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Zone euro : coupée en deux* - OFCE - Sciences Po

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■ Départem<strong>en</strong>t analyse et prévision<br />

d’économies ont été incluses dans le budget 2011 pour un montant de 6 milliards d’<strong>euro</strong>s. Ces<br />

nouvelles mesures prévoi<strong>en</strong>t de nouvelles hausses des recettes fiscales, via une lutte int<strong>en</strong>sifiée<br />

contre l’évasion fiscale, et une baisse des dép<strong>en</strong>ses publiques, via une restructuration des<br />

<strong>en</strong>treprises publiques, la baisse des effectifs <strong>en</strong> emploi intérimaire et des CDD, et la réduction<br />

des dép<strong>en</strong>ses militaires. À ces mesures, il faut ajouter les recettes exceptionnelles dues à la<br />

privatisation d’une partie du patrimoine de l’État, sous la pression du FMI et de l’UE, qui<br />

devrai<strong>en</strong>t atteindre 15 milliards d’<strong>euro</strong>s à l’horizon de 2013*. Malgré ces réformes drastiques,<br />

l’<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t atteindrait 133 % du PIB <strong>en</strong> 2011 ; <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce, les pays <strong>euro</strong>pé<strong>en</strong>s ont<br />

accepté une r<strong>en</strong>égociation de la dette grecque <strong>en</strong> diminuant le taux d'intérêt appliqué au plan<br />

de sauvetage (4,2 %) et <strong>en</strong> allongeant la maturité de la dette de 4,5 ans à 7,5 ans.<br />

L’Irlande et le sauvetage des banques<br />

L’année 2010 a été marquée par le prolongem<strong>en</strong>t et l’int<strong>en</strong>sification des mesures de<br />

recapitalisation exceptionnelles prises <strong>en</strong> faveur des cinq principales banques du pays. Au total,<br />

46 milliards d’<strong>euro</strong>s ont été injectés <strong>en</strong> 2009 et 2010, dont 35,3 milliards sur la seule année<br />

2010, des mesures exceptionnelles qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 22 % du PIB. Le poids insout<strong>en</strong>able des<br />

recapitalisations bancaires, chiffré fin septembre 2010 à plus de 45 milliards d’<strong>euro</strong>s dans le<br />

scénario c<strong>en</strong>tral et 50 milliards d’<strong>euro</strong>s dans le scénario adverse, a conduit le gouvernem<strong>en</strong>t<br />

irlandais à faire appel à l’aide conjointe du FMI et de l’UE le 21 novembre 2010. Le montant<br />

du plan de sauvetage a été fixé à 85 milliards d’<strong>euro</strong>s sur la période 2010-2013. En contrepartie,<br />

l’aide s’accompagne d’un plan d’ajustem<strong>en</strong>t économique (PAE) défini conjointem<strong>en</strong>t par le<br />

FMI et l’UE. Le processus de recapitalisation devrait se poursuivre au cours de l’année 2011 ;<br />

sur les 85 milliards d’<strong>euro</strong>s de prêts alloués par le FMI et l’UE au taux de 5,8 %, 35 milliards<br />

sont destinés à la restructuration du secteur bancaire – 10 milliards pour des mesures<br />

immédiates de recapitalisation et 25 milliards pour des mesures supplém<strong>en</strong>taires év<strong>en</strong>tuelles <strong>en</strong><br />

2011 (conting<strong>en</strong>t capital). Par conséqu<strong>en</strong>t, au déficit affiché pour 2011 <strong>en</strong> Irlande (-10,6 % du<br />

PIB), il faudra ajouter les mesures de recapitalisation supplém<strong>en</strong>taires.<br />

Le programme de consolidation sur 2011-2014 prévoit des économies de 15 milliards<br />

d’<strong>euro</strong>s, dont 6 milliards d’<strong>euro</strong>s d’économies <strong>en</strong> 2011. L’austérité passera ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t par<br />

une baisse des dép<strong>en</strong>ses publiques (2,1 milliards d’<strong>euro</strong>s). Malgré l’arrivée au pouvoir d’une<br />

nouvelle coalition gouvernem<strong>en</strong>tale le 25 février 2011, la plupart des mesures budgétaires votées<br />

fin 2010 devrai<strong>en</strong>t être mises <strong>en</strong> place <strong>en</strong> 2011, notamm<strong>en</strong>t une baisse des p<strong>en</strong>sions de retraite<br />

du secteur public (baisse des p<strong>en</strong>sions de retraite supérieures à 12 000 <strong>euro</strong>s annuels), une<br />

hausse des taxes sur l’ess<strong>en</strong>ce, un plafonnem<strong>en</strong>t des salaires du secteur public à 250 000 <strong>euro</strong>s,<br />

une suppression de 25 000 postes dans la fonction publique. Cela étant, plusieurs mesures<br />

symboliques du précéd<strong>en</strong>t plan d’austérité ont été abandonnées : la baisse du salaire minimum<br />

d’un <strong>euro</strong> n’aura pas lieu, de même que la coupe dans les allocations familiales ; les cotisations<br />

sociales ne seront pas augm<strong>en</strong>tées, la TVA sera plafonnée à 23 %, l’augm<strong>en</strong>tation de l’impôt<br />

sur le rev<strong>en</strong>u, prévue pour rapporter un milliard d’<strong>euro</strong>s ne devrait pas être mise <strong>en</strong> place. En<br />

revanche, le programme réaffirme le mainti<strong>en</strong> – très controversé – du taux d’impôt sur les<br />

sociétés à 12,5 %.<br />

En 2012 <strong>en</strong> revanche, l’impulsion budgétaire serait plus négative, avec une économie de<br />

3,6 milliards d’<strong>euro</strong>s d’économies supplém<strong>en</strong>taires, dont 2,1 milliards d’<strong>euro</strong>s de réduction des<br />

dép<strong>en</strong>ses (courantes et d’investissem<strong>en</strong>t) et 1,5 milliard d’<strong>euro</strong>s d’augm<strong>en</strong>tation des<br />

prélèvem<strong>en</strong>ts obligatoires.<br />

<strong>Po</strong>rtugal : une lutte désespérée<br />

Malgré la cure d’austérité que s’est imposée le <strong>Po</strong>rtugal, cette dernière n’a pas réussi à<br />

convaincre les marchés financiers, et le pays a fini par demander l’aide de l’UE et du FMI le<br />

* La privatisation d’une partie du patrimoine permet de réduire le taux d’<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t brut (critère ret<strong>en</strong>u dans le<br />

Pacte de stabilité), mais l’opération est neutre du point de vue de l’<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t net, donc elle n’améliore pas la situation<br />

économique.<br />

68 REVUE DE L’<strong>OFCE</strong> ■ 117 ■ AVRIL 2011

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