines de<br />
la grenade est particulièrement<br />
indiquée pour les peaux à partir de<br />
la quarantaine. L’huile des graines<br />
est riche en anti-oxydants tels que<br />
les flavonoïdes et la vitamine E, qui<br />
captent les radicaux libres du tissu<br />
cellulaire et luttent ainsi contre le<br />
vieillissement cutané. Les radicaux<br />
libres sont des molécules agressives<br />
qui altèrent les cellules. Avec l’âge,<br />
la peau n’est plus en mesure<br />
d’éliminer elle-même les radicaux<br />
libres. L’huile de pépins de grenade<br />
contient en outre l’acide punicique,<br />
assez rare, qui stimule le renouvellement<br />
cellulaire et régénère ainsi<br />
naturellement le tissu cutané.<br />
en est sa teneur élevée en acide punicique,<br />
un acide linoléique conjugué, ainsi<br />
qu’une grande richesse en acides gras<br />
insaturés, en vitamine E, flavonoïdes et,<br />
élément essentiel, en phytohormones.<br />
La particularité des acides gras conjugués<br />
consiste en trois doubles liaisons<br />
organisées de telle manière, dans l’huile<br />
de grenade, que celle-ci répond spécifiquement<br />
aux besoins de l’organisme humain. Ces composants<br />
ne pourront certes redonner sa jeunesse à<br />
une peau mature, mais ils retardent le vieillissement<br />
cutané prématuré, réduisent par exemple<br />
les tâches pigmentaires, stimulent le renouvellement<br />
cellulaire et confèrent un éclat ferme et<br />
sain à la peau. Ces propos scientifiques un peu<br />
secs se parent de couleurs dans le jardin de grenadiers<br />
de Remci Genc et de sa femme Ülkü: en<br />
effet, entre les branches inondées de soleil et<br />
chargées des fruits mûrs et vigoureux à l’écorce<br />
dure et l’éclat soyeux, on peut ressentir le mystère<br />
de ce fruit paradisiaque. On comprend aisément<br />
que depuis des millénaires la grenade ait<br />
séduit, ensorcelé, et qu’elle ait conféré santé et<br />
beauté aux humains.<br />
Visionnez aussi sur Internet notre<br />
nouveau film sur la grenade:<br />
www.weleda.ch/de/service/filme/<br />
26 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
lexique botanique<br />
Calendula<br />
Le souci officinal (Calendula officinalis L.) est la «fiancée du soleil».<br />
Il joue un rôle essentiel dans les médicaments ou dans la ligne de<br />
soins <strong>Weleda</strong> Baby.<br />
Le calendula doit son appellation au latin<br />
«calendae», qui signifie «le premier jour du<br />
mois». C’est sa grande vitalité et sa capacité à<br />
refleurir constamment du printemps à l’automne<br />
qui lui a valu ce nom.<br />
La force végétative, la fraîcheur et la vitalité<br />
sont des propriétés essentielles que le calendula<br />
est en mesure de transmettre à l’organisme<br />
humain – notamment à la peau. Cette plante<br />
médicinale emblématique est mise en œuvre<br />
partout où il s’agit de soutenir les forces vitales<br />
anaboliques.<br />
Cultivée dans les jardins <strong>Weleda</strong> depuis toujours,<br />
c’est l’une des plantes médicinales essentielles<br />
de l’entreprise. Les semences utilisées<br />
proviennent exclusivement de nos propres<br />
cultures biodynamiques. La quantité récoltée<br />
dans les jardins d’Arlesheim et de Schwäbisch<br />
Gmünd représente plus de 20 tonnes de plantes<br />
fraîches.<br />
La transformation du calendula est effectuée<br />
au moyen de différents procédés. Les fleurs<br />
sont séchées, mélangées à des huiles d’amande<br />
douce et de sésame puis légèrement chauffées,<br />
pour former la base de produits tels que l’Huile<br />
soin au Calendula Baby. Ou bien la plante entière<br />
est hachée menu et mise à macérer pour 15<br />
jours dans une solution hydro-alcoolique: il en<br />
résulte une teinture mère qui sert de base à de<br />
nombreux médicaments et pommades. L’extrait<br />
salin est un procédé spécifique de <strong>Weleda</strong>: un<br />
broyat de fleurs est mélangé avec de l’eau saline<br />
naturelle de Rheinfelden pour donner un<br />
extrait entrant dans la composition du Bain au<br />
Calendula Baby.<br />
Du point de vue pharmaceutique, les composants<br />
majeurs du calendula sont des flavonoïdes,<br />
des saponines triterpéniques, des caroténoïdes,<br />
des polysaccharides et des huiles essentielles.<br />
Celles-ci se reconnaissent à leur odeur aromatique<br />
légèrement balsamique. Cette composition<br />
favorise les processus anti-inflammatoires en<br />
cas de lésions cutanées superficielles, d’égratignures<br />
ou encore de gingivites.<br />
27
famille<br />
étranges<br />
métamorphoses<br />
Bien des choses changent pendant la grossesse – expérience vécue.<br />
TEXTE Nicole Trotta<br />
Gagnez un des trois<br />
bandeau de grossesse de<br />
«Lele Umstandsmode»<br />
(voir page de droite).<br />
La grossesse bouleverse<br />
bien des choses. Le<br />
corps se transforme,<br />
change de forme, s’arrondit<br />
et permet des expériences<br />
vraiment inédites. Comme<br />
par exemple le fait qu’en tant<br />
que jeune femme, on sent soudain<br />
que l’on n’a plus tout à<br />
fait les mêmes forces, qu’il faut<br />
ralentir le rythme et accepter<br />
ses limites. Ensuite, les changements<br />
psychologiques: tout<br />
ce qui, avant la grossesse, était<br />
un peu abstrait, est tout à coup<br />
concret et tangible. On devient<br />
plus vulnérable, plus sensible et<br />
plus attentif. Des métamorphoses<br />
silencieuses déterminent<br />
le quotidien. La future maman<br />
sent qu’elle est désormais responsable<br />
d’un autre être.<br />
Mais l’une des expériences les<br />
plus troublantes pendant ma<br />
grossesse eut trait au monde<br />
des parfums, ou mieux à mon<br />
sens olfactif, à la faculté de pouvoir<br />
classer les odeurs, d’y réagir<br />
par la sympathie ou le dégoût.<br />
Je l’ai ressenti très fortement<br />
pendant les premières semaines<br />
de ma grossesse. J’en ai pris<br />
conscience alors que je lisais<br />
par hasard un roman d’Honoré<br />
de Balzac, «Mémoires de deux<br />
Jeunes Mariées». Dans une scène,<br />
le romancier français décrit<br />
une femme enceinte qui avale<br />
goulûment des oranges pourries<br />
en disant: «dans mon imagination,<br />
les fruits se transforment<br />
en fleurs, je ne remarque<br />
pas leur odeur de pourriture, je<br />
trouve en eux un parfum alcoolisé,<br />
un goût délicieux.» Cela<br />
me fit rire. Je n’avais jamais rien<br />
lu ni entendu qui décrive avec<br />
autant de netteté la transformation<br />
du sens olfactif. Je me posai<br />
la question: «Pourquoi en est-il<br />
ainsi?» et je poursuivis aussitôt<br />
mes investigations.<br />
Tout d’abord, le sens olfactif a,<br />
fait étonnant, mauvaise réputation.<br />
C’est le parent pauvre des<br />
28 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
organes sensoriels. Lorsque<br />
nous évoquons les sens, tout<br />
tourne autour des yeux et de<br />
la vue, ou de l’oreille, grâce à la<br />
musique. Même si nous inspirons<br />
et expirons près de 23 000<br />
fois par jour et que plus de<br />
deux m 3 d’air traversent notre<br />
nez, celui-ci est négligé de façon<br />
impardonnable dans notre civilisation.<br />
L’histoire le confirme:<br />
dans l’Antiquité, le sens olfactif<br />
était une sorte de maillon entre<br />
l’animal et l’homme, il était<br />
placé à un rang inférieur à la<br />
vue et l’ouïe, des sens vraiment<br />
«humains». Cette appréciation<br />
a eu cours sans interruption<br />
jusqu’à Sigmund Freud, pour<br />
qui le sens olfactif était lié à la<br />
sauvagerie, la régression et la<br />
folie. Ce que confirment bien<br />
des descriptions littéraires, je<br />
dois l’avouer.<br />
Mes recherches me menèrent<br />
plus loin. Dans les forums sur<br />
Internet, des femmes enceintes<br />
témoignaient aussi d’une<br />
modification du sens gustatif:<br />
certains plats avaient soudain<br />
un goût de métal ou d’encre. J’y<br />
trouvais la confirmation de mes<br />
propres expériences: les futures<br />
mamans sont souvent si sensibles<br />
qu’elles ne supportent plus<br />
la fumée de cigarette, l’odeur<br />
de l’alcool ou de parfums. La<br />
recherche médicale explique<br />
cela par l’hormone de grossesse<br />
«Beta-hCG». L’hormone produite<br />
par les couches cellulai-<br />
res externes de l’ovocyte<br />
fécondé contribue<br />
à modifier<br />
la perception<br />
des odeurs. Sa<br />
concentration<br />
dans le sang double<br />
chaque jour<br />
dans les premières<br />
semaines de la grossesse,<br />
pour atteindre<br />
un maximum au bout de 8 à 10<br />
semaines. Les femmes enceintes<br />
seraient donc plus sensibles<br />
et plus prudentes grâce au<br />
«Beta-hCG»? Mes recherches<br />
m’avaient donc ouvert le champ<br />
d’une explication scientifique<br />
très précise mais très abstraite.<br />
Je finis par m’expliquer ainsi<br />
le phénomène: étant enceinte,<br />
tu es responsable d’une vie en<br />
train de se former. La nature a<br />
tout prévu pour que tu ne fasses<br />
pas de bêtises et que tu te<br />
nourrisses correctement. Elle<br />
te rend plus sensible, surtout en<br />
ce qui concerne les mets et les<br />
odeurs – pour ton bien et celui<br />
de l’enfant. Sois donc vigilante.<br />
Je souris de mon explication et<br />
des sages méthodes de la nature<br />
– et repris avec satisfaction<br />
ma lecture de Balzac.<br />
à gagner<br />
Gagnez un de nos «coffrets de<br />
grossesse» contenant des produits<br />
de soin <strong>Weleda</strong> de grande<br />
qualité. Le coffret contient une<br />
Huile soin grossesse pour la<br />
prévention des vergetures, une<br />
Crème hydratante à l’Amande<br />
protectrice et une Crème Douche<br />
à la Lavande pour la détente.<br />
A gagner en plus: un accessoire<br />
de mode sous la forme d’un des<br />
trois bandeaux de grossesse de<br />
«Lele Umstandsmode»: choisissez<br />
simplement la couleur<br />
désirée et si vous le voulez un<br />
motif à appliquer sur le bandeau,<br />
et vous pourrez bientôt<br />
vous parer d’un joli bandeau de<br />
grossesse!<br />
Participez en allant sur le site<br />
www.weleda.ch<br />
29
courrier des lecteurs<br />
«Il était temps que soit créé un label international<br />
tel que ‹NaTrue› – pour enfin séparer le bon grain de<br />
l’ivraie en cosmétique naturelle!»<br />
Une information à propos du<br />
test «Baume Sani-pieds insuffisant»:<br />
j’utilise ce Baume depuis<br />
des années et j’en suis satisfaite.<br />
Certes au départ j’étais déçue que<br />
cette crème ne soit pas grasse, mais<br />
aujourd’hui c’est justement ce que<br />
j’apprécie. Je l’emporte toujours<br />
dans mes excursions. Mes pieds<br />
m’en remercient!<br />
Dora <strong>St</strong>ocker, Zürich<br />
Votre rubrique «cette année-là»<br />
évoque l’histoire de l’Huile de<br />
massage à l’Arnica <strong>Weleda</strong>. Je ne<br />
peux m’imaginer comment on<br />
peut produire une huile de massage<br />
à partir d’une plante d’alpage.<br />
Cela intéresserait sans doute aussi<br />
d’autres lecteurs de savoir comment<br />
on peut fabriquer une huile<br />
à partir de fleurs, de feuilles ou de<br />
racines.<br />
Bernhard Furrer, Giswil<br />
La Rédaction: comme dans la plupart<br />
des extraits huileux, pour l’Huile de<br />
massage à l’Arnica, les éléments végétaux<br />
séchés (fleurs d’arnica et feuilles<br />
de bouleau, par exemple) sont plongés<br />
dans un mélange d’huiles végétales<br />
(huiles de tournesol et d’olive, par<br />
exemple). Le mélange est chauffé pen-<br />
dant environ 24 heures, puis il refroidit<br />
lentement avant d’être filtré. Ce<br />
procédé permet aux substances thérapeutiques<br />
des plantes de se transmettre<br />
à l’huile. On ajoute ensuite des huiles<br />
essentielles, celle de romarin par<br />
exemple, qui stimule la circulation<br />
sanguine.<br />
Votre dernier numéro est un patchwork<br />
avec un layout «chaotique»,<br />
bonté divine! Ne vous perdez pas<br />
dans l’univers des futilités – <strong>Weleda</strong><br />
doit préserver son image proche<br />
de la nature, assortie de superbes<br />
couleurs, et la <strong>Revue</strong> <strong>Weleda</strong><br />
devrait en être la vitrine.<br />
Bettina Frey, Kriens<br />
Je trouve toujours intéressants<br />
vos aperçus sur l’histoire de l’entreprise<br />
dans la rubrique «cette<br />
année-là» de même que tous les<br />
reportages à propos des plantes<br />
et matières premières. De plus: il<br />
était temps que soit créé un label<br />
international tel que «NaTrue» –<br />
pour enfin séparer le bon grain de<br />
l’ivraie en cosmétique naturelle!<br />
Caroline Aerni par E-Mail<br />
Un grand merci à nos<br />
lecteurs pour leur courrier<br />
à propos de notre numéro<br />
de printemps. Nous<br />
accueillons avec intérêt<br />
toute idée, suggestion ou<br />
critique à propos de notre<br />
<strong>Revue</strong> et de son contenu.<br />
Vos lettres sont sélectionnées<br />
et publiées sous<br />
forme d’extraits.<br />
Contact par e-mail:<br />
redaktion@weleda.ch<br />
Adresse postale:<br />
Rédaction<br />
<strong>Revue</strong> <strong>Weleda</strong><br />
Dychweg 14<br />
4144 Arlesheim<br />
impressum<br />
<strong>Revue</strong> <strong>Weleda</strong> N° <strong>147</strong>, été <strong>2009</strong><br />
CH-4144 Arlesheim,tél. 061 705 21 21,<br />
fax 061 705 23 10<br />
E-mail: redaktion@weleda.ch<br />
Internet: www.weleda.ch<br />
Changement d’adresse:<br />
E-Mail: ethommen@weleda.ch<br />
La REVUE WELEDA paraît quatre fois<br />
par an en allemand et en français et<br />
deux fois en italien.<br />
Distribuée gratuitement.<br />
Toute reproduction de texte doit<br />
faire l’objet d’une demande auprès<br />
de la Rédaction. Les auteurs sont<br />
responsables de leurs articles.<br />
Rédaction: Michael Leuenberger<br />
(responsable), Peter Braun,<br />
Gaudenz Huggel, Patricia Pécourt,<br />
Thomas Mann, Elena Zavatta<br />
Maquette:<br />
nimmrichter cda ag, Zürich<br />
Mise en page: Aysun Nimmrichter<br />
Gaudenz Huggel, <strong>Weleda</strong> AG<br />
Couverture: Angelika Salomon<br />
Photos: Fotolia, Michael Peuckert,<br />
Daniel Reichenbach, Angelika<br />
Salomon, <strong>Weleda</strong> Archiv<br />
Reproductions: Lithoteam, Allschwil<br />
Impression: Birkhäuser GBC, Reinach<br />
30 revue weleda <strong>147</strong>|<strong>2009</strong>
cette année-là<br />
Il y a 60 ans: naissance d’un nouvel état<br />
L’année <strong>2009</strong> marque un anniversaire:<br />
l’Allemagne a 60 ans.<br />
Les mesures prises lors de la<br />
«Conférence des six à Londres»<br />
en 1948, aboutissent en 1949 à<br />
la création d’un nouvel état, la<br />
République fédérale d’Allemagne.<br />
La nouvelle Constitution,<br />
la Loi fondamentale, entre en<br />
vigueur dans les zones d’occupation<br />
de l’Ouest. Elle commence<br />
par le légendaire Article 1:<br />
«La dignité de l’être humain est<br />
intangible. Tous les pouvoirs<br />
publics ont l’obligation de la<br />
respecter et de la protéger.»<br />
L’entreprise <strong>Weleda</strong> à<br />
Schwäbisch Gmünd se trouvait<br />
alors dans le secteur américain.<br />
Des collectes de vêtements<br />
furent organisées par <strong>Weleda</strong><br />
Arlesheim et par les lecteurs de<br />
la <strong>Revue</strong> <strong>Weleda</strong> Suisse, pour<br />
y acheminer des paquets. Les<br />
descriptions font état des difficultés<br />
dans lesquelles se trouvait<br />
alors Schwäbisch Gmünd,<br />
car tout manquait, comme le<br />
confirme une lettre: «Nous<br />
remercions très chaleureusement<br />
les lecteurs de notre<br />
<strong>Revue</strong> <strong>Weleda</strong> pour les nombreux<br />
paquets de vêtements,<br />
de linge, de chaussures, etc. qui<br />
nous sont parvenus pour aider<br />
le personnel de Schwäbisch<br />
Gmünd. Ces envois ont soulevé<br />
un grand enthousiasme et<br />
beaucoup de reconnaissance de<br />
leur part. Il y avait en effet quelques<br />
collaborateurs dont les<br />
Vue du terrain de <strong>Weleda</strong> à Schwäbisch Gmünd à la fin des<br />
années 40.<br />
souliers étaient en lambeaux,<br />
des femmes qui n’avaient pas<br />
de manteaux … Leur détresse a<br />
réellement pu être soulagée.»<br />
En <strong>2009</strong>, année où l’on parle<br />
beaucoup de la «crise», nous<br />
vivons dans une société d’abondance.<br />
Nous sommes préoccupés<br />
par la croissance économique,<br />
par le changement<br />
climatique et le réchauffement<br />
global. Il y a 60 ans, les joies et<br />
les soucis étaient d’ordre existentiel.<br />
Une collaboratrice de<br />
Schwäbisch Gmünd, qui distribuait<br />
les paquets, s’exprime<br />
ainsi: «Il est très dur de mettre<br />
en mots ce que j’ai dû vivre en<br />
distribuant ces dons. Il y avait<br />
de pures explosions de joie, des<br />
poignées de mains, des yeux<br />
qui s’illuminaient en silence<br />
ou, honteux, fixaient le sol, car<br />
on n’était pas habitué à recevoir<br />
l’aumône. Pour moi, c’était toujours<br />
une grande joie de voir<br />
dans l’entreprise, les jours suivant<br />
une distribution, ceux qui<br />
portaient les vêtements donnés,<br />
un corsage, ou des chaussures.<br />
Quel plaisir de voir nos jardiniers<br />
porter les trois bleus de<br />
travail qu’ils ont reçus. Je les ai<br />
baptisés la ‹Garde <strong>Weleda</strong>›.»<br />
La rubrique «Cette année-là» La dernière page de notre revue comporte<br />
régulièrement des récits tirés des archives de <strong>Weleda</strong>. Ces aperçus ont pour but de<br />
familiariser nos lectrices et lecteurs avec le passé récent de <strong>Weleda</strong>.<br />
31
NOUVEAU<br />
EN ACCORD AVEC<br />
L’ÊTRE HUMAIN ET LA NATURE<br />
La ligne de soins à la Grenade <strong>Weleda</strong>: un paradis naturel dédié à la séduction des peaux matures.<br />
Le temps qui s’écoule apporte à la femme de plus de 40 ans tranquillité et force intérieure. Cette sérénité s’acquiert par une<br />
expérience de la vie toujours plus grande. La ligne de soins régénératrice à la Grenade <strong>Weleda</strong> – composée d’éléments biologiques<br />
actifs – est spécialement conçue pour répondre aux besoins des peaux matures. La précieuse huile de pépins de grenade exerce<br />
un pouvoir antioxydant, elle stimule la régénération cellulaire, protège des effets néfastes de l’environnement et soigne intensément.<br />
Après utilisation, la peau est plus souple, plus ferme et plus lisse au toucher. Un parfum sensuel et féminin parachève ce soin<br />
délicat. <strong>Weleda</strong> contribue à préserver santé et bien-être, dans un esprit global, depuis plus de 80 ans. En accord avec l’être humain<br />
et la nature. www.weleda.ch<br />
<strong>Weleda</strong> n’utilise aucune matière première à base d’huile minérale, ni aucune plante génétiquement modifiée. Les produits sont exempts d’adjuvants synthétiques<br />
(conservateurs, parfums et colorants).