Téléchargez ici l'édition n° 15 (1952 Ko) - Orchestre national d'Ile-de ...
Téléchargez ici l'édition n° 15 (1952 Ko) - Orchestre national d'Ile-de ...
Téléchargez ici l'édition n° 15 (1952 Ko) - Orchestre national d'Ile-de ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
n°<strong>15</strong> janvier-février 2007<br />
Journal <strong>de</strong> l’<strong>Orchestre</strong> National d’Île <strong>de</strong> France<br />
4 THEMA<br />
ƒlamboyant ƒleisher<br />
8 ÉMOTIONS<br />
De la Salle Pleyel<br />
à l’Auditorium<br />
Saint-Germain<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
édito<br />
4 IMPRESSION<br />
THEMA<br />
ƒlamboyant ƒleisher<br />
8 ÉMOTIONS<br />
CHRONIQUE DE GOLLIWOGG<br />
De la Salle Pleyel<br />
à l’Auditorium<br />
Saint-Germain<br />
14 LE COIN DES MUSICIENS<br />
Sweet Harmonie<br />
18 LE COIN DES ENFANTS<br />
JEUNE PUBLIC AGENDA<br />
19 À PROPOS DE<br />
AGENDA<br />
20 NOS CHOUCHOUS<br />
LES OFFRES<br />
22 RUBRIK LUDIK<br />
MOTS CROISÉS<br />
Madame la candidate,<br />
Monsieur le candidat<br />
à l’élection prési<strong>de</strong>ntielle,<br />
Je vous adresse tous mes vœux pour la nouvelle année et en<br />
particulier celui <strong>de</strong> vous entendre sur un sujet : la place <strong>de</strong> l’art<br />
et <strong>de</strong> la culture dans notre société. Jusqu’à présent votre<br />
silence est assourdissant. Pas un mot sur la musique ou sur<br />
l’éducation artistique. Quelle est la place que doit occuper<br />
l’éducation artistique dans la formation <strong>de</strong> l’enfant et <strong>de</strong> l’adolescent<br />
? Est-elle un simple petit vernis ornemental, ou estelle<br />
centrale au développement <strong>de</strong> sa sensibilité et <strong>de</strong> son<br />
intelligence ? Platon, lui, s’est clairement positionné sur le<br />
sujet. Condorcet aussi. Ainsi que <strong>de</strong> nombreux responsables<br />
politiques <strong>de</strong>puis que l’éducation s’est organisée en système,<br />
à la Révolution.<br />
Par avance, je vous remercie <strong>de</strong> prendre clairement position<br />
sur le sujet et je vous souhaite, ainsi qu’à tous les amoureux<br />
<strong>de</strong> musique, une belle année 2007.<br />
Marc-Olivier Dupin, directeur général<br />
<strong>Orchestre</strong> National d’Île <strong>de</strong> France<br />
19, rue <strong>de</strong>s Écoles - 94 140 Alfortville<br />
tél. : 33 (0)1 41 79 03 40<br />
réservations : 33 (0)1 43 68 76 00<br />
courrier@orchestre-ile.com<br />
www.orchestre-ile.com<br />
Directeur <strong>de</strong> la publication<br />
Marc-Olivier Dupin<br />
Rédactrice en chef<br />
Emmanuelle Dupin-Lucchini<br />
Conception graphique et maquette<br />
Stéphanie Boulay<br />
ISSN: 1638-976X<br />
En couverture : L’orchestre en concert<br />
à la Salle Pleyel 13 octobre 2006.<br />
© Michel Chassat
4 IMPRESSION<br />
THEMA<br />
ƒlamboyant<br />
ƒleisher<br />
Entretien avec<br />
Premiers pas à<br />
l’instrument<br />
Comment avez-vous découvert<br />
la musique ?<br />
Mes premiers souvenirs remontent à ma<br />
petite enfance. Mon frère aîné, qui a cinq<br />
ans <strong>de</strong> plus que moi, prenait <strong>de</strong>s cours<br />
particuliers <strong>de</strong> piano. À l’époque, les professeurs<br />
venaient à la maison, comme les<br />
docteurs… Ma famille racontait que j’assistais<br />
à ces séances, et qu’après sa<br />
leçon, lorsque mon frère partait jouer dans<br />
la cour, je me mettais au piano et refaisais<br />
tout ce que le professeur avait dit <strong>de</strong> faire<br />
à mon frère.<br />
Et le répertoire pour piano ?<br />
Mes gran<strong>de</strong>s rencontres avec le répertoire<br />
pour piano datent du moment où j’ai<br />
commencé à travailler avec Artur Schnabel.<br />
C’était un professeur merveilleux. J’ai<br />
énormément appris avec lui. J’étais très<br />
impressionné par toutes les informations<br />
qu’il pouvait donner sur une œuvre, par<br />
la beauté <strong>de</strong> ce qu’il disait, par la passion<br />
qui l’animait. Je sortais <strong>de</strong> ses cours groggy,<br />
comme en état d’ivresse.<br />
Vous avez joué tout jeune<br />
avec les plus grands orchestres,<br />
racontez-nous vos débuts<br />
en tant que soliste…<br />
J’ai fait mon premier récital public à huit<br />
Leon Fleisher qui entamera<br />
en février avec l’orchestre<br />
un marathon « Mozart »<br />
<strong>de</strong> sept concerts avec,<br />
comme partenaire,<br />
la pianiste Katherine Jacobson,<br />
avec laquelle il interprétera<br />
le Concerto pour trois pianos n° 7<br />
<strong>de</strong> Mozart.<br />
ans, et j’ai eu la chance <strong>de</strong> rencontrer très<br />
tôt <strong>de</strong>s chefs d’orchestre qui ont joué un<br />
rôle déterminant dans ma vie. À cette<br />
époque, il y avait à San Francisco, où je<br />
vivais, <strong>de</strong>s chefs réputés tels que Pierre<br />
Monteux (c’est d’ailleurs à lui que je dois<br />
d’avoir rencontré Schnabel) et Alfred<br />
Herz. Au sortir <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s crises économiques<br />
qui ont secoué les États-Unis,<br />
Roosevelt avait créé un dispositif d’ai<strong>de</strong><br />
à l’emploi qui concernait tous les métiers,<br />
dont ceux <strong>de</strong> la musique. C’est ainsi que<br />
Alfred Herz fut amené à créer un <strong>de</strong>uxième<br />
orchestre à San Francisco, (le San<br />
Francisco Symphony) qui s’engagea<br />
dans une politique <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong><br />
concerts sur un large territoire, et qui pratiquait<br />
<strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> place très bas. J’ai fait<br />
mes débuts <strong>de</strong> soliste avec cet orchestre,<br />
principalement pour <strong>de</strong>s concerts éducatifs,<br />
j’avais alors une dizaine d’années.<br />
Quels furent pour vous les grands<br />
chocs parmi les œuvres<br />
entendues en concert ?<br />
Deux œuvres d’orchestre m’ont particulièrement<br />
marqué. La première, j’avais<br />
neuf ans: c’était la Première symphonie<br />
<strong>de</strong> Sibelius, dirigée par une femme :<br />
Lady Antonia Brico – ce qui était très rare<br />
à l’époque –. La secon<strong>de</strong> œuvre, c’est<br />
la Deuxième symphonie <strong>de</strong> Brahms<br />
dirigée par Pierre Monteux. Tout simplement<br />
inoubliable.
zoom<br />
Leon Fleisher<br />
en quelques dates<br />
• 1932 : commence le piano à<br />
l’âge <strong>de</strong> quatre ans. Débuts<br />
marqués par la présence <strong>de</strong> sa<br />
mère qui ne lui laisse d’autre choix<br />
que <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir le meilleur pianiste<br />
au mon<strong>de</strong> (ou le prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong>s États-Unis !).<br />
• 1944 : joue avec le New York<br />
Philharmonic Orchestra,<br />
à Carnegie Hall, sous la direction<br />
<strong>de</strong> Pierre Monteux.<br />
• 1958 : enregistrement<br />
<strong>de</strong>s concertos pour piano<br />
<strong>de</strong> Beethoven et <strong>de</strong> Brahms<br />
avec le Cleveland Orchestra<br />
et George Szell.<br />
• 1965 : cesse ses activités<br />
<strong>de</strong> concertiste pour cause <strong>de</strong><br />
dystonie <strong>de</strong> la main droite.<br />
Découvre le répertoire pour<br />
la main gauche et s’y consacre<br />
avec passion.<br />
• 1967 : se met à la direction<br />
d’orchestre et fon<strong>de</strong> le Theater<br />
Chamber Players au Kennedy<br />
Center <strong>de</strong> New York.<br />
• 1973 : <strong>de</strong>vient chef associé<br />
du Baltimore Symphony.<br />
• 2004 : est le premier à<br />
interpréter, avec le Philharmonique<br />
<strong>de</strong> Berlin et Simon Rattle,<br />
le Concerto pour la main gauche<br />
<strong>de</strong> Hin<strong>de</strong>mith, récemment<br />
découvert.<br />
© DR<br />
Leon Fleisher et Katherine Jacobson.<br />
Leon Fleisher est l’un <strong>de</strong>s mus<strong>ici</strong>ens<br />
qui compte le plus pour moi.<br />
Extraordinaire pianiste, chambriste<br />
et pédagogue, il fait <strong>de</strong> son art quelque<br />
chose qui semble tellement simple<br />
et qui crée pour son auditeur ou son<br />
spectateur un sentiment d’évi<strong>de</strong>nce<br />
hors du commun.<br />
Chez peu <strong>de</strong> mus<strong>ici</strong>ens on trouve<br />
une telle continuité <strong>de</strong> l’intelligence à<br />
la sensibilité. Il est, par ailleurs, l’un <strong>de</strong>s<br />
êtres les plus généreux qui soit <strong>de</strong> son<br />
savoir. La qualité <strong>de</strong> son enseignement<br />
en témoigne. Nous avons d’ailleurs<br />
souvent le privilège d’accueillir ses<br />
élèves à l’<strong>Orchestre</strong> National d’Île <strong>de</strong><br />
France : Nicolas Angelich,<br />
Alon Goldstein ou Stephen Brotzman.<br />
Il est <strong>de</strong> plus un merveilleux ami.<br />
J’ai le sentiment <strong>de</strong> le connaître <strong>de</strong>puis<br />
toujours et <strong>de</strong> le retrouver chaque fois,<br />
comme si je l’avais vu la veille.<br />
Je lui suis très reconnaissant <strong>de</strong><br />
partager <strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> musique<br />
avec nous.<br />
Marc-Olivier Dupin
Programme<br />
Wolfgang Ama<strong>de</strong>us Mozart<br />
Symphonie n° 25 en sol mineur K 183<br />
Rondo pour piano K 382 en ré majeur<br />
Concerto pour <strong>de</strong>ux pianos<br />
en fa majeur K 242 (transcription<br />
du Concerto pour trois pianos)<br />
Symphonie n° 35 « Haffner »<br />
en ré majeur K 385<br />
Direction et piano Leon Fleisher<br />
Piano Katherine Jacobson<br />
Leon Fleisher en tournée avec l’orchestre<br />
Villejuif (94)<br />
vendredi 9 février 07 à 20 h 30<br />
Théâtre Romain Rolland<br />
18, rue Eugène-Varlin<br />
Rés. : 01 49 58 17 00<br />
Fontainebleau (77)<br />
samedi 10 février 07 à 20 h<br />
Théâtre mun<strong>ici</strong>pal<br />
Rue <strong>de</strong> Richelieu<br />
Rés. : 01 64 22 26 91<br />
Villeparisis (77)<br />
dimanche 11 février 07 à <strong>15</strong> h 30<br />
Salle Jacques Prévert<br />
Place <strong>de</strong> Pietrasanta<br />
Rés. : 01 64 67 59 60<br />
Paris (75)<br />
mardi 13 février 07 à 20 h<br />
Salle Gaveau<br />
45, rue La Boétie - 75008 Paris<br />
Rés. : 01 43 68 76 00<br />
Sèvres (92)<br />
mercredi 14 février 07 à 20 h 45<br />
Espace Loisirs<br />
47, Gran<strong>de</strong>-Rue<br />
Rés. : 01 45 34 47 84<br />
Vélizy-Villacoublay (78)<br />
jeudi <strong>15</strong> février 07 à 21 h<br />
L’On<strong>de</strong><br />
8 bis, avenue Louis-Breguet<br />
Rés. : 01 34 58 03 35<br />
Villeneuve-Saint-Georges (94)<br />
vendredi 16 février 07 à 21 h<br />
Sud-Est Théâtre<br />
21, avenue Carnot<br />
Rés. : 01 43 89 21 18<br />
Sa carrière <strong>de</strong> chef<br />
Quand avez-vous commencé<br />
votre carrière <strong>de</strong> chef ?<br />
Mes débuts à la direction d’orchestre<br />
datent <strong>de</strong>s années 1967/1968, à<br />
l’époque <strong>de</strong> mes problèmes <strong>de</strong> dystonie<br />
<strong>de</strong> la main droite. Je ne pouvais plus jouer<br />
avec mes <strong>de</strong>ux mains et j’ai dû provisoirement<br />
cesser mes activités <strong>de</strong> concertiste.<br />
J’ai réalisé que ma vie était consacrée<br />
à la musique et que je <strong>de</strong>vais trouver<br />
d’autres moyens <strong>de</strong> la servir. La direction<br />
en était un. L’occasion s’est présentée<br />
avec un <strong>de</strong> mes étudiants en piano, également<br />
violoncelliste dans un orchestre<br />
local, qui cherchait un chef qui puisse l’accompagner<br />
dans un concerto.<br />
Quel souvenir gar<strong>de</strong>z-vous<br />
<strong>de</strong> vos débuts en tant que chef ?<br />
Je me souviens m’être énormément agité<br />
en dirigeant les Métamorphoses <strong>de</strong> Hin<strong>de</strong>mith.<br />
C’était drôle, j’étais dans l’exagération<br />
et l’excitation la plus totale… Diriger<br />
est une activité extrêmement<br />
séduisante, vous savez, on surplombe<br />
quatre-vingt personnes avec un bâton à<br />
la main! Quelles sont les autres activités<br />
qui nous permettent d’être dans cette situation?<br />
(rires). Plus tard, mon expérience<br />
<strong>de</strong> direction d’orchestre s’est d’ailleurs<br />
beaucoup développée dans le domaine<br />
<strong>de</strong> la musique contemporaine lorsque<br />
nous avons créé avec un groupe d’amis<br />
le Theater Chamber Players au Kennedy<br />
Center <strong>de</strong> New York. Nous avons joué<br />
énormément <strong>de</strong> musique contemporaine:<br />
Berio, Boulez, <strong>de</strong> jeunes compositeurs<br />
américains… J’ai largement contribué à<br />
promouvoir le répertoire contemporain.<br />
Par ailleurs, beaucoup <strong>de</strong> compositeurs<br />
m’ont dédié leurs pièces pour
IMPRESSION<br />
THEMA<br />
7<br />
la main gauche. Je suis une sorte d’extension<br />
<strong>de</strong> Wittgenstein…<br />
Continuez-vous à apprendre<br />
<strong>de</strong> nouvelles œuvres ?<br />
Oui, je viens <strong>de</strong> diriger le Divertimento <strong>de</strong><br />
Bartók et une symphonie <strong>de</strong> Boccherini<br />
à Stuttgart.<br />
Est-ce qu’interpréter et diriger<br />
sont <strong>de</strong>ux façons différentes<br />
<strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la musique ?<br />
Non, il n’y a pas véritablement <strong>de</strong> frontière<br />
entre l’interprétation et la direction d’orchestre.<br />
Elles sont artif<strong>ici</strong>elles. Je n’ai aucun<br />
talent <strong>de</strong> compositeur, ça laisse donc<br />
place à différentes formes d’interprétation.<br />
Un pédagogue passionné<br />
L’enseignement occupe une part<br />
importante <strong>de</strong> votre vie, quels<br />
sont vos critères pour choisir <strong>de</strong><br />
faire travailler un étudiant ?<br />
Rencontrer chez un mus<strong>ici</strong>en une<br />
conscience exceptionnelle <strong>de</strong> son propre<br />
Artur Schnabel (1882-1951)<br />
Pianiste légendaire, immense pédagogue,<br />
interprète d’exception et compositeur.<br />
Schnabel ne va cesser d’approfondir tout<br />
au long <strong>de</strong> sa vie l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ses grands<br />
maîtres : Schubert, Schumann, Mozart et<br />
Beethoven en tête. Dans son<br />
autobiographie, il fait un parallèle entre<br />
l’interprète et un gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> montagne, le<br />
but ultime étant d’amener l’auditeur au<br />
sommet pour qu’il puisse admirer le<br />
paysage. Issu <strong>de</strong> la lignée pianistique <strong>de</strong><br />
Beethoven, il est le premier à réaliser un<br />
enregistrement <strong>de</strong>s sonates pour piano,<br />
une référence absolue encore aujourd’hui.<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
L’important est <strong>de</strong> responsabiliser les mus<strong>ici</strong>ens,<br />
<strong>de</strong> faire en sorte qu’ils s’écoutent et non pas <strong>de</strong><br />
les mettre en situation <strong>de</strong> suivre mécaniquement.<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
jeu : la capacité <strong>de</strong> s’écouter. Mais, il est<br />
très diff<strong>ici</strong>le <strong>de</strong> ne pas se tromper, car aujourd’hui<br />
il y a tant <strong>de</strong> pianistes qui ont<br />
d’extraordinaires facilités sur l’instrument.<br />
Je me trompe souvent… (rires).<br />
Quel est le plus important, pour<br />
vous, à transmettre à vos élèves ?<br />
Être une source d’inspiration pour eux ;<br />
mais au-<strong>de</strong>là leur enseigner comment apprendre,<br />
comment faire les bons choix<br />
d’interprétation en se basant sur <strong>de</strong>s éléments<br />
concrets et objectifs <strong>de</strong> la musique.<br />
C’est un peu comme connaître<br />
l’anatomie. Ainsi ces fondamentaux peuvent<br />
se combiner avec la sensibilité. Souvent,<br />
au début du travail, on se laisse emporter<br />
par la sensibilité au détriment <strong>de</strong><br />
la facture <strong>de</strong> l’œuvre. Or, le travail doit permettre<br />
à l’élève <strong>de</strong> combiner les <strong>de</strong>ux : le<br />
savoir et la sensibilité. Il doit réussir à résoudre<br />
cette contradiction.<br />
Une tournée en Île-<strong>de</strong>-<br />
France avec l’orchestre<br />
Au mois <strong>de</strong> février, vous allez<br />
donner avec l’orchestre, une<br />
série <strong>de</strong> concerts avec certaines<br />
œuvres que vous dirigez du piano.<br />
Quelles sont les différences avec<br />
la direction au pupitre ?<br />
Diriger du piano? Pour moi, c’est à peine<br />
<strong>de</strong> la direction. C’est plutôt <strong>de</strong> la musique<br />
<strong>de</strong> chambre. Mais même lorsque je dirige<br />
avec une baguette, je considère cela aujourd’hui<br />
comme <strong>de</strong> la musique <strong>de</strong><br />
chambre « élargie ». L’important est <strong>de</strong> responsabiliser<br />
les mus<strong>ici</strong>ens, <strong>de</strong> faire en sorte<br />
qu’ils s’écoutent et non pas <strong>de</strong> les mettre<br />
en situation <strong>de</strong> suivre mécaniquement.<br />
Dans ce même programme,<br />
vous jouez avec votre femme,<br />
Katherine Jacobson, un <strong>de</strong>s<br />
concertos pour piano <strong>de</strong> Mozart.<br />
Quelle impression ça fait <strong>de</strong><br />
jouer avec son épouse ?<br />
Jouer à quatre mains avec ma femme<br />
Kathy est une expérience formidable: « it<br />
covers everything ! ». Les moments peuvent<br />
être d’extase ou <strong>de</strong> conflits. Kathy<br />
dit que dans le jeu à quatre mains, l’utilisation<br />
<strong>de</strong> la pédale du piano peut <strong>de</strong>venir<br />
une cause <strong>de</strong> divorce !<br />
Vous revenez à l’orchestre<br />
avec un programme<br />
entièrement consacré à Mozart,<br />
quelles sont vos influences<br />
pour jouer Mozart ?<br />
Schnabel, Schnabel, Schnabel… Sans<br />
aucune hésitation. Il savait donner aux<br />
lignes les plus simples une beauté, une<br />
dignité et un sens <strong>de</strong> l’humour extraordinaires.<br />
Vous savez, il y a tant d’humour et<br />
<strong>de</strong> joie chez Mozart. •<br />
Emmanuelle Dupin-Lucchini
8 ÉMOTIONS<br />
CHRONIQUE DE GOLLIWOGG<br />
De la Salle Pleyel<br />
à l’Auditorium Saint-Germain<br />
Où Golliwogg se mêle d’acoustique, ce qui ne lui vaut<br />
rien – où il évoque le grand concert « Danses symphoniques »,<br />
donné par l’<strong>Orchestre</strong> National d’Île <strong>de</strong> France à la Salle Pleyel<br />
le 13 octobre <strong>de</strong>rnier, sous la direction <strong>de</strong> son chef principal<br />
Yoel Levi – où il nous allèche avec sa Princesse <strong>Ko</strong>foni*,<br />
donnée à l’Auditorium Saint-Germain, à Paris, le 24 octobre.<br />
* La Princesse <strong>Ko</strong>foni livret d’Ivan Grinberg, musique <strong>de</strong> Marc-Olivier Dupin,<br />
récitante Dominique Reymond, direction Christophe Mangou.
ÉMOTIONS<br />
CHRONIQUE DE GOLLIWOGG<br />
9<br />
© Michel Chassat<br />
Yoel Levi au pupitre durant les répétitions.<br />
La Salle Pleyel<br />
Dans Qsar Ghilâne, poème symphonique<br />
inspiré d’un poème <strong>de</strong> Lorand<br />
Gaspar, le compositeur Jean-Louis<br />
Florentz, récemment disparu, repose aujourd’hui<br />
la question du poème symphonique,<br />
s’il est possible <strong>de</strong> faire équivaloir<br />
une composition musicale à un<br />
morceau <strong>de</strong> la nature (une oasis, en l’occasion).<br />
Franz Liszt avait résolu la question<br />
pour les romantiques dans ses Prélu<strong>de</strong>s,<br />
et on se souvient que Mahler<br />
prétendait avoir fait passer toute la nature<br />
qui l’entourait, lorsqu’il la composa,<br />
dans sa Troisième symphonie. Ce en<br />
quoi la musique rivalise avec le naturel,<br />
ou avec le divin. Tel semble avoir été le<br />
désir <strong>de</strong> Florentz.<br />
Le Concerto n° 3 <strong>de</strong> Prokofiev, pour piano<br />
et orchestre, m’enthousiasme <strong>de</strong>puis<br />
longtemps. Mais peu importe, car le jeune<br />
et fringant Alon Goldstein le fit entendre<br />
avec une merveilleuse aisance, souriant<br />
très souvent comme si c’était un jeu, donnant<br />
le sentiment que la vraie virtuosité<br />
est ludique et non pas artif<strong>ici</strong>elle, et<br />
qu’elle est une forme <strong>de</strong> la joie.<br />
Les graves Danses symphoniques <strong>de</strong><br />
Rachmaninov, enfin, l’une <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>rnières<br />
œuvres, son testament dit-on, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<br />
une attention tout aussi grave;<br />
elles bifurquent constamment et ménagent<br />
<strong>de</strong>s surprises, comme <strong>de</strong>s points <strong>de</strong><br />
fuite au cœur <strong>de</strong> la danse même qui seraient<br />
autant d’allusions mystiques à<br />
quelque ailleurs au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la mort.<br />
Ce concert eut lieu à la Salle Pleyel dont<br />
vous savez que, rénovée, elle vient d’être<br />
rendue à la musique. J’aurais pu entendre<br />
ce qui suit à la sortie :<br />
«- Une dame plus toute jeune :<br />
Ah! chère amie, notre chère Pleyel<br />
nous est enfin rendue.<br />
- Son amie, plus jeune qu’elle : Oui.<br />
Et comme c’est beau, comme<br />
c’est propre, comme c’est blanc.<br />
Et ces cossus tapis…<br />
- Un vieux monsieur : Un ami mus<strong>ici</strong>en<br />
m’a dit cependant que ce blanc
10 ÉMOTIONS<br />
CHRONIQUE DE GOLLIWOGG<br />
© Michel Chassat<br />
Durant l'entracte Salle Pleyel<br />
les gênait, lui et ses confrères.<br />
Ils se sentent exposés, mis à nus.<br />
- La dame plus toute jeune :<br />
Il est vrai qu’ils ne peuvent plus se livrer<br />
à leurs bavardages ! On les voit !<br />
- Son amie, plus jeune qu’elle :<br />
Mais enfin ma chère, on les a toujours<br />
vus, à Pleyel, ils ne sont pas dans une<br />
fosse d’orchestre !<br />
- La dame plus toute jeune :<br />
En tout cas, tout le mon<strong>de</strong> dit que<br />
l’acoustique est très réussie.<br />
- Un ami grincheux : Mais vous,<br />
votre impression ?<br />
- La dame plus toute jeune :<br />
Personnellement, bien que sour<strong>de</strong>,<br />
j’ai tout entendu.<br />
- L’ami grincheux : Cela dépend d’où<br />
l’on est placé. Moi, j’ai trouvé le piano<br />
un peu couvert.<br />
- Le vieux monsieur : De toute façon,<br />
il y a toujours ces nœuds et ces<br />
ventres…<br />
- La dame plus toute jeune : Quoi ?<br />
Des nœuds et <strong>de</strong>s ventres ?<br />
Dans le public ? Cela gênerait le son ?<br />
- Le vieux monsieur : Mais non, <strong>de</strong>s<br />
nœuds et <strong>de</strong>s ventres acoustiques, et<br />
du coup, cela éteint le son, ou l’amplifie.<br />
- Un techn<strong>ici</strong>en indésirable: Ce qu’il<br />
ne faut pas entendre! Ce ne sont pas<br />
les nœuds qui atténuent, ni les ventres<br />
qui réverbèrent. Et <strong>de</strong> toute façon…<br />
- La vieille dame : Il me semble<br />
en tout cas que tout ce blanc doit plutôt<br />
ai<strong>de</strong>r le son.<br />
- Son amie : Ah ! c’est la couleur<br />
qui modifie le son ?<br />
- Une jeune fille : Moi, j’attendrai<br />
<strong>de</strong> lire ce qu’en pense Golliwogg.<br />
On va voir s’il a l’oreille !<br />
- Le techn<strong>ici</strong>en : Alors là, vous rêvez !<br />
Les critiques y vont à l’esbroufe !
© Michel Chassat<br />
Répétition générale du concert <strong>de</strong> l'orchestre Salle Pleyel le 13 octobre 2006. Direction : Yoel Levi<br />
Rien <strong>de</strong> plus subjectif que l’acoustique<br />
pour eux. Ils n’ont d’acoustique<br />
qu’un cornet dans l’oreille.<br />
Je suis sûr qu’il n’a pas lu Helmholtz<br />
- Golliwogg, qui passait : Je vous<br />
trouve bien impru<strong>de</strong>nt, cher Monsieur,<br />
car je lis Helmholtz tous les jours, et<br />
<strong>de</strong>puis fort longtemps, mais j’ai du mal<br />
à appliquer ce qu’il écrit à votre “chère<br />
Pleyel”.<br />
- Le techn<strong>ici</strong>en : Eh bien ! c’est assez<br />
simple. Il dit que “tout mouvement<br />
<strong>de</strong> l’air qui correspond à une masse<br />
composite <strong>de</strong> sons musicaux est,<br />
conformément à la loi d’Ohm, propre<br />
à être analysée en une somme <strong>de</strong><br />
vibrations pendulaires simples,<br />
et qu’à chaque vibration singulière<br />
simple correspond un son simple<br />
sensible à l’oreille, et ayant une hauteur<br />
déterminée par le temps périodique du<br />
mouvement <strong>de</strong> l’air correspondant” 1 .<br />
- La dame plus toute jeune :<br />
Ah ! je me disais bien, aussi…»<br />
1 Hermann von Helmholtz, l’un <strong>de</strong>s plus<br />
grands phys<strong>ici</strong>ens et physiologistes du<br />
XX e siècle (Potsdam 1821, Charlottenburg<br />
1894). Il découvrit le rôle <strong>de</strong>s harmoniques<br />
dans le timbre <strong>de</strong>s sons. Ses travaux sur la vue<br />
et sur l’ouïe le conduisirent à mesurer la vitesse<br />
<strong>de</strong> l’influx nerveux (1850). La citation est<br />
tirée <strong>de</strong> son traité Sur les sensations du son<br />
comme base physiologique pour la théorie<br />
<strong>de</strong> la musique, 1885, chapitre II.
12 ÉMOTIONS<br />
CHRONIQUE DE GOLLIWOGG<br />
Suite pour une Princesse muette<br />
Les contes viennent du fond <strong>de</strong>s âges.<br />
Personne n’écrit <strong>de</strong> conte, il se transmet<br />
oralement, puis un jour on l’écrit. Les<br />
uns l’attribuent à un génie réputé populaire,<br />
anonyme même lorsqu’on lui prête<br />
un nom, comme à Homère, les autres au<br />
peuple supposé génial. Tradition persane,<br />
arabe, chinoise <strong>de</strong>s contes à l’origine<br />
<strong>de</strong>s Mille et une nuits, que d’autres appellent<br />
les Nuits arabes. Puis viennent les<br />
génies qui ont un nom: Perrault, les frères<br />
Grimm, Ramuz. Ils recueillent les variantes<br />
du conte et établissent la leur, sans y rien<br />
mettre <strong>de</strong> leur cru, sauf leur compétence<br />
philologique, comme les Grimm, ou leur<br />
génie… <strong>de</strong> la langue, comme Perrault ou<br />
Ramuz. Car l’Histoire du soldat qu’il rédige<br />
pour Stravinski, et dont le début « A marché,<br />
a beaucoup marché » est dans toutes<br />
les mémoires, est tirée d’un conte russe.<br />
Aussi est-il à marquer d’une pierre blanche,<br />
le jour où un poète sait tirer <strong>de</strong> son propre<br />
fonds un conte qui a l’air immémorial,<br />
comme cette Princesse <strong>Ko</strong>foni composée<br />
par Ivan Grinberg, pour récitante, mise<br />
en musique par Marc-Olivier Dupin, « voyage<br />
musical au cœur <strong>de</strong> l’orchestre ».<br />
Bien entendu, ce qui ne vient pas du fond<br />
<strong>de</strong>s âges, c’est la référence pédagogique,<br />
bien qu’on n’aperçoive pas tout <strong>de</strong><br />
suite l’intention didactique dans le cas<br />
<strong>Ko</strong>foni (oui, je voulais vous faire entendre<br />
le jeu <strong>de</strong> mots, c’est fait) : elle a pour objectif<br />
<strong>de</strong> nommer au fur et à mesure les<br />
instruments <strong>de</strong> l’orchestre au moment<br />
même où on les entend. C’est d’ailleurs<br />
la différence avec Pierre et le Loup, <strong>de</strong><br />
Prokofiev, dont le didactisme amusant<br />
fait entendre séparément les sons <strong>de</strong>s<br />
instruments, auxquels s’i<strong>de</strong>ntifient les animaux<br />
du conte avant qu’ils n’entrent dans<br />
l’ensemble du morceau. Ensuite, il faut<br />
reconnaître les animaux dans les instruments,<br />
et on a parfois oublié leur timbre.<br />
Dans une cour princière, il y a le roi, la<br />
reine, un chancelier tyrannique, « qui fait<br />
tout pour que le Roi et la Reine puissent<br />
régner paisiblement », la Princesse<br />
<strong>Ko</strong>foni, et <strong>de</strong>ux ânesses, Élise et Liza, qui<br />
logent au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong> l’orchestre,<br />
qui se jalousent farouchement<br />
au point <strong>de</strong> se coller l’une à l’autre afin<br />
que nul ne puisse en favoriser une en la<br />
montant toute seule. Le drame est que la<br />
Princesse a jeté à sa naissance un tel cri<br />
que le Chancelier tyrannique lui a crié<br />
« Silence ! », et que, <strong>de</strong>puis lors, elle est<br />
muette. Et le Prince charmant? Non. Pas<br />
<strong>de</strong> Prince charmant, mais un mus<strong>ici</strong>en, le<br />
joueur <strong>de</strong> tuba Wuturi « qui aime la Princesse<br />
et veut <strong>de</strong>venir roi. » Le conte racontera<br />
comment, se penchant à sa fenêtre,<br />
la Princesse tombe dans le tuba et<br />
disparaît dans ses circonvolutions, comment<br />
le Chancelier se précipite, chevauchant<br />
les <strong>de</strong>ux ânesses à la fois jusqu’aux<br />
confins du Royaume, dont les frontières<br />
sont poreuses (<strong>ici</strong> dites: « peureuses »!),<br />
à la différence <strong>de</strong>s nôtres qui sont si bien<br />
fixées que nul ne peut plus y entrer et que<br />
bientôt personne n’osera plus en sortir ;<br />
mais le Chancelier ne trouve pas la Princesse<br />
qui, par une opération <strong>de</strong> topologie<br />
magique, après avoir été supposée<br />
le plus loin possible du cœur du Royaume,<br />
se retrouve au cœur <strong>de</strong> l’orchestre;<br />
habitant, hantant chacun <strong>de</strong>s instruments,<br />
elle se révèle l’âme <strong>de</strong> l’orchestre en chantant<br />
à elle seule par la voix <strong>de</strong> tous les instruments<br />
et recouvre, ou plutôt découvre,<br />
sa voix multiple et un rire éclatant.<br />
Ce récit est raconté par une récitante<br />
dans un style qui, au travers <strong>de</strong>s références<br />
savantes aux instruments, gar<strong>de</strong><br />
donc le charme et la simpl<strong>ici</strong>té <strong>de</strong>s grands<br />
contes d’autrefois, ce qui est la chose la<br />
plus diff<strong>ici</strong>le du mon<strong>de</strong>, car on peut composer<br />
<strong>de</strong>s sonnets savants et <strong>de</strong>s vers<br />
ésotériques mais on ne trouva pas forcément<br />
ce qu’il convient <strong>de</strong> dire entre « Il<br />
était une fois » et « Ils se marièrent et eurent<br />
beaucoup d’enfants » !<br />
Si la suite orchestrale est composée <strong>de</strong><br />
pastiches époustouflants (non <strong>de</strong>s citations,<br />
encore qu’il y en ait quelques-unes<br />
<strong>de</strong> très reconnaissables tirées <strong>de</strong> Berlioz,<br />
Wagner, Prokofiev, etc.) mais <strong>de</strong>s morceaux<br />
comme la fugue, la habanera, la<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
Le drame est que la Princesse a jeté à sa naissance<br />
un tel cri que le Chancelier tyrannique lui a crié<br />
« Silence ! », et que, <strong>de</strong>puis lors, elle est muette.<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
valse, le nocturne, etc. plus vrais que vrais,<br />
un peu comme Proust s’amusa à imiter<br />
dans ses Pastiches plus vrais que vrais<br />
les styles <strong>de</strong> Saint-Simon, <strong>de</strong> Balzac, <strong>de</strong>s<br />
Goncourt et <strong>de</strong> Renan. Et même si vous<br />
ne saviez pas <strong>de</strong> qui provenait l’imitation,<br />
leur style brillant suffisait à vous<br />
convaincre qu’il y avait, sous toutes ces<br />
jolies pages <strong>de</strong> Dupin, allusion sous<br />
roche. En outre, l’orchestre se prêtait<br />
aussi à l’imitation directe, non d’autres<br />
compositeurs, mais du hi han <strong>de</strong>s<br />
ânesses, <strong>de</strong> leurs coups <strong>de</strong> sabot, et <strong>de</strong>s<br />
hululements nocturnes, en bref, s’ingéniait<br />
à rappeler à ces instruments sophistiqués<br />
et mondains <strong>de</strong> quel bois, <strong>de</strong><br />
quel crin, <strong>de</strong> quel cuivre, <strong>de</strong> quelles peaux<br />
et <strong>de</strong> quels boyaux ils sont faits. Toute la<br />
recherche contemporaine, d’ailleurs, est<br />
allée dans le sens <strong>de</strong> leur faire avouer « <strong>de</strong><br />
quel bois ils se chauffent » !<br />
J’en viens à la récitante, car elle a le rôle<br />
principal dans l’ensemble. C’est son récit<br />
qui organise tout le déroulement <strong>de</strong> l’orchestre,<br />
comme s’il en ressentait aussitôt<br />
les effets et s’efforçait <strong>de</strong> les rendre<br />
par ses moyens propres. Mais elle avait<br />
en outre la tâche d’imiter le cri natal <strong>de</strong> la<br />
Princesse, les braiments <strong>de</strong>s ânesses et<br />
leurs débor<strong>de</strong>ments, les voix <strong>de</strong>s personnages,<br />
les chants <strong>de</strong>s oiseaux et <strong>de</strong><br />
la nature. Comme elle le faisait avec un<br />
talent sans égal, j’ai <strong>de</strong>mandé à l’excellente<br />
Dominique Reymond comment elle<br />
suivait si bien la musique. Comme elle<br />
prétend y être profane, elle avait truffé sa<br />
partition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins, <strong>de</strong> schémas, <strong>de</strong> graphismes<br />
bizarres lui indiquant à quels moments<br />
tel cri, tel hi han, tel rugissement,<br />
tel gazouillis. Et je reste très admiratif<br />
qu’elle ait su, avec un sens aussi précis<br />
du rythme, effectuer si bien ce que d’excellents<br />
comédiens n’arrivent pas toujours<br />
à faire, car la diction libre et la mesure<br />
comptée ne font pas forcément bon<br />
ménage, et le théâtre a ses lois que la musique<br />
ne connaît pas.<br />
Les enfants, la partie la plus importante<br />
<strong>de</strong> la salle, étaient attentifs et ravis et non<br />
pas excités, agités, comme dans ces jeux<br />
indigents où on veut absolument qu’ils<br />
montrent qu’ils s’amusent. J’ai déjà eu<br />
l’occasion <strong>de</strong> citer un beau texte <strong>de</strong> Hegel<br />
où il explique que les enfants n’aiment<br />
pas du tout ce qu’on fabrique <strong>de</strong> puéril à<br />
leur usage.<br />
La Princesse <strong>Ko</strong>foni est donc ludique,<br />
c’est un conte, et c’est un jeu. Est-il besoin<br />
<strong>de</strong> remonter à La Flûte enchantée<br />
pour savoir que rien n’est plus sérieux que<br />
le jeu ? •<br />
Golliwogg
14<br />
LE COIN DES MUSICIENS<br />
INTERVIEW<br />
Sweet Harmonie<br />
Entretien avec<br />
La venue à la musique<br />
et le choix <strong>de</strong> l’instrument<br />
Comment avez-vous commencé à<br />
faire <strong>de</strong> la musique et qu’est-ce<br />
qui a motivé le choix <strong>de</strong> la<br />
trompette ?<br />
Pierre Greffin : Je suis issu d’une famille<br />
<strong>de</strong> mus<strong>ici</strong>ens : mon père, avec qui j’ai<br />
travaillé mon instrument, était trompette<br />
solo à l’Opéra <strong>de</strong> Paris. J’étais donc un<br />
peu pré<strong>de</strong>stiné à <strong>de</strong>venir mus<strong>ici</strong>en ! La<br />
première fois que j’ai joué <strong>de</strong>vant quelqu’un<br />
d’autre, c’est lorsque je me suis<br />
présenté au conservatoire <strong>de</strong> Paris !<br />
Yohan Chetail : Mes parents nous ont<br />
inscrits, mon frère et moi, à l’école <strong>de</strong> musique.<br />
J’ai commencé directement par la<br />
trompette, sans doute influencé par mon<br />
grand-père qui était trompettiste dans<br />
une harmonie.<br />
Patrick Lagorce: Comme Pierre, je suis<br />
issu d’une famille <strong>de</strong> mus<strong>ici</strong>ens. Mon père<br />
était à l’<strong>Orchestre</strong> <strong>de</strong> Paris. Faire <strong>de</strong> la<br />
musique, dans ma famille, était donc très<br />
naturel. J’ai débuté par le piano, – c’est<br />
une excellente base pour tous les mus<strong>ici</strong>ens<br />
– et n’ai commencé la trompette<br />
qu’à douze ans, sans doute, pour faire<br />
comme mon père.<br />
Nadine Schnei<strong>de</strong>r : Lorsque j’étais<br />
enfant, tous les dimanches, nous allions<br />
en famille écouter les fanfares <strong>de</strong> village.<br />
On m’a raconté qu’avant même <strong>de</strong> savoir<br />
Yohan Chetail,<br />
Pierre Greffin,<br />
Patrick Lagorce<br />
et Nadine Schnei<strong>de</strong>r,<br />
les quatre trompettistes<br />
<strong>de</strong> l'<strong>Orchestre</strong><br />
Nationale<br />
d'Île <strong>de</strong> France.<br />
parler, je montrais déjà la trompette<br />
du doigt. J’ai eu immédiatement le coup<br />
<strong>de</strong> cœur pour cet instrument ! J’ai commencé<br />
à huit ans.<br />
De la trompette…<br />
À quel âge peut-on commencer<br />
la trompette ?<br />
P. G. : Tout dépend en fait <strong>de</strong> l’avancement<br />
<strong>de</strong> la <strong>de</strong>ntition car il faut avoir ses<br />
<strong>de</strong>nts définitives. En général, ce n’est pas<br />
avant sept, huit ans.<br />
Techniquement, la nécessité<br />
du souffle et d’une capacité<br />
thoracique suffisante pour<br />
pouvoir débuter cet instrument,<br />
c’est une idée reçue ?<br />
P. G.: C’est une idée reçue, effectivement.<br />
C’est plutôt une question <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong><br />
la respiration et <strong>de</strong> la colonne d’air.<br />
Contrairement aux cuivres graves (le tuba<br />
par exemple), les trompettistes utilisent<br />
en fait un débit d’air moins important.<br />
Quelles sont les caractéristiques<br />
<strong>de</strong> la trompette au regard <strong>de</strong>s<br />
autres membres <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s<br />
cuivres ?<br />
N. S.: La trompette a une tessiture aigue,<br />
on lui attribue donc plus facilement la ligne<br />
mélodique (à l’image <strong>de</strong>s violons pour les
© Michel Chassat<br />
Le pupitre <strong>de</strong> trompettes. De gauche à droite : Yohan Chetail, Nadine Schnei<strong>de</strong>r, Pierre Greffin et Patrick Lagorce.<br />
cor<strong>de</strong>s) que <strong>de</strong>s parties d’accompagnement.<br />
C’est finalement très rare que ce<br />
pupitre joue la rythmique, plutôt donnée<br />
par les trombones et les basses.<br />
C’est un instrument qui apporte une dynamique<br />
à l’ensemble en raison <strong>de</strong> sa facilité<br />
à aller dans les aigus et <strong>de</strong> son intensité<br />
sonore.<br />
Est-ce un instrument qui a<br />
beaucoup évolué ?<br />
Y. C. : À l’origine, la trompette naturelle<br />
était <strong>de</strong>stinée à accompagner les célébrations<br />
militaires et civiles. Elle était aussi<br />
fréquemment utilisée en musique sacrée,<br />
dans les cantates <strong>de</strong> Bach, par exemple.<br />
Mais le tuyau sonore simple d’origine ne<br />
pouvait émettre que les harmoniques du<br />
son fondamental.<br />
C’est l’invention <strong>de</strong>s pistons (1813-1814)<br />
accroissant la longueur du tube, qui a<br />
augmenté considérablement les possibilités<br />
techniques et mélodiques <strong>de</strong> l’instrument.<br />
Cette invention a permis <strong>de</strong><br />
produire <strong>de</strong> nouveaux sons, ce qui a<br />
donné, à la trompette, une toute nouvelle<br />
palette sonore.<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
Les grands intervalles<br />
ne sont pas faciles à<br />
réaliser et à enchaîner<br />
et nécessitent un travail<br />
sur la souplesse :<br />
c’est un instrument<br />
qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une énergie<br />
intense. On ne peut pas<br />
jouer pendant <strong>de</strong>s heures<br />
sans fatiguer…<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
N. S. : Le répertoire s’est considérablement<br />
ouvert avec la création contemporaine<br />
et les compositeurs se sont intéressés<br />
<strong>de</strong> plus près à cet instrument.<br />
Et son utilisation dans<br />
l’orchestre symphonique ?<br />
On a commencé à utiliser la trompette dans<br />
l’orchestre symphonique à la fin du<br />
XIX e siècle dans <strong>de</strong>s œuvres comme le Te<br />
Deum <strong>de</strong> Bruckner ou les symphonies <strong>de</strong><br />
Mahler ou encore la fanfare <strong>de</strong>s douze trompettes<br />
dans la marche <strong>de</strong> Tannhäuser.<br />
De quand date la trompette<br />
mo<strong>de</strong>rne ?<br />
P. G. : La trompette en ut, telle qu’on la<br />
joue, date du XX e siècle.<br />
Les difficultés <strong>de</strong><br />
l’instrument<br />
Quelles sont les difficultés<br />
<strong>de</strong> la trompette ?<br />
P. G. : C’est une question d’endurance et<br />
<strong>de</strong> résistance physique ; plus particulièrement<br />
<strong>de</strong>s muscles <strong>de</strong> l’embouchure,<br />
car l’appui sur l’embouchure augmente<br />
avec la tessiture. Les grands intervalles<br />
ne sont pas faciles à réaliser et à enchaîner<br />
et nécessitent un travail sur la souplesse<br />
: c’est un instrument qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
une énergie intense. On ne peut pas<br />
jouer pendant <strong>de</strong>s heures sans fatiguer…
16<br />
LE COIN DES MUSICIENS<br />
INTERVIEW<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
C’est une spécif<strong>ici</strong>té <strong>de</strong><br />
notre instrument <strong>de</strong> n’être<br />
jamais sûr à 100 % <strong>de</strong><br />
ce qui va sortir !<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
On peut dire que c’est lié<br />
aux cuivres en général ?<br />
N. S.: Plus particulièrement à la trompette<br />
car plus l’embouchure est petite, plus la<br />
résistance est importante ; ce qui est<br />
moins le cas <strong>de</strong>s autres cuivres, excepté<br />
le cor.<br />
P. L. : Plus on monte dans l’aigu, plus c’est<br />
physique: vous n’entendrez pas les trompettes<br />
continuer à s’exercer entre <strong>de</strong>ux<br />
répétitions !<br />
P. G. : Certains compositeurs ont respecté<br />
cette contrainte. C’est frappant<br />
dans les symphonies <strong>de</strong> Chostakovitch,<br />
qui comprennent <strong>de</strong>s passages très intenses<br />
à la trompette suivis <strong>de</strong> grands<br />
moments <strong>de</strong> repos.<br />
P. G.: Outre le côté physique <strong>de</strong> l’instrument,<br />
il y a aussi le fait que nous sommes<br />
très exposés.<br />
Par rapport aux autres pupitres ?<br />
P. L.: Oui, en raison <strong>de</strong> la tessiture et <strong>de</strong><br />
l’intensité du son.<br />
Du fait <strong>de</strong> jouer la ligne mélodique, le pupitre<br />
est alors plus à découvert et donc<br />
exposé à la moindre fausse note, au<br />
moindre écart; contrairement aux instruments<br />
plus graves.<br />
P. G. : On a toujours ça à l’intérieur <strong>de</strong><br />
nous au moment où l’on joue… On passe<br />
notre vie à essayer <strong>de</strong> réduire la marge<br />
d’erreur.<br />
Y. C. : C’est une spécif<strong>ici</strong>té <strong>de</strong> notre instrument<br />
<strong>de</strong> n’être jamais sûr à 100 % <strong>de</strong><br />
ce qui va sortir !<br />
Le répertoire<br />
Qu’est-ce que vous aimez jouer<br />
dans le répertoire<br />
symphonique ?<br />
P. G. : Il y a très peu <strong>de</strong> compositeurs que<br />
je n’aime pas. Avec le temps, j’aime<br />
<strong>de</strong> plus en plus le répertoire romantique<br />
et post-romantique (Bruckner, Mahler),<br />
même <strong>de</strong>s œuvres dans lesquelles il y a<br />
peu <strong>de</strong> parties <strong>de</strong> trompette, finalement.<br />
Beaucoup <strong>de</strong> trompettistes s’ennuient à<br />
partir du moment où ils ont peu à jouer<br />
dans une œuvre. Ce n’est pas mon cas.<br />
Et vous, Nadine ?<br />
N. S. : J’adore les gran<strong>de</strong>s œuvres romantiques<br />
– les symphonies <strong>de</strong> Mahler,<br />
Bruckner – justement parce que j’ai choisi<br />
<strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la trompette professionnellement,<br />
à partir du jour, où j’ai entendu la<br />
cinquième <strong>de</strong> Mahler. Par la suite, j’ai commencé<br />
à apprécier beaucoup Strauss.<br />
C’est un petit aparté, mais je trouve que<br />
l’orchestre symphonique est ce qu’il y a<br />
<strong>de</strong> plus élaboré, <strong>de</strong> plus complet, lorsqu’on<br />
est mus<strong>ici</strong>en. J’aime le fait d’être<br />
entourée <strong>de</strong> tous les instruments, <strong>de</strong> faire<br />
<strong>de</strong> la musique ensemble…<br />
Y. C. : Ce que j’aime jouer et écouter aussi<br />
d’ailleurs, c’est la musique française, qui<br />
n’est malheureusement plus beaucoup<br />
jouée en France aujourd’hui (beaucoup<br />
d’œuvres sont laissées <strong>de</strong> côté). J’affectionne<br />
également l’école viennoise :<br />
Beethoven, Brahms, jusqu’à Strauss,<br />
zoom<br />
Quelques<br />
grands trompettistes<br />
Maurice André, Thierry Caens,<br />
David Guerrier.<br />
Une <strong>de</strong>s premières œuvres<br />
connues dans laquelle une<br />
trompette (basse) semble exigée:<br />
celle du rouennais Pierre Fontaine<br />
(env. 1380-1447).<br />
Quelques<br />
standards du répertoire<br />
Concertos pour trompette <strong>de</strong><br />
Haydn, Tomasi, Delerue, Jolivet…<br />
Aïda <strong>de</strong> Verdi, Petrouchka <strong>de</strong><br />
Stravinski.<br />
Les trompettes<br />
les plus célèbres<br />
les fameuses trompettes droites<br />
dans Aïda <strong>de</strong> Verdi (1871).<br />
Sur la trompette il a été dit<br />
« Le timbre <strong>de</strong> la trompette est<br />
noble et éclatant ; il convient aux<br />
idées guerrières, aux cris <strong>de</strong> fureur<br />
et <strong>de</strong> vengeance comme aux<br />
chants <strong>de</strong> triomphe. Il se prête à<br />
l’expression <strong>de</strong> tous les<br />
sentiments énergiques, fiers et<br />
grandioses, à la plupart <strong>de</strong>s<br />
accents tragiques. Il peut même<br />
figurer dans un morceau joyeux,<br />
pourvu que la joie y prenne un<br />
caractère d’emportement ou <strong>de</strong><br />
gran<strong>de</strong>ur pompeuse. »<br />
Hector Berlioz, De<br />
l’instrumentation. Le Castor Astral
LE COIN DES MUSICIENS<br />
INTERVIEW<br />
17<br />
Mahler, Bruckner et Schoenberg, Berg.<br />
Le lyrique, aussi, est absolument fabuleux<br />
: Wagner, Verdi, Puccini.<br />
Et vous, Patrick ?<br />
P. L. : J’aime Debussy, Brahms, c’est vraiment<br />
une question <strong>de</strong> goût, d’esthétique,<br />
en fait.<br />
Le jazz<br />
Jouez-vous du jazz ?<br />
P. L. : C’est un autre métier. J’adore le jazz,<br />
mais je suis bien incapable d’en jouer.<br />
C’est une question <strong>de</strong> formation musicale.<br />
La mienne est classique. Le jazz, je<br />
l’ai donc découvert par moi-même.<br />
P. G. : Dans notre instrument, à part<br />
quelques exceptions: il faut vraiment se<br />
spécialiser. Le jazz, c’est un autre matériel,<br />
une autre manière <strong>de</strong> jouer. Il y a très<br />
peu <strong>de</strong> trompettistes qui sont capables<br />
d’être performants dans les <strong>de</strong>ux registres.<br />
Le chef d’orchestre<br />
Quelles sont, à votre avis,<br />
les qualités que doit avoir<br />
un chef d’orchestre ?<br />
P. L.: Des qualités humaines avant tout.<br />
Je pense que le métier <strong>de</strong> chef d’orchestre<br />
ne s’apprend pas. C’est avant<br />
tout une question <strong>de</strong> charisme.<br />
N. S.: Le respect vis-à-vis <strong>de</strong>s mus<strong>ici</strong>ens<br />
est primordial pour moi. Nous sommes là<br />
pour faire <strong>de</strong> la musique ensemble, c’est<br />
une forme d’échange ; le respect mutuel<br />
s’impose.<br />
Y. C.: Pour moi, c’est avant tout quelqu’un<br />
qui arrive à obtenir une discipline dans<br />
l’orchestre. Peu <strong>de</strong> chefs parviennent à<br />
© Michel Chassat<br />
imposer le respect sans être désagréables…<br />
Un bon chef est quelqu’un<br />
qui va chercher le mus<strong>ici</strong>en avec le sourire<br />
ou avec le regard l’air <strong>de</strong> dire: « maintenant<br />
c’est à toi <strong>de</strong> jouer ».<br />
Et pour vous Pierre ?<br />
P. G. : J’ai souvent vu <strong>de</strong>s mus<strong>ici</strong>ens qui<br />
appréciaient avant tout une gestique claire,<br />
précise: ce n’est pas tellement ce qui<br />
m’intéresse. Pour moi, un vrai chef, c’est<br />
d’abord une gran<strong>de</strong> personnalité, quelqu’un<br />
capable <strong>de</strong> réunir une centaine <strong>de</strong><br />
mus<strong>ici</strong>ens et qui parvient à les faire jouer<br />
ensemble. Je pense que les mus<strong>ici</strong>ens,<br />
en général, atten<strong>de</strong>nt trop d’un chef sur<br />
le plan technique et ne sont pas suffisamment<br />
capables d’adhérer à la<br />
conception artistique d’une œuvre. On<br />
manque parfois un peu d’humilité sur ce<br />
plan-là : nous sommes mus<strong>ici</strong>ens d’orchestre,<br />
l’interprétation, c’est le rôle du<br />
chef d’orchestre; on se doit d’y adhérer. •<br />
Emmanuelle Dupin-Luchinni
18<br />
LE COIN DES ENFANTS<br />
JEUNE PUBLIC<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
Janvier-février-mars 2007<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
L’Oiseau <strong>de</strong> feu<br />
Mozart<br />
À la découverte<br />
<strong>de</strong>s ballets russes<br />
À travers l’écoute <strong>de</strong> l’œuvre<br />
L’Oiseau <strong>de</strong> feu <strong>de</strong> Stravinski,<br />
le public s’initie à l’univers <strong>de</strong>s<br />
ballets russes. L’occasion <strong>de</strong><br />
découvrir un genre à la<br />
synthèse <strong>de</strong>s arts et <strong>de</strong>s<br />
chorégraphies innovantes et<br />
provocantes.<br />
Aulnay-sous-Bois (93)<br />
samedi 20 janvier à 16 h<br />
Espace Jacques Prévert<br />
134, avenue Anatole-France<br />
93600 Aulnay-sous-Bois<br />
Public : tout public<br />
Intervenante : Camille Vier,<br />
médiatrice<br />
Sara Mangano et Pierre-Yves<br />
Massip, danseurs<br />
Noisy-le-Grand (93)<br />
samedi 27 janvier à 10 h<br />
École les Richar<strong>de</strong>ts,<br />
classe <strong>de</strong> CM2<br />
samedi 27 janvier à 14 h<br />
En partenariat avec l’Espace<br />
Michel Simon<br />
36, avenue <strong>de</strong> la République<br />
93160 Noisy-le-Grand<br />
Public : conservatoire <strong>de</strong><br />
musique et <strong>de</strong> danse,<br />
classes <strong>de</strong> formation musical<br />
niveau fin d’étu<strong>de</strong>s<br />
Intervenante : Camille Vier,<br />
médiatrice<br />
Meaux (77)<br />
lundi 29 janv. à 9 h 45<br />
En partenariat avec le théâtre<br />
Luxembourg<br />
Public : collège Louis Braille<br />
Intervenante : Camille Vier,<br />
médiatrice<br />
Sara Mangano et Pierre-Yves<br />
Massip, danseurs<br />
À la découverte du Concert<br />
rondo <strong>de</strong> Mozart<br />
Le piano était non seulement le<br />
confi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Mozart, mais il était<br />
là pour mettre en musique <strong>de</strong>s<br />
dialogues imaginaires qu’il tenait<br />
avec <strong>de</strong>s êtres chers.<br />
Ces séances porteront plus<br />
particulièrement sur la<br />
présentation du Concert rondo<br />
pour piano en ré majeur <strong>de</strong><br />
Mozart tout en évoquant plus<br />
largement un <strong>de</strong>s compositeurs<br />
les plus marquants <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong><br />
la musique.<br />
Fontainebleau (77)<br />
lundi 5 février à 11 h 30<br />
et 13 h <strong>15</strong><br />
En partenariat avec le théâtre<br />
<strong>de</strong> Fontainebleau<br />
Rue <strong>de</strong> Richelieu<br />
77300 Fontainebleau<br />
Public : lycée,<br />
classes <strong>de</strong> 1 re et terminale<br />
Paris (75)<br />
mardi 13 février à 16 h<br />
En partenariat avec les chèques<br />
cultures<br />
Salle Gaveau<br />
45, rue <strong>de</strong> la Boétie - 75008 Paris<br />
Rés. : 01 41 79 02 49<br />
ou 01 41 79 03 43<br />
Public : classes <strong>de</strong> lycées<br />
Intervenante : Marianne Vourch,<br />
médiatrice<br />
Violons Geneviève Mélet<br />
et Virginie Dupont<br />
Alto David Vainsot<br />
Violoncelle nd<br />
Piano nd<br />
À la découverte <strong>de</strong> Mozart<br />
Un parcours musical autour du<br />
répertoire <strong>de</strong> Mozart et plus<br />
particulièrement <strong>de</strong>s œuvres du<br />
programme dévoile les richesses<br />
<strong>de</strong> cette musique.<br />
Villeparisis (77)<br />
jeudi 1 er février à 19 h<br />
Salle Jacques Prévert<br />
Place <strong>de</strong> Pietrasanta<br />
77270 Villeparisis<br />
Public : tout public<br />
Intervenante :<br />
Blandine Berthelot, médiatrice<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
Robert le Cochon<br />
Spectacle musical<br />
C’est l’histoire d’un cochon,<br />
Robert, qui ne vit que la nuit.<br />
Un jour, il s’échappe <strong>de</strong> la cour <strong>de</strong><br />
la ferme avec Nouille la Grenouille<br />
pour rejoindre Mercibocou le<br />
Loup qui est en train <strong>de</strong> construire<br />
sa fusée. Cette nuit-là, la fusée<br />
doit les emporter dans le grand<br />
ciel étoilé ! Mercibocou aime les<br />
fusées, il en est à son centtreizième<br />
essai, et ce sera le bon.<br />
Il aime aussi Robert le Cochon,<br />
mais il ne peut s’empêcher <strong>de</strong><br />
vouloir le manger. Quand il lui<br />
arrache le jambon d’un grand<br />
coup <strong>de</strong> gueule, Robert s’énerve<br />
et frappe pour que Mercibocou<br />
recrache le morceau. Pendant ce<br />
temps, Nouille la Grenouille rêve<br />
du grand amour... La nuit sera<br />
longue et périlleuse pour Robert<br />
le Cochon.<br />
Direction Jean Deroyer<br />
Récitant Grégory Ga<strong>de</strong>bois<br />
Soprano Donatienne<br />
Michel-Dansac<br />
Baryton Marc Mauillon<br />
Livret Ivan Grinberg<br />
Musique Marc-Olivier Dupin<br />
Longjumeau (91)<br />
mardi 13 février 14 h et <strong>15</strong> h <strong>15</strong><br />
Théâtre<br />
20, avenue du Général-<strong>de</strong>-Gaulle<br />
91160 Longjumeau<br />
Séances scolaires pour les<br />
écoles primaires<br />
L’orchestre à la fac<br />
Sensibiliser les enseignants <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>main à la musique<br />
symphonique.<br />
Les étudiants et stagiaires <strong>de</strong><br />
l’IUFM nous intéressent à double<br />
titre: en tant que futurs<br />
« passeurs » en situation <strong>de</strong><br />
développer le goût et la sensibilité<br />
artistique <strong>de</strong>s enfants, mais aussi<br />
en tant que jeunes adultes<br />
susceptibles <strong>de</strong> mieux apprécier<br />
les joies du concert symphonique<br />
et donc <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s<br />
spectateurs fidèles.<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
Musique <strong>de</strong> chambre<br />
György Ligeti<br />
Six bagatelles pour quintette<br />
à vent<br />
Bonneuil-sur-Marne (94)<br />
jeudi 8 mars<br />
IUFM du Val-<strong>de</strong>-Marne<br />
Rue Jean Macé<br />
94861 Bonneuil-sur-Marne<br />
Concert réservé aux étudiants<br />
<strong>de</strong> l’IUFM<br />
Intervenante : Camille Vier,<br />
médiatrice<br />
Flûte nd<br />
Hautbois Marianne Legendre<br />
Clarinette Jean-Clau<strong>de</strong> Falietti<br />
Basson nd<br />
Cor Annouck Eu<strong>de</strong>line
i<br />
Vous avez la possibilité <strong>de</strong> réserver<br />
vos billets <strong>de</strong> concerts à Paris,<br />
en ligne, <strong>de</strong> façon sécurisée,<br />
sur le site www.orchestre-ile.com<br />
pour les places en plein tarif.<br />
À PROPOS DE…<br />
AGENDA<br />
19<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
janvier-février-mars 2007<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
Sublime Russie<br />
Igor Stravinski<br />
Scherzo à la russe<br />
Serge Prokofiev<br />
Concerto pour violon et orchestre<br />
n° 2 en sol mineur op. 63<br />
Igor Stravinski<br />
L’Oiseau <strong>de</strong> feu, ballet intégral<br />
Direction Yoel Levi<br />
Violon Akiko Suwanaï<br />
Paris (75)<br />
vendredi 26 janvier à 20 h<br />
Salle Pleyel<br />
Rés. : 01 43 687600<br />
www.orchestre-ile.com<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
L’Oiseau <strong>de</strong> feu<br />
Igor Stravinski<br />
Scherzo à la russe<br />
Serge Prokofiev<br />
Concerto pour violon et orchestre<br />
n° 2 en sol mineur op. 63<br />
Igor Stravinski<br />
L’Oiseau <strong>de</strong> feu, ballet intégral<br />
Direction Yoel Levi<br />
Violon Akiko Suwanaï<br />
Noisy-le-Grand (93)<br />
dimanche 28 janvier à 17 h<br />
Espace Michel Simon<br />
Rés. : 01 4931 02 02<br />
Sartrouville (78)<br />
mardi 30 janvier à 21 h<br />
Théâtre <strong>de</strong> Sartrouville<br />
Rés. : 01 30867777<br />
Aulnay-sous-Bois (93)<br />
jeudi 1 er fevrier à 21 h<br />
Espace Jacques-Prévert<br />
Rés. : 01 48664990<br />
Meaux (77)<br />
vendredi 2 février à 21 h<br />
Théâtre Luxembourg<br />
Rés. : 01 64364000/10<br />
Coulommiers (77)<br />
samedi 3 février à 20 h 30<br />
La Sucrerie<br />
Rés. : 01 6403 8809<br />
Maisons-Alfort (94)<br />
dimanche 4 février à 16 h<br />
Théâtre Clau<strong>de</strong> Debussy<br />
Rés. : 01 41 791720<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
Clé <strong>de</strong> fa<br />
Musique <strong>de</strong> chambre<br />
avec les mus<strong>ici</strong>ens <strong>de</strong> l’orchestre<br />
François Devienne<br />
Quatuor n° 1 en do majeur op. 73<br />
Basson Frédéric Bouteille<br />
Violon Marie Clouet<br />
Alto Benachir Boukhatem<br />
Violoncelle Céline Mondésir<br />
Wolfgang<br />
Ama<strong>de</strong>us Mozart<br />
Adagio pour cor anglais<br />
Cor anglais Hélène Gueuret<br />
Violon Isabelle Durin<br />
Alto Benachir Boukhatem<br />
Violoncelle Céline Mondésir<br />
David Uber<br />
Doubles portraits<br />
Trombone Sylvain Delvaux<br />
Tuba André Gilbert<br />
Bernard Salles<br />
Carmen Fantaisie<br />
Contrebasses Robert Pelatan,<br />
Pierre Maindive,<br />
Jean-Philippe Vo Dinh,<br />
Philippe Bonnefond,<br />
Pierre Herbaux<br />
Domenico Torta<br />
Recalling Rossini<br />
Contrebasses Robert Pelatan,<br />
Pierre Maindive,<br />
Jean-Philippe Vo Dinh,<br />
Philippe Bonnefond,<br />
Pierre Herbaux<br />
Ludwig van Beethoven<br />
Duo <strong>de</strong>s lunettes<br />
Alto Benachir Boukhatem<br />
Violoncelle Céline Mondésir<br />
Paris (75)<br />
lundi 29 janvier à 19 h 30<br />
Auditorium Saint-<br />
Germain/Maison <strong>de</strong>s<br />
pratiques artistiques<br />
amateurs<br />
Rés. : 01 43 687600<br />
www.orchestre-ile.com<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
Mozart<br />
Wolfgang<br />
Ama<strong>de</strong>us Mozart<br />
Symphonie n° 25 en sol<br />
mineur K 183<br />
Rondo pour piano K 382<br />
en ré majeur<br />
Concerto pour <strong>de</strong>ux pianos<br />
en fa majeur K242 (transcription<br />
du Concerto pour trois pianos)<br />
Symphonie n° 35 « Haffner »<br />
en ré majeur K 385<br />
Direction et piano Leon Fleisher<br />
Piano Katherine Jacobson<br />
Villejuif (94)<br />
vendredi 9 février à 20 h 30<br />
Théâtre Romain Rolland<br />
Rés. : 01 49581700<br />
Fontainebleau (77)<br />
samedi 10 février à 20 h<br />
Théâtre mun<strong>ici</strong>pal<br />
Rés. : 01 6422 26 91<br />
Villeparisis (77)<br />
dimanche 11 février à <strong>15</strong> h 30<br />
Salle Jacques Prévert<br />
Rés. : 01 64675960<br />
Paris (75)<br />
mardi 13 février à 20 h<br />
Salle Gaveau<br />
Rés. : 01 43 687600<br />
www.orchestre-ile.com<br />
Sèvres (92)<br />
mercredi 14 février à 20 h 45<br />
Sèvres Espace Loisirs<br />
(dans le cadre <strong>de</strong>s concerts<br />
<strong>de</strong> Marivel)<br />
Rés. : 01 45 344784<br />
Vélizy-Villacoublay (78)<br />
jeudi <strong>15</strong> février à 21 h<br />
L’On<strong>de</strong><br />
Rés. : 01 345803 35<br />
Villeneuve-Saint<br />
-Georges (94)<br />
vendredi 16 février à 21 h<br />
Sud-Est Théâtre<br />
Rés. : 01 43 8921 18<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
Robert le Cochon<br />
Ivan Grinberg<br />
Marc-Olivier Dupin<br />
Robert le Cochon<br />
Direction Jean Deroyer<br />
Livret Ivan Grinberg<br />
Musique Marc-Olivier Dupin<br />
Récitant Grégory Ga<strong>de</strong>bois<br />
Soprano Donatienne<br />
Michel-Dansac<br />
Baryton Marc Mauillon<br />
Longjumeau (91)<br />
mardi 13 février<br />
Séances scolaires<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
Brad Mehldau et<br />
l’<strong>Orchestre</strong> National<br />
d’Île <strong>de</strong> France<br />
Dans la série « Fêtes <strong>de</strong> la pleine<br />
lune » du Théâtre du Châtelet<br />
Brad Mehldau<br />
Création pour piano et orchestre<br />
symphonique<br />
Paris (75)<br />
samedi 3 mars à 21 h<br />
Théâtre du Châtelet<br />
Rés. : 01 4028 28 40
20<br />
NOS CHOUCHOUS<br />
LES OFFRES<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
AVANTAGES IRCAM<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Les institutions<br />
La Poursuite III :<br />
BARTÓK, LIGETI, CHIN<br />
Lundi 12 février, 20h30<br />
Poursuite lumineuse au théâtre,<br />
poursuite <strong>de</strong> la tradition<br />
instrumentale enrichie par<br />
l’électronique, poursuite <strong>de</strong> la<br />
pensée musicale à travers les<br />
époques…<br />
Dans ce <strong>de</strong>rnier ren<strong>de</strong>z-vous du<br />
cycle musical <strong>de</strong> l’Ircam, La<br />
Poursuite, au Théâtre <strong>de</strong>s<br />
Bouffes du Nord, le fil<br />
conducteur entre les<br />
compositeurs programmés,<br />
Bartók, Ligeti, Chin, est l’héritage<br />
capté par l’héritier.<br />
Unsuk Chin saisit chez Ligeti, son<br />
professeur, l’artisanat supérieur<br />
et la manipulation <strong>de</strong>s illusions<br />
sonores à partir <strong>de</strong>s<br />
caractéristiques mêmes <strong>de</strong><br />
l’instrument. En l’occurrence<br />
pour sa création, il s’agit d’un<br />
violon réinventé par le biais <strong>de</strong><br />
l’électronique. À l’instar <strong>de</strong> Béla<br />
Bartók, György Ligeti crée un<br />
folklore imaginaire : la « danse<br />
lente » Hora lunga ouvrant sa<br />
sonate rappelle le Melodia <strong>de</strong> la<br />
sonate pour violon <strong>de</strong> Béla<br />
Bartók. Enfin, Anne Teresa De<br />
Keersmaker choisit l’ultime<br />
sonate <strong>de</strong> Bartók pour sa<br />
chorégraphie Rosa pour <strong>de</strong>ux<br />
danseurs.<br />
Unsuk Chin<br />
Nouvelle œuvre pour violon et<br />
électronique [CRÉATION<br />
MONDIALE]<br />
Béla Bartók<br />
Sonate pour violon (I et II) (24’)<br />
György Ligeti<br />
Sonate pour alto (18’)<br />
Béla Bartók<br />
Sonate pour violon (III et IV)<br />
Avec film <strong>de</strong> Peter Greenaway<br />
sur une chorégraphie, Rosa,<br />
d’Anne Teresa De Keersmaker<br />
Coréalisation IRCAM-Centre<br />
Pompidou, Instant pluriel<br />
culturelles<br />
partenaires<br />
<strong>de</strong> l’orchestre<br />
Fondation Cartier<br />
pour l’art contemporain<br />
Tél.: 0142185650<br />
www.fondation.cartier.fr<br />
Comédie-Française<br />
www.comedie-francaise.fr<br />
Théâtre <strong>national</strong><br />
<strong>de</strong> la Colline<br />
Tél.: 0144625252<br />
www.colline.fr<br />
Odéon Théâtre<br />
<strong>de</strong> l’Europe<br />
Tél.: 0144854040<br />
www.theatre-o<strong>de</strong>on.fr<br />
Institut du mon<strong>de</strong> arabe<br />
Tél.: 0140513838<br />
www.imarabe.org<br />
Centre <strong>national</strong><br />
<strong>de</strong> la danse<br />
Tél.: 0141832727<br />
www.cnd.fr<br />
MC93 Bobigny<br />
Tél.: 0141607272<br />
www.mc93.com<br />
La Cinémathèque<br />
française<br />
Tél.: 0171193333<br />
www.cinematheque.fr<br />
© Olivier Panier <strong>de</strong>s Touches<br />
Chambre anéchoïque <strong>de</strong> l’Ircam.<br />
Offre réservée aux abonnés<br />
<strong>de</strong> l’<strong>Orchestre</strong> National d’Ile<br />
<strong>de</strong> France<br />
Une place achetée<br />
= une place offerte<br />
Soit <strong>de</strong>ux places pour<br />
14 € (plein tarif)<br />
ou 10 € (tarif réduit).<br />
Pour bénéf<strong>ici</strong>er <strong>de</strong> cette offre<br />
contacter la billetterie <strong>de</strong> l’Ircam :<br />
01 44 78 12 40 entre 14 h et 18 h<br />
ou présenter votre carte<br />
d’abonné, le soir du concert<br />
Rens. : 01 44 78 48 16<br />
www.ircam.fr<br />
Théâtre <strong>de</strong>s Bouffes du Nord<br />
37 bis, bd <strong>de</strong> la Chapelle -<br />
75010 Paris<br />
M° La Chapelle
Abonnez-vous !<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
AVANTAGES Institut du mon<strong>de</strong> arabe<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
Chants et danses<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux rives :<br />
Flamenco<br />
et danse orientale<br />
avec l’Ensemble<br />
Suspiro <strong>de</strong>l Moro<br />
Vendredi 9 et samedi<br />
10 février 2007,<br />
20 h30 à l’auditorium<br />
Le spectacle <strong>de</strong> l’ensemble<br />
Suspiro <strong>de</strong>l Moro (le soupir du<br />
Maure) se construit comme<br />
un dialogue entre les <strong>de</strong>ux rives.<br />
Pièces du répertoire flamenco<br />
profond et léger (jondo y chico),<br />
<strong>de</strong> l’arabo-andalou maghrébin<br />
(al-âla), du maghrébin populaire<br />
EN 2006, ÉVADEZ-VOUS,<br />
OFFREZ-VOUS LE CINEMA ILLIMITÉ<br />
© DR<br />
La carte UGC ILLIMITÉ, c’est du cinéma :<br />
• où vous voulez,<br />
• quand vous voulez,<br />
• aussi souvent que vous voulez.<br />
Votre carte est valable tous les jours, à toutes les séances,<br />
dans les 37 cinémas UGC <strong>de</strong> France, soit 360 écrans !<br />
(chaâbi et aïta) <strong>de</strong> l’oriental<br />
(baladi et quoudoud) et<br />
du mauresque se croisent et<br />
inventent un territoire uni par<br />
la danse, la musique et le chant.<br />
Oud et guitare, rbâb et violon<br />
trouvent une <strong>de</strong>scendance<br />
commune. Chant flamenco et<br />
chant arabo-andalou se donnent<br />
la réplique pendant que<br />
les zapateados (roulements et<br />
percussions rythmiques<br />
<strong>de</strong>s pieds chaussés <strong>de</strong> talons<br />
cloutés) <strong>de</strong> Laura Clemente et<br />
les arabesques <strong>de</strong> la danseuse<br />
marocaine Rajae Dhourhi<br />
accor<strong>de</strong>nt leur souffle et leur<br />
rythme. Le spectacle, décliné en<br />
plusieurs tableaux, illustre tour à<br />
tour la joie, la gravité, la solitu<strong>de</strong>,<br />
la sensualité… pour le plus grand<br />
plaisir <strong>de</strong> nos sens.<br />
Pour recevoir L’Île joyeuse<br />
gratuitement,<br />
retournez-nous ce coupon<br />
affranchi ou téléphonez<br />
au 01 43 68 76 00,<br />
ou par courriel :<br />
courrier@orchestre-ile.com<br />
Nom et prénom<br />
N° et rue<br />
Co<strong>de</strong> postal et ville<br />
Téléphone journée<br />
Courriel<br />
Pour seulement 18 € par mois*<br />
www.ugc.fr ou au 0 825 837 838*<br />
(0,<strong>15</strong>€/min)<br />
Tarif préférentiel pour<br />
les abonnés <strong>de</strong> l’<strong>Orchestre</strong><br />
National d’Île <strong>de</strong> France<br />
Bénéf<strong>ici</strong>ez <strong>de</strong> 20 % <strong>de</strong> réduction<br />
Ex : 20 € au lieu <strong>de</strong> 25 €<br />
en 1 ère catégorie<br />
Pour vous abonner, ren<strong>de</strong>z-vous sur un stand UGC ILLIMITÉ (liste <strong>de</strong>s cinémas avec un stand UGC<br />
ILLIMITÉ disponible sur www.ugc.fr), muni(e) d’un RIB, d’une pièce d’i<strong>de</strong>ntité et <strong>de</strong> 30 €<br />
pour les frais <strong>de</strong> dossier. Votre carte vous sera délivrée immédiatement !<br />
Par correspondance, contactez notre Service Abonnés au 0 825 837 838 (0,<strong>15</strong>€/min).<br />
*UGC ILLIMITÉ = 18€ par mois pour une durée minimale <strong>de</strong> 12 mois, hors frais <strong>de</strong> dossier <strong>de</strong> 30€ et le montant forfaitaire du mois en cours. Tarifs et conditions d’abonnement susceptibles d’être<br />
modifiés à tout moment. Conditions d’utilisation définies dans les Conditions Générales d’Abonnement UGC ILLIMITÉ.<br />
Réservations au 01 40 51 38 45<br />
Institut du mon<strong>de</strong> arabe<br />
1, rue Fossés-St-Bernard<br />
75005 Paris
22<br />
RUBRIK LUDIK<br />
MOTS CROISÉS<br />
Bulletin d’abonnement»<strong>15</strong><br />
Horizontal<br />
1. Compositeur au programme <strong>de</strong> l’orchestre fin janvier 2007. 2. Prénom attaché à la direction<br />
<strong>de</strong> l’orchestre. Nom attaché à ce prénom. 3. Port<strong>ici</strong> a la sienne. Fin <strong>de</strong> messe. 4. En tête du prélu<strong>de</strong>.<br />
Langue. En tête <strong>de</strong> la saraban<strong>de</strong>. 5. Lettres <strong>de</strong> Haen<strong>de</strong>l. Le plancher du bœuf. 6. La plus<br />
remarquable a un chef. Ville italienne avec <strong>de</strong>s pins mais sans tête. 7. Créée. Père du phonographe.<br />
8. Un par face <strong>de</strong> 33 tours. 9. Gardé au silence. En queue <strong>de</strong> la fanfare. 10. <strong>Orchestre</strong><br />
anglais désordonné. Elles tombent en autumn.<br />
Vertical<br />
I. Elles sont au répertoire <strong>de</strong>s orchestres.<br />
II. Bala<strong>de</strong> pour orchestre. III. Chante tel un<br />
cervidé. Petit duo. IV. A la part belle, dans Harold.<br />
V. Pour nommer <strong>de</strong>s œuvres. VI. Dans<br />
le nom <strong>de</strong> notre orchestre. Roi chez Stravinski.<br />
VII. Créé. Note. Le troisième homme.<br />
VIII. Prénom d’un grand pianiste russe.<br />
IX. Il faut être sacrément bricoleur pour acheter<br />
un clavecin dans cet état. Grand accompagnateur<br />
<strong>de</strong> chanteurs. X. On peut les offrir<br />
au son du concert <strong>de</strong> nouvel an.<br />
Hélène Jarry<br />
I G N A Z P L E Y E L<br />
N O U V E A U T E O<br />
D O A R T E H E R<br />
I D A O R D U M I<br />
A L B E T U D I E<br />
N O A P O R I N<br />
A P O L L O N U T<br />
P E I I N S E R E R<br />
O R S O N R U<br />
L E L E P H A N T S<br />
I N A A U T O S<br />
S A U C I S S O N E<br />
Solution du n° 14
Organigramme<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
Chef principal<br />
Yoel Levi<br />
Premiers violons<br />
supersolistes<br />
Ann-Estelle Médouze<br />
…<br />
Violons solos<br />
Stefan Ro<strong>de</strong>scu<br />
Bernard Le Monnier<br />
Chefs d’attaque<br />
<strong>de</strong>s seconds violons<br />
Jean-Michel Jalinière<br />
Flore Nicquevert<br />
Violons<br />
Maryse Thiery<br />
Yoko Lévy-<strong>Ko</strong>bayashi<br />
Virginie Dupont<br />
Grzegorz Szydlo<br />
Brigitte Richard<br />
Marie-Clau<strong>de</strong> Cachot<br />
Marie-France Flamant<br />
Léon Kuzka<br />
Sylviane Touratier<br />
Marie-Anne Le Bars<br />
Marie-Laure Ro<strong>de</strong>scu<br />
Delphine Douillet<br />
Julie Oddou<br />
Isabelle Durin<br />
Geneviève Melet<br />
Brigitte Richard<br />
Anne-Marie Gamard<br />
Jean-François Marcel<br />
Jérôme Arger-Lefèvre<br />
Berna<strong>de</strong>tte Jarry-Guillamot<br />
Pierre-Emmanuel Sombret<br />
Marie Clouet<br />
Justine Zieziulewicz<br />
Mathieu Lecce<br />
…<br />
Altos<br />
Muriel Jollis-Dimitriu<br />
Renaud Stahl<br />
Sonia Ba<strong>de</strong>ts<br />
Inès Karsenty<br />
François Riou<br />
Anne-Marie Arduini<br />
Frédéric Gondot<br />
Catherine Méron<br />
Jean-Michel Vernier<br />
David Vainsot<br />
Benachir Boukhatem<br />
…<br />
Violoncelles<br />
Frédéric Dupuis<br />
Anne-Marie Rochard<br />
Jean-Marie Gabard<br />
Bertrand Braillard<br />
Béatrice Chirinian<br />
Jean-Michel Chrétien<br />
Bernard Van<strong>de</strong>nbroucque<br />
Céline Mondésir<br />
Camilo Peralta<br />
…<br />
Contrebasses<br />
Robert Pelatan<br />
Didier Goury<br />
Pierre Maindive<br />
Jean-Philippe Vo Dinh<br />
Philippe Bonnefond<br />
Pierre Herbaux<br />
Tom Gélineaud<br />
Florian Godard<br />
Flûtes<br />
Hélène Giraud<br />
Jean-Michel Varache<br />
Pierre Blazy<br />
Piccolo<br />
Nathalie Rozat<br />
Hautbois<br />
Jean-Michel Penot<br />
Jean-Philippe Thiébaut<br />
Hélène Gueuret<br />
Cor anglais<br />
Marianne Legendre<br />
Clarinettes<br />
Jean-Clau<strong>de</strong> Falietti<br />
Myriam Carrier<br />
Clarinette basse<br />
Alexandre Ringeval<br />
Petite clarinette<br />
…<br />
Bassons<br />
Henri Lescourret<br />
Frédéric Bouteille<br />
Gwendal Villeloup<br />
Contrebasson<br />
Cyril Exposito<br />
Cors<br />
…<br />
Tristan Aragau<br />
Benoît <strong>de</strong> Barsony<br />
Jean-Pierre Saint-Dizier<br />
Annouck Eu<strong>de</strong>line<br />
Trompettes<br />
Yohan Chetail<br />
Nadine Schnei<strong>de</strong>r<br />
Pierre Greffin<br />
Patrick Lagorce<br />
Trombones<br />
Patrick Hanss<br />
Laurent Ma<strong>de</strong>uf<br />
Matthieu Dubray<br />
Sylvain Delvaux<br />
Contretuba / tuba-basse<br />
André Gilbert<br />
Timbales<br />
Jacques Deshaulle<br />
Percussions<br />
Gérard Deléger<br />
Pascal Chapelon<br />
Didier Keck<br />
Harpe<br />
Florence Dumont<br />
~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br />
Prési<strong>de</strong>nt<br />
Guy Dumélie<br />
Directeur général<br />
Marc-Olivier Dupin<br />
Directeur délégué<br />
Roland David<br />
Administrateur<br />
Catherine Delcroix<br />
Assistante <strong>de</strong> direction<br />
Annie Lanuza<br />
Assistante artistique<br />
Anne-Marie Clech<br />
Chargée <strong>de</strong> diffusion<br />
Fabienne Voisin<br />
Administrateur <strong>de</strong> production<br />
Catherine Vauchelles<br />
Assistant <strong>de</strong> production<br />
Alexis Labat<br />
Chargée <strong>de</strong> communication<br />
Anne-Laure Henry-Tonnerre<br />
Chargées <strong>de</strong>s éditions<br />
et <strong>de</strong> l’audiovisuel<br />
Emmanuelle Lucchini<br />
Mélanie Chardayre<br />
Chargée <strong>de</strong>s relations<br />
avec les publics et la presse<br />
Margarida Batista<br />
Assistante <strong>de</strong> communication<br />
et <strong>de</strong>s relations avec les<br />
publics<br />
Consuelo Senis<br />
Chargées <strong>de</strong>s actions<br />
éducatives et culturelles<br />
Julie David<br />
Violaine <strong>de</strong> Souqual<br />
Comptables<br />
Annie Péan<br />
Patrice Frantz<br />
Bibliothécaire<br />
David Stieltjes<br />
Régisseurs du personnel<br />
artistique<br />
Bernard Chapelle<br />
Stéphane Darmon<br />
Régisseur général<br />
François Vega<br />
Régisseur technique<br />
Didier Theeten<br />
Chargée du service intérieur<br />
Marie-Béatrice Bertrand<br />
© Michel Chassat