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<strong>Magma</strong> - Rock <strong>en</strong> Stock – Août<br />
MAGMA<br />
En 1969, ère sacrée du Peace and Love est né Uniweria Zekt <strong>Magma</strong> Composedra Arguezdra,<br />
plus connu sous le nom de <strong>Magma</strong>. Voici 9 ans que ce groupe étonne, tantôt hué, tantôt<br />
acclamé, voici 9 ans de musique sans une minute d'indiffér<strong>en</strong>ce. Cause : la puissance et<br />
l'intransigeance de la Musique <strong>Magma</strong>.<br />
<strong>Magma</strong> c'est d'abord une volonté, Vander. Le refus de toute concession, et toujours l'effort<br />
pour atteindre à créer " sa " propre musique. Une histoire qui comm<strong>en</strong>ce dans le jazz, quand<br />
Vander découvre Coltrane, et qui continue vers les horizons de la Zeuhl Wortz. <strong>Magma</strong> c'est<br />
une machine qui ne semble jamais pouvoir s'arrêter. Pourquoi ? Parce qu'elle repose sur un<br />
élém<strong>en</strong>t qui n'est pas près de tarir : la haine de notre monde ainsi organisé et le refus de toute<br />
retraite dans un paradis artificiel. D'où une musique viol<strong>en</strong>te, presque toujours comprise<br />
comme agressive, car c'est la quiétude du spectateur qu'elle met <strong>en</strong> cause : la béatitude est<br />
bannie. Un rythme qui nous force à regarder vers l'avant, est suivi d'un autre <strong>en</strong>core plus<br />
pressant. <strong>Magma</strong> retrouve rarem<strong>en</strong>t la quiétude et la plénitude : cela arrive seulem<strong>en</strong>t après un<br />
disque <strong>en</strong>tier d'effort et de volonté (ainsi après le final de Mekanïk Destruktïw Kommandöh).<br />
Ce schéma cadre d'ailleurs fort bi<strong>en</strong> avec l'esprit <strong>Magma</strong>, esprit que l'on a trop souv<strong>en</strong>t<br />
cherché à dissocier de la musique. Et pourtant…<br />
Pourtant, la " philosophie " de <strong>Magma</strong> est cohér<strong>en</strong>te, bi<strong>en</strong> plus que de nombreuses idées nées<br />
au fil des nouvelles vagues de la scène rock. Le propos est simple et peut être illustré par les<br />
deux premières pages de la lég<strong>en</strong>de de <strong>Magma</strong>.<br />
Tout d'abord Theusz Hamtaahk. " soit le temps de la haine ". Le premier mouvem<strong>en</strong>t (Wurdah<br />
Glao) est basé sur l'exist<strong>en</strong>ce d'une <strong>en</strong>tité qui regarde hors du bi<strong>en</strong> et du mal le mouvem<strong>en</strong>t de<br />
l'univers. La prés<strong>en</strong>ce de cette <strong>en</strong>tité est press<strong>en</strong>tie par une seule note, ronflem<strong>en</strong>t grave et<br />
profond, comme éternel. C'est l'intro à la base de Mekanïk Zain. Cette note représ<strong>en</strong>te une<br />
note idéale que Vander désire retrouver depuis le début de <strong>Magma</strong>. Le second mouvem<strong>en</strong>t<br />
(Wurdah Itah) a été <strong>en</strong>registré sous le nom de Tristan et Iseult. C'est la vision de la marche<br />
d'un peuple contre son tyran, dans un paysage de neige où chaque pas est un effort, le <strong>fr</strong>uit de<br />
la volonté. Le troisième mouvem<strong>en</strong>t coordonne et explique <strong>en</strong>fin l'<strong>en</strong>semble de Theusz<br />
Hamtaahk : le peuple marche sur le palais de son tyran, puis l'aperçoit. La haine du peuple<br />
redouble jusqu'à ce qu'il compr<strong>en</strong>ne que le tyran n'est <strong>en</strong> fait qu'un guide. Et un à un, ils n'ont<br />
plus le désir que du rep<strong>en</strong>tir, de l'effacem<strong>en</strong>t, pour arrêter de souiller l'univers. Ils accept<strong>en</strong>t<br />
leur destruction, et laiss<strong>en</strong>t alors couler une larme de remords, une seule, mais si claire et pure<br />
que c'est le signe de leur rédemption : tel est Mekanïk Destruktïw Kommandöh. L'histoire<br />
conti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> elle seule tous les élém<strong>en</strong>ts de la p<strong>en</strong>sée <strong>Magma</strong> : l'univers est une <strong>en</strong>tité, créée à<br />
son début par une énergie vivante, et <strong>en</strong>core prés<strong>en</strong>te. Les hommes (et notre terre) ont souillé<br />
l'univers, et leur seule prés<strong>en</strong>ce constitue maint<strong>en</strong>ant un af<strong>fr</strong>ont à l'harmonie universelle.<br />
Aussi après une prise de consci<strong>en</strong>ce (c'est la vision de l'ange dans Mekanïk, il ne reste qu'un<br />
moy<strong>en</strong> de réparer le mal : c'est de disparaître. Et cette disparition, ce don de soi à l'univers<br />
n'est pas une fin, mais une rédemption, le début d'une vie nouvelle… où à nouveau les espoirs<br />
sont permis.<br />
L'histoire de Theusz Hamtaahk est d'autant moins gratuite qu'elle colle profondém<strong>en</strong>t avec la<br />
méthode de composition de Vander. Au lieu d'élaborer un thème, sur lequel des groupes bi<strong>en</strong>