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Dossier Tripura : Artisanat
Lorsque le bambou et
les textiles font des
merveilles
Dans les villages, les membres des tribus du
Tripura excellent dans l’art de travailler le
bambou et l’osier qui les environnent. Leur
artisanat, réputé dans toute l’Inde, s’exporte
à présent à l’étranger. D’autres sont experts
en tissage et reproduisent à présent les
motifs traditionnels sur des coussins ou des
couvre-lits destinés à une vente à grande échelle.
©http://ecogreenunits.blogspot.in/
Le Tripura est l’Etat du bambou :
pas moins de 9% de son
territoire en est recouvert. C’est
l’une des régions de l’Inde où il
pousse le mieux. Depuis des temps
immémoriaux, les artisans des tribus
se le sont appropriés et ont développé
l’art de le travailler. Il occupe, avec
l’osier, une place à part dans la vie des
habitants, tant au niveau des objets
du quotidien que dans les cérémonies
religieuses.
Cet artisanat s’est imprégné de
différentes influences. Aux motifs
originellement développés par les
tribus se sont ajoutés ceux des artisans
manipuris et bengalis venus s’installer
dans l’Etat. On retrouve aussi dans les
objets les influences de l’hindouisme,
du bouddhisme et de l’islam.
Les touristes peuvent voir les
artisans à l’œuvre dans les villages, et
aussi, lors de leur passage à Agartala,
la capitale, à l’emporium d’Etat appelé
Purbasha.
Un vaste choix d’objets y est
disponible : paravents, sets de table,
nattes, abat-jours, cache-pots, porte-
documents pour les conférences,
éventails, encadrements de miroirs,
barrettes, plateaux, etc… ainsi que
des meubles tels que des chaises de
jardin, des chaises pour bébé, des
fauteuils et même des faux plafonds …
Le Tripura Handloom and
Handicraft Development Corporation
Ltd (Purbasha) vend aussi en ligne ses
produits et les expédie. L’exportation
de l’artisanat est en effet considérée
par le gouvernement comme un
secteur à développer.
Rayures verticales et horizontales
De son côté, l’art du tissage
occupe une place sacrée dans la vie
traditionnelle du Tripura. Les anciennes
histoires traditionnelles et fables
regorgent d’exemples qui le glorifient.
Traditionnellement, les femmes des
différentes tribus tissent elles-mêmes
leurs robes et autres vêtements.
D’une tribu à l’autre les motifs varient,
ce qui permet d’identifier qui, d’une
communauté Chakma, Kuki, Lussai
ou Reang, a réalisé le vêtement. Les
principaux dessins sont des rayures
verticales et horizontales, entremêlées
de broderies de couleurs vives
symboliques.
Les tisserands excellent dans l’art
de retranscrire la beauté de la nature
qui les entoure, avec tous les détails
relatifs à la couleur, aux perceptions,
aux formes… Tout comme les
tresseurs de bambou, ils ont adopté
librement les motifs et techniques des
autres communautés pour enrichir
leurs propres traditions. Le tissage
représente aujourd’hui un mélange
harmonieux de trois traditions –
tribale, manipurie et bengalie. Ces sont
les Bengalis, immigrés du Bangladesh,
qui produisent à plus grande échelle,
notamment des saris en soie et en
coton, des lungis (morceau de tissu
dont les hommes se drapent les
jambes) ou encore des tapis en jute.
Cette industrie qui traditionnellement
procure un deuxième revenu
aux cultivateurs appartenant aux
tribus, joue toujours un rôle important
dans l’économie de l’Etat.
Tout comme pour les objets en
bambou, un large choix de textiles
en coton, en jute et en soie sont
disponibles dans l’emporium d’Etat
Purbasha, à Agartala, ou en vente en
ligne. On y trouve des tuniques, des
saris, des écharpes mais aussi de
superbes accessoires de décoration
intérieure tels que des tentures,
des enveloppes de coussins, des
protège-chaises qui, avec leur touche
« ethnique », ont le pouvoir de donner
un certain cachet à plus d’un intérieur
indien ou européen… n
Gaëlle Gicquel
36 juillet-août 2014 Nouvelles De L’Inde