Culture Vélo - Catalogue 2015

LE BONHEUR, C’EST SIMPLE COMME UN CONSEIL
Etre heureux à vélo, une affaire de détail autant qu’une question d’attitude. Pour les détails, il apparait clairement qu’un vélo bien réglé ou un équipement bien
choisi, c’est assurément la garantie d’un cycliste heureux. Chez Culture Vélo, l’atelier et le magasin forment une sorte de confessionnal. Ou y révèle l’intimité de l’esprit
et de la mécanique des cyclistes lorsque tout d’un coup, ça ne marche pas avec son vélo ou qu’on s’interroge sur la pertinence d’un équipement. Entre le non dit et
l’improvisation, la réalité technique et le fantasme du ressenti, la quête du bonheur est parfois impénétrable et approximative...
Morceaux choisis :
Les déboires d’Edouard
Edouard, geek de 21 ans, fait cohabiter sa passion pour l’informatique
et celle du VTT dans le sous-sol du pavillon familial.
Fan de technologie à vélo, il se passionne pour le réglage
des suspensions et l’électronique embarqué de son Enduro,
qu’il bichonne entre 2 sessions de jeux en ligne. Comme il se
doit, Edouard est au courant de TOUT avant TOUT le monde.
Privilège de l’âge, Edouard ne doute de rien. Pour chaque
question qui se pose à lui au sujet de son vélo, il Googlise
frénétiquement. Ainsi, fort de ses connaissances en suspension (il parle " liaison au
sol... "), il décide de s’attaquer au changement de ses plaquettes de freins et à une
purge du système hydraulique. Un tutoriel, un jeu de plaquettes" métalliques " neuves
et un kit seringues/durit plus tard, le voilà prêt pour une séquence mécanique en solo
(et en réseau). En guise de liquide de frein, Edouard récupère celui de la voiture paternelle.
Il ne doute pas en seul instant que son système de freinage fonctionne avec un
liquide minéral, cohabitant très mal avec le liquide synthétique de papa... Après une
séance laborieuse de purge vélo, debout, couché, incliné afin de chasser les petites
bulles d’air sournoises, les freins sont désespérément mous et les plaquettes frottent
en permanence. Direction les urgences, c'est-à-dire le magasin Culture Vélo le plus
proche où Edouard s’approvisionne régulièrement, mais sans jamais avoir demandé
le moindre conseil lors de ses achats. Connu pour être un client
" fantôme ", celui qui achète mais ne parle pas... Edouard se
dirige vers le comptoir sous sa cape d’invisibilité... " Bonjour,
c’est pour un renseignement. Je galère avec mon changement
de plaquettes. Rien ne semble marcher. J’ai pourtant pris la
bonne référence. Mais, ça frotte et c’est spongieux. " Habitué
et bienveillant, le technicien répond par cette simple question :
" Vous aviez déjà fait ça sur votre vélo ? ". " Non dit Edouard, mais
j’ai pris le temps de m’informer ". " Oui, je comprends. Mais l’hydraulique, c’est de la
mécanique spécifique, il y a des normes et des protocoles. Si le cheminement de votre
durite est tortueux, ou si votre système est soumis à un changement de température
important, vous aurez des difficultés à purger le circuit, à doser le liquide ou à supprimer
les frottements. Déjà, vous n’avez pas utilisé le bon liquide. Ensuite, un kit de
purge c’est bien, mais il faut sans cesse improviser pour dégager les bulles du circuit
en bougeant le vélo et en démontant les étriers. Je ne peux que vous invitez à nous
ramener votre vélo et le liquide de frein utilisé." Chose faite le lendemain, et deux jours
plus tard, Edouard récupère son vélo. Les freins sont parfaitement réglés. Il ne lui reste
plus qu’à roder les plaquettes.
Le bonheur de rouler c’est simple, mais ça mérite parfois quelques explications...
Les malheurs de Sophie
Médecin généraliste, quadra et farouchement sportive,
Sophie est un " chasseur de col " de la région d’Annecy.
Consultant seulement 3 jours par semaine et aujourd’hui libérée
des contraintes familiales, Sophie revendique 12 000
kms annuels au compteur. Avec un très beau vélo et la volonté
de toujours améliorer son matériel ou son entrainement
pour être plus performante, Sophie vit une aventure
sportive que les études de médecine ne lui ont pas permis
d’assumer avant. Elle se rattrape et plutôt deux fois qu’une. Depuis un petit moment,
elle lorgne vers des jantes hautes, en carbone comme il se doit, pour compléter
sa monture aujourd’hui équipée avec des roues alu, légères mais classiques. Or,
Sophie n’est pas " classique " elle souhaite le montrer, voire le revendiquer haut et
fort. Le Culture Vélo où elle se rend assidument lui offre d’essayer ces roues carbones,
en lui présisant que son gabarit de jockey (Sophie pèse 45 kg pour 1m 56) pourrait
aisément la dispenser de roues Areo carbone pour l’ascension des cols régionaux.
D’autant que le vent est souvent présent et que son faible poids la rend assez sensible
aux coups de foehn, à la montée comme à la descente. Cause toujours.... " Pas
la peine de les essayer, Je les prends : les 48 mm, et vous me montez les boyaux de
25 mm que j’ai vus sur l’Etape du Tour pour le confort. " Sophie a fait son diagnostic
sans passer par la case " examen ". Le magasin lui dit que les patins seront à changer
également et à régler compte tenu de la jante plus large. Ok. Je vous laisse le vélo ce
soir et je le reprends Vendredi. " Samedi, c’est la sortie longue
avec l’ascension de Joux Plane versant Thônes. Sur le plat, Sophie
exulte. Le vélo " pousse " fort et l’inertie des jantes lui
procure beaucoup de plaisir. Arrive Thônes après déjà 2 heures
de vélo. La pente se relève après le village de Manigod. Mais
surtout, les lacets sont à découvert avec un fort vent latéral...
Sophie découvre les joies de la planche à voile... Explore
toute la largeur de la route et peine à tourner les jambes à
son rythme habituel. Elle subit son vélo mais ne bronche pas... et atteint le sommet,
malgré tout. La suite s’annonce encore plus délicate. Le vélo en descente se
révèle délicat à manœuvrer. Trajectoires approximatives, freinages plus difficiles à
doser... Et là, Sophie prend peur. Son cardio monte et pas pour l’effort. Elle se met en
" stress ". Les roues gouvernent le vélo, elle les subit. Retour à la case départ, c'està-dire
le magasin. " Comment dire.... Vous aviez raison. J’ai été heureuse ½ heure
sur une sortie de 4 heures ! Je les revends à un ami du club qui saura sans doute en
faire meilleur usage avec ses 70 kilos et son profil triathlète. ". Coté magasin, on sait
qu’il faut avoir le triomphe modeste : " Nous avons des Hyperons à pneus de chez
Campagnolo qui iraient très bien pour votre pratique. Sur le plat, elles ne sont pas
ridicules et en montée, c’est un régal. Et puis, c’est un produit carbone superbe ".
" Ok, cette fois, je vous suis. Le delta plane, c’est pas mon truc ".
Comme quoi, le bonheur est parfois à la merci d’un caprice...
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