DISPOSITIFS D'EXPOSITION - FRAC Centre
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CHOISIR, MONTRER :<br />
<strong>DISPOSITIFS</strong> D’EXPOSITION<br />
DANS LA COLLECTION DU <strong>FRAC</strong> CENTRE<br />
© <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong> - 12 rue de la Tour Neuve 45000 Orléans - 02 38 62 52 00 - contact@frac-centre.fr - http://www.frac-centre.fr 1<br />
Dossier transversal
Depuis que les artistes et les théoriciens de l’art se sont penchés sur les<br />
conditions de réception d’une œuvre, d’autres critères influençant la perception<br />
sont apparus aux côtés de la supposée seule valeur intrinsèque du<br />
chef d’oeuvre. Dans l’art de l’exposition, le « pourquoi », le « comment »,<br />
le « où » et le « avec quoi » jouent désormais un rôle aussi important dans<br />
l’aura, la reconnaissance et la signification d’une œuvre que les simples<br />
« quoi » et « par qui ».<br />
ECRIRE L’EXPOSITION<br />
Réaliser une exposition suppose de choisir un corpus d’œuvres en fonction<br />
d’une problématique ou d’un propos critique. Celui-ci peut être historique<br />
et scientifique, mais aussi plastique, philosophique, poétique, anticipatif…<br />
La temporalité de la création contemporaine, particulièrement courte par définition,<br />
l’a constituée en terrain particulièrement propice à l’émergence de<br />
ce type de discours : le présent reste une terre meuble qui se travaille plus<br />
aisément que les blocs passés par le feu des récits historiens.<br />
À côté du seul regard historien et scientifique s’est ainsi développé un intérêt<br />
pour les approches singulières et novatrices, voire avant-gardistes.A côté<br />
du conservateur, figure rigoureuse et traditionnelle de la patrimonialisation<br />
et du musée, coexistent aujourd’hui d’autres personnages, appelés « commissaires<br />
» ou « cutarors » : concepteurs d’exposition, indépendants ou non,<br />
publics ou privés, invités ou nommés à la tête d’une institution en tant que<br />
directeurs artistiques.<br />
Ugo La Pietra croquis de l’exposition<br />
Ugo La Pietra. Abitare la città, <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong><br />
2009.<br />
Les expositions et ceux qui les conçoivent entrent à leur tour dans l’Histoire<br />
et côtoient désormais les artistes dans les rétrospectives et les « who’s who ».<br />
Harald Szeeman est la personnalité qui incarne le mieux cette figure du commissaire-artiste,<br />
dont le travail restera dans l’histoire au même titre qu’une<br />
œuvre d’art.<br />
En architecture, Les expositions Architecture without architects (1964) organisée<br />
par Bernard Rudofsky, Italy : The new domestic landscape (1972) par Emilio<br />
Ambasz ou Deconstuctivist Architecture (1988) par Mark Wigley et Philip<br />
Johnson au Museum of Modern Art de New York impulsèrent de nouvelles<br />
tendances architecturales en même temps qu’elles actaient de l’existence de<br />
démarches ou de courants originaux. De la même manière, l’exposition Architectures<br />
non-standard (2003) au <strong>Centre</strong> Pompidou, sous l’égide de Frédéric<br />
Migayrou, est devenue une référence incontournable dans le champ de<br />
l’histoire la plus récente de l’architecture tout en historicisant et offrant une<br />
légitimité institutionnelle à une approche particulière du projet architectural.<br />
Architectures expérimentales 1950-2000,<br />
Archilab 2003<br />
SCÉNOGRAPHIER L’EXPOSITION<br />
Dans ce contexte, la scénographie, c’est-à-dire la formalisation de la présentation<br />
des œuvres, dépasse le simple rôle de neutralisation poussée, quasi-hygiéniste,<br />
ou d’habillage décoratif du cadre d’exposition qui lui était jusqu’alors<br />
conféré. Elle devient une alliée désormais incontournable du commissaire et<br />
du conservateur, tant dans la lisibilité de l’exposition que dans l’illustration,<br />
le prolongement ou la cohérence du propos. Elle participe ainsi au dialogue<br />
entre le spectateur et l’œuvre. À travers le développement de la scénographie,<br />
c’est le rôle de l’espace d’exposition dans l’expérience esthétique qui est<br />
reconnu.<br />
Kazuyo Sejima + Ryue Nishizawa / SANAA,<br />
21st Century Museum of Contemporary Art<br />
Kanazawa, 2004<br />
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Dossier transversal
Concerné au premier chef par le traitement formel de l’espace, les architectes<br />
se voient régulièrement confiés la scénographie d’expositions temporaires<br />
ou permanentes : Rem Koolhaas, Jean Nouvel, Peter Eisenman, Coop<br />
Himmelb(l)au, Franck Gehry, Jakob+MacFarlane,… Autant d’agences qui<br />
proposent des projets de scénographies ou interviennent dans des bâtiments<br />
dont elles ne sont pas toujours les auteurs. Ce faisant, leurs projets<br />
accèdent à leur tour au statut d’œuvres, intègrent des collections ou sont l’objet<br />
d’édition et d’exposition. Le projet architectural 21st Century Museum of<br />
Contemporary Art Kanazawa (2004) réalisé par SAANA comporte un principe<br />
scénographique. Autre exemple : la scénographie réalisée par EZCT expressément<br />
pour l’exposition Architectures non-standard est entrée dans la collection<br />
du <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong>. L’exposition biothing [Alisa Andrasek]. a_maze est quant<br />
à elle organisée autour du prototype de mobilier scénographique qui donne<br />
son nom à l’exposition.<br />
EZCT, Arrasement d’une fonction complexe<br />
de Weirstrass avec 13 poles infinis.<br />
Surface de la fonction «gggRibbon» écrite<br />
en mathématica®, 2003<br />
METTRE EN SCÈNE L’EXPOSITION<br />
Dans certains cas, ce travail curatorial et scénographique de l’artiste ou de l’architecte<br />
constitue l’œuvre elle-même. Si certains commissaires font œuvre,<br />
des artistes empruntent en sens inverse le chemin qui mène de l’un à l’autre<br />
et étendent leur champ d’action à la sélection. Ce méta-art de la composition,<br />
non plus à partir de formes ou de couleurs mais d’œuvres, transforme l’artiste-auteur<br />
en metteur en scène, le propos en scénario, l’exposition en scène<br />
de théâtre, l’œuvre en spectacle.<br />
L’exposition Circus Hein de Jeppe Hein au <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong> (12/12/2009 –<br />
04/04/2010) et consécutive à sa résidence à l’Atelier Calder fait partie de ces<br />
mises en scène. La résidence de l’artiste danois a consisté en l’invitation d’une<br />
trentaine d’artistes à produire, prêter et exposer une œuvre traitant du cirque<br />
traditionnel ou de celui créé par Calder. L’exposition, résultat de la résidence,<br />
fut dès lors conçue comme « représentation » spectaculaire évoquant le<br />
cirque, tant formellement et conceptuellement que par les dispositifs mis en<br />
place.<br />
biothing [Alisa Andrasek]. a_maze, <strong>FRAC</strong><br />
<strong>Centre</strong>, 2009<br />
Jeppe Hein. Circus Hein, <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong>,<br />
12 décembre 2009<br />
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Dossier transversal
ARCHILAB ET LE <strong>FRAC</strong> CENTRE :<br />
DEUX EXEMPLES DE <strong>DISPOSITIFS</strong> SCÉNOGRAPHIQUES<br />
Les exemples d’ArchiLab, organisé par la Ville d’Orléans, et du <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong><br />
illustrent deux types d’expositions aux politiques scénographiques et commissariales<br />
adaptés à chacune.<br />
Un commissaire indépendant est invité par Marie-Ange Brayer, directrice<br />
artistique de la manifestation et directrice du <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong>, afin de réaliser<br />
une exposition collective autour d’un thème donné. Il choisit ensuite un scénographe<br />
avec lequel ils mettront au point le dispositif de présentation des<br />
projets.<br />
ArchiLab 2006 Japon. Faire son nid dans la ville avait été conçu par les commissaires<br />
Mariko Terada et Akira Suzuki. La scénographie avait quant à elle été<br />
confiée à Laurence Fontaine. En 2008, Omar Akbar fut le commissaire d’ArchiLab<br />
Europe. Architecture Stratégique, associé au scénographe Detlef Weiss.<br />
Les expositions organisées au <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong> sont quant à elles souvent monographiques,<br />
sauf exceptions. Ainsi, les architectes et artistes invités sont<br />
associés au commissariat de l’exposition et conçoivent eux-mêmes leur scénographie.<br />
Ce vaste champ de création qui s’ouvre à eux leur permet d’avoir une plus<br />
grande liberté d’expression ainsi qu’une plus grande maîtrise du propos tenu<br />
sur leur œuvre.<br />
L’espace d’exposition du <strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong>, ancien entrepôt de la vinaigrerie Dessaux,<br />
est à chaque fois l’objet d’une réappropriation et d’une transformation<br />
étonnante. Le lieu a subi une relative neutralisation afin de dissimuler sa forte<br />
identité (grande porte de garage, rampe, quais de déchargement) grâce à<br />
l’emploi de certaines couleurs (blanc, gris). Pour autant, cette présence s’estompe<br />
lors des expositions, grâce à des scénographies souvent spectaculaires.<br />
ArchiLab Europe 2008. Architecture Stratégique,<br />
2008<br />
Transcapes. Jakob+MacFarlane,<br />
<strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong>, 2005<br />
Philippe Rahm Décoster & Rahm associés,<br />
<strong>FRAC</strong> <strong>Centre</strong>, 2005<br />
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Dossier transversal