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Littérature Les dictionnaires et l’Inde
Les dictionnaires et l’Inde
Dictionnaires, encyclopédies, glossaires, abécédaires, répertoires…
autant d’outils qui facilitent l’usage de la connaissance grâce aux
systèmes de classification.
Une tradition ancienne
La tradition d’écriture de
dictionnaires et de glossaires est
ancienne puisqu’elle remonte en Inde à
la période védique, entre 3000 et 1500
avant J.-C. Les premiers dictionnaires
sont d’ailleurs voués à l’explicitation
des termes védiques. C’est le cas du
« Nighantu », compilé par Kashyap
ou du « Nirukta », écrit par Yask sous
une forme plus encyclopédique que le
premier. Ces deux œuvres témoignent
à elles seules d’une extraordinaire
avancée dans la formalisation de ce
type d’ouvrage en Inde ancienne. Le
caractère particulier de ces répertoires
est leur écriture poétique et le non
ordonnancement alphabétique.
D’autres dictionnaires du sanskrit
vont apparaître à la période postérieure
dont le « Shabdakalpadrum »
qui propose lui, un arrangement
alphabétique des mots et énumère par
ailleurs vingt-neuf autres ouvrages du
même type.
« Amarakosha » ou le dictionnaire
immortel est une œuvre que l’on doit
à Amar Singh, érudit jain supposé vivre
à la cour de Chandragupta II au IVe
siècle de notre ère. Appelé initialement
« Namalinganushasan » - soit « la
discipline des noms et des genres » -,
ce dictionnaire est composé en vers
facilement mémorisables, un peu à la
façon des « Métamorphoses » d’Ovide.
L’œuvre d’Amar Singh a directement
inspiré celle Amir Khusrau, poète soufi,
qui outre ses écrits historiques en
prose, compose entre les XIIe et XIIIe
siècles un dictionnaire bilingue persanhindi,
le « Khalikbari ».
L’arrivée des missionnaires chrétiens
en Inde s’accompagne d’un besoin de
traduction et partant, de publication
de dictionnaires bilingues parfois
même trilingues. Cette nouvelle donne,
à la fois linguistique, économique et
politique va, surtout au moment de la
présence britannique en Inde, entraîner
une approche plus occidentale de
la fabrication des dictionnaires,
notamment au niveau du format de
présentation, de l’ordre des entrées
lexicales et la composition…
Aujourd’hui, avec ses 860 langues
dont 22 officiellement reconnues dans
la constitution et 120 parlées par plus
de 10 000 personnes, réparties sur 66
écritures différentes, l’Inde poursuit sa
tradition de création de dictionnaires.
Malheureusement, ces œuvres
restent inaccessibles pour la majeure
partie du public français et francophone.
A défaut, nous avons souhaité
vous présenter des dictionnaires et
glossaires sur l’Inde publiés en France,
occasion d’autant plus opportune
qu’elle se couple avec la récente sortie
du « Petit dictionnaire amoureux de
l’Inde » de Jean-Claude Carrière.
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juillet-août 2014
Nouvelles De L’Inde