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TP 1 : POLARISATION

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<strong>TP</strong> - L3 Pro - Plate-forme Optique - C.E.S.I.R.E. - Université Joseph Fourier - Grenoble<br />

<strong>TP</strong> 1 : <strong>POLARISATION</strong><br />

AVERTISSEMENT<br />

sécurité : Les lasers utilisés en <strong>TP</strong> sont de classe II ou IIIa. Diriger toujours le laser vers<br />

un écran. Attention aux réexions sur les faces des lentilles. Obturer soigneusement le<br />

faisceau aussi fréquemment que possible et couper l'alimentation dès que l'on utilise plus<br />

l'appareil.<br />

protection du matériel : pour présever les optiques, souvent recouvertes d'une couche<br />

anti-reet fragile, il ne faut jamais poser les doigts dessus. Lorsque le matériel apparaît<br />

sale, appeler l'enseignant qui jugera s'il convient de le netoyer.<br />

comptes rendus : ils sont à réaliser dans la durée du <strong>TP</strong> et à rendre donc à la n de<br />

chaque séance. Les absences sont à justier auprès du secrétariat de l'iut. Toute absence<br />

non justiée est sanctionnée par un zéro pour le <strong>TP</strong> manqué.<br />

1. Introduction<br />

Les ondes électromagnétiques, qui constituent, dans le domaine des longueur d'onde visibles, la<br />

lumière, sont des ondes transverses : le champ électrique −→ E et le champ magnétique −→ B sont des<br />

vecteurs oscillants dont les directions sont perpendiculaires à la direction de propagation<br />

Dans le domaine des ondes mécaniques, on peut par exemple générer une onde transverse le long<br />

d'une corde tendue en agitant à la main une extrémité de la corde.<br />

Si on agite dans une direction xe, perpendiculaire à la direction de la corde, les oscillations ainsi<br />

crées vont se propager le long de la corde tout en conservant la même direction . On dit alors que l'onde<br />

est polarisée linéairement et la direction xe des oscillations s'appelle la direction de polarisation.<br />

Si on fait osciller la corde tout en lui donnant un mouvement de rotation, la déformation va se<br />

propager en tourant, ce qui correspond à une polarisation elliptique : la direction de polarisation de<br />

l'onde tourne régulièrement au fur et à mesure que l'onde se propage. Dans le cas où l'amplitude reste<br />

constante on parle de polarisation circulaire.<br />

Fig. 1. Représentation idéale de la lumière par une onde électromagnétique monochromatique<br />

progressive plane parfaite constituée d'un champ électrique et d'un champ<br />

magnétique oscillant en phase (théorie : J.C. Maxwell vers 1860 ; expérience : H. Hertz<br />

zn 1886). Cete représentation n'est pas valable pour une onde electromagnétique stationnaire.<br />

1


Fig. 2. La lumière naturelle est constituée d'une superposition de trains d'ondes de<br />

polarisations aléatoires : la direction du champ électrique change constamment dans le<br />

plan perpendiculaire à la direction de propagation.<br />

Il en est de même des ondes électromagnétiques : l'analogue de la main excitatrice, sont par exemple<br />

des molécules qui en oscillant, induisent un champ électrique et un champ magnétique oscillants, qui<br />

se propagent dans l'espace. Comme −→ E et −→ B sont toujours perpendiculaires l'un à l'autre, il sut de<br />

préciser la direction de l'un deux pour dénir l'état de polarisation de l'onde. C'est celle de −→ E que l'on<br />

choisit de préciser.<br />

On peut dénir la polarisation de la façon suivante : La polarisation d'une onde est le lieu géométrique<br />

décrit, lorsque le temps croit, par l'extrémité du vecteur −→ E , en un point xe de l'espace pour un<br />

observateur voyant venir l'onde vers lui.<br />

remarque : L'état de polarisation de la lumière peut être modié lorsque celle-ci traverse ou se<br />

rééchit sur certains matériaux. Il s'agit donc d'une information intéressante, qui nous renseigne sur<br />

la structure du milieu avec lequel la lumière interagit. Comme nous le verrons, certains matériaux<br />

produisent sur la lumière polarisée des eets qui dépendent de la longueur d'onde et qui se traduisent<br />

donc par des phénomènes colorés.<br />

Pour aller plus loin il est important de noter que la lumière n'est jamais la simple onde plane<br />

représentée dans les cours avec un champ électrique et un champ magnétique oscillant transversalement<br />

en phase dans un même plan comme nous venons de le voir.<br />

En réalité les sources de lumière - y compris les lasers les plus perfectionnés - émettent de manière<br />

aléatoire des train d'onde anarchiques (gure 2)<br />

Les polariseurs sont des composants qui permettent de sélectionner parmi les trains d'ondes ceux<br />

dont le champ électrique est situé dans un plan déterminé (plan de polarisation rectiligne 1 ). On peut se<br />

représenter un polariseur comme un ltre de polarisation : seule la projection de −→ E sur la direction<br />

transmise par le polariseur peut franchir celui-ci .<br />

Il existe aussi la polarisation circulaire pour laquelle l'extrémité du champ électrique émergent décrit<br />

une spirale circulaire droite ou gauche dont le pas est égal à la longueur d'onde. Ce type de polarisation<br />

peut s'obtenir à l'aide d'une lame quart d'onde.<br />

Les lasers délivrent une lumière qui peut être non polarisée, linéairement polarisée ou à polarisation<br />

uctuante.<br />

1 Terme curieux introduit par Etienne Malus en 1807, qui attribue la propriété à des particules semblables à des<br />

aimants microscopiques. Idée géniale puisque les spins des photons n'est autre que la polarisation... Avec Augustin Freynel<br />

en 1824 il prouve la nature transversale des oscillations.<br />

2


2. Production et analyse d'une polarisation rectiligne<br />

2.1. Production et analyse par dichroïsme. Le dichroïsme est l'absorption sélective par certains<br />

matériaux d'une direction de polarisation de l'onde lumineuse qui les traverses. Les lms polaroïds 2<br />

sont dichroïques. Ils peuvent servir soit de polariseur, soit d'analyser.<br />

2.1.1. Exercice théorique. On considère une onde monochromatique, de longueur d'onde λ(ou de pulsation<br />

ω = 2πc/λ), se propageant dans la direction Oz et polarisée linéairement dans la direction Ox,<br />

repérée par le vecteur unitaire −→ i . Le champ électrique −−→ E(t)de cette onde est décrit par un vecteur<br />

parallèle à Ox, d'amplitude E 0 , oscillant à la pulsation ω : −−→ E(t) = E 0 cos ωt −→ i [1]<br />

On interpose sur le trajet de cette onde un polariseur, qui a pour eet de ne laisser passer que la<br />

direction de polarisation repérée par le vecteur unitaire −→ u , perpendiculaire à la direction de propagation<br />

de l'onde et faisant un angle α par rapport à Ox. On note −−→ P (t)le champ électrique de l'onde à la sortie<br />

du polariseur.<br />

a. Représenter les grandeurs −→ E , −→ P , −→ u , −→ i , α dans le plan Oxy perpendiculaire à la direction de<br />

propagation Oz<br />

b. Ecrire le champ électrique −−→ P (t)sous une forme analogue à [1], en posant P 0 son amplitude<br />

c. Quelle est la relation entre P 0 et E 0 ?<br />

d. Pour quelle(s) valeur(s) de α y-a-t-il extinction, c'est-à-dire une onde d'amplitude nulle à la sortie<br />

du polariseur ?<br />

2.1.2. Exercice pratique. Vérier à l'aide d'un polaroïd que la lumière d'une lampe à lament est bien<br />

naturelle (i.e. non polarisée).<br />

Déterminer l'axe d'un polariseur en utilisant la lumière rééchie sur une table ou le sol et fabriquer<br />

une lumière polarisée rectilignement dans la direction verticale.<br />

Etudier cette lumière à l'aide d'un deuxième polaroïd. Obtenir l'extinction, conclusion ?<br />

2.1.3. Loi de Mallus. Réalisez un faisceau de lumière parallèle à partir d'un lampe à lement (voir<br />

annexe), placer sur le trajet 2 polariseurs P 1 et P 2 , suivis d'une cellule photoélectrique reliée à un<br />

voltmètre. L'orientation de P 1 étant xée, tourner P 2 de 10¦en 10¦et tracer la courbe I = f(cos 2 θ)où I<br />

est l'intensité lumineuse détectée et θ l'angle entre les directions de polarisation des deux polariseurs.<br />

Faire varier θ de 0¦à 90¦, conclusions ?<br />

2.2. Production par réection à l'angle de Brewster. Eclairer une lame de verre avec un laser<br />

non polarisé ou un faisceaux parallèle de lumière blanche, sous incidence oblique (gure 3). Ajouter<br />

un polaroïd (polariseur) avant la lame pour polariser le faisceau dans le plan d'incidence et rechercher<br />

l'incidence de Brewster c'est-à-dire à celle correspondant à l'extinction du faisceau rééchi ou<br />

en d'autres termes, dans le cas d'une lumière non polarisée, l'incidence pour laquelle la direction du<br />

faisceau transmis et la direction du faisceau rééchi forme un angle droit (Figure 4).<br />

Déplacer ensuite le polariseur après la lame et vérier que le faisceau rééchi est totalement polarisé<br />

dans la direction perpendiculaire au plan d'incidence.<br />

Mesurer l'angle de Brewster.<br />

En déduire une valeur de l'indice de réfraction du verre composant la lame.<br />

Application : L'utilisation de fenêtre de Brewster dans une cavité laser permet de minimiser les<br />

pertes par réexion. En eet le faisceau fait de nombreux aller-retour dans le milieu actif an d'être<br />

amplié. Des pertes par reexions limiteraient grandement le bénéce de l'amplication sans parler<br />

des problèmes d'échauement.<br />

2 Les polaroïds ont été inventé en 1938 par E. N. LAND. Le polaroïd est l'analogue moléculaire du polariseur à grille.<br />

Une feuille de polyvinyl alcool (PVA) transparente, est chauée et étirée dans une direction, ce qui a pour eet d'orienter<br />

les longues chaînes hydrocarbonnées de ce polymère dans cette direction. La feuille est ensuite trempée dans une solution<br />

iodée. L'iode vient se xer sur les chaînes hydrocarbonées et les electrons de conduction associés à l'iode peuvent ainsi<br />

se mouvoir le long de la chaîne. On a ainsi recrée à l'échelle moléculaire, un l métallique. La composante du champ<br />

électrique incident qui est parallèle à la chaîne va mettre ces electrons en mouvement et se trouve donc fortement absorbée<br />

(et rééchie). Comme dans le polariseur à grille, la direction du polaroïd est la direction perpendiculaire à la chaîne,<br />

donc perpendiculaire à la direction d'étirement.<br />

3


Fig. 3. Une lumière qui tombe obliquement sur une vitre est rééchie polarisée parallèlement<br />

au plan de la vitre<br />

Fig. 4. Dénition de l'angle de Brewster i B<br />

2.3. Production par diusion Rayleigh. Comme pour l'expérience précédente, on procédera en<br />

deux temps : d'abord on éclaire en lumière polarisée pour mettre en évidence la diérence de comportement<br />

du milieu en fonction de la direction de polarisation. Ensuite on éclaire en lumière non polarisée<br />

pour en déduire si le milieu produit de la polarisation.<br />

On met un peu de lait dans une cuve contenant de l'eau. On éclaire la cuve avec un faisceau parallèle<br />

de lumière blanche polarisée.<br />

Vérier à l'aide d'un polariseur que la lumière diusée à 90¦ peut être éteinte pour une certaine<br />

direction de la polarisation incidente.<br />

Eclairer la cuve avec une lumière naturelle et observer la lumière diusée à 90¦à travers un polaroïd.<br />

Observer la couleur du faisceau diusé et celle du faisceautransmis par la cuve.<br />

Pourquoi le ciel est-il bleu ?<br />

Pourquoi le soleil est-il rouge au coucher ?<br />

Que se passe-t-il si on met trop de lait ou du lait en poudre mal dissout ?<br />

Pourquoi les nuages sont-ils blancs ?<br />

2.4. Production et analyse d'une polarisation elliptique. Les lames onde, demi-onde et quart<br />

d'onde sont généralement des lame biréfringentes (cf <strong>TP</strong>2) dont l'épaisseur optique e∆n (où e est<br />

l'épaisseur de la lame) vaut respectivement λ, λ/2, λ/4 pour une certaine valeur de λ à laquelle la lame<br />

est sensée être utilisée. Le déphasage introduit vaut alors 2π, π, π/2 respectivement.<br />

2.4.1. Etude d'une lame quart d'onde (λ/4). Entre deux polariseurs P 1 et P 2 croisés, placer une lame<br />

λ/4. Déterminer la position des axes ou lignes neutres de la lame en recherchant l'orientation telle que<br />

la lame n'ai aucune action sur le montage.<br />

4


Fig. 5. Un ltre anti-reet est constitué d'un polariseur et d'une lame quart d'onde<br />

placés devant la surface rééchissante.<br />

Tourner la lame de façon à placer une des lignes neutres à 45¦ de la direction de polarisation de<br />

P 1 . Tourner P 2 , quelle conclusion pouvez vous tirer sur la nature de de la polarisation de la lumière<br />

émergeante ?<br />

Tourner la lame quart d'onde de façon à ce que l'un de ses axes neutres fasse un angle de 20¦<br />

avec la diretion de polarisation de P 1 . Dénir la nature de la lumière émergente et ses directions<br />

caractéristiques.<br />

Soit une lumière polarisée rectilignement qui tombe sur une lame quart d'onde. Exprimer la diérence<br />

de phase entre les deux composantes du champ électrique qui sort en fonction de l'angle de rotation<br />

de la lame.<br />

2.4.2. Etude d'une lame demi-onde (λ/2). Entre deux polariseurs croisés P 1 et P 2 , intercaler la lame<br />

demi-onde, déterminer la position des axes neutres de la lame. Tourner la lame de 20¦ à partir de<br />

l'extinction entre P 1 et P 2 croisés. De quel angle faut-il tourner P 2 et dans quel sens pour retrouver<br />

l'extinction ?<br />

Conclure sur la nature de la lumière émergente.<br />

Réaliser une lame demi-onde à l'aide de 2 lames quart d'onde en justiant votre méthode expérimentale.<br />

Filtre anti-reet, lecteur de CD. Réaliser un ltre anti-reet. Pour cela utiliser deux lames quart d'onde,<br />

deux polariseurs et un miroir plan.<br />

3. Annexe<br />

Obtention d'un faisceau de lumière parallèle.<br />

Le plus simple est d'utiliser un faisceau laser (HeNe ou diode laser). Pour certaines expériences, on<br />

préfèrera utiliser une lampe à incandescence. Dans ce cas il faudra réaliser un montage permettant<br />

d'obtenir un faisceau parallèle à partir d'une source large. Deux montages sont possible :<br />

Si on a besoin d'un faisceau très parallèle (Figure 6), on place un diaphragme derrière le condenseur,<br />

au foyer objet d'une lentielle. Pour obtenir un faisceau cylindrique lumineux, large et homogène, le<br />

diaphragme doit être placé au point de convergence du condenseur.<br />

Si on peut se contenter d'un faisceau peu convergent (Figure 7), on projete sur un écran éloigné<br />

l'image d'un diaphragme d'environ 1 cm de diamètre, ce qui donne une image lumineuse et de taille<br />

raisonnable. Dans ce cas, le point de convergence du condenseur doit être près du centre de la lentille,<br />

le diaphragme étant placé en avant, de façon à être éclairé sur toute sa surface.<br />

5


Fig. 6. Le principe est voisin du ltre anti-reet. La lumièrenaturelle d'une diode<br />

laser est polarisée par un prisme biréfringent spécial puis transformée en lumière circulaire<br />

droite. Les régions rééchissantes (lands) renvoient une lumière polarisée circulaire<br />

gauche, redréssée par la lame quart d'onde et renvoyée par le prisme vers le détecteur.<br />

Fig. 7. Obtention d'un faisceau de lumière parallèle à partir d'une source large<br />

Fig. 8. Obtention d'un faisceau peu convergent à partir d'une source large<br />

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