Retraite de deux jours avec Ajahn Tiradhammo - pdf
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sépare. Nous vivons dans un mon<strong>de</strong> en constant changement,<br />
<strong>de</strong> sorte que les plaisirs du moi sont généralement <strong>de</strong> courte<br />
durée et pas totalement satisfaisants. Cependant, même la joie<br />
ressentie dans <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> concentration profon<strong>de</strong>, tels qu’on<br />
les développe dans la pratique du bouddhisme, n’est qu’un<br />
moyen en vue d’une fin.<br />
Quand l’esprit est très calme et qu’une gran<strong>de</strong> félicité se fait<br />
sentir, on se sent au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la sphère normale d’existence.<br />
Cette expérience peut nous encourager à poursuivre la pratique<br />
spirituelle mais, si on pratique pour avoir <strong>de</strong>s ressentis<br />
« d’un autre mon<strong>de</strong> », on se heurte à <strong>de</strong>ux problèmes : d’une<br />
part, les expériences changent et passent ; d’autre part, elles<br />
sont souvent trompeuses. On peut avoir l’impression d’avoir<br />
transcendé le moi mais, quand on sort <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> profon<strong>de</strong><br />
concentration, on retrouve le même vieux moi, <strong>avec</strong> tous ses<br />
problèmes. Et on a peut-être même un problème<br />
supplémentaire : le sentiment d’avoir perdu la félicité ! Il n’est<br />
guère agréable <strong>de</strong> perdre un plaisir « ordinaire », alors<br />
imaginez ce que l’on ressent quand on perd un plaisir « d’un<br />
autre mon<strong>de</strong> ».<br />
Le Bouddha a tout <strong>de</strong> même reconnu que la concentration<br />
profon<strong>de</strong> avait un rôle à jouer dans le développement <strong>de</strong> la<br />
pratique spirituelle. Tous les êtres sensibles apprécient les<br />
ressentis agréables ; il y a même un nom à cela : le « principe<br />
<strong>de</strong> plaisir ». Le plaisir crée un état physique et mental <strong>de</strong><br />
détente, d’ouverture, qui nous amène au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong><br />
notre moi ordinaire. Inversement, quand on a <strong>de</strong>s ressentis<br />
désagréables, on se contracte autour du sentiment <strong>de</strong> moi ; c’est<br />
pourquoi généralement, quand les gens souffrent, leur ego<br />
s’exprime beaucoup plus fort. Si vous rencontrez quelqu’un <strong>de</strong><br />
très agressif ou d’égocentrique, sachez qu’il y a <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />
chances pour que cette personne soit en souffrance. Vous<br />
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