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UNE VIE DE CORAIL - Parc national de la Guadeloupe

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<strong>UNE</strong> <strong>VIE</strong><br />

<strong>DE</strong> <strong>CORAIL</strong><br />

Petits Reportages Nature


ET SI LE <strong>CORAIL</strong> N’EXISTAIT PAS…<br />

Imagine <strong>de</strong>s mers et <strong>de</strong>s océans sans corail… Il n’y aurait ni poisson, ni cétacé, ni crustacé et peutêtre<br />

pas même <strong>de</strong>s algues et <strong>de</strong>s herbiers. Ce serait un mon<strong>de</strong> marin grand et très vaste, mais<br />

surtout très vi<strong>de</strong> et très profond. Pour l’instant, les mers et les océans abritent encore <strong>de</strong><br />

magnifiques herbiers et <strong>de</strong> splendi<strong>de</strong>s étendues <strong>de</strong> corail. Et à l’intérieur, vivent <strong>de</strong>s créatures<br />

marines <strong>de</strong> toutes sortes. Les poissons et les oursins élisent domicile dans <strong>de</strong> petites grottes<br />

aménagées par le corail. Certains se cachent dans les creux dès qu’un prédateur apparaît. Les<br />

<strong>la</strong>ngoustes arpentent les parois à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> chaubettes et <strong>de</strong> palour<strong>de</strong>s. Les crabes et les<br />

crevettes se querellent pour un bout <strong>de</strong> territoire. Et, les gorgones se dressent comme <strong>de</strong>s<br />

drapeaux, criant victoire. Donc si le corail n’existait pas… il n’y aurait pas tout ce<strong>la</strong>.<br />

Cornélius et Coraline sont <strong>de</strong>ux enfants coraux. Ils sont amis d’enfance et en plus, ils vont à <strong>la</strong><br />

même école: l’école primaire <strong>de</strong>s «Beaux Fonds» qui se trouve dans le Grand Cul-<strong>de</strong>-Sac Marin <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Gua<strong>de</strong>loupe. Aujourd’hui, est un jour exceptionnel car ils partent en c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> mer avec tous<br />

leurs copains d’école. Tous les élèves sortent <strong>de</strong> l’enceinte <strong>de</strong> l’école, et même <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong>s<br />

coraux, pour <strong>la</strong> première fois <strong>de</strong> leur vie. C’est un grand événement! Ils se mettent tous à danser<br />

dans les rayons du soleil, qui pénètrent dans l’eau. On dirait un vrai carnaval avec <strong>la</strong> musique <strong>de</strong>s<br />

«conques à <strong>la</strong>mbis», le chant <strong>de</strong>s poissons-perroquets et les percussions <strong>de</strong>s crabes et <strong>de</strong>s<br />

<strong>la</strong>ngoustes «tambouyés» ! Les millions <strong>de</strong> petites <strong>la</strong>rves <strong>de</strong> coraux se rejoignent et s’attroupent<br />

avec le reste du p<strong>la</strong>ncton, ces animaux microscopiques qui habitent les océans et les mers du globe.<br />

Mais, au fait, qu’est ce que c’est le corail exactement?<br />

2


Regar<strong>de</strong><br />

comme c'est beau<br />

chez nous...!<br />

3


LE <strong>CORAIL</strong>, UN DRÔLE D’ANIMAL<br />

De loin, le corail a l’aspect d’un caillou ou d’une grosse pierre. D’ailleurs les pêcheurs le<br />

surnomment «woch <strong>la</strong>nmè». Ce<strong>la</strong> veut dire «roche <strong>de</strong> mer». Mais, en vérité, il est<br />

composéd’animaux très petits, tout mous et très fragiles. Ils ressemblent à <strong>de</strong>s fleurs <strong>de</strong> quelques<br />

millimètres seulement.<br />

Ces petits animaux sont appelés <strong>de</strong>s «polypes». Pour se protéger contre les agresseurs, les<br />

polypes sont obligés <strong>de</strong> vivre regroupés. On dit qu’ils forment <strong>de</strong>s colonies <strong>de</strong> milliers d’individus.<br />

Ils détestent rester seuls.<br />

Les polypes ont <strong>de</strong>s couleurs différentes selon les espèces : jaune, rouge, mauve, bleu, vert ou<br />

brun. Ils ont un estomac et un orifice qui leur sert à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> bouche et d’anus. Leur estomac<br />

occupe beaucoup <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce dans leur maison <strong>de</strong> calcaire. C’est normal, les polypes sont <strong>de</strong> très gros<br />

mangeurs!<br />

4


Oh <strong>la</strong><strong>la</strong><br />

Cornélius !<br />

Mais, qu’est ce<br />

que c’est ?<br />

Oh <strong>la</strong><strong>la</strong><br />

Oh là Cornélius là Cornélius ! !<br />

Mais, Mais, qu'est qu'est ce que cec'est<br />

que que c'est celà que ?<br />

Celà ?<br />

5


LE <strong>CORAIL</strong> EST UN GRAND DUR<br />

Le corail absorbe les éléments qui lui sont utiles dans l’eau <strong>de</strong> mer. Au fur et à mesure qu’il<br />

grandit, le polype édifie son squelette. Le squelette <strong>de</strong>s êtres humains se trouve à l’intérieur <strong>de</strong><br />

leur corps. Et bien, le squelette du corail, lui, se trouve à l’extérieur du polype. Autrement dit, il<br />

entoure le polype. On l’appelle «exosquelette». C’est un peu comme une carapace <strong>de</strong> tortue ou <strong>de</strong><br />

crabe, ou une cuticule d’insecte. Le polype crée <strong>de</strong>s étages, comme dans les immeubles ou les<br />

maisons sur plusieurs niveaux. D’abord, le p<strong>la</strong>ncher, ensuite les murs, un toit, et puis un <strong>de</strong>uxième<br />

étage. Et ainsi <strong>de</strong> suite. Le polype vit dans une seule pièce: le «calice». C’est l’ensemble<br />

«calcaire dur et polypes mous» qui forme le corail. Celui-ci peut mesurer <strong>de</strong>s centimètres et <strong>de</strong>s<br />

centimètres <strong>de</strong> haut.<br />

Le savais-tu?<br />

La barrière <strong>de</strong> corail du Grand Cul-<strong>de</strong>-Sac Marin est <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Petites Antilles. Elle mesure<br />

vingt-neuf kilomètres <strong>de</strong> long. C’est comme si 5 000 cars d’école (<strong>de</strong> six mètres <strong>de</strong> long) se suivaient à<br />

<strong>la</strong> queue leu leu! Cette gran<strong>de</strong> barrière protège tous les îlets du Grand Cul-<strong>de</strong>-Sac Marin: les îlets <strong>de</strong><br />

Carénage, îlet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Biche, îlet Fajou, îlet Christophe, et même l’estuaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> rivière à<br />

Goyave et les mangroves et marais <strong>de</strong>s Abymes ! Évi<strong>de</strong>mment elle reste toute petite par rapport à<br />

<strong>la</strong> gran<strong>de</strong> barrière <strong>de</strong> corail d’Australie. Cette <strong>de</strong>rnière mesure 2000 kilomètres <strong>de</strong> long!<br />

6


C’est comme <strong>la</strong><br />

gran<strong>de</strong> muraille <strong>de</strong><br />

Chine construite par<br />

les chinois !<br />

Regar<strong>de</strong><br />

Coraline!<br />

7


LE <strong>CORAIL</strong> EST UN BIENFAITEUR<br />

Toute colonie <strong>de</strong> polypes doit se défendre contre <strong>la</strong> nature et contre l'homme. Parmi les éléments<br />

dangereux <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature, il y a <strong>la</strong> forte houle, les cyclones, les poissons qui mangent le corail, les<br />

algues étouffantes, les ma<strong>la</strong>dies, le réchauffement <strong>de</strong> l'eau.<br />

Les polypes seraient les seuls organismes vivants, après les êtres humains, capables d’édifier <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s constructions. Lorsque les coraux se regroupent en colonies, ils forment une gran<strong>de</strong><br />

muraille qui protège les îles et les p<strong>la</strong>ges. On dit que le corail casse les vagues. Les eaux qui se<br />

trouvent à l’intérieur, dans les <strong>la</strong>gons, sont beaucoup plus calmes. Finalement, le corail est aussi le<br />

protecteur <strong>de</strong>s êtres humains.<br />

Pourtant, les êtres humains peuvent avoir <strong>de</strong>s activités très néfastes pour le corail. Ils peuvent<br />

polluer <strong>la</strong> mer avec leurs déchets soli<strong>de</strong>s et liqui<strong>de</strong>s. Ils peuvent détruire <strong>la</strong> mangrove alors qu’elle<br />

protège le corail en agissant comme un filtre à polluants. Ils peuvent endommager les fonds marins<br />

et le corail avec leurs outils <strong>de</strong> pêche et les ancres.<br />

Ouvre grand<br />

<strong>la</strong> bouche et dit :<br />

'Haaaaaa …'<br />

Le savais-tu?<br />

Certains animaux marins, comme les éponges, qui vivent dans les<br />

colonies <strong>de</strong> corail, servent à fabriquer <strong>de</strong>s médicaments. Plus <strong>de</strong><br />

6000 médicaments contre <strong>la</strong> douleur, contre les cancers et<br />

contre le sida en sont issus!<br />

8


Que voulez-vous ?<br />

Il faut bien faire régner<br />

un peu d'ordre ici !<br />

9


LE <strong>CORAIL</strong>, UN LIEU Où IL FAIT BON VIVRE<br />

Grâce à sa protection contre les fortes vagues, le massif corallien assure un vrai paradis à <strong>de</strong><br />

nombreuses espèces animales et végétales, à l’intérieur d’une sorte <strong>de</strong> <strong>la</strong>gon.<br />

On y trouve les poissons <strong>de</strong> récif ou «Pwason wouj» : les poissons <strong>de</strong>moiselles, les gobies les<br />

balistes, les gorettes, mais aussi <strong>de</strong>s oursins, <strong>de</strong>s étoiles <strong>de</strong> mer, <strong>de</strong>s crustacés, <strong>de</strong>s escargots <strong>de</strong><br />

mer et <strong>de</strong>s tortues, <strong>de</strong>s éponges aux couleurs du soleil, <strong>de</strong>s gorgones et <strong>de</strong>s anémones. C’est un vrai<br />

paradis! Ils s’y sentent à l’abri car ils sont protégés contre les prédateurs. Les <strong>la</strong>ngoustes et les<br />

crabes se cachent dans les anfractuosités, creux formés dans le corail.<br />

Tous ces animaux trouvent toutpour vivre à l’intérieur du massif corallien : <strong>de</strong>s cuisines, <strong>de</strong>s<br />

nurseries et <strong>de</strong>s écoles pour les alevins (les bébés poissons), <strong>de</strong>s maisons et <strong>de</strong>s jardins, <strong>de</strong>s<br />

terrains <strong>de</strong> chasse et <strong>de</strong> pêche.<br />

Le corail a donc un rôle très important pour certains habitants <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer. Il protège même les<br />

côtes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gua<strong>de</strong>loupe contre <strong>la</strong> forte houle et les cyclones!<br />

Le savais-tu ?<br />

Il existe 54 espèces <strong>de</strong> coraux différents autour <strong>de</strong> l’archipel gua<strong>de</strong>loupéen. Mais, ce n’est pas tout. Le<br />

corail abrite plus <strong>de</strong> 73 espèces d’éponges et plus <strong>de</strong> 60 espèces <strong>de</strong> gorgones. Et, sur les 300 espèces<br />

<strong>de</strong> poissons, 250 vivent uniquement dans les récifs coralliens. Il y a près <strong>de</strong> 570 espèces <strong>de</strong> mollusques<br />

et 60 espèces <strong>de</strong> crustacés.<br />

10


Au pays<br />

<strong>de</strong>s coraux,<br />

c'est le paradis<br />

11


LA CHASSE GARDÉE DU <strong>CORAIL</strong><br />

Le corail est un petit cachottier. Il vit <strong>la</strong> nuit et dort le jour. C’est un animal nocturne. Lorsqu’il se<br />

sent en complète sécurité, sans prédateurs aux alentours, il déploie ses tentacules et les ba<strong>la</strong>nce au<br />

gré <strong>de</strong>s courants marins, <strong>de</strong> gauche à droite et <strong>de</strong> droite à gauche. «Le poisson parti, le corail<br />

danse» pourrait-on dire. Du coup, on dirait une biguine! Le corail mange à sa guise. Mais,<br />

attention! Dès que le moindre danger apparaît, comme l’arrivée d’un poisson-perroquet, les polypes<br />

se rétractent et rentrent dans leur squelette. Tout le mon<strong>de</strong> se cache. Courageux mais pas<br />

téméraire ce corail ! Et puis, finalement, dès que le jour réapparaît, le polype entre dans son calice<br />

pour dormir.<br />

Le polype est un grand chasseur. Il chasse <strong>la</strong> nuit. Il est carnivore, c’est-à-dire qu’il ne mange que<br />

<strong>de</strong>s animaux. Mais, le polype est lui-même tellement petit que ses proies doivent être<br />

microscopiques, sinon il ne pourrait pas les attraper. Il utilise <strong>de</strong>s armes secrètes: <strong>de</strong>s tentacules<br />

qu’il agite dans tous les sens. Ce sont <strong>de</strong> longs fi<strong>la</strong>ments qui se terminent par <strong>de</strong> petits harpons. Ces<br />

harpons sont attachés à <strong>de</strong>s ressorts. Ils sont remplis <strong>de</strong> poison. Lorsque le corail a faim, il <strong>la</strong>nce<br />

ses tentacules pour attraper du «zoop<strong>la</strong>ncton» (ensemble <strong>de</strong>s êtres microscopiques qui se<br />

dép<strong>la</strong>cent au gré <strong>de</strong>s courants), mais aussi <strong>de</strong> petits crustacés et <strong>de</strong>s <strong>la</strong>rves qui nagent non loin <strong>de</strong><br />

lui. Si une proie est touchée par un harpon, elle est paralysée. Les tentacules l’apportent alors à <strong>la</strong><br />

bouche du polype. Il ne lui reste plus qu’à aspirer. Slurp! Ça y est, c’est avalé! Il n’en a fait<br />

qu’une bouchée! En plus, les tentacules servent aussi au corail à se défendre contre ses<br />

prédateurs.<br />

12


LE <strong>CORAIL</strong> A <strong>DE</strong>S COULEURS<br />

La plupart <strong>de</strong>s coraux vit en symbiose avec <strong>de</strong>s algues. Ces algues sont toutes petites, elles sont<br />

dites: «micro-algues» ou «algues unicellu<strong>la</strong>ires» car elles n’ont qu’une seule cellule. On les<br />

appelle aussi <strong>de</strong>s «zooxanthelles». Mais pour simplifier, nous les appellerons les «Tit zag».<br />

Les «Tit zag» vivent à l’intérieur <strong>de</strong>s polypes. Ce sont elles qui donnent plein <strong>de</strong> couleurs aux<br />

coraux. En effet, elles contiennent <strong>de</strong>s pigments <strong>de</strong> couleur verte, bleue, jaune, orange, violette ou<br />

brune, et même fluorescente. C’est un vrai arc-en-ciel dans <strong>la</strong> mer! Les «Tit zag» participent à <strong>la</strong><br />

«photosynthèse», exactement comme les p<strong>la</strong>ntes vertes du jardin <strong>de</strong> nos grand-mères.<br />

Elles fournissent au corail <strong>de</strong> l’oxygène pour qu’il respire - et, oui, le corail respire sous<br />

l’eaugrâce à elles ! Elles lui fournissent aussi <strong>de</strong>s sucres pour équilibrer ses repas. Finalement, le<br />

corail ne mange pas que <strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong>. Et, grâce à ces sucres, il aura assez d’énergie pour construire<br />

son squelette calcaire. Mais, pour ce<strong>la</strong> les petites usines, ces «Tit zag», ont besoin <strong>de</strong> lumière.<br />

Cette lumière provient <strong>de</strong>s rayons du soleil qui traversent l’eau <strong>de</strong> mer. Elles ont aussi besoin<br />

d’éléments minéraux qu’elles trouvent dans <strong>la</strong> mer. Et, en échange <strong>de</strong> tous ces services, le corail<br />

leur assure un abris, du gaz carbonique et <strong>de</strong>s nutriments dont elles se servent pour vivre.<br />

Le savais-tu ?<br />

Un centimètre carré <strong>de</strong> peau <strong>de</strong> corail peut contenir un à <strong>de</strong>ux millions <strong>de</strong> «Tit zag»!<br />

Les «Tit zag» vivent aussi en symbiose avec <strong>de</strong>s anémones, certaines gorgones et même <strong>de</strong>s<br />

zoanthaires.<br />

14


On est si bien<br />

ensemble<br />

Cool,<br />

hyper cool<br />

15


LE <strong>CORAIL</strong> EST EN PANIQUE<br />

Le corail a besoin d’eau chau<strong>de</strong> pour survivre. Tout va bien quand <strong>la</strong> température <strong>de</strong> l’eau se situe<br />

entre 25 et 29°C. C’est pour cette raison qu’il vit dans les eaux tropicales seulement. Il ne survit<br />

pas à moins <strong>de</strong> 18°C. Mais, le corail ne supporte pas non plus une température supérieure à 29°C.<br />

C’est ce que l’on appelle son «seuil <strong>de</strong> tolérance ». Dés qu’il fait trop chaud, le corail panique!<br />

Subitement, il se met à stresser! On dit qu’il subit un «stress thermique». Et, ce n’est pas tout!<br />

Il se passe quelque chose <strong>de</strong> très mystérieux chez les micro-algues, les «Tit zag». Même les plus<br />

grands chercheurs ne savent pas encore comment expliquer ce phénomène très bizarre. Tout à<br />

coup, elles per<strong>de</strong>nt leurs pigments, c’est-à-dire toutes leurs couleurs. Ou alors, elles sont éjectées<br />

du corail. À moins que ce ne soit elles qui déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> partir?<br />

Si au bout <strong>de</strong> plusieurs jours ou <strong>de</strong> plusieurs semaines, <strong>la</strong> température <strong>de</strong> l’eau est toujours aussi<br />

élevée (supérieure à 29°C), le corail perd toutes ses «Tit zag». Et, s’il n’y a plus <strong>de</strong> «Tit zag»,<br />

alors il n’y a plus <strong>de</strong> couleur! La peau du corail, qui contient tous les polypes, <strong>de</strong>vient<br />

transparente, comme du verre. On voit même le squelette calcaire du corail à travers cette peau.<br />

C’est <strong>la</strong> raison pour <strong>la</strong>quelle les coraux paraissent tout b<strong>la</strong>ncs. C’est ce que l’on appelle le<br />

«b<strong>la</strong>nchissement» du corail.<br />

16


Oh <strong>la</strong><strong>la</strong> Cornélius !<br />

Il fait trop chaud par ici !<br />

Un vrai sauna ! Je n'en peu plus moi.<br />

Allez, zou les Tit zag !<br />

Du vent !<br />

17


Si <strong>la</strong> température <strong>de</strong> l’eau se refroidit jusqu’à un niveau normal, il est possible que le corail<br />

retrouve sa bonne humeur. Alors, soit il récupère <strong>de</strong>s «Tit zag» qui passent par là et il les<br />

réintègre dans sa peau <strong>de</strong> polypes. Soit, elles reviennent d’elles-mêmes et redonnent <strong>de</strong>s couleurs<br />

au corail.<br />

Malheureusement, si <strong>la</strong> température ne diminue pas, le corail peut mourir. Il ne peut plus se<br />

nourrir puisque ce sont les «Tit zag» qui lui fournissent les sucres et l’énergie dont il a besoin. Il<br />

<strong>de</strong>vient plus fragile et surtout très vulnérable aux ma<strong>la</strong>dies. Il meurt.<br />

Le savais-tu ?<br />

Le corail n’est pas le seul à b<strong>la</strong>nchir en cas <strong>de</strong> stress. Tous les animaux marins qui logent <strong>de</strong>s «Tit zag »<br />

dans leurs tissus organiques peuvent aussi les perdre un jour ou l’autre. Il y a même <strong>de</strong>s gorgones toutes<br />

b<strong>la</strong>nches!<br />

18


Ah, vous revoilà...<br />

quel bonheur !<br />

19


LES ENFANTS DU <strong>CORAIL</strong><br />

Comment les coraux font-ils les bébés?<br />

Le papa corail libère <strong>de</strong>s spermatozoï<strong>de</strong>s, ou gamètes mâles, qui vont fécon<strong>de</strong>r les ovules <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

maman corail ou gamètes femelles. Un seul spermatozoï<strong>de</strong> entre à l’intérieur d’un ovule. Ils<br />

fusionnent pour donner un œuf qui évolue dans le ventre <strong>de</strong> <strong>la</strong> maman corail. C’est ce que l’on<br />

appelle une reproduction sexuée.<br />

Un œuf reste à l’abri dans le ventre <strong>de</strong> chaque polype. Il subit plusieurs transformations. Au bout<br />

<strong>de</strong> quelques jours, il <strong>de</strong>vient une petite <strong>la</strong>rve qui mesure tout juste <strong>de</strong>ux millimètres. Aussi appelée<br />

«p<strong>la</strong>nu<strong>la</strong>», <strong>la</strong> <strong>la</strong>rve est alors expulsée par <strong>la</strong> bouche <strong>de</strong> <strong>la</strong> maman corail.<br />

Livrée à elle-même, elle se dép<strong>la</strong>ce au gré <strong>de</strong>s courants avec le «zoop<strong>la</strong>ncton» (ensemble <strong>de</strong>s êtres<br />

microscopiques qui se dép<strong>la</strong>cent eux aussi au gré <strong>de</strong>s courants). La «p<strong>la</strong>nu<strong>la</strong>» évolue ainsi dans<br />

l’eau jusqu’à ce qu’elle trouve un substrat, c’est-à-dire une zone dure comme un rocher, pour s’y<br />

accrocher.<br />

Une fois fixée sur son rocher, <strong>la</strong> «p<strong>la</strong>nu<strong>la</strong>» se transforme en polype. Certains polypes se<br />

développent en colonies. On les compte par milliers. En effet, ils détestent rester seuls et c’est<br />

une manière pour eux <strong>de</strong> se protéger.<br />

20


Tant qu'il y a <strong>de</strong> l'amour,<br />

il y a <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie !<br />

21


Publication :<br />

<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gua<strong>de</strong>loupe ©2009<br />

www.gua<strong>de</strong>loupe-parc<strong>national</strong>.com<br />

« Petits Reportages Nature »<br />

Dans <strong>la</strong> même collection :<br />

- Drôle <strong>de</strong> tortues<br />

- Oiseaux <strong>de</strong> jardins<br />

- Les mal-aimés<br />

- La Soufrière<br />

Auteur :<br />

NATURA MEDIA (2007)<br />

www.naturamedia.net

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