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Zone euro : coupée en deux* - OFCE - Sciences Po

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■ Départem<strong>en</strong>t analyse et prévision<br />

Allemagne, une situation économique atypique au sein<br />

de la zone <strong>euro</strong> 19<br />

Au sein de la zone <strong>euro</strong>, la situation conjoncturelle de l'Allemagne apparaît assez<br />

atypique, avec un fort rebond de la croissance <strong>en</strong> 2010 (3,5 %), alors que la croissance<br />

du PIB a été modeste dans la zone <strong>euro</strong> (1,7 %). Certes, la dégradation de l'activité<br />

avait été plus brutale <strong>en</strong> 2009 (-4,7 % contre -4 % dans la zone <strong>euro</strong>), justifiant un<br />

rattrapage plus net <strong>en</strong> 2010, mais in fine le niveau du PIB fin 2010 n'était inférieur<br />

que de 1,4 % à son niveau d'avant-crise (contre 2,9 % dans la zone <strong>euro</strong>). La<br />

performance allemande <strong>en</strong> 2010 par rapport à l'<strong>en</strong>semble de la zone <strong>euro</strong> ti<strong>en</strong>t<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à la vigueur des exportations et de l'investissem<strong>en</strong>t. Par ailleurs, la<br />

politique budgétaire a continué de sout<strong>en</strong>ir l'activité <strong>en</strong> 2010, contrairem<strong>en</strong>t à la<br />

moy<strong>en</strong>ne de la zone <strong>euro</strong> (impulsion de respectivem<strong>en</strong>t 1,4 point et -0,3 point).<br />

Outre des mesures de souti<strong>en</strong> au rev<strong>en</strong>u des ménages et des <strong>en</strong>treprises, la<br />

consommation publique a été dynamique, contribuant pour 0,5 point à la croissance.<br />

L'Allemagne avait été particulièrem<strong>en</strong>t touchée par la chute du commerce<br />

mondial <strong>en</strong> 2009 (-11,3 %), <strong>en</strong> raison de la part élevée de ses exportations<br />

rapportées au PIB (50 % <strong>en</strong> 2008, contre 30 % <strong>en</strong> France). Elle a donc bénéficié<br />

plus largem<strong>en</strong>t de la reprise des importations mondiales <strong>en</strong> 2010 (14,6 %), <strong>en</strong><br />

particulier <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance des pays émerg<strong>en</strong>ts avec un rebond de ses exportations de<br />

marchandises de 15,5 % <strong>en</strong> volume. L'essor du commerce vers les pays émerg<strong>en</strong>ts<br />

(22 % des exportations allemandes <strong>en</strong> valeur <strong>en</strong> 2010, dont presque 6 % vers la<br />

Chine) a largem<strong>en</strong>t contribué à la vigueur des exportations alors que la reprise a été<br />

assez timorée dans la zone <strong>euro</strong> et dans les PECO. Les pays émerg<strong>en</strong>ts ont ainsi<br />

contribué à 30 % <strong>en</strong>viron de la croissance des exportations allemandes <strong>en</strong> 2010,<br />

tout juste derrière la zone <strong>euro</strong> (33 %) (graphique 12).<br />

L’investissem<strong>en</strong>t productif privé, qui avait chuté <strong>en</strong> 2009, a fortem<strong>en</strong>t progressé<br />

<strong>en</strong> 2010 (10,1 %). Il a bénéficié d’un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t international plus favorable<br />

mais aussi d’une demande domestique plus dynamique. Plusieurs mesures du plan<br />

de relance ont par ailleurs sout<strong>en</strong>u l'investissem<strong>en</strong>t, la principale étant la<br />

réintroduction temporaire d'un régime d'amortissem<strong>en</strong>t dégressif. Ainsi les<br />

commandes dans l’industrie, même si elles rest<strong>en</strong>t inférieures <strong>en</strong> niveau au pic de<br />

début 2008, affich<strong>en</strong>t une croissance de près de 22 % <strong>en</strong> 2010, qui concerne tant les<br />

commandes étrangères que domestiques. Au final, le taux d’investissem<strong>en</strong>t<br />

productif qui avait plus baissé <strong>en</strong> Allemagne que dans la zone <strong>euro</strong> reste <strong>en</strong>core<br />

inférieur de 0,9 point au niveau d’avant-crise, contre 1,3 point dans la zone <strong>euro</strong>.<br />

Quant à l’investissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> construction, qui baisse presque continûm<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

Allemagne depuis le milieu des années 1990, il n’a évidemm<strong>en</strong>t pas connu la chute<br />

qui s’est produite dans la plupart des pays de la zone <strong>euro</strong>. Il a au contraire été<br />

dynamique <strong>en</strong> 2010, notamm<strong>en</strong>t dans le secteur immobilier. Les flux nets de<br />

crédits hypothécaires aux ménages ont été positifs <strong>en</strong> 2010 pour la première fois<br />

19. Cette partie a été rédigée par Sabine le Bayon.<br />

72 REVUE DE L’<strong>OFCE</strong> ■ 117 ■ AVRIL 2011

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