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Rapport bibliographique - Master Acoustique Marseille

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INFLUENCE DE L'INHARMONICITÉ DU RÉSONATEUR<br />

D'UNE FLÛTE À BEC<br />

étude expérimentale, simulation temporelle<br />

et analyse de bifurcations d'un modèle<br />

Stage de <strong>Master</strong> 2<br />

<strong>Rapport</strong> <strong>bibliographique</strong> Soizic TERRIEN<br />

Encadré par:<br />

Christophe VERGEZ<br />

(LMA, CNRS UPR7051)<br />

Benoît FABRE<br />

(LAM, IJLRD, CNRS UMR7190)<br />

<strong>Master</strong> Mécanique, Physique et Ingénierie<br />

2ème année spécialité <strong>Acoustique</strong><br />

Université de Provence Aix-<strong>Marseille</strong> I<br />

2010 - 2011


Table des matières<br />

Introduction 1<br />

1 Production du son dans une ûte à bec 3<br />

1.1 Mécanisme de production du son . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3<br />

1.2 Registres de l'instrument . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4<br />

1.3 Inharmonicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4<br />

2 Dispositifs expérimentaux 5<br />

2.1 Bouche articielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

2.1.1 Intérêt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

2.1.2 Fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

2.2 Flûte instrumentée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

2.3 Mesures d'impédances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

3 Modélisation temporelle et résolution numérique 7<br />

3.1 Modélisation simple d'un instrument de la famille des ûtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

3.2 Implémentation du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

3.3 Amélioration du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

4 Analyse de modèles, recherche de solutions périodiques et de bifurcations 9<br />

4.1 Recherche de solutions périodiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

4.1.1 Méthode de l'équilibrage harmonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

4.1.2 Méthode de recherche d'orbites temporelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

4.2 Continuation de solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

4.2.1 Méthode Prédicteur-Correcteur (MPC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

4.2.2 Méthode Asymptotique Numérique (MAN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

4.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

4.4 Application à la ûte à bec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

4.4.1 Outils numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

Conclusion 14<br />

A Figures et Schémas 15<br />

B Ecriture du modèle de ûte à bec dans le formalisme nécéssaire à DDE-Biftool 17<br />

Bibliographie 19


Introduction<br />

La production du son dans les instruments de musique est due au couplage entre un excitateur (archet,<br />

anche...) et un résonateur (corde, colonne d'air contenue dans l'instrument...). Plus spéciquement, les instruments<br />

à vent font partie des instruments auto-entretenus (ou auto-oscillants), dans la mesure où ils donnent<br />

naissance à une vibration acoustique à partir d'une source d'énergie continue (par exemple, l'instrumentiste<br />

soue à vitesse constante). La production de l'onde acoustique est alors directement liée à la nature non<br />

linéaire de l'excitateur. Par conséquent, ces instruments auto-oscillants peuvent être modélisés et étudiés sous<br />

l'angle des systèmes dynamiques non linéaires.<br />

L'étude du comportement des modèles d'instruments en fonction de la valeur de leurs paramètres (liés à<br />

la facture, comme l'inharmonicité, aussi bien qu'à l'instrumentiste, comme la pression d'alimentation) permet<br />

d'une part de valider et d'améliorer les modèles physiques, et amène d'autre part une meilleure compréhension<br />

de l'importance de certains "gestes" du facteur et du musicien sur les possibilités de jeu. La connaissance de<br />

ces mécanismes, encore incomplète pour nombre d'instruments, peut alors trouver des applications aussi bien<br />

au niveau de la facture instrumentale que de la pédagogie musicale ou de la synthèse sonore.<br />

Dans le cadre de ce stage, nous nous intéressons plus particulièrement à l'inuence de l'inharmonicité du<br />

résonateur sur le comportement des instruments de la famille des ûtes. On parle d'inharmonicité lorsque les<br />

fréquences de résonance du résonateur ne sont pas exactement des multiples de la première fréquence de résonance.<br />

Comme nous le verrons au chapite 1, ce paramètre constitue une contrainte importante, aussi bien pour<br />

le facteur d'instruments que pour le musicien. De plus, des mesures antérieures permettent de supposer que<br />

des comportements particuliers (présence de régimes quasi-périodiques notamment) sont observés pour certains<br />

doigtés fortement inharmoniques. Le but de ce stage n'est pas d'étudier les diverses causes de l'inharmonicité,<br />

mais ses conséquences sur les caractéristiques des régimes d'auto-oscillations.<br />

Les mesures sur musicien, si elles peuvent être intéressantes an de comprendre l'inuence de l'instrumentiste<br />

sur le comportement de l'instrument, sont parfois dicilement interprétables, d'une part parce qu'il<br />

est dicile de xer et d'évaluer tous les paramètres qui entrent en jeu, et d'autre part parce qu'elles sont<br />

souvent peu reproductibles. L'utilisation d'une bouche articielle (dispositif permettant de faire jouer l'instrument<br />

sans musicien voir chapitre 2), en rendant possible le fait de xer certains paramètres et de contrôler<br />

précisemment la pression d'alimentation, permet une étude plus précise du comportement de l'instrument. Ce<br />

dispositif pourra notamment permettre de conrmer les premières hypothèses issues de mesures antérieures,<br />

en comparant les comportements pour diérents doigtés à l'inharmonicité plus ou moins marquée.<br />

Cependant, dans la mesure où l'inharmonicité du résonateur dépend directement de la forme de l'instrument,<br />

il est dicilement envisageable expérimentalement de la faire varier continûment, et donc d'en déterminer<br />

l'inuence précise. L'implémentation numérique d'un modèle physique de l'instrument est alors particulièrement<br />

intéressante, puisque tous les paramètres peuvent être parfaitement et indépendamment contrôlés, ce<br />

qui, dans notre cas, pourra permettre de modier le rapport des fréquences de résonance indépendamment<br />

de tous les autres paramètres, et ce sur des plages de valeurs beaucoup plus larges que ne le permet l'étude<br />

expérimentale (puisque les facteurs cherchent globalement à limiter l'inharmonicité). Cet aspect est plus particulièrement<br />

développé dans le chapitre 3.<br />

Néanmoins, accéder à des valeurs réalistes des paramètres d'un modèle physique peut s'avérer complexe.<br />

Dans ce cadre, les résultats expérimentaux et ceux issus des méthodes d'intégration temporelle sont souvent<br />

1


dicilement comparables. Cette problématique est encore accentuée par la sensibilité de l'instrument et du<br />

modèle physique aux conditions initiales, et par le fait que les mesures comme les simulations ne donnent<br />

une vision de l'instrument qu'en "un point", c'est à dire pour un jeu de paramètres et de conditions initiales<br />

bien précis. La mise en oeuvre d'outils d'analyse de modèle, en donnant accès aux diagrammes de bifurcation,<br />

peut permettre de dépasser cette diculté. Ces diagrammes représentent idéalement l'ensemble des régimes<br />

périodiques stables et instables du système dynamique étudié, en fonction de la valeur d'un ou de plusieurs<br />

paramètres (dans le cas de l'étude des instruments à vent, c'est le plus souvent la pression d'alimentation).<br />

Ils permettent alors d'avoir une lecture globale de l'évolution des diérents régimes périodiques possibles de<br />

l'instrument en fonction de la valeur des paramètres. Dans le cadre de ce stage, ces outils (présentés au chapitre<br />

4) pourront se révéler particulièrement utiles pour analyser les résultats expérimentaux et de simulation<br />

temporelle, et pour les confronter entre eux.<br />

Des études de ce type ont été eectuées pour les instruments à anche (notamment la clarinette), et ont<br />

montré la richesse des informations accessibles [4], [5]. Il ne semble pas exister d'analyses comparables pour les<br />

instruments de la famille des ûtes, qui dièrent considérablement des premiers (ce qui est mis en évidence au<br />

chapitre 1).<br />

2


Chapitre 1<br />

Production du son dans une ûte à bec<br />

On trouve à l'intérieur de la famille des ûtes des instruments très nombreux et très divers, parmi lesquels<br />

on peut citer la ûte traversière, les ûtes à bec ou les tuyaux d'orgue à bouche. Si ces instruments sont liés par<br />

leur mécanisme de production du son, ils n'en présentent pas moins des diérences importantes. Par exemple,<br />

certains paramètres géométriques sont xés par le facteur dans le cas de l'orgue, alors qu'ils sont contrôlés par<br />

le musicien dans le cas de la ûte traversière. Selon l'instrument considéré, le musicien a donc une inuence<br />

plus ou moins grande sur le son qu'il produit.<br />

1.1 Mécanisme de production du son<br />

En physique des instruments de musique, il est classique de modéliser un instrument par un système<br />

excitateur couplé à un résonateur [20]. Les instruments à embouchure de ûte ont ceci de particulier que<br />

leur mécanisme excitateur est constitué de l'interaction d'un jet d'air avec un biseau (voir gure 1.1 pour le<br />

vocabulaire). Ils se distinguent par là d'autres instruments à vent tels que les instruments à anche (clarinette,<br />

hautbois...) ou les cuivres, pour lesquels l'excitation fait intervenir la vibration d'un corps solide (anche ou<br />

lèvres).<br />

Le mécanisme de production du son dans un instrument de la famille des ûtes peut être décrit de la façon<br />

suivante (chap. 10 in [8]):<br />

La surpression dans la bouche du musicien provoque un écoulement dans le canal.<br />

A la sortie du canal, cet écoulement donne naissance à un jet naturellement instable, dont la vitesse est<br />

liée à la pression d'alimentation par la loi de Bernoulli.<br />

Le jet, en percutant le biseau, se met à osciller de part et d'autre de ce biseau, provoquant une injection<br />

de débit dans le résonateur par intermittence. C'est ce qui constitue la source aéro-acoustique, de nature<br />

dipolaire.<br />

Les ondes acoustiques ainsi générées se propagent dans le résonateur, et viennent perturber en retour le<br />

jet au niveau de la sortie du canal.<br />

La perturbation est convectée et ampliée le long du jet, ce qui en entretient les oscillations de part et<br />

d'autre du biseau (voir schéma A.1 en annexe).<br />

La nature auto-oscillante de l'instrument se manisfeste d'une part par le fait que la source d'énergie continue<br />

(injectée par l'instrumentiste) est convertie en énergie acoustique, et d'autre part par le fait que la perturbation<br />

du jet soit entretenue par le champ acoustique présent dans le résonateur. Le fonctionnement général peut être<br />

Figure 1.1 Coupe d'une ûte à bec, représentant les principaux éléments intervenant dans le mécanisme de<br />

production du son.<br />

3


Figure 1.2 Système bouclé modélisant le mécanisme d'auto-oscillation dans une ûte. D'après Fabre, chap.<br />

10 in [8]<br />

représenté par un système bouclé, comme sur la gure 1.2 (d'après [8]).<br />

La principale spécicité de cette famille d'instruments réside dans la présence d'un retard au niveau de<br />

l'excitateur, dû au temps de convection de la perturbation sur le jet. Etant donné que le champ acoustique<br />

perturbe le jet au niveau de la sortie du canal (voir schéma A.1 en annexe), il faut tenir compte du temps<br />

qu'elle met à atteindre le biseau. Diérents travaux, théoriques et expérimentaux, ont permis d'établir que la<br />

vitesse de convection des perturbations sur le jet est comprise entre 0.3 et 0.5 fois la vitesse du jet lui-même<br />

[29], [27], [28].<br />

1.2 Registres de l'instrument<br />

Selon la théorie des oscillateurs (critère de Barkhausen), la présence d'un régime stable d'auto-oscillations<br />

dans un système bouclé tel que celui représenté par la schéma 1.2 n'est possible que si le déphasage total dans<br />

la boucle est un multiple de 2π. Ici, les termes non constants contribuant au déphasage sont le retard dû à<br />

la convection des perturbations sur le jet et la phase liée au retour acoustique du résonateur (dépendante de<br />

la fréquence de jeu). Lorsque, pour un doigté donné (c'est à dire pour une longueur de résonateur donnée)<br />

l'instrumentiste soue de plus en plus fort, la vitesse du jet et donc la vitesse de convection des perturbations<br />

sur le jet augmentent. Par conséquent, le retard lié à ce temps de convection diminue, et on observe alors une<br />

légère augmentation de la fréquence, nécéssaire pour maintenir un déphasage total égal à 2nπ (avec n entier).<br />

Lorsque la vitesse de jet devient trop importante, il devient impossible de maintenir ce déphasage égal à 2nπ et<br />

l'instrument bascule sur un autre mode du résonateur, dont la fréquence est plus compatible avec la condition<br />

de déphasage. Il y a un changement brutal de la fréquence de jeu, et on peut alors parler de bifurcation. Ainsi,<br />

le musicien peut choisir le registre sur lequel il va jouer en souant plus ou moins fort.<br />

1.3 Inharmonicité<br />

Dans le cas idéal d'un résonateur parfaitement harmonique, les fréquences de résonance sont des multiples<br />

entiers de la première de ces fréquences de résonance. En réalité, les diérents pics sont légèrement "décalés"<br />

les uns par rapport aux autres, et on parle alors d'inharmonicité. Les diverses sources de ce phénomène sont<br />

autant de contraintes pour le facteur d'instrument, et l'obligent à chercher des compromis entre inharmonicité,<br />

justesse, et facilité de jeu. On peut prendre comme exemple le cas du choix du diamètre du résonateur: un<br />

faible diamètre augmente l'importance relative des pertes visco-thermiques, qui sont source d'inharmonicité,<br />

mais le choix d'un diamètre trop important favorisera les pertes par rayonnement, rendant ainsi plus dicile<br />

la mise en auto-oscillation de l'instrument [8]. De même, la position et le diamètre des trous latéraux sont des<br />

paramètres très importants pour la justesse, mais il faut également tenir compte du fait qu'un faible diamètre<br />

sera source d'une plus grande inharmonicité [19]. Du point de vue du musicien, une inharmonicité trop marquée<br />

rend dicile le contrôle de la justesse entre les diérents registres, et est source d'une sonorité "sombre" (le<br />

contenu spectral d'une note étant d'autant plus pauvre que le résonateur est inharmonique) [19].<br />

Des travaux antérieurs sur la ûte à bec [21] semblent mettre en évidence des comportements particuliers<br />

pour les "doigtés de fourche", notamment l'apparition de régimes quasi-périodiques. Ces doigtés, caractérisés<br />

par la présence d'un ou deux trous fermés après le premier trou ouvert, sont connus pour être particulièrement<br />

inharmoniques [19]. En ce sens, il semble donc intéressant d'étudier l'inuence de l'inharmonicité sur les<br />

caractéristiques des régimes d'auto-oscillations.<br />

4


Chapitre 2<br />

Dispositifs expérimentaux<br />

2.1 Bouche articielle<br />

2.1.1 Intérêt<br />

Dans le cadre de mesures sur musicien, il peut être très compliqué de contrôler, et même seulement d'estimer<br />

la valeur des paramètres (comme par exemple la pression d'alimentation, l'inuence de la forme du conduit<br />

vocal...). La bouche articielle [14], dispositif permettant de faire jouer l'instrument sans musicien, permet de<br />

xer certains de ces paramètres, ou de les contrôler pendant toute la durée de la mesure. En permettant d'étudier<br />

l'inuence de la variation d'un unique paramètre (la pression d'alimentation) sur les régimes d'oscillation,<br />

l'utilisation de ce dispositif expérimental amène une connaissance plus complète et plus précise des diérents<br />

comportements possibles de l'instrument, et cela même en dehors des plages de jeu habituellement utilisées<br />

dans un cadre musical.<br />

2.1.2 Fonctionnement<br />

La bouche articielle asservie développée par D. Ferrand et C. Vergez [14] permet de contrôler de façon très<br />

précise la pression d'alimentation de la ûte (correspondant à la pression dans la bouche du musicien, c'est à<br />

dire au fait que l'instrumentiste soue "fort" ou non). En pratique, la ûte est reliée à une cavité représentant<br />

la bouche du musicien, alimentée par un réservoir d'air comprimé. Une électrovanne s'ouvrant plus ou moins<br />

en fonction de son courant d'alimentation permet de moduler le débit injecté dans la bouche. Cette commande<br />

en courant est controlée par ordinateur, via une carte de contrôle en temps réel.<br />

Une approche simple serait de considérer que l'ouverture de l'électrovanne est une fonction connue du<br />

courant d'alimentation, et de calculer le courant nécessaire en fonction de la valeur de pression d'alimentation<br />

recherchée. Cependant, cette méthode serait assez peu able, puisque le résultat obtenu ne serait pas vérié.<br />

Un système en boucle fermée a donc été adopté, dans lequel le résultat obtenu (la pression dans la bouche,<br />

mesurée en permanence) est comparé avec la consigne. L'ouverture de l'électrovanne est alors adaptée de façon<br />

à minimiser la diérence entre ces deux valeurs. Cette opération, répétée toutes les 40 µs, permet une grande<br />

précision (en supposant la convergence du processus itératif), que le but recherché soit de xer la pression<br />

d'alimentation à une valeur donnée, ou bien de suivre une consigne lentement variable dans le temps. Le<br />

principe général de l'asservissement est résumé par la gure A.2, donnée en annexe.<br />

2.2 Flûte instrumentée<br />

Lors de travaux antérieurs [21], un bec de ûte avait été adapté an de pouvoir mesurer d'une part la<br />

pression d'alimentation (dans la bouche) et d'autre part la pression acoustique à l'intérieur du résonateur, sous<br />

le biseau. Cette dernière mesure donne notamment accès à la fréquence de jeu. La mise en relation de ces deux<br />

mesures permet de déterminer pour quelle(s) valeur(s) de pression d'alimentation une bifurcation (c'est à dire<br />

un changement qualitatif du régime d'oscillation de l'instrument) apparaît. Les outils numériques utiles pour<br />

ce type d'analyse ont été développés lors d'un précédent stage [21].<br />

5


2.3 Mesures d'impédances<br />

An d'évaluer le caractère plus ou moins inharmonique du résonateur pour les diérents doigtés que nous<br />

seront amenés à étudier, il est envisageable d'utiliser un banc d'impédance [22]. Ce dispositif développé par le<br />

LAUM, permet, par la mesure de la pression acoustique et du débit acoustique dans un instrument, de déduire<br />

l'impédance d'entrée Z in , dénie (en fréquentiel) par:<br />

Z in = P (ω)<br />

U(ω)<br />

(2.1)<br />

où P(ω) et U(ω) sont respectivement les transformées de Fourier de la pression et du débit acoustiques à<br />

l'entrée du résonateur.<br />

Si cette mesure est susamment peu bruitée, nous pourrons en déduire l'admittance d'entrée Y in = 1<br />

Z in<br />

.<br />

Les rapports des fréquences des diérents pics permettraient alors d'évaluer l'inharmonicité du résonateur de<br />

l'instrument, ce qui apporterait un éclairage sur les résultats des mesures à la bouche articielle. De plus,<br />

ces courbes d'admittances pourraient être implémentées dans la simulation temporelle présentée au chapitre<br />

suivant. Il serait par exemple envisageable d'en faire une décomposition modale, dans l'esprit de ce qui est<br />

eectué pour un modèle de clarinette par F. Silva [23]. Cela permettrait de disposer de modèles de résonateur<br />

plus réalistes pour la simulation temporelle.<br />

6


Chapitre 3<br />

Modélisation temporelle et résolution<br />

numérique<br />

L'étude d'un modèle de simulation temporelle basé sur le fonctionnement physique de l'instrument apparaît<br />

ici importante en parallèle de l'étude expérimentale. Nous favoriserons (comme nous l'avons évoqué au chapitre<br />

2) une modélisation du résonateur permettant d'une part de ne faire varier que l'inharmonicité en étant certain<br />

que tous les autres paramètres restent xes, et d'autre part de faire varier ce paramètre d'inharmonicité de<br />

façon continue. Une telle formulation devrait alors nous permettre d'étudier de façon plus systématique et plus<br />

précise l'inuence du paramètre étudié. Cependant, il reste indispendable de s'appuyer sur les mesures, étant<br />

donné que le modèle n'est qu'une simplication du fonctionnement de l'instrument, et ne reproduit donc pas<br />

tous les phénomènes observables. De plus, certains paramètres du modèle ne peuvent être qu'évalués, et il est<br />

donc tout à fait possible d'avoir un modèle très éloigné de la réalité physique.<br />

3.1 Modélisation simple d'un instrument de la famille des ûtes<br />

Des travaux précédents [9] ont montré qu'un modèle basé sur les principaux éléments de l'instrument<br />

(représentés sur la gure 1.2) permet de modéliser (certes de façon très simpliée) le fonctionnement d'une<br />

ûte. Ce modèle comprend donc trois éléments, associés chacun à une équation. Il est représenté par le système<br />

suivant [9]:<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

η = v ac (t − τ)<br />

∆p = α · tanh(η)<br />

V ac = Y · ∆P<br />

(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

: système à retard (convection de la perturbation sur le jet)<br />

: terme d'interaction du jet avec le biseau<br />

: résonateur, modélisé par son admittance d'entrée<br />

où η est le déplacement transversal du jet au niveau du biseau, τ le retard dû à la convection de la perturbation<br />

sur le jet, ∆p la source de pression au niveau du biseau (créée par le dipôle représentant l'oscillation du jet),<br />

v ac la vitesse acoustique dans le résonateur et Y l'admittance du résonateur (voir chapite 1). On peut noter<br />

que les équations (a) et (b) du système 3.1 sont écrites dans le domaine temporel alors que l'équation (c) est<br />

écrite dans le domaine fréquentiel.<br />

3.2 Implémentation du modèle<br />

Ce modèle très simple pourra être implémenté sous Matlab (via Simulink), en repartant des travaux présentés<br />

dans [9]. Il est envisagé d'utiliser la décomposition modale pour modéliser le résonateur (comme cela<br />

est fait dans [23]), en se limitant dans un premier temps à une somme de deux modes. Un avantage de cette<br />

représentation réside dans le fait qu'elle permet de modier facilement les fréquences des diérents pics d'admittance,<br />

et cela indépendamment les uns des autres, ce qui est bien sûr particulièrement important dans le<br />

cadre d'une étude sur l'inuence de l'inharmonicité.<br />

(3.1)<br />

7


3.3 Amélioration du modèle<br />

Dans le cadre d'un précédent stage [21], un modèle plus proche du fonctionnement physique d'une ûte à<br />

bec (décrit dans le chapitre 10 de [8]) a été implémenté dans Simulink, et pourra éventuellement être étudié<br />

dans un second temps. Il inclut notamment une description plus ne de l'interaction entre le jet et le biseau,<br />

et des termes de pertes, également au niveau du biseau. Les diérents éléments pris en compte dans ce modèle<br />

sont représentés sur la gure 3.1, où U j est la vitesse du jet, η est le déplacement transversal du jet au niveau<br />

du biseau, Q in est le débit d'air entrant dans le résonateur, ∆P dip est la diérence de pression créée par la<br />

source dipolaire au niveau du biseau (source aéro-acoustique) et v ac est la vitesse acoustique dans le résonateur<br />

au niveau de la sortie du canal. Les équations correspondantes sont développées dans le chapitre 10 de [8].<br />

Figure 3.1 Représentation des éléments pris en compte dans le second modèle. D'après chap. 10 in [8].<br />

Ce modèle est plus satisfaisant que le premier dans le sens où les diérentes variables correspondent à<br />

de véritables grandeurs physiques, et où il prend en compte des phénomènes importants négligés dans le<br />

premier modèle. L'importance du terme de pertes par séparation d'écoulement au niveau du biseau dans le<br />

mécanisme de saturation est notamment soulignée dans le chapitre 10 de [8]. Par ailleurs, là où le premier<br />

modèle ne comporte qu'un seul paramètre de gain α particulièrement dicile à évaluer, ce second modèle<br />

sépare les diérents termes de gain, et certains peuvent ainsi être évalués plus précisemment (par exemple à<br />

partir de données géométriques de l'instrument décrites précisemment dans [33] ou de résultats de travaux<br />

expérimentaux sur l'amplication de la perturbation sur le jet, comme dans le chapitre 2 de [32]).<br />

8


Chapitre 4<br />

Analyse de modèles, recherche de solutions<br />

périodiques et de bifurcations<br />

La comparaison entre des résultats expérimentaux (chapitre 2) et des résultats de simulations temporelles<br />

(chapitre 3) peut s'avérer complexe. En eet, on obtient dans les deux cas des résultats pour un jeu de<br />

paramètres et de conditions initiales donnés. La comparaison ne peut donc se faire qu'en quelques points précis.<br />

De ce fait, un "calage" des paramètres du modèle par rapport aux observations expérimentales comportera<br />

toujours des incertitudes importantes. Pour envisager d'avoir une vision plus globale du comportement de<br />

l'instrument, il faudrait donc eectuer un nombre très important de mesures et de simulations.<br />

De plus, dans les deux cas, on ne peut observer ni les régimes instables, ni la coexistence de plusieurs<br />

régimes stables. Une partie de la dynamique du système reste donc "invisible", alors que sa connaissance peut<br />

permettre de comprendre certains phénomènes (d'hysteresis, par exemple), et de nuancer certaines diérences<br />

entre mesures et simulations (ce qui est illustré par exemple dans [24]).<br />

Comme nous l'avons vu, il est possible d'envisager les instruments auto-oscillants comme des systèmes<br />

dynamiques non linéaires. En utilisant des outils d'analyse adaptés à ce type de sytèmes, il est possible d'accéder<br />

à une connaissance plus globale du fonctionnement des instruments, notamment par le tracé des diagrammes<br />

de bifurcation.<br />

4.1 Recherche de solutions périodiques<br />

Il existe globalement deux catégories de méthodes d'analyse de systèmes dynamiques non linéaires: les<br />

méthodes fréquentielles et les méthodes temporelles. De nombreuses méthodes appartenant à l'une ou l'autre<br />

de ces catégories sont utilisées dans des domaines très divers de la Physique. Nous présentons ici quelques unes<br />

de ces méthodes qui ont été appliquées dans le cadre de l'acoustique musicale.<br />

4.1.1 Méthode de l'équilibrage harmonique<br />

Principe général<br />

La méthode de l'équilibrage harmonique est une méthode numérique permettant de déterminer les solutions<br />

périodiques de systèmes dynamiques non linéaires. Le principe général de cette méthode fréquentielle,<br />

initialement utilisée pour les systèmes électriques et mécaniques en oscillations forcées, puis adaptée pour des<br />

systèmes auto-oscillants, peut être décrit de la façon suivante [1],[2]:<br />

Chaque variable du problème est décomposée en série de Fourier, tronquée à N harmoniques<br />

La recherche de solutions périodiques (en régime permanent) du système d'équations initial peut alors<br />

se ramener à la résolution d'un système d'équations algébriques dont les inconnues sont l'amplitude de<br />

chacun des N harmoniques (et, dans le cas d'oscillations auto-entretenues, la fréquence d'oscillation)<br />

Dans le cas des systèmes auto-oscillants, on peut alors dénir un vecteur d'inconnues X contenant 2N+3<br />

composantes réelles (d'après [1]):<br />

la partie réelle de la composante continue (notée X 1 )<br />

la partie réelle de chacun des N harmoniques (X 2 à X N+1 )<br />

la partie imaginaire de la composante continue (X N+2 )<br />

la partie imaginaire de chacun des N harmoniques (X N+3 à X 2N+2 ).<br />

9


la fréquence d'oscillation<br />

On a alors 2N+3 inconnues et 2N+2 équations (obtenues en réinjectant les décompositions en séries de Fourier<br />

dans les équations du système). Le système à résoudre étant sous déterminé, il est classique de xer la partie<br />

imaginaire du premier harmonique à 0, et de remplacer la composante X N+3 du vecteur d'inconnues par la<br />

fréquence d'oscillation f. Cette condition supplémentaire permet d'une part de particulariser la solution en<br />

xant l'origine des phases et d'autre part d'équilibrer le nombre d'inconnues et d'équations.<br />

Application à des modèles d'instruments de musique<br />

Dans le cadre de l'acoustique musicale, l'équilibrage harmonique a principalement été utilisé pour des<br />

modèles d'instruments à anche (en particulier la clarinette) [2], [4], [5] et [3]. Diérentes approches peuvent<br />

être utilisées pour résoudre le système d'équations algébriques obtenu, et pour s'aranchir des dicultés liées<br />

à la présence de fortes non linéarités dans le modèle.<br />

Une première approche possible consiste à écrire les équations linéraires dans le domaine fréquentiel et les<br />

équations non linéaires dans le domaine temporel, le passage d'un domaine à l'autre se faisant par transformées<br />

de Fourier directes et inverses. C'est l'approche AFT (alternating frequency/time domain), développée<br />

notamment dans [1]. Dans ces travaux, la recherche de la solution se fait de manière itérative à partir d'une estimation<br />

X 0 du vecteur d'inconnues X, dont la réponse F(X 0 ) du système dynamique est calculée. L'estimation<br />

est alors corrigée par un algorithme de Newton-Raphson, jusqu'à ce que ces deux valeurs soient identiques, ce<br />

qui correspond à une solution périodique. Ce processus de résolution est schématisé en annexe, par la gure<br />

A.3.<br />

Une seconde approche, developpée dans [7], consiste à reformuler les équations du modèle de façon à ce<br />

que les non linéarités soient limitées à des formes quadratiques. On se reportera à [7] pour les détails de<br />

l'application de l'équilibrage harmonique à ce type de systèmes. Un des avantages de cette méthode réside<br />

dans la possibilité de prendre en compte un nombre d'harmoniques arbitraire, tout en conservant une écriture<br />

explicite du système algébrique à résoudre.<br />

4.1.2 Méthode de recherche d'orbites temporelles<br />

Les méthodes de recherche de solutions périodiques des systèmes dynamiques fonctionnant dans le domaine<br />

temporel reposent sur le principe suivant [16]: une unique période du régime permanent est discrétisée en N<br />

points, avec une fréquence d'échantillonnage choisie en fonction du nombre d'harmoniques que l'on souhaite<br />

prendre en compte (théorème de Nyquist). Les inconnues sont alors les valeurs du signal aux instants discrets<br />

[t 0 , t 1 , t 2 , . . . , t N−2 , t N−1 =t 0 +T] avec T la période d'oscillation. Etant donné que les équations du système<br />

doivent être vériées à chaque instant, on obtient, comme dans la méthode de l'équilibrage harmonique, un<br />

système de N équations algébriques. Comme précédemment, le système est au départ sous déterminé puisque<br />

la période T est inconnue. Il est "fermé" en tenant compte de la condition de périodicité: x(t 0 +T)=x(t 0 ) (où<br />

x(t) est le vecteur d'inconnues à l'instant t).<br />

4.2 Continuation de solutions<br />

Les méthodes décrites ci dessus permettent de trouver les solutions périodiques d'un système dynamique<br />

non linéaire pour un jeu de paramètres donné. Il peut être intéressant de connaître l'évolution des diérentes<br />

solutions lorsqu'un ou plusieurs paramètres varient. Pour les instruments de musique à vent, il est notamment<br />

intéressant d'observer l'évolution des comportements possibles de l'instrument lorsque la pression d'alimentation<br />

évolue au cours du temps. On peut pour cela utiliser des méthodes numériques de continuation [17], qui<br />

ont pour but de suivre l'évolution d'une solution donnée en fonction de la variation d'un (ou de plusieurs) des<br />

paramètres du système étudié.<br />

On considère un système dynamique décrit par un ensemble d'équations diérentielles de la forme:<br />

dy<br />

dt<br />

= h(y, λ) (4.1)<br />

où λ est l'ensemble des paramètres et y la variable représentant l'état du sytème.<br />

Cette équation peut également s'écrire sous la forme:<br />

K(y, λ) = 0 (4.2)<br />

10


avec:<br />

K(y, λ) = dy − h(y, λ) (4.3)<br />

dt<br />

Si une solution statique ou périodique (y 0 ,λ 0 ) est connue (déterminée par exemple par la méthode de<br />

l'équilibrage harmonique), on peut montrer, sous réserve d'une régularité susante de h en (y 0 ,λ 0 ), qu'il<br />

existe un continuum de solutions du même type pour des jeux de paramètres λ 1 proches de λ 0 (pour les<br />

démonstrations et plus de détails, on peut se reporter à [16] et [17]). Les méthodes de continuation consistent<br />

à utiliser la solution initialement connue pour déterminer les solutions "voisines". De proche en proche, cela<br />

permet de déterminer des branches de solutions en fonction de la valeur d'un ou de plusieurs paramètres du<br />

système. Là encore, il existe diérentes méthodes de continuation de solutions. Nous en décrivons ici deux, qui<br />

ont été plus particulièrement appliquées dans le cadre de l'acoustique musicale, et notamment pour un modèle<br />

de clarinette.<br />

4.2.1 Méthode Prédicteur-Correcteur (MPC)<br />

Cette méthode de continuation permet de déterminer une branche de solutions statiques ou périodiques en<br />

la discrétisant: les solutions sont calculées en un nombre ni de points, et la branche est ensuite déterminée en<br />

procédant par interpolation entre ces diérents points.<br />

En partant d'une solution connue (y 0 , λ 0 ), on cherche à déterminer une solution pour le jeu de paramètres<br />

λ 0 +∆λ. Une première approximation est calculée par une méthode de prédiction (en général celle du prédicteur<br />

tangent), c'est à dire que l'on considère que la valeur de la solution y pour un jeu de paramètres λ 0 +∆λ est<br />

égal à:<br />

y λ0 +∆λ = y 0 + ∆λ. dy<br />

∣<br />

(4.4)<br />

dλ<br />

∣<br />

(λ0 ,y 0 )<br />

Cette première approximation est ensuite améliorée de façon itérative par un algorithme de correction (par<br />

exemple un algorithme de Newton-Raphson).<br />

Cette méthode peut poser problème lorsque la tangente à la courbe représentant y en fonction de λ devient<br />

quasi-verticale. En eet, dans ce cas la valeur de la dérivée dy<br />

dλ<br />

devient innie. Pour éviter ce type de divergence,<br />

on peut choisir d'utiliser un paramètre de chemin s (assimilable par exemple à une abscisse curviligne), lié à λ,<br />

mais qui s'adapte à la forme de la courbe, et diverge alors plus dicilement. C'est en général la pseudo-longueur<br />

d'arc de Keller qui est choisie comme paramètre de chemin [16].<br />

Par un ensemble de deux processus itératifs (l'un pour le calcul des diérents points et l'autre pour la<br />

correction de la solution calculée en chaque point), cette méthode permet donc de tracer une branche de<br />

solutions en ne connaissant initialement qu'un seul point de celle-ci.<br />

Cette méthode a été implémentée dans le logiciel AUTO [25], développé par Doedel, et utilisée notamment<br />

pour des études sur un modèle de clarinette [5].<br />

4.2.2 Méthode Asymptotique Numérique (MAN)<br />

Cette méthode de continuation présente l'avantage de calculer des parties continues des branches de solutions.<br />

Connaissant une solution pour un point donné (calculée par exemple par équilibrage harmonique),<br />

l'ensemble des solutions sur une partie de la branche va être exprimé par un développement en série entière<br />

en fonction du jeu de paramètres λ (ou, comme pour la Méthode Prédicteur-Correcteur, en fonction d'un<br />

paramètre de chemin s lié à λ):<br />

⎧<br />

∞∑<br />

⎪⎨ y(s) = y 0 + s n · y 0,n<br />

n=1<br />

∞∑<br />

(4.5)<br />

⎪⎩<br />

λ(s) = λ 0 + s n · λ 0,n<br />

n=1<br />

Tous les points dénis par ces fonctions de s doivent vérier l'équation 4.1 du système étudié, ce qui donne,<br />

après développement de Taylor autour du point(y 0 ,λ 0 ), une équation de la forme suivante pour chaque valeur<br />

de n (pour le détail des calculs, on pourra se reporter au 1 er chapitre de [16]):<br />

11


∂K<br />

∂y ∣ · y 0,n + ∂K<br />

y0 ,λ 0<br />

∂λ ∣ · λ 0,n = A n (4.6)<br />

y0 ,λ 0<br />

où A n ne dépend que des variables aux ordres strictement inférieurs à n, et où K est déni par l'équation<br />

4.3. Ce système d'équations est résolu pour chaque valeur de n, jusqu'à la valeur n max à laquelle on choisit<br />

de tronquer les séries. Ainsi, la valeur de A n pour un ordre n donné est calculée à partir des résultats précédents.<br />

Les développements en série entière des équations 4.5 n'étant valables que dans un certain voisinage de la<br />

solution initiale (y 0 ,λ 0 ), il est nécessaire d'eectuer plusieurs fois ce processus de résolution, le dernier point<br />

d'une portion servant de point de départ à la suivante. On obtient alors un ensemble de portions de branche,<br />

qu'il sut de mettre bout à bout pour obtenir la branche complète.<br />

Les principaux avantages de la MAN par rapport à la MPC sont d'une part le fait que les branches sont<br />

calculées de façon continue, et d'autre part que le domaine de validité de la portion de branche calculée est<br />

déterminé a posteriori, ce qui permet un choix du pas automatique et adaptatif à la forme de la branche de<br />

solutions, là où ce pas doit être déterminé avant le calcul dans la méthode MPC. On peut se reporter à [16]<br />

pour plus de précisions. La MAN peut être vue comme un prédicteur d'ordre élevé (là où le prédicteur est<br />

d'ordre 1 dans la MPC). Un correcteur peut lui être adjoint, mais l'expérience montre que celui-ci n'est pas<br />

nécessaire [5].<br />

4.3 Conclusion<br />

L'utilisation combinée de méthodes de recherche de solutions périodiques et de méthodes de continuation<br />

de branches de solutions permet une analyse poussée des régimes périodiques de systèmes dynamiques non linéaires.<br />

Ces méthodes ont été adaptées et implémentées pour des applications à l'acoustique musicale au travers<br />

des logiciels AUTO [25], Harmbal [2] ou Manlab [4]. Les études faites jusqu'à présent se sont principalement<br />

portées sur les modèles d'instruments à anche. De part leur indépendance vis à vis des conditions initiales et<br />

du fait qu'elles permettent en théorie de déterminer toutes les solutions périodiques stables et instables du modèle<br />

de l'instrument en fonction des valeurs de ses paramètres, ces méthodes d'analyse apportent un éclairage<br />

intéressant sur le comportement des instruments. Notamment, la connaissance des diagrammes de bifurcations<br />

(dont un exemple obtenu pour un modèle de clarinette est représenté en annexe sur la gure A.4) donne une<br />

vision globale des diérentes possibilités de jeu. De plus, il est possible, avec certaines de ces méthodes, de<br />

regarder l'évolution d'un point particulier (par exemple celui correspondant à la première bifurcation de Hopf,<br />

c'est à dire le seuil d'oscillation) en fonction d'un second paramètre du modèle (qui serait dans notre cas le<br />

facteur d'inharmonicité); c'est par exemple ce qui est fait dans [31] pour un modèle de clarinette.<br />

4.4 Application à la ûte à bec<br />

Si des travaux de recherche de solutions périodiques ont été eectués sur des modèles de ûte [13] [15], les<br />

méthodes développées restent limitées tant au niveau de l'évaluation de la fréquence de jeu que du nombre<br />

d'harmoniques pouvant être pris en compte. De plus, il ne semble pas exister pour la ûte de travaux semblables<br />

à ceux cités ci-dessus pour la clarinette.<br />

La spécicité des instruments de la famille des ûtes, mise en avant dans le chapitre 1, consiste en la<br />

présence d'un retard dû à la convection de la perturbation sur le jet issu du canal. La présence de ce retard ne<br />

permet pas l'implémentation d'un modèle de cette famille d'instruments dans les logiciels cités plus haut, et qui<br />

ont pu être utilisés pour les modèles d'instruments à anche. L'utilisation de méthodes telles que l'équilibrage<br />

harmonique reste cependant tout à fait possible pour des systèmes à retards, comme on peut le voir dans [12]<br />

ou dans [11] par exemple.<br />

4.4.1 Outils numériques<br />

Logiciel DDE-Biftool<br />

Un outil permettant l'analyse de bifurcations pour des systèmes d'équations diérentielles à retards, DDE-<br />

Biftool [18] semble être utilisable pour le type de modèle que nous souhaitons étudier. Une première étude<br />

12


dans le cadre de ce stage a permis de montrer que le système d'équations 3.1 correspondant à un modèle très<br />

simple de ûte pouvait s'écrire dans le formalisme nécessaire à son implémentation dans DDE-Biftool, de la<br />

façon suivante (se reporter à l'annexe B pour le calcul détaillé):<br />

{<br />

˙vac (t) = z(t)<br />

ż = −α · z(t − τ) · [1 − tanh 2 (v ac (t − τ)] − ω 2 n · v ac + ω n<br />

Q n<br />

z(t)<br />

(4.7)<br />

Le paramètre de bifurcation "usuel" pour les instruments à vent étant la pression dans la bouche, c'est ici<br />

la valeur du retard τ que l'on fera varier. En eet, la modication de la pression dans la bouche se répercute<br />

sur la vitesse de jet (par la relation de Bernoulli), et donc sur la vitesse de convection des perturbation sur le<br />

jet (comme nous l'avons vu au chapitre 1), et par conséquent sur le retard dû à cette convection.<br />

Ce premier modèle, à un seul mode de résonance, sera dans un premier temps utilisé pour vérier que le<br />

type de modèle étudié ici est implémentable dans ce logiciel de résolution permettant le calcul des branches<br />

de solutions statiques et périodiques et l'analyse de stabilité de ces branches. Une deuxième étape consistera<br />

à utiliser un modèle de résonateur à deux modes, de la même façon que dans la simulation temporelle décrite<br />

au chapitre 3.<br />

Par ailleurs, une première étude nous a permis de montrer que le second modèle évoqué au paragraphe 3.3<br />

ne pouvait pas s'exprimer dans le formalisme nécessaire à sa résolution par DDE-Biftool. Ce second modèle,<br />

plus satisfaisant physiquement, est en eet représenté par un système neutre (c'est à dire un système dans<br />

lequel le retard intervient dans le terme dérivé), beaucoup plus complexe d'un point de vue théorique. De<br />

ce fait, les outils numériques permettant la résolution de ces systèmes sont beaucoup plus rares. Il existe<br />

cependant des travaux visant à adapter DDE-Biftool an de résoudre ce type de problèmes [30], et nous<br />

pourrons éventuellement essayer de les adapter à notre modèle.<br />

Adaptation de Manlab aux systèmes à retards<br />

Des travaux actuellement en cours laissent penser qu'il serait possible d'adapter le logiciel Manlab cité<br />

précédemment à la recherche de solutions périodiques de systèmes à retards. Dans ce cas, une comparaison des<br />

résultats obtenus par les diérentes approches permettrait d'en vérier la validité.<br />

13


Conclusion<br />

Nous nous proposons lors de ce stage d'étudier l'inuence de l'inharmonicité du résonateur d'une ûte à<br />

bec sur les possibilités de jeu de l'instrument.<br />

Des questionnements soulevés lors d'un précédent stage nous poussent à regarder plus particulièrement<br />

l'inuence de ce paramètre sur les trois aspects suivants:<br />

l'évolution de l'amplitude du régime périodique depuis le seuil<br />

la "couleur" du son, c'est à dire l'amplitude relative des diérents harmoniques du régime périodique<br />

la perte de stabilité de ce régime périodique, qui semble mener à un régime quasi-périodique dans le cas<br />

d'une forte inharmonicité<br />

Dans ce but, la confrontation à la fois de résultats expérimentaux, de résultats de simulations temporelles, et<br />

de diagrammes de bifurcations obtenus par des outils d'analyse de modèle semble particulièrement intéressante<br />

au regard des résultats obtenus pour d'autres types d'instruments. Cependant, les instruments de la famille des<br />

ûtes étant des systèmes à retard, ils constituent des objets d'étude bien particuliers, pour lesquels les outils<br />

numériques existants devront être adaptés. De ce fait, nous nous proposons dans un premier temps d'étudier<br />

un modèle très simplié, qui pourra éventuellement être ané par la suite.<br />

Au delà des problématiques de recherche en physique des instruments de musique, la connaissance de<br />

l'impact de l'inharmonicité sur le jeu d'un instrument peut trouver des applications au niveau de la facture<br />

instrumentale. Ainsi, la connaissance des liens entre les paramètres de facture et les régimes d'oscillations<br />

de l'instrument pourrait permettre au facteur de maximiser les plages de paramètres à partir desquelles le<br />

musicien pourra produire un son périodique (pour les instruments dits "classiques") ou un son quasi-périodique,<br />

comme cela est recherché dans certaines esthétiques musicales. On peut par exemple citer le cas des ûtes<br />

Chinos, instruments traditionnels chiliens produisant des sons quasi-périodiques [26] et dont le processus de<br />

fabrication n'est plus connu aujourd'hui, ou encore le cas de la musique contemporaine avec la recherche de<br />

sons "multiphoniques".<br />

14


Annexe A<br />

Figures et Schémas<br />

Figure A.1 Représentation schématique du comportement du jet. D'après Fabre, chap. 10 in [8].<br />

Figure A.2 Représentation schématique du fonctionnement de la bouche articielle asservie. D'après [14].<br />

15


Figure A.3 Détermination itérative des solutions périodiques d'un système dynamique non linéaire par<br />

l'approche AFT de la méthode de l'équilibrage harmonique. V est le vecteur des inconnues. Schéma d'après<br />

[1] et [2].<br />

Figure A.4 Diagramme de bifurcation d'un modèle de clarinette, on observe les diérents régimes périodiques,<br />

stables et instables, issus de la perte de stabilité de la branche statique. En abscisse: pression<br />

d'alimentation; en ordonnée: amplitude de la pression acoustique. Tirée de [5].<br />

16


Annexe B<br />

Ecriture du modèle de ûte à bec dans le<br />

formalisme nécéssaire à DDE-Biftool<br />

An d'être implémentable dans le logiciel DDE-Biftool, le modèle doit pouvoir s'écrire sous une forme<br />

particulière, dans la mesure où l'on doit exprimer la dérivée de chacune des variables du problème comme une<br />

fonction de la variable elle-même et/ou de toutes les autres variables, à l'instant courant ou à des instants<br />

antérieurs.<br />

Si l'on considère par exemple un système à deux variables x 1 et x 2 , on doit pouvoir écrire le modèle sous<br />

la forme suivante:<br />

{<br />

ẋ1 (t) = f(x 1 (t), x 1 (t − τ 1 ), . . . , x 1 (t − τ n ), x 2 (t), x 2 (t − τ 1 ), . . . , x 2 (t − τ n ))<br />

(B.1)<br />

ẋ 2 (t) = f(x 2 (t), x 2 (t − τ 1 ), . . . , x 2 (t − τ n ), x 1 (t), x 1 (t − τ 1 ), . . . , x 1 (t − τ n ))<br />

où τ 1 , τ 2 , . . ., τ n sont des retards xes.<br />

Nous devons donc reformuler sous cette forme le système d'équations 3.1, an de pouvoir l'implémenter dans<br />

DDE-Biftool.<br />

Dans un premier temps, nous nous plaçons dans le cas très simple d'un résonateur avec un seul mode. Nous<br />

pouvons alors écrire l'admittance sous la forme suivante:<br />

Y =<br />

jω<br />

ω 2 − ω 2 n + jω·ωn<br />

Q n<br />

(B.2)<br />

où ω n est la pulsation de résonance, Q n est le facteur de qualité du pic de résonance, et ω est la pulsation.<br />

En reportant cette expression dans l'équation (c) du système 3.1, on obtient:<br />

En écrivant cette équation dans le domaine temporel:<br />

V ac · [ω 2 − ω 2 n + jω · ω n<br />

Q n<br />

] = jω · ∆P (B.3)<br />

−¨v ac − ωn 2 · v ac + ω n<br />

· ˙v ac = ∆P<br />

Q ˙<br />

n<br />

(B.4)<br />

On pose une nouvelle variable z= ˙v ac , ce qui permet de réécrire l'équation B.4 sous la forme:<br />

ż = − ˙ ∆p − ω 2 n · v ac + ω n<br />

Q n<br />

· z<br />

(B.5)<br />

En dérivant par rapport au temps l'équation (b) du système 3.1, on écrit par ailleurs:<br />

˙ ∆p = α ˙η[1 − tanh 2 (η)]<br />

(B.6)<br />

et en exprimant η par l'équation (a) du système 3.1, on obtient:<br />

˙ ∆p = α · z(t − τ) · [1 − tanh 2 (v ac (t − τ)]<br />

(B.7)<br />

17


et en reportant cette dernière équation dans B.5, on obtient:<br />

ż = −α · z(t − τ) · [1 − tanh 2 (v ac (t − τ)] − ω 2 n · v ac + ω n<br />

Q n<br />

z(t)<br />

(B.8)<br />

Finalement, le modèle simplié de ûte, donné par le système d'équations 3.1 peut se réécrire de la façon<br />

suivante:<br />

{<br />

˙vac (t) = z(t)<br />

ż = −α · z(t − τ) · [1 − tanh 2 (v ac (t − τ)] − ωn 2 · v ac + ω n<br />

z(t)<br />

(B.9)<br />

Q n<br />

18


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19


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