Terre Sainte - Patriarcat latin de Jérusalem

J ERUSALEM
Bulletin Diocesain du Patriarcat Latin
F Sainte Thérèse a parcouru
le pays de Jésus
F Retour sur le printemps arabe
F Béatification de Jean-Paul II
en Terre Sainte
F Le Triduum Pascal à Jérusalem
4-6
ANNEE 77
Avril – Juin 2011

Sommaire
Jérusalem
Année 77 – n. 4-6
Avril – Juin 2011
Patriarcat Latin
B.P. 14152
Jérusalem 91141
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Sociales du Patriarcat
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West-Jerusalem
IMPRIMERIE DU PATRIARCAT LATIN
BEIT JALA — 2011
La Voix du Saint-Père
– « Je vous demande de faire tout votre possible
pour qu’en Orient où ils sont nés, les fidèles du Christ
puissent demeurer non comme des étrangers
mais comme des concitoyens » 97
____________________________________________________________________________________________
La Voix du Patriarche
– « Le langage parfait, c’est l’amour, et c’est véritablement
ce langage qui manque à notre monde » 100
____________________________________________________________________________________________
Dossier spécial 1
– Thérèse a parcouru la Terre Sainte 103
____________________________________________________________________________________________
Dossier spécial 2
– Retour sur le printemps arabe 108
____________________________________________________________________________________________
Dossier spécial 3
– Terre Sainte : situation politique 110
____________________________________________________________________________________________
Nouvelles du diocèse et activités pastorales
– Dans le diocèse
• La béatification de Jean-Paul II fêtée en Terre Sainte 118
• Un nouveau chanoine honoraire du Saint-Sépulcre 121
• Rencontre des médias catholiques de Terre Sainte 122
• Politique : les Eglises donnent de la voix 124
• Le président de Caritas Moyen-Orient rempile 128
• Prière œcuménique pour la Paix 129
• Le Triduum Pascal à Jérusalem 135
• Ordinations 154
• L’Université de Madaba surfe en ligne 168
• La Kehila fête son Saint Patron 169
– Dans le monde
• Mgr Shomali en Italie pour renforcer les liens
avec la Terre Sainte 176
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Ordre Equestre des Chevaliers
du Saint-Sépulcre de Jérusalem
– Nouvelles de l’Ordre 182
– Coquilles de Pèlerin 185
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Actes de la Curie 192
____________________________________________________________________________________________
Annexes - Documents
– L’AOCTS félicite le Pape pour ses 60 ans de sacerdoce 193
– Message de Pâques des chefs des Eglises de Jérusalem 195
– Homélie de S.B. le Patriarche Fouad Twal
pour la 6 ème prière Extraordinaire de toutes les Eglises
pour la Réconciliation, l’Unité et la Paix. 197

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La Voix du Saint-Père
La Roaco (Réunion des œuvres d’aide aux Eglises orientales) est un Comité qui
réunit, deux fois par an, à Rome, tous les organismes catholiques (une vingtaine)
qui s’engagent à un soutien financier des chrétiens du Moyen-Orient dans différents
secteurs : lieux de culte, institutions éducatives et scolaires, assistance socio-sanitaire...
Elle est présidée par le Préfet de la Congrégation pour les Eglises
Orientales. Ces agences viennent de dix pays occidentaux. Citons comme
exemple l’Aide à l’Eglise en Détresse, Renovabis, la Catholic Near East Welfare
Association (Cneva) ou encore la Mission Pontificale pour la Palestine.
Source : Vatican.va
« Je vous demande de faire tout votre possible pour qu’en Orient où ils sont nés,
les fidèles du Christ puissent demeurer non comme des étrangers mais comme
des concitoyens ».
Discours du pape Benoît XVI à l’Assemblée de la Réunion des Œuvres d’aide aux
Eglises Orientales (Roaco), salle Clémentine, Vendredi 24 juin 2011.
Monsieur le cardinal,
Béatitude,
Vénérés frères dans l’épiscopat
et dans le sacerdoce,
Chers membres et amis de la Roaco,
Je désire souhaiter à chacun de vous ma
plus cordiale bienvenue et j’exprime avec plaisir
tous mes meilleurs vœux, en réponse aux aimables
paroles d’hommage prononcées par le
cardinal Sandri, préfet de la Congrégation pour
les Eglises orientales et président de la Réunion
des Œuvres d’aide aux Eglises orientales, accompagné
par le secrétaire, le sous-secrétaire
et les collaborateurs ecclésiastiques et laïcs du
dicastère. Je présente un salut fraternel au nouveau
patriarche maronite, Sa Béatitude Bechara
Boutros Rai, et j’étends ma pensée aux autres

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
prélats, aux représentants des agences internationales et de l’université de Bethléem,
ainsi qu’aux bienfaiteurs ici réunis. Je remercie chacun pour la coopération
généreuse au mandat de charité universelle que le Seigneur Jésus confie sans cesse
à l’Evêque de Rome, en tant que Successeur du bienheureux apôtre Pierre.
Hier, nous avons célébré la solennité du Corps et du Sang du Seigneur. La
procession eucharistique, que j’ai présidée de la cathédrale du Latran jusqu’à la basilique
Sainte-Marie-Majeure, lance toujours l’appel à la bien-aimée ville de Rome
et à toute la communauté catholique de demeurer et de marcher sur les voies difficiles
de l’histoire, parmi les grandes pauvretés spirituelles et matérielles du monde,
pour offrir la charité du Christ et de l’Eglise, qui naît du Mystère pascal, mystère
d’amour, de don total qui engendre la vie. La charité « ne passera jamais » (1 Co
13, 8), dit l’apôtre Paul, et elle est capable de changer les cœurs et le monde avec
la force de Dieu, en semant et en réveillant partout la solidarité, la communion et
la paix. Ce sont des dons confiés à nos mains fragiles, mais leur développement est
sûr, car la puissance de Dieu œuvre précisément dans la faiblesse, si nous savons
nous ouvrir à son action, si nous sommes de véritables disciples qui cherchent à Lui
être fidèles (cf. 2 Co 12, 10).
Chers amis de la Roaco, n’oubliez jamais la dimension eucharistique de votre
objectif pour vous maintenir constamment dans le mouvement de la charité ecclésiale.
Celui-ci désire rejoindre tout particulièrement la Terre Sainte mais aussi le
Moyen-Orient dans son ensemble, pour y soutenir la présence chrétienne. Je vous
demande de faire tout votre possible – y compris en intéressant les autorités publiques
avec lesquelles vous êtes en contact à un niveau international – pour qu’en
Orient où ils sont nés, les pasteurs et les fidèles du Christ puissent demeurer non
comme des « étrangers » mais comme des « concitoyens » (Ep 2, 19) qui témoignent
de Jésus Christ, comme l’ont fait avant eux les saints du passé, fils eux-aussi
des Eglises orientales. L’Orient est à juste titre leur patrie terrestre. C’est là qu’ils
sont appelés aujourd’hui encore à promouvoir, sans faire de distinction, le bien de
tous, par leur foi. Une égale dignité et une réelle liberté doivent être reconnues à
toute personne qui professe cette foi, permettant ainsi une collaboration œcuménique
et interreligieuse plus fructueuse.
Je vous suis reconnaissant d’avoir réfléchi sur les changements en cours dans
les pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient, qui tiennent encore le monde en
haleine. Grâce également à l’apport offert ces derniers jours par le cardinal-patriarche
copte-catholique et par le patriarche maronite, ainsi que par le représentant
pontifical à Jérusalem et par le Custode franciscain de Terre Sainte, la Congrégation
(pour les Eglises Orientales, ndlr) et les Agences pourront se rendre compte des
conditions concrètes dans lesquelles vivent l’Eglise et les populations, dans une
région extrêmement importante pour l’équilibre et la paix dans le monde. Le Pape

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veut être proche, également à travers vous, de ceux qui souffrent et de ceux qui tentent
désespérément de fuir, augmentant les flux migratoires parfois sans espérance.
Je souhaite à cet égard que soit immédiatement apportée l’assistance nécessaire,
mais surtout que l’on entreprenne toutes les médiations possibles, afin que cessent
les violences et, dans le respect des droits des individus et des communautés, que
soient rétablies partout la concorde sociale et la coexistence pacifique. La prière fervente
et la réflexion nous aideront, dans le même temps, à lire les perspectives qui
naissent de la saison actuelle d’efforts et de larmes : que le Seigneur de l’histoire
veuille les orienter toujours vers le bien commun.
L’assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des évêques célébrée
en octobre dernier au Vatican et à laquelle ont participé certains d’entre vous a
conduit les frères et les sœurs d’Orient de manière encore plus décidée au cœur de
l’Eglise et nous a conduits à apercevoir les signes de nouveauté des temps présents.
Mais immédiatement après cette assemblée, la violence absurde a frappé férocement
des personnes sans défense (cf. Angelus du 1 er novembre 2010) dans la cathédrale
syro-catholique de Bagdad et, les mois suivants, dans divers autres lieux.
La douleur éprouvée pour le Christ est en train d’irriguer les bonnes semailles du
Synode et en rendra les fruits plus abondants. Je confie donc à la bonne volonté des
membres de la Roaco ce qui est apparu au cours du Synode et également le précieux
patrimoine spirituel constitué par le calice de la passion de nombreux chrétiens,
comme exemple d’un service intelligent et généreux, commençant par les derniers
et n’excluant personne, et mesurant toujours son authenticité sur le Mystère eucharistique.
Chers amis, sous la direction de leurs généreux pasteurs et également avec
votre soutien irremplaçable, les Eglises orientales catholiques sauront toujours
confirmer la communion avec le Siège apostolique, jalousement conservée au cours
des siècles, et apporter une contribution originale à la nouvelle évangélisation, que
ce soit dans leur patrie, ou dans la diaspora croissante. Je place ces vœux sous la
protection de la Très Sainte Mère de Dieu et du précurseur du Christ, saint Jean-
Baptiste, en la solennité liturgique de sa naissance. La solennité des saints apôtres
Pierre et Paul approche également : en ce jour, je rendrai grâce au Bon Pasteur à
l’occasion du 60 ème anniversaire de mon ordination sacerdotale. Je suis très reconnaissant
pour la prière et les vœux, dont vous me faites un don apprécié. Je vous demande
de partager ma supplication au « Maître de la moisson » (cf. Mt 9, 38) pour
qu’il accorde à l’Eglise et au monde de nombreux et ardents ouvriers de l’Evangile.
Et en signe de mon affection, je suis très heureux de donner à chacun de vous, à
ceux qui vous sont chers et aux communautés qui vous sont confiées, ma réconfortante
Bénédiction apostolique. ■
† Benoît XVI

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
La Voix du Patriarche
« Le langage parfait, c’est l’amour, et c’est véritablement ce langage
qui manque à notre monde »
Homélie du Patriarche Fouad Twal à l’occasion de la solennité de Pentecôte,
Abbaye de la Dormition, dimanche 12 juin 2011
Chers amis,
En ce dimanche de la Pentecôte, permettezmoi
de vous saluer chaleureusement. Je salue de
façon particulière les jeunes confirmands, qui recevront
aujourd’hui cet important sacrement de l’initiation
chrétienne, ainsi que leurs parents et amis, et
tous ceux qui ont participé à leur préparation dans
la foi. Chers Pères bénédictins, merci de votre accueil
en ce Lieu Saint.
Il y a 2000 ans, c’est à quelques mètres d’ici
qu’advint l’évènement fondateur de l’Eglise : l’Esprit
promis par le Christ descend dans le vent et
le feu sur ses Apôtres, enfermés dans le Cénacle.
C’est ici, à Jérusalem, que le miracle se produit:
les langues de feu qui se posent sur leurs têtes
transforment des hommes enfermés dans leurs peurs en messagers de la Bonne
Nouvelle. En recevant l’Esprit, les disciples se mirent à proclamer les merveilles
de Dieu aux foules, « qui étaient dans la stupéfaction parce que chacun d’eux les
entendait parler sa propre langue » (Ac 2, 3). C’est sur ce don des langues que je
voudrais m’attarder.
La Pentecôte vient faire l’unité dans la diversité, non pas en recréant une
langue commune à tous les hommes, mais en prenant acte jusqu’au bout des différences
qui nous caractérisent. « Parthes, Mèdes et Elamites, habitants de la Mésopotamie,
de la Judée et de la Cappadoce, des bords de la mer Noire, de la province
d’Asie, de la Phrygie, de la Pamphylie, de l’Egypte et de la Libye proche de Cyrène,
Romains résidant ici, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous
les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu » (Ac 2, 9-11).

Avril – Juin 2011 101
Par la construction de la tour de Babel, les Hommes voulaient se rapprocher
du Créateur en s’élevant vers lui, mais à la Pentecôte, le Père envoie son Esprit
sur ses enfants, c’est lui qui vient à nous. A ce don, nous voyons deux applications
concrètes.
– La Parole de Dieu rejoint chaque homme dans sa langue, dans sa culture et ses
traditions. Comme signe de cette universalité du Salut, gagné par le sang de
Jésus-Christ, l’Eglise a à cœur de rejoindre chaque homme dans sa langue. Aujourd’hui,
la Bible est traduite en 2400 langues, pour rejoindre chacun avec ses
mots, sa culture. De même, la liturgie est traduite et diffusée dans le monde
entier. Pour nous nourrir de la Parole et des sacrements, nous devons juste avoir
le cœur ouvert. La foi dans la mort et la résurrection du Seigneur nous donne un
langage commun, une force qui nous pousse vers l’autre, au-delà de son appartenance
à un autre peuple, à une autre langue.
– La charité, langage universel : une charité sans frontières, caractéristique de
notre Eglise de Jérusalem « Quand je parlerais les langues des hommes et des
anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui
retentit » (1Co 13, 1). Saint Paul le dit aux Corinthiens : les langues se taieront,
mais la charité ne passera pas. Si elles sont un signe, il n’en demeure pas moins
que le langage parfait c'est l'amour.
La Pentecôte est l’occasion de supplier le Seigneur de nous envoyer son Esprit
vivifiant, source de communion, création d’une humanité nouvelle, afin qu’il
guérisse les relations entre les hommes, et ce à différents niveaux.
Tout d’abord, entre nous : nous, en temps que chrétiens, devons prier pour
avoir la grâce d’une réelle communion. Dans nos familles, sur nos lieux de travail,
avec nos proches, entre frères des différentes Eglises et confessions, suivant le vœu
du Christ dans sa grande prière : « Que leur unité soit parfaite, pour que le monde
voit que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21). C’est le meilleur témoignage que nous pouvons
rendre de l’espérance qui est en nous. Et c’était le thème du Synode qui s’est
tenu à Rome en octobre dernier. L’un des premiers défis des Eglises d’Orient est
celui de la communion à l’intérieur de chacune d’elles et entre elles. Sans une fidélité
renouvelée à l’Evangile, sans un nouvel élan missionnaire, sans résistance à la
tentation de repli de chaque communauté sur elle-même, elles s’éloignent de leur
essence. Hier, dans la con-cathédrale du Patriarcat latin, nous avons prié ensemble
pour l’unité : ces moments sont intenses et nécessaires, mais ils doivent trouver un
prolongement dans notre vie quotidienne.
Nous avons aussi besoin de communion avec nos frères des autres religions.
Cette nécessité est particulièrement pertinente en Terre Sainte, où les chrétiens vivent
dans une société majoritairement juive ou musulmane. Le Synode a rappelé le

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
caractère urgent d’un dialogue profond, œcuménique et interreligieux, avec tous les
Fils d’Abraham.
Enfin, nous ne devons pas cesser de demander à Dieu qu’il inspire les dirigeants
politiques. Puisse l’Esprit Saint inspirer un langage commun capable de
mener à la paix. Prions pour que la Terre Sainte accueille cet Esprit. Qu’il embrase
le cœur de Jérusalem, qu’il se répande depuis la Ville Sainte jusqu’aux extrémités
de la Terre.
Chers frères et sœurs, prenons conscience en profondeur de ce que le don de
l’Esprit peut changer dans nos vies. C’est lui qui nous libère de nos craintes, fait
sauter les verrous de nos incertitudes, et nous donne la force de répondre : « Me
voici. » Malgré les difficultés, nombreuses, comme aimait à le dire le Bienheureux
Jean-Paul II : « N’ayez pas peur ! Ne gardez pas cette joie pour vous, mais portez-la
partout où vous êtes.» (…)
Chers amis, que la Vierge Marie, qui en ce jour de Pentecôte était avec
les Apôtres et les rassurait par sa présence, vous protège et soit pour vous un
exemple, elle qui s’est laissée habiter pleinement par l’Esprit, engendrant ainsi
notre Sauveur. ■
† Fouad Twal, Patriarche

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Dossier spécial 1
Thérèse a parcouru la Terre Sainte
Elle était arrivée le 16 mars à l’aéroport de Tel Aviv, avant d’être accueillie
par une foule en liesse quelques jours plus tard à Jérusalem : la
petite Thérèse, celle qui avait tant aimé Jésus, était enfin en Terre Sainte.
Son pèlerinage, orchestré par le père Abdo Abdo, curé carme de Haïfa, l’a
menée sur les Lieux saints et à la rencontre des chrétiens locaux, désireux
de s’approcher de la sainte, de prier auprès d’elle, de lui demander les
grâces de son intercession. De la Galilée à la Samarie, en passant par la
Judée, Thérèse a mis ses pas dans ceux du Christ, en cette terre où s’est
incarnée la Parole de Dieu. Suite et fin du récit de son périple.
Sainte Thérèse en Galilée
La petite Thérèse a visité toute la région où le Christ grandit et accomplit son
ministère. Une étape importante de son pèlerinage galiléen a sans aucun doute
été Nazareth.
Le samedi 16 avril, les reliques de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus ont été accueillies
et portées en procession solennelle à la Basilique de l’Annonciation, ac-

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
compagnées par de nombreux fidèles, dans une atmosphère magistrale de liesse
et de piété populaire. A la veille des Rameaux, tandis que l’on célébrait l’entrée
glorieuse du Christ à Jérusalem, c’est à Nazareth, au lieu de la vie cachée, qu’est
venue la petite Thérèse, y couronnant d’une grâce particulière l’entrée dans la
Semaine Sainte.
La procession s’est ensuite reformée pour porter les reliques de la Basilique
supérieure à la grotte de l’Annonciation. C’est là, au lieu de l’inscription Hic Verbum
caro factum est (le Verbe ici s’est fait chair), que la bénédiction a été donnée,
et que la Sainte a reposé. Beaucoup de fidèles ont ensuite pu à loisir, jusqu’à très
tard dans la nuit, dans l’atmosphère intime de la grotte, vénérer les reliques, prier,
se confesser et méditer avec Sainte Thérèse sur le mystère de l’enfouissement et
de la vie cachée.
Sainte Thérèse dans les Territoires Palestiniens
C’est avec grande émotion que les Palestiniens ont accueilli la petite Thérèse
dans leurs paroisses. Pétales de roses et invocations joyeuses ont accompagné
son passage.
Sa visite a débuté au Carmel de Bethléem, où une immense foule l’a accueillie.
A la joie exprimée par les chants et les applaudissements s’ajoutait
l’émotion de se trouver en présence des reliques d’une Sainte qui a vécu toute
sa vie immergée dans l’amour de Dieu. Elle aussi, depuis le Ciel, Thérèse de
l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, s’est unie à la louange au Divin Enfant, né
ici, à Bethléem !

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Après la nuit passée au
Carmel, chez ses sœurs, Sainte
Thérèse a été amenée à l’église
Sainte-Catherine dans l’aprèsmidi.
Les reliques, qui ont été
reçues à l’Action Catholique
par une foule de religieux et
par de nombreux fidèles, ont
été accueillies par une pluie de
pétales de roses. Alors que les
fidèles récitaient le rosaire, la
Sainte était portée tout près de
là où est né le Christ. Avant la
messe, chacun a pu vénérer les
reliques.
Au terme de la célébration,
la Sainte a été conduite en
procession à la grotte du Lait,
où elle est restée jusqu’au jour
suivant, chez les Perpétuelles
Adoratrices du Saint Sacrement.
Les reliques de Thérèse ont alors été transférées à Beit Jala, en l’église paroissiale,
avant d’être accueillies au séminaire, tout proche. Là, elles ont été vénérées
jusqu’au soir. Puis c’est à Beit Sahour, le village du champ des bergers, qu’elle
a ensuite fait étape, avant de prendre la route des autres paroisses des Territoires
Palestiniens, des alentours de Ramallah à Jenin, en passant par Jéricho et Naplouse.
Partout, une grande ferveur.
La seule paroisse dans
laquelle la châsse n’a pu pénétrer
est celle de Gaza. Non par
interdiction mais par précaution.
Les gazouis, habitués à ce genre
de déconvenue, seront donc les
seuls habitants de Terre Sainte
à ne pas avoir pu vénérer les
reliques de la sainte des missions
durant son pèlerinage dans le
pays de Jésus.

106
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Le départ…
Après 78 jours de visite en Terre Sainte, les reliques de Thérèse sont rentrées en
France. L’adieu officiel a eu lieu en deux temps : tout d’abord à Haïfa puis à
l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv.
Le mardi 31 mai, à Haïfa, en l’église paroissiale latine des Carmélites, l’au
revoir à Thérèse a coïncidé avec la procession mariale traditionnelle de la fin du
mois de mai. La messe a été célébrée par le vicaire patriarcal latin, Mgr G-B Marcuzzo,
et concélébrée par les prêtres des différents rites présents dans la ville, en
une église pleine de fidèles. Le soir, une veillée de méditation et de prière animée
par le chœur des Focolari avait été organisée pour conclure la cérémonie.
Sainte Thérèse avait été accueillie à Haïfa deux semaines auparavant, le dimanche
15 mai, à l’occasion de la traditionnelle procession en l’honneur de Notre-Dame
du Mont Carmel, appelée populairement « Talaat al-Adra », la montée de la
Vierge. Les reliques ont pu être portées, aux côtés de la statue de la Vierge, de
la paroisse latine de Haïfa au monastère Stella Maris, sur les hauteurs du Mont
Carmel. Sainte Thérèse et Notre-Dame du Carmel ont donc cheminé ensemble
dans cette montée aux sources de l’esprit carmélitain.
Le mercredi 1 er juin, dans le Terminal 1, ce fut le dernier au revoir à la
Sainte pour son départ officiel par avion. Mgr Antonio Franco, Nonce et Délégué
apostolique, a présidé une brève liturgie de la parole. Après avoir lu l’Evangile,
Mgr Marcuzzo a commenté les bienfaits de la visite de la petite Thérèse en Terre
Sainte: « Elle nous a enseigné en quoi consiste la sainteté ; elle a réveillé en nous
le désir d’être saints, elle nous a montré que toutes nos vies sont une vocation et
une mission, et elle nous a surtout convaincus de l’importance de l’amour, dans
l’abandon à la miséricorde de Dieu et dans l’enfance évangélique .» Il a ensuite
exprimé son souhait de voir s’organiser dans le diocèse des moments pour faire
le bilan de cette visite historique et ne pas en laisser les fruits se disperser.
Avant d’entonner le Magnificat, Mgr Marcuzzo a remercié les pères
Carmes, et de façon particulière le P. Abdo Abdo, au nom du Patriarche Fouad
Twal également. Il a aussi adressé des paroles de remerciement à toutes les personnes
qui ont rendu possible cette visite.
S’en est suivi un long applaudissement, plein de gratitude, de joie et d’émotion.
Un jeune, qui sera aux JMJ au mois d’août, l’a saluée ainsi : « Rendez-vous
à Madrid ! » La Sainte accompagnera en effet les jeunes lors de cet évènement
autour du pape Benoît XVI.

Avril – Juin 2011 107
« C’est une amie qui nous quitte. » Ce cri du cœur, c’est la Terre Sainte
qui l’a exprimé avec gratitude. Thérèse avait tant désiré visiter le pays de Jésus.
Mais l’appel du carmel avait été plus fort. Sa visite ici, cette année, a enfin réalisé
son rêve. Ste Thérèse était ici chez elle. C’est pourquoi, partout, des milliers de
chrétiens se sont déplacés pour vénérer ses reliques. Son nom de religion traçait
l’itinéraire complet de la vie du Christ et donc de son pèlerinage : Bethléem, Nazareth,
Tibériade, Jéricho, Jérusalem, Emmaüs…
Deux mois et demi durant, à chacun de ses passages, la petite Thérèse a
répandu ses dons généreux de grâces, des signes et des miracles dans les cœurs.
Les chrétiens de Terre Sainte lui ont à chaque fois adressé leurs plus beaux hommages.
Mille souvenirs s’entremêlent. Sans conteste, sainte Thérèse a attiré les
foules, non seulement des chrétiens mais aussi des personnes d’autres confessions.
Dans beaucoup d’églises, pendant le pèlerinage des reliques thérésiennes,
les confessionnaux travaillaient presque jour et nuit. De Jaffa à Naplouse, en passant
par Nazareth. Au Mont carmel, le Père Abdo s’exclama un soir, absolument
épuisé à 2h du matin : « Cette nuit j’ai assisté, moi et mes confrères confesseurs,
à de vraies conversions. Je regrette seulement de ne plus avoir de forces pour
continuer à confesser, tellement il y a de fidèles qui en pleine nuit viennent vénérer
la Sainte, entendre son message spirituel simple et fort, et sentent le besoin
de renouveler leurs vies. » La conversion ! Voilà, au fond, le vrai sens et le plus
beau fruit du pèlerinage des reliques de Sainte Thérèse en Terre Sainte.

108
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Dossier spécial 2
Retour sur le printemps arabe
Interview TV de S.B. le Patriarche Fouad Twal, 11 avril 2011
Media LPJ : Quel est votre avis sur le « printemps arabe » ?
Patriarche Fouad : D’un côté, nous sommes très contents de cette prise de
conscience de la jeunesse qui prend en main sa destinée. C’est un mouvement
sans couleur politique ni religieuse particulière. Il émane de cette jeunesse arabe
une prise de conscience de sa propre force et vitalité. Elle a su casser l’élément
« peur » (peur de la police, peur des services secrets, peur de la prison). Aujourd’hui,
on peut dire que la peur a changé de camp. Les gouvernements craignent
cette masse de jeunesse, cette masse d’opinion qui se réveille. L’Eglise,
elle, a toujours prêché plus de démocratie, plus de liberté et plus de dignité des
personnes. Et moi-même, dans mon premier discours de Patriarche, j’avais appelé
de mes vœux à toujours éviter tant sur le plan politique que religieux les
décisions unilatérales.
D’un autre côté, il faut reconnaître qu’il y a toujours une part d’inconnu
dans ce genre de mouvements. Maintenant que ces populations se sont lancées,
nul ne sait ce qu’il adviendra par la suite. Pourvu que ce soit pour le meilleur.
Media LPJ : Quel est le rôle des chrétiens d’Orient et ceux de Terre Sainte ?
Patriarche Fouad : Les chrétiens du Moyen-Orient ne doivent pas être en marge
de ces mouvements. Comme nous l’avons dit au Synode d’octobre dernier, les
chrétiens doivent se sentir à 100% citoyens comme leurs compatriotes musulmans.
Ils doivent participer à la vie de leur pays si ces mouvements sont en
faveur du bien commun. Je n’aime pas voir les chrétiens en dehors de ces mouvements.
Car c’est aussi leur pays. Ils ne doivent pas se sentir dans un ghetto à part.
Quant aux chrétiens de Terre Sainte, il faut rappeler que la situation
politique est ici extrêmement délicate et très différente des autres pays. Il n’y a
pas de recette miracle. Chaque pays ayant ses spécificités. L’Eglise de Jérusalem
a une mission particulière et se doit de collaborer à une paix juste et durable à
travers ses interventions, ses institutions, et ses écoles. Il est évident qu’Israël
aujourd’hui comme les pays arabes voisins doivent entendre la vague de
contestations généralisée. Puisque c’est le soulèvement en masse des jeunes

Avril – Juin 2011 109
qui a fait émerger ces mouvements dans leur propre régime, tous les pays y
compris Israël doivent être vigilants. Nous-mêmes – Eglise catholique et chefs
religieux – sommes interpelés sur la manière de bien les guider.
Media LPJ : Qu’attendez-vous des chrétiens d’Occident ?
Patriarche Fouad : Lors du Synode, nous avons touché de près cet argument
en reconnaissant que l’Eglise d’Occident ne doit pas regarder l’Eglise d’Orient
justement comme l’Eglise d’Orient. C’est la même Eglise confrontée aux mêmes
défis pour la jeunesse, la famille, les vocations, …
Les chrétiens qui viennent de l’Occident ne doivent pas se contenter d’aider
notre Eglise. Ils doivent se considérer partie prenante de cette Eglise, qui
est leur Eglise-Mère. Mieux, ils doivent se sentir responsables de l’avenir des
chrétiens qui vivent en Terre Sainte. C’est en venant vivre ici, à Jérusalem, qu’ils
pourront donner des vitamines à leurs racines chrétiennes. C’est un profit mutuel
à échelle locale et mondiale. Jérusalem a cette dimension mondiale qui fait qu’on
n’en fera jamais assez pour la Terre Sainte.
Propos recueillis par Christophe Lafontaine
Vatican : pour une solution globale au Moyen-Orient
Le pape a reçu, jeudi 9 juin, le nouvel ambassadeur syrien près le Saint-
Siège, M. Hussan Edin Aala. Lors de son discours de bienvenue, il a évoqué le
Printemps arabe.
Pour le Saint-Père, tout cet élan qui touche le pourtour méditerranéen manifeste
de la part des peuples du Moyen-Orient « le désir d’un avenir meilleur
dans les domaines de l’économie, de la justice, de la liberté et de la participation
à la vie publique. »
Pour cette Région et sa paix, il préconise « une solution globale » avec de «
véritables réformes.» Elle devrait être « le fruit d’un compromis et non de choix
unilatéraux imposés par la force. » Et le Pape de recommander : « Conscients
des souffrances de toutes les populations, il faut procéder par une approche délibérément
globale qui n’exclut personne de la recherche d’une solution négociée
et qui tienne compte des aspirations et des intérêts légitimes des divers peuples
concernés. »
« Comme citoyens – a-t-il dit – les chrétiens sont engagés dans la construction
d’une société où tous doivent trouver leur place. »
Rédaction avec agences

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Dossier spécial 3
Terre Sainte : situation politique
Réconciliation Hamas – Fatah,
réactions de S.B. Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem,
6 mai 2011
Media LPJ : Les factions palestiniennes du Fatah – en Cisjordanie – et du Hamas
– à Gaza – ont scellé, mardi 4 mai, au Caire leur réconciliation. Qu’en
pensez-vous ?
Patriarche Fouad : C’est une bonne chose. Cette entente Fatah-Hamas met fin
à quatre années de division aux conséquences néfastes. La division empêchait la
bonne tenue de pourparlers de paix avec Israël. Comment Israël pouvait parler
avec les Palestiniens, si déjà ils n’étaient pas d’accord entre eux ? Je fais le vœu
que le Hamas adoptera la position modérée du Fatah pour le bien commun et
celui d’Israël. C’est un commencement d’unité ; bien sûr il pourra y avoir des
difficultés dans les détails au quotidien. Par ailleurs, j’ai rencontré avec une délégation
palestinienne mercredi dernier le roi de Jordanie qui a salué l’accord et
affirmé qu’il soutiendrait les Palestiniens. Pour l’heure, le royaume hachémite
connaît dans le monde arabe une relative stabilité.

Avril – Juin 2011 111
Media LPJ : Cela facilitera-t-il la création
d’un Etat Palestinien ?
Patriarche Fouad : Mahmoud Abbas qui
dirige le mouvement du Fatah et le chef du
bureau politique du Hamas Khaled Mechaal
espèrent créer un Etat Palestinien en
étant plus unis et plus forts. Des avancées
diplomatiques portent de fait sur le projet
de reconnaissance de l’Etat de Palestine,
par la prochaine Assemblée générale de
l’ONU, en septembre prochain.
Mahmoud Abbas et Khaled Mechaal
Il va sans dire que le contexte actuel arabe (notamment en Egypte) et la
fragilisation de la Syrie ont été des stimulants pour faire ce geste d’unité.
Depuis un an voire deux ans, le premier ministre de l’Autorité palestinienne,
Salam Fayyad, prépare avec discrétion les infrastructures palestiniennes
pour le jour J. Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies,
on ne pourra pas parler de situation unilatérale. Il s’agit des Nations Unies,
la même assise qui a reconnu il y a un peu plus de 60 ans, la création d’Israël.
J’espère que la communauté internationale reconnaîtra l’Etat palestinien.
Je rappelle à ce propos que le Saint-Père, le pape Benoît XVI a apporté lors de
son séjour en Terre Sainte, il y a deux ans son soutien à la création d’un Etat
palestinien. De fait, les chrétiens de Terre Sainte sont partie intégrante de la population
locale. Et ils s’associent à cette joie.
Propos recueillis par Christophe Lafontaine

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
La paix en Terre Sainte, interview de Mgr William Shomali,
évêque auxiliaire de Jérusalem, 26 mai 2011
Après l’Aipac (American’s pro-Israël lobby), Benyamin Netanyahu s’est adressé
mardi 24 mai au Congrès américain, quelques jours après un désaccord public
avec le Président américain Barack Obama sur le processus de paix en Terre
Sainte. Mgr Shomali, évêque auxiliaire pour Jérusalem, revient dessus.
Media LPJ : Quelle analyse portez-vous sur les discours du Président américain
Obama et du Premier ministre israélien Netanyahu ?
Mgr Shomali : L’attitude américaine était très attendue. Les américains ont beaucoup
d’influence sur le futur de la paix en Terre Sainte. Le Président des Etats-
Unis, Barack Obama a affirmé un point important : les Palestiniens ont droit aux
22% des territoires occupés par Israël en 1967. Il a aussi dit que la paix dépend
du retrait d’Israël de ces territoires pour faire place à un Etat palestinien.
Il a ajouté qu’il y a possibilité d’échange des territoires entre les deux
peuples, entre les israéliens et les Palestiniens. En soi, ce sont des prémices très
importantes pour la paix qui vont de paire avec les deux résolutions des Nations
Unies de 1967 (2.4.2 et 3.3.8). Pour moi, le discours de Barack Obama – si on se
limite à ce point – est très très positif. Il nous donne beaucoup d’espoir. Seulement,
dans son deuxième discours devant l’Aipac, le président américain a semblé
se rétracter un peu. Et donc, cette attitude américaine d’hésitation n’aide pas
la paix.
Le Premier ministre Israélien, Benjamin Netanyahu, a fait un discours qui a
été très applaudi au Congrès américain. Il a limité sa réflexion sur le fait qu’Israël
est un Etat pour les juifs. Considérant cette affirmation comme préalable, il a tiré
les conclusions suivantes :
– Il n’y a pas de retrait jusqu’à la frontière de 48 puisque toute la Palestine appartient,
selon lui, aux juifs.
– Il n’y a pas de place pour les réfugiés. Cela peut menacer le caractère juif de
l’Etat d’Israël.
– Jérusalem devra rester une cité juive : la capitale éternelle d’Israël.
De fait, le discours du Premier ministre israélien était très cohérent avec
l’idéologie sioniste. Mais, justement placer le problème d’une telle façon creuse
« le fossé culturel » qui existe déjà entre les israéliens et les Palestiniens. J’ose

Avril – Juin 2011 113
même dire un « fossé idéologique ». Benjamin Netanyahou a mis en évidence
tout ce qu’il pense. Avant on le devinait. Maintenant on le sait. Il l’a dit clairement.
Mon impression est que la paix apparaît plus lointaine.
Media LPJ : Quelles conséquences pour la réconciliation Hamas / Fatah ?
Mgr Shomali : Le Hamas est une idéologie, donc on se retrouve dans le « même
bain », dans le même fossé idéologique entre les deux camps. Le Hamas manque
de flexibilité. Avant de demander à Benjamin Netanyahou d’être plus flexible, il
devra l’être aussi. Si chacun raidit ses positions, la paix s’éloignera toujours plus.
Le Hamas devrait reconnaître au moins qu’Israël a le droit à l’existence sur les
frontières de 48. La conséquence de cette affirmation montre que les 22% des
Territoires restent l’apanage des Palestiniens. Je souhaite et je prie pour que le
Hamas soit plus flexible.
Media LPJ : Et le rôle des chrétiens de Terre Sainte dans le processus de Paix?
Mgr Shomali : Premièrement, nous chrétiens, nous comprenons très bien les
deux positions. Nous comprenons le besoin des Palestiniens d’avoir un Etat sur
les 22% des Territoires occupés. D’ailleurs le monde partage cette idée, même
les Américains. Ce n’est pas simplement une idée chrétienne mais internationale.
Il doit y avoir deux Etats viables avec des frontières sûres et sécurisées. Un
Etat palestinien et un Etat israélien qui vivent côte à côte, en paix. Ce serait le
rêve. Un rêve qui devra devenir réalité. On comprend qu’Israël devra aussi avoir
une paix sûre. Israël est un petit pays de 20.000 km 2 entourés de pays arabes et
musulmans. Je le comprends très bien. Les chrétiens doivent reconnaître qu’ils
peuvent être un pont dans « ce choc culturel ». Ils appréhendent l’importance de
reconnaître leurs droits aux Palestiniens. Et ils reconnaissent les liens historiques
forts qui existent entre la Terre Sainte et les juifs.
Deuxièmement, je pense que la paix est possible si chacun fléchit ses positions
rigides. On peut arriver à un compromis qui correspond à la légitimité
inter-nationale. Notre rôle de chrétiens c’est d’affirmer les besoins légitimes des
deux. Et de dire que cette paix est possible.
Troisièmement, en plus, nous pouvons soutenir cette position par la prière
des fidèles, de tous les fidèles (juifs, chrétiens et musulmans). Je le dis en pleine
connaissance de cause. Une prière sincère est plus forte que tous les discours des
politiciens. Il faut continuer à prier même si le résultat ne viendra que dans cinq
ou dix ans. C’est peu de choses aux yeux du Seigneur.
Propos recueillis par Christophe Lafontaine

114
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Le pape rencontre Mahmoud Abbas au Vatican
Vendredi 3 juin, Benoît XVI a reçu au Vatican le président de l’Autorité
palestinienne, Mahmoud Abbas. Un accent particulier a été mis sur la nécessité
urgente de trouver une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien, capable
d’assurer le respect des droits de tous, et donc la réalisation des aspirations
légitimes du peuple palestinien à un Etat indépendant. Il a été à nouveau répété
que l’Etat d’Israël et l’Etat palestinien doivent vivre dans la sécurité, en paix
avec leurs voisins, et dans les frontières internationalement reconnues, a ajouté le
Vatican.
Le Saint-Siège a exhorté les parties à une ouverture à la réconciliation.
Le conflit israélo-palestinien est une préoccupation constante de Benoît
XVI, qui avait déjà plaidé pour la création de deux Etats lors de son voyage en
Terre Sainte en mai 2009.
La situation des communautés chrétiennes dans les Territoires Palestiniens
et au Moyen-Orient en général a été l’autre thème abordé. Leur contribution irremplaçable
à la construction de la société a été mentionnée.
A l’issue de l’entretien, Mahmoud Abbas a offert au pape une icône dorée
représentant la Vierge, et Benoît XVI un grand médaillon de bronze représentant
la place Saint-Pierre. ■
Source : AFP
Crédits : la-croix.com

Avril – Juin 2011 115
Nouvelles du diocèse
et activités pastorales
DANS LE DIOCESE
• Actualité
La béatification de Jean-Paul II fêtée
en Terre Sainte
Lettre des Ordinaires de Terre Sainte
à l’occasion de la béatification de Jean-Paul II
Rév. curés et prêtres,
Membres des Instituts de Vie consacrée,
Séminaristes,
Fidèles bien-aimés,
JEAN-PAUL II EST PROCLAME BIENHEUREUX !
Chers enfants et frères dans le Christ Jésus,
Le 14 janvier 2011, le Saint-Père a autorisé la Congrégation pour la Cause des
Saints à promulguer le décret concernant un miracle, attribué au Vénérable Serviteur
de Dieu Jean-Paul II (Karol Wojtyla), né à Wadowice (Pologne) le 18 mai 1920
et décédé à Rome le 2 avril 2005. Par cette promulgation s’est clos le processus qui
précède le rite de béatification, dont la date est fixée au 1 er mai 2011, le dimanche
après Pâques, jour de la Divine Miséricorde.
En réponse au peuple chrétien, accouru en nombre sur le place Saint-Pierre
pour ses obsèques solennelles, qui le voulait « Santo subito » (Saint tout de suite),
Benoît XVI procède à la béatification de Jean-Paul II, pour lequel a été demandé le
« culte universel », prérogative réservée aux saints. Ce fait montre à quel point le
futur Bienheureux est entré et a trouvé sa place dans le cœur de tous les croyants ;
il est saint car il vit en Dieu.

116
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
La béatification du Vénérable Serviteur de Dieu Jean-Paul II nous remplit
tous d’émotion :
– Nous qui l’avons connu, Pèlerin en Terre Sainte, homme de foi, de dialogue et de
paix, témoin intrépide et homme souffrant,
– Nous qui avons écouté sa parole de foi et d’espérance, sûre et rassurante,
– Nous qui avons parlé avec lui de nos joies, de nos souffrances et des espoirs de
nos diocèses et de notre peuple,
– Nous qui avons cheminé avec lui à pas lents et constants, d’un sanctuaire à l’autre,
du Mémorial de la Shoah à un camp de réfugiés, des visites aux responsables politiques
et religieux à l’écoute du cri du pauvre, victime des injustices, prisonnier
de la sécurité, esclave de la spirale de violence.
Jean-Paul II est un bienheureux et un saint de nos jours. Nos yeux ont vu la
façon dont vit un saint. Nos oreilles ont entendu sa voix, forte au début de son pontificat,
faible à la fin de sa vie, et elles ont entendu la voix du silence d’un pape qui
ne pouvait plus parler le jour de Pâques précédent son départ. Nos mains ont touché
un saint, comme pour s’emparer de sa bénédiction.
Chers prêtres et fidèles,
Nous ne pouvons nous permettre de laisser passer un évènement aussi important
sans le vivre et faire mémoire du futur Bienheureux Jean-Paul II. Certes, vous

Avril – Juin 2011 117
ne serez pas à Rome pour partager cette joie de la fête avec des milliers de personnes.
Mais nous, vos pasteurs, unis aux Représentants pontificaux, nous vous invitons
à participer aux célébrations et commémorations prévues sur le programme
ci-joint, approuvé par l’Assemblée des Ordinaires Catholiques.
En la sainte fête de Pâques et dans la semaine qui suivra, nous vous annonçons
avec joie que
Le Christ est ressuscité des morts !
Par la mort, il a détruit la mort.
A ceux qui sont dans le sépulcre, il a donné la vie !
Le Christ est ressuscité, alléluia !
† Fouad TWAL, Patriarche latin de Jérusalem,
Président de l’Assemblée des Ordinaires Catholiques
† Antonio FRANCO, Délégué apostolique à Jérusalem et Palestine,
Nonce apostolique en Israël et Chypre
† Giorgio LINGUA, Nonce apostolique en Jordanie
† Michel SABBAH, Patriarche émérite latin de Jérusalem
† Elias CHACOUR, Archevêque melkite-catholique d’Akka,
Vice-président de l’Assemblée des Ordinaires Catholiques
† Boutros MOUALLEM, Archevêque émérite melkite-catholique d’Akka
† Paul-Nabil SAYAH, Archevêque maronite de Haïfa
Vicaire patriarcal maronite de Jérusalem, Palestine et Jordanie
† Yasser Al-AYYASH, Archevêque melkite-catholique de Petra et Philadelphia
† Grégoire-Pierre MELKI, Exarque syrien-catholique de Jérusalem
† Youssef-Jules ZEREY, Vicaire patriarcal melkite-catholique de Jérusalem
† Salim SAYEGH, Vicaire patriarcal latin pour la Jordanie
† Giacinto-Boulos MARCUZZO, Vicaire patriarcal latin pour Israël
† William SHOMALI, Vicaire patriarcal latin pour Jérusalem et la Palestine
† Kamal-Hanna BATHISH, Evêque émérite auxiliaire latin de Jérusalem
Arch. Raphaël MINASSIAN, Exarque arménien catholique de Jérusalem
P. Pierbattista PIZZABALLA, O.F.M., Custode de Terre Sainte
P. David NEUHAUS, S.J.,
Vicaire patriarcal pour les communautés d’expression hébraïque
P. Evencio HERRERA DIAZ, O.F.M., Vicaire patriarcal latin pour Chypre
P. Pietro FELET, scj, Secrétaire général

118
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Béatification de Jean-Paul II :
la Terre Sainte s'est préparée à l’évènement
En réponse à l’appel de ses évêques, et afin de fêter dignement Jean-Paul II, la
Terre Sainte s’est mobilisée. Manifestations culturelles, temps de prière et d’action
de grâce ont été organisés en préparation à la Béatification.
Vendredi soir 29 avril, Mgr Antonio Franco, nonce et délégué apostolique en
Terre Sainte, a présidé l’Eucharistie en l’église Notre-Dame de Jérusalem, au cours
de laquelle a été inauguré et béni le nouvel orgue de la chapelle. S’en est suivi un
magnifique concert, très apprécié de tous, en l’honneur du futur bienheureux.
Samedi 30 avril, plusieurs soirées de prières ont été organisées :
– à Amman, au centre Regina Pacis, veillée animée par les jeunes ;
– à Nazareth, à la basilique de l’Annonciation, veillée ‘’Totus Tuus’’ (devise de
Jean-Paul II adressée à la Vierge Marie) ;
– à Bethléem, veillée eucharistique à la Grotte du lait.
– à Jérusalem, ce sont les Arméniens catholiques qui ont accueilli la veillée de
prière. La soirée s’est déroulée dans l’adoration du Saint Sacrement, exposé par
Mgr Raphaël Minassian – exarque patriarcal arménien catholique, dans le magnifique
ostensoir caractéristique de cette église, représentant la Vierge Marie tenant
son fils. Chants, lectures de la Parole de Dieu, intercession, ont été proposés aux
fidèles, le tout ponctué par la lecture de méditations de Jean-Paul II sur la miséricorde
divine.

Avril – Juin 2011 119
La Terre Sainte
célèbre la béatification
de Jean-Paul II
Jusqu’à cette date, en cette octave de Pâques, la phrase la plus répétée parmi les
chrétiens de Terre Sainte était : « Al-Masih Qam, Haqqan Qam » (le Christ est
ressuscité, il est vraiment ressuscité). On ajoute maintenant dans toutes les salutations
et les réunions : « Al-Mabrouk al-baba al-tubawi » (Félicitation pour le pape
bienheureux).
Jérusalem
Dimanche de la Divine Miséricorde,
plusieurs manifestations ont été
organisées à Jérusalem pour fêter la béatification
du pape Jean-Paul II.
Tout a commencé vers 10h30,
dans l’auditorium Jean-Paul II du Notre-
Dame Center. En direct de Rome, la célébration
de béatification a été projetée
sur grand écran.
S’en est suivi, dans l’après-midi, une célébration
de la Divine Miséricorde à la
con-cathédrale du Patriarcat latin, avec
exposition du Saint Sacrement et possibilité
de se confesser.
Co-cathedral of the Latin Patriarchate – Jerusalem
The F east of the Divine Mercy
Solemn Mass of Thanksgiving in Honor
of Blessed John Paul II
May 1, 2011
Puis, les Ordinaires catholiques
de Terre Sainte y ont célébré une Messe
solennelle en l’honneur du nouveau
bienheureux. Présidée par le Patriarche latin, S.B. Fouad Twal, l’homélie a été
prononcée par le Custode de Terre Sainte, le R.P. Pierbattista Pizzaballa. Il a rappelé
la triple occasion qui réunissait les fidèles : la résurrection du Christ, la fête
de la Divine Miséricorde, et, bien entendu, la béatification du bienheureux Jean-
Paul II. Il a notamment rappelé son adage devenu célèbre, qu’il appliquait entre
autres à la Terre Sainte : « Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice
sans pardon.»

120
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Bethléem et Nazareth
Les manifestations ne se sont pas limitées
à Jérusalem. En réponse à la lettre
des Ordinaires catholiques sur la béatification,
de nombreuses autres initiatives ont
vu le jour. Par exemple, à Bethléem, une
statue de 3m de haut représentant le pape
Jean-Paul II a été élevée. A Nazareth, une
exposition sur le bienheureux Pape a ouvert
ses portes jusqu’au 7 mai dans l’auditorium
de la Basilique de l’Annonciation. Parmi
les objets liturgiques exposés, utilisés par
Jean-Paul II lors de son pèlerinage à Nazareth
le 25 mars 2000, se trouve la belle rose
d’or «Totus tuus» laissée par le pape dans
la grotte de l’Annonciation. Dans le même
auditorium, le Terra Santa Convent et la paroisse
de Nazareth ont organisé une soirée
commémorative, le dimanche 1 er mai, dont
beaucoup gardent un vif souvenir. La soirée
était composée de témoignages, de vidéos
commémorant des étapes importantes
de la vie et du pontificat de Jean-Paul II, et
en particulier son pèlerinage en Terre Sainte
lors du Jubilé de l’An 2000. Mgr G.B. Marcuzzo
a donné le ton à la soirée en invitant
chacun « à la joie, l’enthousiasme et même
la gratitude devant cet heureux événement
qui implique toute l’Eglise, l’histoire et le
monde, mais aussi chacun d’entre nous,
personnellement, qui avons eu la grâce de
connaître le nouveau bienheureux, d’entendre
ses paroles, de voir son exemple,
d’admirer et d’apprécier sa sainteté. »
C C C

Avril – Juin 2011 121
Un nouveau chanoine honoraire
du Saint-Sépulcre
Mgr Engelbert Siebler, évêque
auxiliaire de l’archidiocèse de Munich
et Freising (Allemagne), a été élevé
à la dignité de chanoine honoraire du
Saint-Sépulcre. Titre conféré en reconnaissance
de son attachement et de son
investissement pour l’Eglise de Jérusalem.
La cérémonie a été présidée par
Sa Béatitude le Patriarche Fouad Twal,
vendredi 1 er avril 2011 dans le Grand
Salon du Patriarcat latin.
Le fait est assez rare pour être remarqué.
Etre investi chanoine honoraire
du Saint-Sépulcre est de fait une
distinction réservée à un petit nombre
d’happy few (seulement une quinzaine
d’ecclésiastiques dans le monde ont
été honorés de ce titre).
Etre chanoine signifie appartenir
d’une façon particulière à une église
cathédrale, et dans ce cas précis à
l’église du Sépulcre glorieux du Christ.
La cérémonie a débuté par le Veni
Creator, chant d’invocation à l’Esprit
Saint. Puis le Patriarche Fouad
Twal a prononcé l’oraison qui signe
la mission d’un chanoine honoraire
du Saint-Sépulcre : « Seigneur, en ta
présence, nous élisons notre frère, ton
évêque Engelbert Siebler, Chanoine
honoraire de ton Sépulcre glorieux.
Accorde-lui la grâce de se dévouer au
service de cette terre que tu as voulu
sanctifier par ta Croix, pour la Rédemption
du monde entier. Remplis-le
de l’espérance et de la joie de la Résurrection,
afin qu’il soit au nombre de
ceux qui proclament, par la parole et
par l’action, ta bonne nouvelle, dans
cette terre-même où toi-même l’as
proclamée. »
Puis Mgr Engelbert Siebler a déclaré
: « J’accepte avec gratitude l’honneur
qui m’a été remis dans cette ville
sainte de Jérusalem, avec le titre de
chanoine honoraire du Saint-Sépulcre.

122
Je promets de me dévouer au service
de la foi dans cette terre du Seigneur,
en collaboration avec le diocèse patriarcal
latin de Jérusalem. »
Il a ensuite récité le Credo et signé
la promesse.
Christophe Lafontaine
Rencontre des médias catholiques
de Terre Sainte
Vendredi 8 avril, les médias catholiques
de Terre Sainte se sont réunis
au Patriarcat latin. L’initiative est
venue de la base. Elle est issue d’une
volonté partagée de la part des médias
catholiques de mieux se connaître
pour mieux coopérer. L’effet de levier
de ce « plan média » repose aussi sur
la volonté de conserver la diversité
irremplaçable des productions audiovisuelles,
Internet et papier de ces
médias. Sans compter le maintien des
circuits et rythmes de diffusion propre
à chacun et qui permettent à l’actualité
de trouver son public.
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
La réunion s’est tenue dans les locaux
du Patriarcat latin de Jérusalem.
Pas moins de vingt personnes étaient
présentes dont une quinzaine de journalistes
et de rédacteurs. Un signe clair
du dynamisme médiatique qui veut
s’installer en Terre Sainte. Surtout
quand on sait qu’il y a cinq ans seuls
deux journalistes travaillaient pour des
medias catholiques. Preuve de l’intérêt
et du soutien des autorités ecclésiastiques
de plus et de mieux communiquer.
Aujourd’hui, on trouve en Terre
Sainte les journalistes de la Custodie
de Terre Sainte (revue Terre Sainte,
FMC-Terra Santa, terrasanta.net, terrasanctablog.org),
les équipes de Telepace,
de l’agence Kipa-Apic, de KNA
et du Patriarcat latin de Jérusalem.
Au cours de cette rencontre, chaque
équipe, dans un souci de clarté et de
coopération possible inter-médias, a
pu présenter ses supports et leurs vocations.
L’équipe média du Patriarcat a,

Avril – Juin 2011 123
de son côté, rappelé sa double identité
déclinée sous deux volets. D’une part,
une communication institutionnelle
qui relaie la voix du Patriarche latin
de Jérusalem, celle de ses vicaires et
de ses prêtres. De l’autre, un deuxième
volet plus journalistique qui participe
comme tous les autres médias à relater
l’actualité du diocèse.
Trois conclusions peuvent être tirées
de cette rencontre :
– Un souci commun : diffuser une
information locale percutante, professionnelle
et structurée en amont
pour le monde universel des médias
(hors chrétien).
– Une collaboration possible : développer
les synergies (partage d’agendas
et d’informations par exemple).
– Un service identique : travailler
pour la Terre Sainte et la faire aimer.
Christophe Lafontaine
La Terre Sainte se met au vert
Le 12 avril 2011, le Conseil des
institutions religieuses de Terre Sainte
(CRIHL) a fait connaître une déclaration
commune sur le développement
durable. Ce conseil représente les plus
hautes autorités religieuses de Terre
Sainte : le grand Rabbinat d’Israël,
le ministère palestinien des Affaires
religieuses (Waqf), le Tribunal palestinien
de la charia et l’ensemble des
chefs des Eglises chrétiennes de Jérusalem.
Ces leaders des trois religions
se rassemblent à Jérusalem pour promouvoir
conjointement la coexistence,
combattre l’extrémisme et trouver des
solutions aux problèmes sociaux.
Ayant pris connaissance des résultats
scientifiques du groupe intergouvernemental
d’experts des Nations
Unies sur le sujet, la déclaration
énonce un appel religieux à l’action
pour lutter contre le changement climatique.
Elle s’appuie sur l’autorité
morale des chefs religieux en Terre
Sainte. Il s’agit également de promouvoir
la coopération interreligieuse sur
un sujet d’intérêt commun.
Les chefs religieux partent du
constat suivant : « le changement climatique
pose un défi mondial et il est
impératif d’intervenir.» Le comité reconnaît
les « racines spirituelles » de
ce changement indiquant qu’il faut apporter
une « réponse religieuse » à ce
problème.
Le communiqué appelle aussi les
fidèles des différentes confessions à
considérer la planète et ses ressources
comme un don de Dieu. Aussi sont-ils
invités à réévaluer leur manière de les
consommer et de les utiliser. C’est
aussi un appel aux politiques pour
qu’ils mettent en place des mesures
solides en matière de réduction des
gaz à effet de serre.
D’après un article
de Christophe Lafontaine

124
Politique :
les Eglises donnent de la voix
Jeudi 14 avril au matin, le Jic
(Jerusalem Inter-churches Comitee)
s’est réuni autour de trois sujets d’importance.
Tous en lien avec la vie
de la Cité et de la Terre Sainte. Les
discutants représentaient les Eglises
arménienne, luthérienne, copte, ainsi
que la Custodie de Terre Sainte et le
Patriarcat latin.
Le premier sujet abordé concernait
le projet de la nouvelle Constitution
de l’Etat palestinien. Il y serait stipulé
que l’Islam soit promulgué religion
d’Etat et la Charia source principale
du Code législatif. Le Jic a recommandé
de se relancer dans l’étude du projet
et en particulier de faire considérer les
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
chrétiens comme des citoyens égaux.
Dans l’esprit de ce qui a été prôné par
le Synode.
En deuxième point, les Eglises ont
planché sur la question de la reconnaissance
des évangéliques “Pentecôtistes”
par l’Autorité palestinienne. A
l’heure actuelle, elles n’appartiennent
pas aux 13 Eglises officielles de Terre
Sainte et voudraient que ce soit le cas.
La question est délicate à cause du
grand nombre de ces Eglises et de leur
pratique du prosélytisme.
En prévision des événements de
la Semaine Sainte, le troisième thème
traitait de la fermeture de la vieille
ville de Jérusalem, le Samedi saint.
L’an passé, les portes de la ville étaient
restées closes pendant les célébrations
du Feu sacré chez les orthodoxes. Le
Jic souhaitait que la police laisse la
ville ouverte, afin de permettre aux
milliers de pèlerins et habitants de la
vieille ville de fêter Pâques ensemble
et librement.
D’après un article
de Christophe Lafontaine
Le Jic est une initiative des Eglises de Jérusalem en lien avec le Conseil
des Eglises du Moyen-Orient (Cemo) et le Conseil œcuménique des Eglises
(COE). Seuls les orthodoxes n’en font pas partie. Le Jic est actuellement
dirigé par M. Youssef Daher, grec-catholique de Jérusalem, soutenu par le
Rév. Kjell Jonasson, de l’Eglise de Suède qui se trouve depuis 25 ans dans
le pays. Ce forum vise à améliorer la délibération et l’action commune des
Eglises pour répondre aux nombreux besoins des chrétiens de la Ville Sainte
et de la Terre Sainte en général.

Avril – Juin 2011 125
Nouveau service de soin
des sourds-muets à Bethléem
Mardi 19 avril a été lancé un programme
pilote à l’hôpital Bethlehem
Arab Society for Rehabilitation. Deux
jeunes enfants sourds-muets de naissance
étaient opérés du matin : pose
d’un implant auriculaire leur permettant
de retrouver une sensibilité auditive.
Cette prothèse, fabriquée par les
laboratoires Cochlear®, est directement
reliée au système nerveux et nécessite
donc le suivi d’un neurologue.
Suivi qui dure de 2 à 4 ans après la
pose.
Alors que les hôpitaux de Palestine
ne sont pas suffisamment bien équipés,
ce nouveau service est « une révolution
». Financé à hauteur de 800.000 $
par le Fond arabe de Développement,
cette nouvelle mesure marque la volonté
ferme du gouvernement palestinien
de prodiguer un soin de santé plus
moderne à sa population.
Le centre Bethlehem Arab Society
for Rehabilitation étant un hôpital du
Patriarcat latin, S.B. Fouad Twal est
venu pour l’inauguration, ainsi que le
premier ministre palestinien, M. Salam
Fayyad, et M. Frank Koall, représentant
de la société Cochlear®. Après
les traditionnels discours d’accueil,
tous sont allés voir les deux jeunes enfants
sur qui venaient d’être posés les
premiers appareils.
Pour S.B. le Patriarche Fouad, les
hôpitaux sont une priorité : « ils sont
notre carte forte », et significatifs
de la mission de charité que l’Eglise
doit aux hommes, sans distinction de
race ou de religion. Plus que par les
idées ou les discours, c’est bien par le
service quotidien et concret des personnes
que tous se connaissent et se
rapprochent.
Bertrand du Rusquec
Dans la chambre des deux enfants opérés le matin-même

126
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Message de Pâques des chefs
des Eglises de Jérusalem
Les leaders chrétiens, aussi bien
catholiques et orthodoxes que réformés,
parmi lesquels Sa Béatitude
Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem,
ont rendu public leur traditionnel
message pascal, dans lequel
ils appellent à la prière pour la paix
en Terre Sainte. Dans ce communiqué
commun, ils expriment leur espoir,
tiré de la Résurrection du Christ, et
soulignent la proximité des fidèles de
Jérusalem avec les chrétiens éprouvés
de tout le Moyen-Orient. La situation
troublée du Moyen-Orient depuis plusieurs
mois désormais est au cœur des
préoccupations des leaders chrétiens :
« Nous prions pour que les réformes
mènent à une société civile moderne,
où la liberté d’expression, de religion
et les Droits de l’Homme – y compris
les droits de ceux que l’on considère
minorités numériques, soient respectés.
Nous appelons tous les hommes de
foi et de bonne volonté à poursuivre la
paix, tout en reconnaissant que cette
paix ne peut être achetée au prix du
silence et de la soumission à la corruption
et à l’injustice. »
Le mystère pascal vient illuminer
la situation actuelle. « La violence (…)
nous rappelle que la croix du Christ
est toujours présente dans la vie de
ceux qui suivent le Prince de la Paix»,
mais le Christ est victorieux de cette
violence et de la mort : « Sa Résurrection
nous fait vivre cette victoire et
embrasser une vision de l’avenir dans
laquelle tous pourront vivre en harmonie.
» (Lire le texte intégral Annexe 2
p.195)
Les Eglises de Jérusalem
s’échangent leurs vœux de Pâques
Mardi 26 avril, dans l’Octave de
Pâques, le Patriarche latin de Jérusalem
s’est rendu au Patriarcat grec-orthodoxe
afin de s’unir aux autres chefs
des Eglises pour présenter les vœux de
Pâques au Patriarche Theophilos III.
Catholiques des différents rites, orthodoxes,
anglicans et luthériens se sont
ainsi échangés des vœux chaleureux.
« Cette année, par une heureuse
coïncidence astronomique, nous célébrons
la fête de Pâques ensemble pour
la seconde fois consécutive, a souligné
S.B. Fouad Twal dans ses vœux. Nous
sommes heureux d’avoir pu célébrer
notre Salut le même jour au même
endroit. Lors du récent Synode pour
le Moyen-Orient, une forte requête
a été présentée par les 185 évêques
catholiques du Moyen-Orient : celle
que l’Eglise catholique, et tous ceux
qui suivent le calendrier grégorien,
travaillent avec les Eglises-sœurs or-

Avril – Juin 2011 127
Luthériens, Arméniens, Anglicans et Syriens au Patriarcat latin.
Luthériens, Arméniens et Syriens chez les orthodoxes
thodoxes à l’unification de la date de
Pâques, comme un pas vers la pleine
communion. Il est vrai que l’unité de
l’Eglise ne consiste pas seulement en
l’unification des calendriers. Mais
c’est une belle avancée qui rendrait
l’Eglise plus crédible, donnant un
meilleur témoignage du Christ ressuscité.
Nous devons bien sûr également
avoir un même Credo et tout spécialement
nous aimer et collaborer pour le
bien de notre peuple sur notre terre. »
Parmi ces collaborations possibles
pour la Terre Sainte, il a appelé à œuvrer
de concert pour que Jérusalem
soit ouverte à tous, notamment lors des
fêtes, pour que les projets de construction
de logements pour les chrétiens
continuent et pour le renouvellement
de la foi des fidèles.
Le lendemain, mercredi 28 avril,
les représentants de l’Eglise arménienne
qui n’avaient pu se joindre
aux vœux de la veille se sont rendus
au Patriarcat latin. De là, les chefs et
représentants des églises chrétiennes
sont allés en procession au Siège
apostolique de saint Jacques pour
présenter leurs vœux au Patriarche
arménien, Sa Béatitude Torkom II
Manougian.
La Rédaction

128
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Le président
de Caritas Moyen-Orient rempile
Du 22 au 27 mai s’est déroulée au
Vatican l’Assemblée générale de Caritas
Internationalis : 400 délégués des
165 Caritas du monde. L’organisation
fête cette année ses 60 ans d’activité
au service de ceux qui souffrent.
Mme Claudette Habesch, directrice
de la Délégation de Jérusalem,
était en Italie pour l’occasion.
Joseph Farah, avocat libanais, y
a été réélu président de Caritas Mona
(Moyen-Orient et Afrique du Nord)
pour un mandat de quatre ans. Le Bureau
de la région Mona est composé de
Mgr Ghaleb Bader (archevêque d’Algérie),
de Mgr Giorgio Bertin (évêque
de Djibouti) et de Mme Huda Muasher,
responsable de Caritas Jordanie.
Les membres de Caritas au Moyen-
Orient et en Afrique du Nord travaillent
essentiellement sur la migration
et le trafic humain, la construction
de la paix, le travail humanitaire
et le Sida. Les conflits en Terre sainte,
en Somalie, au Liban et en Irak renforcent
le besoin de coopération et de
dialogue entre les religions.
A l’occasion de sa réélection, Maître
Farah a déclaré que les tâches prioritaires
de Caritas au Moyen-Orient et en
Afrique du Nord consisteront à mettre
en application les recommandations
du Synode pour le Moyen-Orient. Il a
rappelé l’importance de l’unité et de la
fermeté que les chrétiens doivent vivre
dans ces pays pour mettre en place des
programmes sociaux en interaction
avec les autres ONG et confessions.
Avant le Synode, le président Farah
avait précisé que Caritas Mona pratiquait
le « dialogue par l’acte ». « Notre
charité s’adresse à tous les démunis,
qu’ils soient chrétiens, musulmans ou
autres » avait-il expliqué.
D’après C.L., M.M. et abouna.org
A Jérusalem, la Caritas date de la Guerre des 6 jours, en 1967. Depuis, elle continue
d’œuvrer au cœur des situations de détresse en Terre Sainte, spécialement
dans les Territoires Palestiniens et à Gaza. Aujourd’hui, les activités sont nombreuses.
Plus de 35.000 familles des différentes religions sont aidées, trois centres
sanitaires sont en activité, une centaine de couvertures sanitaires sont garanties
à des foyers défavorisés. Le rapport de Caritas fait aussi état d’une maison pour
personnes âgées à Ramallah, d’un centre de réhabilitation pour toxicomanes
dans la vieille ville de Jérusalem, d’activités de microcrédit…etc. L’organisation
est étroitement liée à l’Eglise locale. S.B. le Patriarche Fouad Twal, qui en est le
Président, est le garant d’une mise en œuvre des projets efficace et transparente.

Avril – Juin 2011 129
Profanation d’une mosquée :
le Patriarche dénonce
Mardi 7 juin, une mosquée a été
partiellement brûlée à Al-Mughayer
(Cisjordanie), village proche de Ramallah.
Des colons israéliens sont suspectés
d’avoir tenté d’y mettre le feu
avant l’aube. Les murs extérieurs sont
défigurés par des graffitis en hébreu du
genre « Prix à payer pour Aleï Aïn », le
nom d’une colonie démantelée par les
autorités israéliennes la semaine précédente.
Sa Béatitude Mgr Fouad Twal
«condamne avec force cette profanation.»
Le Patriarche latin de Jérusalem
joint sa voix à celle du grand rabbin
ashkénaze d’Israël Yona Metzger qui a
également dénoncé fermement cet acte
de vandalisme en martelant que «les
Lieux Saints ne doivent pas être des
lieux de conflits. Il s’agit d’un crime
odieux et j’espère que les auteurs seront
pris rapidement.»
Depuis deux ans, plusieurs mosquées
en Cisjordanie ont été la cible
d’attaques similaires. La dernière en
Crédits : la-Croix.com
date remonte à octobre quand une
mosquée du sud de la Cisjordanie avait
été endommagée par un incendie. Ces
actions ont été systématiquement dénoncées
par les autorités israéliennes
et le rabbinat.
D’après un article
de Christophe Lafontaine
Prière œcuménique
pour la Paix
Samedi 11 juin, veille de la Pentecôte,
les chrétiens de Jérusalem se sont
réunis en la con-cathédrale du Patriarcat
latin pour demander d’une seule
voix l’Esprit Saint.
C’est ainsi l’Eglise latine qui était
l’hôte de la 6 ème prière extraordinaire
de toutes les Eglises pour la Réconciliation,
l’Unité et la Paix en partant
de Jérusalem. Le Patriarche latin,
S.B. Mgr Fouad Twal, a présidé
la célébration, entouré de nombreux
représentants des différentes confessions
présents dans la Ville Sainte :
des dignitaires orthodoxes, arméniens,
coptes, anglicans, ainsi que l’évêque
syrien-orthodoxe, Mgr Mar Murad.
Plusieurs représentants des différents
rites et institutions catholiques étaient
également présents : le conseiller du
Nonce apostolique, Mgr Sommertag,
les évêques melkite et syrien-catholique
de Jérusalem, Mgr Jules Zerey et
Mgr Pierre Melki, le vicaire patriarcal
pour la communauté hébréophone, le
P. David Neuhaus, ainsi que le secrétaire
du Custode de Terre Sainte. Mgr
Shomali, et Mgr Bathish, participaient
aussi à la prière.

130
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin

Avril – Juin 2011 131

132
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
De nombreux fidèles et religieux
des différents rites, quoique majoritairement
latins, se sont unis à cette célébration,
diffusée en direct sur plusieurs
chaînes catholiques dans le monde, du
Moyen-Orient à l’Amérique, en passant
par l’Europe (notamment KTO).
« Nous ne pouvons nous dire chrétiens
sans désirer et rechercher avec
persévérance cette unité entre nous,
sans supplier qu’elle soit faite entre
nous. C’est ainsi que nous pouvons
rendre témoignage », a assuré le Patriarche
dans son homélie. « Vous ne
devez pas perdre l’espérance», a-t-il
affirmé, évoquant «l’impasse» dans
laquelle semble se trouver la Terre
Sainte. Les politiciens seuls ne feront
pas la paix, ni les théologiens seuls
l’unité de l’Eglise. C’est la prière qui
change le monde.» (Lire l’homélie
Annexe 3 p.103)
Après la litanie des Saints et la
prière des fidèles, le Notre Père a été
récité par tous, chacun dans sa langue
maternelle, en signe de l’unité dans la
diversité, comme au jour de la Pentecôte
(Ac 2, 1-11).
A l’issue de la célébration, les
participants à la prière se sont retrouvés
autour d’un rafraîchissement, afin
de prolonger ce temps de partage
fraternel.
D’après un article de Marie Malzac

Avril – Juin 2011 133
Prière Extraordinaire de toutes les Eglises
pour la Réconciliation, l’Unité et la Paix,
en commençant par Jérusalem
« L’Eglise-Mère de Jérusalem appelle toutes les communautés chrétiennes et tous
les fidèles à participer, où qu’ils se trouvent, de manière privée ou en communauté,
à cette grande prière d’intercession pour notre temps pour la grâce de la Réconciliation,
de l’Unité et de la Paix, dans l’Eglise et ainsi dans le monde, en commençant
par la Ville Sainte (Lc 24, 47). Elle demande à tous les chrétiens leur prière profonde
et intense, tous les samedis entre 18h et 19h locales (pour ceux qui ne seraient pas
en mesure d’y participer pleinement, une participation réduite mais fervente d’au
moins quelques minutes est suggérée), avec les intentions suivantes :
✦ Pour la Paix à Jérusalem, pour la Paix en Terre Sainte
✦ Pour l’Eglise-Mère de Jérusalem, afin qu’elle réponde pleinement à sa vocation
d’inspiratrice et de promotrice de l’Unité entre les chrétiens et du dialogue interreligieux
✦ Pour l’unification de la date de Pâques entre les chrétiens, en vue de l’Unité dans
l’Esprit. »
Cette prière et ses intentions sont le fruit d’une veillée de prière tenue entre 19h
et 23h, le samedi 19 novembre 2005, dans la Basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem.
La veillée en cet endroit si significatif pour la foi du chrétien fut un moment
d’intense et de profonde prière, d’émotion extraordinaire.
Au sortir du Sépulcre, un des moines accompagna le petit groupe de laïcs, incertains
du chemin, à leur hôtel. En traversant la vieille ville de Jérusalem, ils exprimèrent
mutuellement une concordante perception : l’urgente nécessité d’une
grande prière d’intercession de toute l’Eglise, une prière constante et soutenue
venant du cœur de tous les chrétiens. Bien qu’ils ne se connaissent que depuis
quelques heures, le moine et les laïcs se saluèrent au sortir des murailles de Jérusalem
comme de très vieux et bons amis. Il était convenu que le rendez-vous
de ce soir-là, à 19h en Terre Sainte, pour une heure au moins de prière commune
avec les trois intentions discutées, serait maintenu tous les samedis.
Depuis le 19 novembre 2005, les membres du petit groupe de la veillée, où qu’ils
se trouvent, ont été constants dans la prière. D’autres se sont joints à eux très vite.
Ainsi, la prière a commencé à se diffuser.
D’après www.prayrup.info

134
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Vatican / Israël : progrès dans les relations économiques
La Commission permanente de travail
entre Israël et le Saint-Siège s’est réunie
le 14 juin au Vatican. Il s’agissait de
poursuivre les négociations sur l’article
10,2 en vue de la signature de l’accord
juridico-financier, qui porte sur les propriétés
ecclésiastiques, les exonérations
fiscales sur le revenu des activités commerciales
des communautés chrétiennes
et le statut juridique de l’Eglise catholique
en Terre Sainte.
Dans une déclaration commune publiée
le 15 juin par le Bureau de presse
du Saint-Siège, le Vatican et Israël ont fait
état de « progrès significatifs » dans les
négociations qui se sont déroulées dans
Beit Jala : Messe en mémoire
de Vittorio Arrigoni
Une messe a été célébrée, le 16
avril, à la paroisse de Beit Jala en mémoire
de Vittorio Arrigoni, le militant
italien assassiné à Gaza. Plusieurs dizaines
d’Italiens y ont participé, ainsi
que des paroissiens et les jeunes du
petit séminaire. Le triste assassinat de
Vittorio Arrigoni a suscité la colère et
la douleur non seulement des Italiens
qui vivent et travaillent en Palestine
et à Jérusalem, mais aussi des locaux,
et particulièrement des Palestiniens.
Il était considéré comme un ami et un
frère par les Palestiniens de Gaza.
« une atmosphère ouverte, amicale et
constructive. »
La rencontre était présidée par le
sous-secrétaire pour les relations avec
les Etats, Mgr Ettore Balestrero, et par
le vice-ministre israélien des Affaires
étrangères, Daniel Ayalon. Mgr Franco,
nonce en Israël et Mgr Giacinto-Boulos
Marcuzzo, vicaire du Patriarcat latin pour
Israël, faisaient partie de la délégation du
Saint-Siège.
La prochaine réunion plénière se
tiendra le 1er décembre 2011, au ministère
des Affaires étrangères israélien.
D’après un article
de Christophe Lafontaine
Colloque : La Parole de Dieu,
« fondement de la vie spirituelle »
Du 26 au 29 avril 2011 le Studium
Biblicum Franciscanum (SBF) a organisé
un colloque sur l’exhortation
apostolique post-synodale Verbum
Domini. Plus d’une centaine de personnes,
principalement des religieux
ou des étudiants de l’école, ont suivi la
session à la Custodie de Terre Sainte.
Interventions de spécialistes et excursions
bibliques dans Jérusalem ponctuaient
les journées. Une initiative qui
prend place dans l’année dédiée à la
Parole de Dieu en Terre Sainte.
Vœux du Patriarche
aux employés du Patriarcat
Le 27 avril, S.B. Mgr Fouad Twal a
présenté ses vœux à tous ceux qui
travaillent au service du Patriarcat. Il
leur a exprimé sa gratitude, rappelant
que la Résurrection ne peut avoir lieu
sans les souffrances qui la précèdent.
« Cette réalité est d’autant plus vraie

Avril – Juin 2011 135
pour l’Eglise de Terre Sainte », a-t il
affirmé. Aussi, c’est bien là l’un des
principaux rôles du Patriarcat : soutenir
et guider les pierres vivantes de la
terre du Christ. Soutien matériel, par
les nombreux projets que le LPJ coordonne,
et soutien spirituel, que le Patriarcat
a à cœur d’apporter aux fidèles.
Accord d’entente entre la Justice
palestinienne et la Cour ecclésiastique
latine
Un accord a été signé à Ramallah
entre le Conseil judiciaire suprême
palestinien et les tribunaux ecclésiastiques
de Jérusalem pour l’échange
d’informations électroniques. Le juge
Farid Jallad, président de la Cour suprême,
a souligné que cela constituait
un pas vers la coopération avec tous les
tribunaux et les institutions judiciaires,
par une mise en place d’un système
solide. Il a également mentionné que
des accords similaires seront signés à
l’avenir avec la Charia et les systèmes
de justice militaire.
JMJ 2011 :
la Terre Sainte sur le départ
Plusieurs centaines de jeunes de
Terre Sainte se préparent à partir pour
Madrid, du 16 au 21 août prochain, où
se tiendront les 26 èmes JMJ. Prière, présentation
du message du pape, de l’esprit
des JMJ, des aspects pratiques, découverte
des saints et de la prière des
JMJ, apprentissage de rudiments d’espagnol,
témoignages, tel est le contenu
des rencontres de préparation organisées
par les Eglises de Terre Sainte
pour leurs jeunes. Ils iront auparavant
dans un diocèse espagnol (Palestine et
Israël à Valence et Jordanie à Barcelone)
avant de participer au week-end
final en présence du Saint-Père.
• Activités pastorales
et fêtes liturgiques
10.000 catholiques
pour la procession des rameaux
La procession des Rameaux est
chaque année l’un des grands moments
de la vie des chrétiens de Terre Sainte.
Elle suit l’itinéraire tracé par le Christ
pour son entrée solennelle à Jérusalem
où il fut acclamé par une foule agitant
des palmes. Mais, ce jour-là – et il ne
faut pas l’oublier – commémore aussi
la Passion du Christ et sa mort sur la
croix. Une journée de joie religieuse et
de fierté, celle d’être chrétien dans un
pays blessé.
Dimanche 17 avril, 2000 ans après
le triomphe de Jésus, environ 10.000
catholiques (selon la police israélienne
et l’AFP) ont défilé pour la procession
des Rameaux à Jérusalem, qui ouvre
la Semaine Sainte. La foule s’est rassemblée
devant l’église de Bethphagé,
sur le Mont des Oliviers, là où Jésus
est monté sur l’ânon, ovationné par la
foule.
Vers 15h, à pas lents, martelant le
sol d’un bâton, les kawas, pantalons
bouffants, tarbouche sur la tête et sabre
au côté, ont ouvert la marche avec les

136
fanfares des scouts. Le Patriarche latin
Mgr Fouad Twal conduisait la tête
du cortège avec, à ses côtés, plusieurs
évêques de Jérusalem. Trois heures
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
durant, un long défilé avec
son panache de palmes tressées
et de rameaux d’oliviers
est descendu du mont
des Oliviers. Là, aux cris
de « Hosanna » s’étendait
le panorama éternel de Jérusalem.
Puis le cortège a
remonté la côte pour entrer
dans la Ville Sainte.
L’éclat du soleil donnait
à la fête sa joie et sa majesté.
Jérusalem accueille son
Messie et son Roi. Disciples de Jésus,
ils sont venus de Pologne, de Californie,
de Croatie, de Russie, de France...

Avril – Juin 2011 137
Ils sont venus en pèlerins. Et, ils ont
côtoyé les fidèles Palestiniens, les représentants
des différents ordres religieux
hiérosolymitains, ou les communautés
sur place.
Jusqu’à la Basilique Sainte-Anne,
les chants en arabe, en français, en italien
et en latin, et dans les autres langues
du monde ont scandé la longue
marche. Là, chez les Pères blancs, le
Patriarche a terminé la célébration en
donnant sa bénédiction. Il a évoqué un
message d’union en voyant ce peuple
de chrétiens rassemblés dans la joie.
D’après un article
de Christophe Lafontaine

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Le Jeudi Saint à Jérusalem
La Ville Sainte est entrée dans le
Triduum pascal : le jeudi 21 avril au
matin, S.B. le Patriarche Fouad Twal
a célébré la messe de la Cène du Seigneur
au Saint-Sépulcre, entouré de
son presbyterium et de nombreux religieux,
fidèles et pèlerins. Au Saint-
Sépulcre, pour cause de statu quo, la
messe de la Cène et la messe chrismale,
au cours de laquelle sont bénies
les huiles et consacré le Saint Chrême,
qui serviront aux sacrements tout au
long de l’année, sont réunies en une
seule célébration. Dans son homélie, le
Patriarche a souligné l’importance de
l’imitation de l’amour du Christ entre
nous et envers tous. Mgr Fouad Twal a
ensuite lavé les pieds à six séminaristes
de Beit Jala et à six Franciscains, en
mémoire du geste accompli par notre
Seigneur. La célébration s’est terminée
par la procession du Saint Sacrement,
porté par le Patriarche, autour du tombeau,
suivi par son clergé. Au chœur
des prêtres se sont unies les voix des
fidèles, munis de cierges, pour chanter
l’amour et la vénération au Corps du
Christ.
Dans l’après-midi, c’est vers le
Cénacle, lieu-même de la dernière
Cène et du lavement des pieds, qu’a
eu lieu le pèlerinage des Franciscains.
Le Custode de Terre Sainte, le P. Pierbattista
Pizzaballa, a lavé les pieds
de plusieurs enfants de la paroisse latine
de Jérusalem. Les Franciscains et
ceux qui le souhaitaient se sont ensuite
rendus à l’église arménienne Saint-
Jacques, pour s’y recueillir, comme le
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
veut la tradition, avant de terminer ce
pèlerinage en l’église syriaque orthodoxe
Saint-Marc.
Dans la soirée, les fidèles se sont
rendus à Gethsémani, pour l’Heure
Sainte, avant la procession aux flambeaux
qui les mènera à Saint-Pierre en
Gallicante : du jardin des Oliviers, où
le Christ pria avant sa passion, au lieu
du reniement de Pierre.
D’après un article de Marie Malzac

Avril – Juin 2011 139
Vendredi Saint au Saint-Sépulcre
La Ville Sainte vibre en ce saint
Triduum de la ferveur de l’immense
foule de pèlerins qui essaye de mettre
ses pas dans ceux du Christ. Ce chemin
passe par la passion et la mort sur
la Croix que ce Vendredi Saint commémore
en particulier. Pour se rappeler
combien le Christ les a aimés en se
donnant dans la souffrance jusqu’à la
mort, les chrétiens de toutes confessions
empruntent la Via Dolorosa, le
Chemin de la Croix. Chaque groupe
porte sa croix de bois, de métal… Chacun
prie dans sa langue. Un vrai choc
des cultures au sein même du christianisme.
Mais tout cela ne se déroule pas
sans une très forte tension. Celle qui
a dû régner dans la même ville il y a

140
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
deux mille ans lorsque le Fils de Dieu
s’est donné sur la Croix pour racheter
l’humanité. La police, plus que d’ordinaire,
quadrille la ville afin d’éviter les
mouvements de foule dans les petites
rues du souk par lequel passe la Via
Dolorosa.
Le Patriarche latin de Jérusalem,
S.B. Mgr Fouad Twal, a présidé l’office
de la Croix au Calvaire à 7h. Le
chant de la Passion au lieu même des
faits. La vénération d’une relique de
la Sainte Croix qui a porté le Christ
a été ensuite proposée. Puis, avec les
séminaristes de Beit Jala, il a conduit
un chemin de Croix, sous la pluie, au
milieu d’une foule excitée.
Dans la soirée, une liturgie propre
au Saint-Sépulcre a été présidée par le
Custode de Terre Sainte, le père Pierbattista
Pizzaballa : la descente du
corps du Christ de la Croix. Un Crucifix
sur le Golgotha porte le corps
de Jésus. Les clous sont d’abord retirés,
puis la statue est déposée dans un
linceul et emmenée jusqu’à la pierre
d’onction pour y être embaumée. Enfin,
la procession des franciscains accompagne
le corps jusqu’au tombeau
et l’y dépose, dans l’attente de la Résurrection.
Alban Vallet
Photos : M. Gavasso (Custodie de TS),
A. Bergamini et M. Hodaly (LPJ)

Avril – Juin 2011 141
Vigile pascale
à Jérusalem : Exultez !
« Exultez de joie, multitude des anges,
Exultez, serviteurs de Dieu,
Sonnez cette heure triomphale
Et la victoire d’un si grand roi. »
(Exultet)
La Vigile pascale est la plus importante
des solennités de l’année liturgique
pour les catholiques.
A Jérusalem, ils
étaient des milliers de
pèlerins et de fidèles au
petit matin à se presser
au Saint-Sépulcre. Ils
avaient pour consigne
de se rendre à la Porte
Neuve à 5h30 du matin
car l’entrée dans la
Basilique est difficile
pour des motifs de sécurité.
Notamment à
cause de la célébration
du « feu sacré » chez
les orthodoxes qui occasionne
une affluence
hors paire.
Les accès à la Ville
Sainte ont été bouclés
de crainte des mouvements
de foule d’autant
que cette année,
les juifs fêtaient la
même semaine Pessah.
Jérusalem n’était
pas encore réveillée
quand depuis l’aube,
des centaines de catholiques
ont parcouru les ruelles de
la vieille ville en récitant le rosaire
avec Marie, mère des douleurs. Les
Franciscains ouvraient la marche ; le
silence dans ce grand calme donnait
à la procession un caractère grave. Le
cœur battant et l’âme de ferveur mêlée,
le peuple de Dieu marchait dans
un même mouvement vers le plus
grand mystère de sa foi : la Résurrection
du Christ.

142
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
La vigile pascale est célébrée le samedi
matin à Jérusalem, depuis une tradition du
XIII ème siècle. Depuis le Statu quo, régissant
les règles du Saint-Sépulcre confié aux différents
rites chrétiens, les horaires n’ont jamais
bougé. Voilà pourquoi, contrairement au reste
du monde qui, depuis un décret de Pie XII du
9 février 1951 célèbre la vigile à la tombée de la
nuit, à Jérusalem la veillée est donc anticipée
au Saint-Sépulcre. De fait, elle est considérée
comme « la mère de toutes les veillées ». Jérusalem,
ainsi, en tant qu’Eglise-Mère, annonce
à ses frères et sœurs du Monde entier que le
Christ est ressuscité !
Une véritable liturgie de la lumière
A l’aube, c’est la célébration du
Feu nouveau, de la Lumière, de la Parole
et de l’Eau. Le Patriarche latin,
Mgr Fouad Twal a présidé l’office qui
a commencé à 6h30. La veillée pascale
s’est ouverte sur la célébration du
« feu nouveau ». Sept lampes orientales
de verre rouge et mauves ont été
hissées et portées jusqu’à l’édicule du
Tombeau. Elles symbolisent la résurrection
« voici que je fais toute chose
nouvelle », la huitième lampe représentant
le Christ. Puis, le Patriarche a
béni et gravé la date de l’année sur le
cierge. Ensuite chaque fidèle, tout autour
du tombeau, a allumé sa bougie
en passant le feu de cierge en cierge
en signe d’une grande communion. Et
là, ce fut une explosion de bourgeons
de lumière. Du sépulcre est née la lumière
après que l’évêque a annoncé
l’évangile du Seigneur qui ressuscite
des morts. Il fallait voir cette foule de
frères et de sœurs qui tenaient à la main
les cierges jaunes plein de lumière de
la Vie. A la vue du Sépulcre, cette belle
famille croyante se laisse émouvoir et
instruire par la lumière du monde, qui
a consenti à passer par les ténèbres de
la tombe.
Sans tombeau, il n’y aurait pas eu
de Résurrection !
La veillée est composée de façon
telle que juste après le lucernaire (première
partie où le cierge pascal est
béni), l’Eglise médite les merveilles
accomplies par le Seigneur pour son
peuple. Les sept lectures de l’Ancien
Testament ont été récitées alors qu’il
est prévu de ne lire que la première (la
Création), la troisième (la libération
d’Egypte) et la cinquième (le festin
nuptial) quand la Pâque romaine coïncide
avec la Pâque orthodoxe. En revanche,
pour ces mêmes circonstances

Avril – Juin 2011 143
la procession baptismale s’est réduite
à un aller-retour entre le tombeau et le
siège du Patriarche.
La foule recueillie autour du tombeau
pendant la messe, chrétienne audelà
des langues, humaine au-delà des
bousculades, chantante dans la langue
de l’Eglise romaine qu’est le latin,
offrait certainement là par sa simple
présence individuelle et fraternelle
l’une des preuves tangible de la résurrection.
Toute cette foule, qui sans
doute devait être aussi grouillante que
celle qui accompagnait Jésus au Calvaire,
ne criait ni n’injuriait ; elle priait
et se retrouvait au milieu d’un jardin,
celui au tombeau vide de la mort ; en
compagnie des saintes femmes… Au
Gloria, les cloches restées muettes se
sont mises à carillonner de plus belle,
tandis que l’organiste déployait toutes
grandes les orgues.
Les trois heures de liturgie en latin
n’ont pas eu raison de cette immense
reconnaissance pour Celui qui sauve
du péché et de la mort. Et aussi de
cette vraie humilité devant un Mystère
qui la dépasse…
A Jérusalem, cette belle fête est illuminée
par l’éclat de la Résurrection
et par l’Espérance qu’elle contient.
Toujours sous tension, la ville reste
souffrante. Tous les quartiers de la
ville étaient sous haute surveillance et
encerclés de brigades policières et militaires.
Pas moins de 200 policiers se
trouvaient devant le Saint-Sépulcre le
matin à 6h… Il ne faut pas oublier non
plus que, beaucoup de chrétiens – des
milliers n’ont pas reçu de permis pour
entrer dans la vieille ville – n’ont pu
assister à l’office, laissant de fait leur
place aux pèlerins. Selon un porte-parole
de l’armée relayé dans la presse,
15.000 permis ont été donnés cette
année aux chrétiens de Cisjordanie
et 500 à ceux de Gaza. Le nombre de
chrétiens est estimé à environ 50.000
personnes pour l’ensemble des Territoires
Palestiniens.
Christophe Lafontaine
Lundi de Pâques à Emmaüs
Au lendemain du dimanche de la
Résurrection, de nombreux fidèles
se sont rendus à Emmaüs pour une

144
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
messe célébrée par Mgr Giacinto-
Boulos Marcuzzo, évêque auxiliaire
pour Israël.
Après les journées intenses du Triduum
pascal, le lundi de Pâques a été
marqué par une ambiance festive en
Terre Sainte. Alors que les Franciscains
se sont rendus à Qoubeïbé, où
l’on fait également mémoire de la manifestation
du Christ à Cléophas et Siméon
après sa Résurrection, d’autres
ont fait le déplacement jusqu’à Emmaüs-Nicopolis,
à une trentaine de kilomètres
de Jérusalem, sur les traces de
ces deux célèbres disciples. En effet,
plusieurs lieux sont identifiés comme
le possible village évangélique.
Tôt le matin, un groupe d’une
quarantaine de pèlerins s’est mis en
marche depuis Jérusalem afin de rejoindre
le site d’Emmaüs-Nicopolis,
sur invitation de la communauté des

Avril – Juin 2011 145
Béatitudes, responsable du lieu. Après
plus de sept heures de marche, les
courageux se sont unis à une belle assemblée,
composée principalement de
français ou francophones et de fidèles
venus des environs et de Galilée.
Tous se sont réunis dans la belle
basilique à ciel ouvert, couverte pour
protéger les fidèles du soleil.
La petite Thérèse, qui poursuivait
sa tournée en Terre Sainte, faisait
étape ce jour-là à Emmaüs-Nicopolis:
l’occasion pour l’évêque de rappeler
que la Sainte avait beaucoup médité
et aimé la page d’Evangile rapportant
la rencontre entre Jésus et ses deux
disciples, et de faire lire une poésie
qu’elle rédigea à ce sujet.
A l’issue de la célébration, les
participants ont pu partager un temps
convivial autour d’un buffet préparé
par la Communauté.
D’après un article de Marie Malzac
Clôture du mois
de Marie à Jérusalem
En Terre Sainte, le mois de la Vierge
Marie est intense. La pratique s’y fait

146
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
beaucoup plus commune. Messes, chapelets,
processions, vénérations de statues
et icônes en l’honneur de la Sainte
Mère de Dieu ont rythmé ces dernières
semaines dans toutes les paroisses du
diocèse patriarcal.
Le 31 mai, jour où l’Eglise fait mémoire
de la Visitation de la jeune Marie
à sa cousine Elisabeth, marque la clôture
de ces festivités mariales. Partout
en Israël, Palestine et Jérusalem ont
été organisées de solennelles célébrations
pour demander que la protection
de celle dont la présence est encore si
forte dans ces Lieux Saints demeure
pour consoler les chrétiens locaux.
A Jérusalem, plus de 1500
fidèles se sont rassemblés
pour une procession dans les
rues de la Vieille ville. Jeunes,
plus anciens, familles, scouts
et franciscains ont d’abord
prié le Rosaire puis la Messe
à l’église paroissiale Saint
Sauveur. Ensuite, le long cortège
s’est rendu au Collège
des Frères, Porte neuve, puis
au Patriarcat latin.
Alban Vallet

Avril – Juin 2011 147
La Pentecôte sous le signe des langues
Le 12 juin, au petit matin, sur le toit
du Cénacle, quelques chrétiens s’étaient
déjà réunis pour prier l’Esprit Saint. C’est
en effet, au Cénacle, sur la colline de
Sion, au sud-ouest de la vieille ville de Jérusalem
que les chrétiens commémorent
la Pentecôte. Et ce lieu saint, où le Christ
répandit l’Esprit sur les apôtres en langue
de Feu, se trouve à quelques mètres de
l’abbaye de la Dormition.
Comme chaque année, les Bénédictins
allemands qui tiennent l’Abbaye ont
accueilli le Patriarche Fouad Twal pour
célébrer la solennité et dispenser à deux
jeunes le sacrement de la Confirmation.
Le père Abbé Benedikt Lindenmann, dans son mot d’introduction, a annoncé son
départ. Depuis 1995, il était à la tête de l’Abbaye de la Dormition.
La messe fut chantée en grégorien latin et grégorien arabe, lue et priée en anglais,
en français et en allemand. Un vrai concert de langues. Ceci dit, en conclusion
de son homélie (lire le texte intégral dans la partie Voix du Patriarche, p.100),

148
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
le Patriarche a invoqué
l’Esprit Saint pour qu’il
inspire « un langage
commun capable de
mener à la paix. Prions
pour que la Terre
Sainte accueille cet
Esprit. Qu’il embrase
le cœur de Jérusalem,
qu’il se répande
depuis la Ville Sainte
jusqu’aux extrémités
de la Terre. »
L’après-midi, dans la Chambre Haute du Cénacle, lieu où, d’après la tradition,
l’Esprit Saint est descendu sur les apôtres et la Vierge Marie, le Custode de Terre
Sainte (qui porte le titre de Gardien du Saint Mont Sion), le père Pierbattista Pizzaballa
a présidé les Vêpres. Les Franciscains y ont été expulsés au XVI ème siècle par les turcs
mais c’était à l’origine le premier couvent franciscain à Jérusalem.
Photos : A. Bergamini et M-A Beaulieu
D’après un article de C. Lafontaine

Avril – Juin 2011 149
Saint Antoine de Padoue fêté
par la Custodie de Terre Sainte
Le 13 juin, les Franciscains de la
Custodie de Terre Sainte ont fêté leur
Saint patron, Antoine de Padoue. Une
Messe présidée par le Custode a été
célébrée en l’église Saint-Sauveur de
Jérusalem. Comme c’est la tradition,
plusieurs représentants des autorités
italiennes étaient présents. Cette année,
la fête a été marquée par la présence du
célèbre chanteur lyrique italien Andrea
Bocelli, qui a interprété Panis Angelicus
puis l’Ave Maria de Schubert.
Fête du Corpus Domini
au Saint-Sépulcre
C’est pour honorer le don de la
Sainte Eucharistie que les fidèles de
Jérusalem se sont réunis au Saint-Sépulcre,
jeudi 23 juin, pour la fête du
Corpus Domini. « L’Eucharistie est
un prodige de l’amour de Dieu », a affirmé
Mgr Shomali dans son homélie.
A l’issue de la messe, la procession au
Saint Sacrement a fait trois fois le tour
du saint Tombeau, alors que les fidèles
entonnaient avec ferveur des chants en
l’honneur du Christ qui a donné son
corps comme nourriture pour que le
monde ait la vie.
• Vie sacerdotale
et religieuse :
L’ordre des Clarisses a 800 ans :
ouverture jubilaire à Nazareth
Samedi 16 avril s’est ouverte l’année
jubilaire commémorant les 800
ans de la fondation de l’ordre de Sainte
Claire. A Nazareth, Mgr Marcuzzo
a célébré les vêpres au monastère du
Trémor pour les sœurs Clarisses, entourées
de leurs frères Franciscains et
d’autres religieuses et de fidèles.
La Mère abbesse Françoise de la
Vierge, dans son mot d’introduction,
a cité les paroles emblématiques de
Sainte Claire : « Conservez au cœur
le brûlant désir de vous unir au Christ
pauvre et crucifié. »
Après avoir souhaité à toutes une
bonne fête et un fructueux jubilé, Mgr
Marcuzzo a considéré avec respect et
admiration (800 ans !) la durée de cette
histoire monastique et a invité tout le
monde à une grande action de grâces.
Il a rappelé tout d’abord le beau sens
biblique du jubilé dans l’Eglise, tel
qu’il est décrit dans le livre du Lévitique.
La célébration de leur fondation est
pour les Clarisses traditionnellement
associée à la fête des Rameaux, afin
de faire mémoire du commencement
de l’expérience monastique de Claire,
advenu en ce temps. Les circonstances
en sont romanesques, surtout la scène
principale où l’on voit l’évêque d’Assise,
dans une attention admirable,
daigner porter lui-même une branche
d’olivier à la jeune Claire. C’est en ce
souvenir que Mgr Marcuzzo, au cours
de la cérémonie, a répété ce geste de
sollicitude paternelle, bénissant et remettant
à chaque sœur une palme.
Il a également rappelé les autres
scènes si frappantes de l’entrée en religion
de Claire : la fuite nocturne hors

150
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
de la maison familiale et les retrouvailles
avec François et ses frères en
pleine nuit, dans une église, où Claire
quitta ses beaux atours et sa chevelure
pour entrer chez les sœurs Bénédictines.
L’expérience nouvelle inaugurée
ce soir-là à Assise est une source
permanente de joie, de vocations et
d’idéal monastique, dont l’eau vive
a irrigué l’histoire de l’Eglise, sanctifié
des milliers d’âmes, pour arriver
jusqu’à Nazareth et, à travers ce jubilé,
nous toucher aussi.
D’après un article de Magali Baron
Ordination sacerdotale
à Latroun
Jeudi 28 avril, frère Christian-Marie,
moine trappiste de l’abbaye de Latroun,
a reçu l’ordination sacerdotale
des mains de Sa Béatitude le Patriarche
Fouad Twal. Famille et amis du frère,
religieux et religieuses des environs,
parmi lesquels les moines d’Abu Gosh
et les frères des écoles chrétiennes –
où frère Christian-Marie a enseigné,
fidèles locaux, tous étaient présents
pour se réjouir du don que le Seigneur
fait à son Eglise d’un nouveau prêtre.
« Beaucoup d’émotion », avouait le
frère hôtelier, alors que le monastère
venait de recevoir la visite des reliques
de la petite Thérèse.
La rédaction
Chapitre général à Bethléem
pour les pères de Bétharram
Du 14 au 31 mai, la Congrégation
du Sacré-Cœur de Jésus de Bétharram
s’est réunie à Bethléem, à l’occasion
de son Chapitre général. Le Chapitre
a été ouvert par une Messe, samedi 14
mai au matin, en l’honneur de saint
Michel Garicoïts, fondateur de la
Congrégation, présidée par Mgr Antonio
Franco, nonce apostolique, assisté
de Mgr Marcuzzo, de Mgr Shomali,
du Custode de Terre Sainte, et du père
Gaspar Fernandez, le Supérieur général
de la Congrégation.

Avril – Juin 2011 151
Les pères de Bétharram en Terre Sainte
La Congrégation est présente en Terre Sainte depuis 1875 (à Bethléem, Nazareth
et Zarka en Jordanie). Dès ses débuts elle a eu pour vocation l’assistance spirituelle
au Carmel (selon les vœux de la bienheureuse Maryam de Jésus Crucifié), la formation
des séminaristes et des prêtres, et une dimension d’accueil. Jusqu’en 1980, les
pères de Bétharram avaient en charge le séminaire de Beit Jala. Comme le rappelle
le père Pietro Felet : « la vocation première d’un bétharramite est d’être totalement
disponible aux évêques et aux missions qu’ils confient. » Aujourd’hui, en Terre
Sainte, les bétharramites comptent 9 prêtres et 3 novices.
Choisir Bethléem comme lieu de
réunion est un fait plutôt rare. Le père
Pietro Felet explique que « la spiritualité
des bétharramites repose sur
l’incarnation. (...) Il s’agit donc de
se rendre disponible à la mission en
s’incarnant dans une culture différente
de la sienne, de se dépouiller
de ce qu’on a pour prendre une autre
culture. »
Au cours du Chapitre a été réélu le
père Gaspar Fernandez Supérieur général
de la Congrégation pour six ans.
La proclamation du vote une fois saluée,
a été suivie d’une célébration durant
laquelle le père Gaspar a lavé les
pieds de douze religieux représentant
les douze vicariats de Bétharram dans
le monde.
Puis, 2 jours durant, le Chapitre a
procédé à un tour du monde de la réalité
de la Congrégation qui unit 300
membres dans 12 vicariats recouvrant
15 pays différents.
Après cette revue, le chapitre a dégagé
les axes d’actions à proposer à la
Congrégation pour les six prochaines
années. Les thèmes sont les suivants :
formation permanente, vie de la communauté,
mission internationale et
animation vocationnelle.
Le Chapitre général a été émaillé
de temps spirituels, notamment une
recollection prêchée par le père David
Neuhaus, vicaire patriarcal pour les
catholiques d’expression hébraïque
en Terre Sainte. Le Chapitre général a
également interrompu ses travaux par
une journée à Nazareth, autre lieu de
l’Incarnation. Le 31 mai, les capitulants
ont fait leur dernière sortie commune
pour fêter la Visitation à Aïn
Karem, sur les lieux-mêmes de la rencontre
de Marie et d’Elisabeth.
D’après un article
de Christophe Lafontaine
Visite pastorale du Patriarche
aux Communautés religieuses
de Haïfa.
Samedi 21 mai 2011, Sa Béatitude
le Patriarche Fouad Twal a effectué
une visite pastorale à toutes les communautés
religieuses de Haïfa.
Onze communautés religieuses ont
ainsi été visitées :

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- Les sœurs Franciscaines du CIM
(hôpital italien)
- Les Sœurs de Nazareth et les Sœurs
de la Sainte Famille de Nazareth
(école)
- Les Filles de la Charité (maison
d’accueil pour enfants handicapés et
école spécialisée)
- Les Carmélites de Sainte-Thérése
(école)
- Les Sœurs du Rosaire (école maternelle,
maison d’accueil pour pèlerins
et maison pour étudiants)
- Les Carmélites cloîtrées
- Les Carmes et les Carmélites de
Stella Maris (sanctuaire et accueil de
pèlerins)
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
- Les pères et frères de la communauté
de la paroisse latine
- Les Filles de Sainte-Anne (école maternelle).
Dans toutes les communautés, le
Patriarche s’est informé de la situation.
Il a félicité et remercié tout le
monde pour le merveilleux travail réalisé
et a fait part des grandes orientations
pastorales de l’Eglise locale, afin
de demander leurs prières et toujours
plus de collaboration.
D’après un article
de Shadi Abu Khadra
Une nouvelle maison
pour les enfants handicapés
à Bethléem
C’est le cœur plein de gratitude et
de joie que la famille du Verbe Incarné
(IVE) a inauguré sa nouvelle maison
pour enfants handicapés à Bethléem.
Pour Mère Maria de Anima Christi, Supérieure
générale de la branche féminine
de la famille religieuse du Verbe
Incarné, venue de Rome pour assister
à cet évènement, « Sans l’amour, cette
maison n’aurait pas été possible, et
cet amour, c’est le Seigneur qui nous
le donne. Un tel miracle n’est possible
que grâce à Lui, même s’il passe par
des personnes concrètes. »
Après deux ans de travaux, destinés
à agrandir et à rénover les locaux, les
cinq sœurs ont enfin pu retourner avec
leurs protégés à l’Hogar Niño Dios, le
Foyer de l’Enfant Dieu. Une joie profonde
pour celles-ci, qui sous la houlette
de Mère Maria Pia, œuvrent sans
relâche pour les plus petits d’entre tous.

Avril – Juin 2011 153
Le P. Gabriel Romanelli,
IVE, coordinateur du projet, a
remercié toutes les personnes
ayant contribué à rendre possible
l’ouverture de cette nouvelle
structure, qui s’occupe
actuellement d’une vingtaine
d’enfants, et pourrait en accueillir
à terme jusqu’à 50,
lorsque le dernier étage sera
construit. Il a ainsi exprimé sa
gratitude de façon particulière
à la Caritas de Lodi (Italie) et à
l’association italienne Unitalsi, à la Fondation
Jean-Paul II, à la Mission Pontificale.
Mgr William Shomali, évêque auxiliaire
de Jérusalem, a ensuite procédé à la découverte
de la plaque, au coupé du ruban et à la
bénédiction de toutes les pièces de la maison,
par l’aspersion d’eau bénite, tandis que les fidèles,
restés dans le jardin, l’accompagnaient
par le cœur, le chant et la prière. « Aux abandonnés
Dieu donne une maison » (Ps 68) : une
Parole que ces sœurs font vivre au quotidien là
où le Christ s’est incarné.
D’après un article de Marie Malzac

154
Sept nouveaux diacres salésiens
ordonnés à Jérusalem
Ce jeudi 9 juin, S.E. Mgr William
Shomali a présidé l’ordination diaconale
de sept séminaristes salésiens en
la Basilique Sainte-Anne de Jérusalem.
Les étudiants de Ratisbonne, tous
de la Société de Don Bosco (SDB),
de six nationalités différentes (Berhane
Tesfahun, Ethiopie ; Illies Iosif,
Roumanie ; Kerketta Rajesh, Inde ;
McEwen Sean, Canada ; Mwenda Dietrich,
Tanzanie ; Nguyen Thien Kim,
Etats-Unis ; Passah Paul Dayo, Inde),
ont été accueillis par les Pères Blancs
de Jérusalem pour la belle célébration
de leur diaconat. La danse africaine
de la procession d’entrée a marqué
d’emblée l’ambiance chaleureuse de
la messe.
L’assemblée était composée par les
nombreux amis des séminaristes, dont
plusieurs compagnons d’études.
Dans son homélie, Mgr William
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Shomali a évoqué la mission de service
du diacre, à l’image de la Vierge
Marie, servante du Seigneur par excellence.
Sur l’Evangile, sur le bon arbre
portant du fruit (Lc 6, 43-45), il a affirmé
: « Les gens voient ce que nous
faisons avant d’entendre ce que nous
disons, (…) mais nous ne pouvons œuvrer
avec vertu uniquement si nous
avons les yeux fixés sur le Christ.»
La Rédaction
Ordinations pour la Custodie
de Terre Sainte
En la fête des saints Pierre et Paul,
les Franciscains de la Custodie de
Terre Sainte et les fidèles de Jérusalem
ont eu la joie d’assister à l’ordination
diaconale de trois de leurs frères et
sacerdotale de cinq autres. C’est Mgr
William Shomali, évêque auxiliaire
de Jérusalem, qui a présidé cette célébration,
en l’église Saint-Sauveur, en
présence d’une assemblée nombreuse,
dont quelques membres des familles
des ordinants. Le P. Pierbattista
Pizzaballa, Custode
de Terre Sainte, était
également présent, ainsi
que les formateurs et les
frères. Parmi les nouveaux
diacres et prêtres,
certains resteront en Terre
Sainte, d’autres iront servir
dans leur province
d’origine, ou ailleurs.
Zdenki Gruber, Tymoteusz
Marszalek, Adrian
Maznicki, Salvador Rosas
et Roger Saad ont été

Avril – Juin 2011 155
ordonnés prêtres, et Fernando Comparan,
Jorge Humberto Espinoza et Antonino
Milazzo, diacres.
«La sainteté sacerdotale est une
condition pour pouvoir sanctifier les
autres», a souligné Mgr Shomali dans
son homélie ; (…) et c’est par une amitié
forte avec le Christ que l’on obtient
la sainteté de vie ». Il a rappelé que
dans cette mission, l’amour et l’aide du
Seigneur ne feront jamais défaut, alors
que l’on célèbre cette année le 60 ème
anniversaire de l’ordination du pape
Benoît XVI : « un bel exemple de la
fidélité du Christ », a affirmé l’évêque.
D’après un article de Marie Malzac

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
La Terre Sainte dit au revoir au père Marchadour
Le 4 mai, le père Alain Marchadour, religieux assomptionniste, a quitté
la Terre Sainte après 12 ans passés à Jérusalem. Exégète et théologien, il a
enseigné pendant de nombreuses années, à Toulouse puis à Jérusalem. Depuis
1999, il était le supérieur de la communauté assomptionniste de Saint-Pierre
en Gallicante à Jérusalem. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment
coécrit avec le père David Neuhaus La Terre, la Bible et l’histoire, un livre
dans lequel ils soulignent l’importance de la lecture critique et historique de la
Bible pour désamorcer la violence.
Centenaire des Brigittines à Bethléem
Les sœurs Brigittines fêtent cette année le centenaire de leur fondation.
A cette occasion, le Patriarche s’est rendu, lundi 13 juin, dans leur couvent de
Bethléem pour y célébrer une messe d’action de grâces. Les Sœurs du Très
Saint Sauveur de Sainte-Brigitte ont été fondées en 1911 par la suédoise Bse
Elisabeth Hesselblad. Leur devise, ‘‘Mon amour est crucifié’’, est le signe de
leur spiritualité. Le Patriarche, dans son homélie, a mis l’accent sur l’unité des
chrétiens, cher à Mère Elisabeth : « L’unité des chrétiens dans Son amour est
ma prière constante », disait-elle. Une prière particulièrement nécessaire en
Terre Sainte.
Un nouveau père Abbé pour Latroun
Dans la matinée du 31 juin 2011, le nouveau père Abbé accompagné
de celui de l’Abbaye-Mère de Sept-Fons, Dom Patrick Olive, s'est rendu au
Patriarcat pour annoncer cette grande joie : Dom René Hascoët a été élu 5 ème
père Abbé de l’Abbaye trappiste de Latroun. Né en Bretagne en 1949, il entre
à l’âge de 25 ans à l’Abbaye de Timadeuc. En 1992, l’Abbé de Latroun lui
propose de venir au monastère. Il sera nommé prieur en 2003, puis supérieur
de la Communauté en 2008. Trois ans plus tard, il est élu père Abbé. Il recevra
la bénédiction abbatiale des mains du Patriarche Fouad Twal en octobre
prochain.

Avril – Juin 2011 157
• Nouvelles du vicariat
de Jérusalem et
de la Palestine
Spectacle musical
à Bethléem : le Fils Unique
Le plus grand auditorium de l’Autorité
palestinienne, le Convention Palace,
a accueilli, dimanche 10 avril, un
spectacle musical à grande échelle sur
la vie et la passion du Christ.
Plus d’une trentaine d’acteurs
sont venus de Ramallah pour donner
la deuxième représentation de cette
comédie musicale, sous la direction
du curé de leur paroisse, le P. Faysal
Hijazin. « Le Fils Unique » met en
scène de manière synthétique la vie du
Christ depuis son baptême jusqu’à sa
passion, mort et résurrection. L’émotion
était au rendez-vous, la joie des
noces de Cana a été mise en parallèle
avec le sentiment fort de tristesse qui
émanait de la descente de la Croix.
Invité d’honneur pour cette occasion,
Mgr William Shomali nous livre
son impression : « Par ce spectacle,
les jeunes ont prouvé leur professionnalisme
après seulement deux mois de
répétition. Nous avons pu constater
à quel point leur potentiel est extraordinaire.
Tous les acteurs ont joué à

158
la perfection, et, même la jeune fille
qui avait le rôle du Tentateur était
brillante ! »
Le spectacle a été joué à nouveau
samedi 16 avril à Ramallah.
Alban Vallet
Fête paroissiale à Naplouse
Avec quelques jours d’avance sur
le calendrier liturgique, la paroisse
Saint-Justin de Rafidia (faubourg de
Naplouse) a fêté le 29 mai son saint
Patron.
Le père Johnny Abu Khalil, curé
de la paroisse de Rafidia, a accueilli
devant la petite église Mgr Shomali,
évêque pour les Territoires Palestiniens.
La communauté paroissiale, les
sœurs du rosaire et les sœurs de Mère
Teresa composaient l’assemblée, et
une chorale animait les chants de la célébration.
La télévision palestinienne
était même au rendez-vous.
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
St Justin est originaire de Néapolis
(Naplouse). Il est ordinairement
fêté le 1 er juin. Philosophe chrétien, il
fut martyrisé à Rome au II ème siècle. A
l’occasion de cette fête anticipée, Mgr
Shomali a rappelé dans son homélie
« l’importance d’avoir les saints pour
amis afin de suivre le chemin qui mène
au Ciel.» Après la messe, un temps de
rencontre pastoral entre l’évêque et
les paroissiens a permis de parler du
quotidien des chrétiens de Naplouse.
Le plus âgé des paroissiens a évoqué

Avril – Juin 2011 159
les difficultés de se rendre à Jérusalem
malgré les « laissez-passer » accordés
par Israël. Dernier exemple en
date, à l’occasion des rameaux, les
paroissiens avaient dû patienter quatre
heures au check point…
L’après-midi de cette journée paroissiale
s’achevait autour des « graduations
», la remise officielle des prix
et des diplômes pour le passage en
classe supérieure des élèves méritants.
Christophe Lafontaine
La paroisse de Rafidia
Naplouse compte 700.000 habitants. Les chrétiens ne sont que 700 et appartiennent
à quatre Eglises. L’Eglise latine rassemble 250-260 paroissiens. Idem pour l’Eglise
orthodoxe. L’Eglise anglicane, quant à elle, comprend 100 fidèles et l’Eglise melkite, une
trentaine.
L’instabilité politique et la violence à Naplouse, en particulier pendant les deux intifada,
ont poussé le Patriarcat latin à créer à partir de 1998 un Mouvement pour la Jeunesse
auprès de la paroisse de Saint-Justin. Les activités sont devenues très populaires parmi
les jeunes au cours de ces dernières années. Un vieux bâtiment à deux étages adjacent
à l’église (voir dossier dans la newsletter n°4) a été récemment restauré pour être transformé
en centre d’activité, avec une bibliothèque, une salle de réunion, une salle de billard,
une salle informatique avec accès à internet, une salle audiovisuelle. Ce projet a déjà été
entièrement sponsorisé par l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre.
Le père Johnny Abu Khalil explique aussi le dynamisme de sa paroisse grâce notamment
à la vie du groupement scolaire qui va de la maternelle à la terminale. Cette
structure accueille 700 élèves. Parmi eux, 610 musulmans sont inscrits et 10 samaritains
(descendants des anciens Israélites du royaume antique de Samarie). Le père Abu Khalil
confie que parmi les élèves, quatre enfants musulmans sont allés vers lui pour lui demander
conseil alors que leurs parents courraient vers le divorce. Le curé se réjouit d’ « avoir
pu ramener ces couples à la stabilité non pas en faisant de la psychologie mais en
donnant une spiritualité chrétienne à leur vie. » Le père confirme d’ailleurs que les rapports
avec les musulmans sont ici très bons. En témoigne la venue des reliques de Sainte
Thérèse auprès desquelles même le gouverneur de Naplouse (musulman) s’est rendu.
Le curé ne manque pas de projet. Au vu des demandes d’inscriptions qui augmentent
d’année en année, une nouvelle école devrait voir le jour dans deux ans. « Chaque année
sur 150 demandes d’inscriptions, nous ne pouvons en accepter que 40 » indique-til.
Les sœurs de Mère Teresa, dévouées au soin des personnes âgées et handicapées
occupent un terrain de 40 hectares. L’idée serait de les transférer près de la paroisse
(Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, leur a offert l’an dernier 30.000
dollars) et de profiter de l’espace pour bâtir un nouveau complexe scolaire propre à accueillir
1000 élèves dans deux ans. Ce qui fera 1700 élèves au total sous la responsabilité
du Patriarcat latin. Le curé aimerait bien sûr qu’il y ait toujours plus d’élèves chrétiens.
Cette année et pour l’an prochain 10 élèves sont et seront boursiers.
D’après Christophe Lafontaine

160
Université catholique de Bethléem :
8 nouveaux diplômés
pour servir l’Eglise
Le Département d’études religieuses
de l’Université de Bethléem
a diplômé, le 12 juin dernier, jour de
Pentecôte, huit de ses étudiants, les
instituant ainsi catéchistes.
L’Université de Bethléem est une
institution catholique d’enseignement
supérieur fondée en 1973 dans la tradition
des Frères de La Salle, ouverte
aux étudiants de toutes les traditions
religieuses. Accueillant plus de 3000
élèves, elle a été la première université
établie en Cisjordanie.
Le Directeur du département
d’études religieuses, le P. Jamal Khader,
était présent à la cérémonie. Mgr
William Shomali a présidé pour l’occasion
une messe d’action de grâces
et d’envoi, à laquelle ont participé de
nombreux autres frères et enseignants.
Pour mémoire, le Département
d’études religieuses a reçu son premier
groupe d’étudiants religieux et
laïcs en 1998, pour un programme de
baccalauréat en quatre ans. Ces dernières
années, Romain-catholiques,
Grec-catholiques, Grec-orthodoxes,
Syro-orthodoxes, Maronites, Chaldéens
et Arméniens ont pu recevoir ce
diplôme. Mais en plus de cet échange
œcuménique, ce Département offre
aux étudiants chrétiens et musulmans
l’occasion unique de s’engager dans
le dialogue religieux et de connaître
l’autre religion de l’intérieur. En effet,
Bethléem est une ville chrétienne
et musulmane où il est important de
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
montrer qu’il est possible de vivre ensemble.
L’éducation commune est un
moyen privilégié de dépasser la méconnaissance
et la peur de l’autre. Le
Cardinal Kasper, lors de sa visite de
l’Université, alors qu’il était encore
responsable du Conseil pontifical pour
la Promotion de l’unité des Chrétiens
s’exprimait ainsi : « Je suis ravi d’entendre
que les personnes appartenant
à différentes religions et confessions
cohabitent très bien ici, à Bethléem.
Beaucoup de choses qui se passent
dans cette région sont une honte. Nous
devons surmonter ces obstacles. Ce
que j’ai vu ici, à l’Université de Bethléem
me donne beaucoup d’espoir. Vos
élèves sont l’espoir pour un avenir
meilleur. »
Alban Vallet
Le Patriarche en visite à Jéricho
Dimanche 19 juin, S.B. le Patriarche
Fouad Twal s’est rendu à Jéricho
pour rencontrer les fidèles de
l’Eglise latine et les autorités civiles
locales.
En début de matinée, Mgr Fouad
Twal a été accueilli à l’entrée de la
ville par le père Ibrahim, OFM, curé,
ainsi que par ses paroissiens, et par une
délégation officielle. Ils se sont ensuite
rendus chez le gouverneur de Jéricho,
Kamel Hemaid, où un échange a eu
lieu entre responsables religieux et politiques,
au cours duquel la question du
rôle de l’Eglise dans les aspirations du
peuple palestinien a été abordée. Saeb
Erekat, diplomate qui fut, jusqu’en

Avril – Juin 2011 161
février dernier, chef des négociateurs
Palestiniens, était également présent.
Il a remercié le Patriarche pour son engagement
en faveur de la paix et pour
l’action de l’Eglise dans les Territoires
Palestiniens.
Après cette rencontre, le Patriarche
s’est dirigé vers la paroisse, où il a fait
son entrée solennelle, au son de la musique
des scouts. Il a célébré la messe
de la Sainte Trinité, et quatre jeunes
ont reçu de ses mains le sacrement de
la confirmation.
Si la présence chrétienne à Jéricho
est faible, puisqu’ils ne sont que 400
sur les 45.000 habitants de la ville,
dont 208 latins, elle n’en demeure pas
moins d’une grande importante. En effet,
deux écoles accueillent des élèves
aussi bien chrétiens que musulmans,
l’école des sœurs Franciscaines de
Marie et la Terra Sancta School.
Marie Malzac
Hébron accueille
le Patriarche Fouad Twal
C’était une visite prévue depuis
longtemps : lundi 20 juin, S.B. Mgr
Fouad Twal s’est rendu à Hébron, une
ville dont l’importance religieuse et
politique en fait un enjeu du conflit qui
oppose Israéliens et Palestiniens. (…)
C’est ainsi que Mgr Fouad Twal,
accompagné de son auxiliaire, Mgr
William Shomali, de l’administrateur
général du Patriarcat, le P. Humam
Khzouz, ainsi que de quelques prêtres
et séminaristes ont été accueillis par
le Gouverneur de la ville, Hamed Kamel,
accompagné par le maire, Khaled
Osaily. Les deux délégations se
sont retrouvées pour un échange très
cordial, encadré par une organisation
parfaite, digne des plus grands visiteurs.
« Les rencontres entre chrétiens
et musulmans sont importantes et sont
la preuve de l’unité de notre peuple
palestinien », a affirmé M. Kamel,
saluant les positions du Vatican sur
la question israélo-palestinienne. Il a

162
également remercié explicitement le
Patriarche Fouad Twal pour son rôle
international et régional dans la lutte
pour la reconnaissance d’un Etat palestinien,
vivant dans la sécurité et la
stabilité aux côtés d’Israël.
Tous ont ensuite visité la ville, marquée
de façon sensible par le conflit.
(…)
La rue jadis principale du centreville
est aujourd’hui fermée, d’autres
aussi sont interdites aux Palestiniens,
et l’armée boucle par de nombreux
check-points la zone proche de la
Mosquée d’Abraham, ou Tombeau
des Patriarches. (La tradition biblique
rapporte qu’Abraham, Isaac et Jacob,
les Pères des croyants, y sont enterrés
avec leurs épouses.)
Plusieurs colons, souvent parmi
les plus radicaux, sont installés dans
le centre, désormais quasiment transformé
en une ville-fantôme, provocant
de régulières tensions entre les deux
peuples. En effet, la présence juive à
Hébron date de plusieurs siècles, d’où
leurs revendications pour y maintenir
leur présence, dans l’un des lieux les
plus saints du judaïsme. Ce lieu est
aujourd’hui divisé en deux parties :
d’une part la mosquée, de l’autre la synagogue.
« Alors qu’Abraham, notre
Père à tous, devrait nous unir, il est
ici le motif de nos divisions, a déploré
Mgr Fouad Twal, après s’être recueilli
devant le premier croyant, mais nous
devons prier pour qu’il nous unisse
sous sa protection ».
Mais outre la situation problématique
de cette partie de la ville, le reste
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
d’Hébron connaît un développement
positif. Le Patriarche a pu visiter l’université,
qui compte désormais plus
de 5000 élèves, dont 73% de jeunes
filles, souvent issues de familles modestes,
qui bénéficient de bourses, leur
permettant ainsi d’étudier. Des études
d’infirmerie ont récemment été mises
en place, assurant du travail à de nombreux
Palestiniens. Par ailleurs, l’hôpital
d’Hébron est réputé pour avoir l’un
des meilleurs départements en cardiologie
du Moyen-Orient.
Une visite placée sous le signe de
l’entente et de la coopération, dans
l’une des villes les plus emblématiques
des Territoires Palestiniens et où, malgré
l’absence d’une communauté chrétienne
locale, le rôle de l’Eglise est
pris en compte et apprécié.
D’après un article de Marie Malzac
Art sacré en Terre Sainte :
de l’Incarnation à l’icône
Une expérience artistique mais
surtout spirituelle : c’est ce qu’ont pu
vivre les 14 participants au cours intensif
d’iconographie proposé par Andres
Bergamini au Couvent Saint-Sauveur,
à Jérusalem, fin juin dernier.
Ils viennent d’horizons très différents,
sont pour la grande majorité religieux,
de Terre Sainte mais surtout
d’Europe ou d’ailleurs, désireux de
pouvoir approcher l’art de la peinture
des icônes. « La plupart des participants
n’a jamais eu de contact direct
avec le monde des icônes », explique
Andres, qui travaille depuis longtemps
dans l’équipe média du Patriarcat latin.

Avril – Juin 2011 163
« Mais ici, poursuit-il, grâce
à la présence du rite byzantin,
nous avons très souvent l’occasion
d’en voir dans les églises,
ou même dans le souk, ce qui
nous les rend familières. »
C’est la première fois qu’un
tel cours a lieu à Jérusalem. Et
à en croire l’enthousiasme, la
motivation et l’attention des
élèves, c’est déjà un succès.
Le cours, solidement organisé,
propose de réaliser une
icône du Christ Pantocrator. Pendant
15 jours, on commence la séance par
une prière (dont la prière, chantée, de
l’iconographe), et le travail, souvent
accompagné par de la musique, afin de
favoriser la concentration et la méditation,
est ponctué par des exposés sur la
technique et le sens des icônes.
« Nous pouvons peindre le Dieu
invisible car il s’est incarné, reprend
Lella, l’une des deux iconographes
italiennes venues aider Andres, et le
peindre sur les lieux-mêmes de l’Incarnation
est d’une grande profondeur
spirituelle. »
Marie Malzac

164
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
• Nouvelles du vicariat
de Nazareth
Passage de flambeau
à l’école de Haïfa
Des Religieuses de Nazareth aux Sœurs
de la Sainte Famille de Nazareth, l’école de
Haïfa continue. Samedi 21 mai, Sa Béatitude
Mgr Fouad Twal a célébré à la paroisse latine
de Haïfa, avec Mgr G.B. Marcuzzo, vicaire
pour Israël, et Mgr P.N. Sayyah, archevêque
maronite de Haïfa, une messe d’action de
grâces à l’intention des Religieuses de Nazareth.
Après plus de 150 ans d’un merveilleux
travail et de grâces reçues, celles-ci remettent
en effet, à la rentrée prochaine, leur école de
Haïfa aux Sœurs de la Sainte Famille de Nazareth,
une congrégation d’origine polonaise,
déjà présente à Nazareth, qui accueille beaucoup
de jeunes vocations. Les trois nouvelles
sœurs désignées pour prendre la relève ont fait
une année d’arabe à Beyrouth et vivent dans
l’école depuis août dernier, afin d’acquérir sur
place l’expérience nécessaire.
Lors de son homélie, le Patriarche a retracé
l’histoire de cette école, fondée en 1858 par
les sœurs, arrivées en Terre Sainte en 1854 à
l’appel du premier Patriarche de Jérusalem,
Mgr Valerga. Mgr Twal a rendu grâce aux trésors
de labeur, de générosité, de prière et de
patience dispensés par les sœurs durant plus de
150 ans.
Sr Joanna, csfn, la nouvelle directrice, a
exprimé la conscience profonde qu’ont ses
sœurs d’hériter d’une longue tradition d’éducation.
« Nous mettrons toutes nos forces à
continuer cette mission. » Cette déclaration a
marqué un sommet d’intensité dans la cérémonie
; les sœurs des deux congrégations se sont
échangé les larmes aux yeux, sous les applau-

Avril – Juin 2011 165
dissements prolongés de l’assistance,
une accolade d’affection, de gratitude
et de confiance.
Le Patriarche leur a alors donné
une bénédiction spéciale.
Six jours plus tard, aux Palais des
Congrès de Haïfa, une fête en l’honneur
des Religieuses de Nazareth a
célébré les 150 ans de leur présence
à Haïfa. Près de mille participants se
sont réunis, parmi lesquels Mgr G-B
Marcuzzo, M. Yona Yahav, maire de
la ville, ainsi que des magistrats, des
inspecteurs, plusieurs prêtres, de nombreuses
religieuses et de très nombreuses
familles d’anciens élèves.
D’après un article de Magali Baron
Photos : Shadi Abu Khadra
Un nouvel auditorium pour l’école
des Sœurs de Saint Joseph
à Nazareth
A Nazareth, le Patriarche émérite
Michel Sabbah a inauguré le 27
mai, à l’école des Sœurs de Saint Joseph,
l’Auditorium Emilie de Vialar.
Cette belle salle de 880 places est
notamment destinée à accueillir la
cérémonie annuelle de remise des diplômes.
Après avoir coupé le ruban,
découvrant à l’entrée la plaque commémorative,
il a béni l’assistance et
l’espace de l’Auditorium. Lors de son
discours, il a rappelé le rôle crucial
joué par les écoles dans l’éducation
à la paix, tout particulièrement pour
l’apaisement des relations entre chrétiens
et musulmans.
C’est une véritable institution que
cette école des Sœurs de St Joseph,
sur les bancs de laquelle sont passées
des générations d’habitants de Nazareth.
Aujourd’hui, elle compte environ
1600 élèves, de la maternelle au
lycée.
D’après un article de Magali Baron
• Nouvelles du vicariat
de Jordanie
Le Patriarche bénit la première
pierre de l’église d’Aqaba
Dimanche 15 mai, S.B. le Patriarche
Fouad Twal était à Aqaba
pour inaugurer le centre Regina Pacis
et poser la première pierre de la future
église de cette ville jordanienne.
Le matin, il s’est ainsi rendu au
nouveau centre, en compagnie de
l’évêque auxiliaire pour la Jordanie,
Mgr Sayegh, du gouverneur d’Aqaba

166
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
et du Prince Raed de Jordanie, Président
du Haut Conseil pour les personnes
handicapées, ainsi que d’autres
représentants des autorités civiles. Le
Patriarche s’est réjoui de l’ouverture
de ce lieu, capable de contribuer à plus
de tolérance entre les personnes au
sein de la société.
Après le déjeuner, Mgr Fouad
Twal a présidé une messe au cours de
laquelle il a béni la première pierre officielle
de ce qui sera bientôt la nouvelle
église d’Aqaba. En effet, les
paroissiens célèbrent pour le moment
dans une salle proche des nouveaux
locaux, aménagée pour les célébrations.
Le projet du nouveau complexe
paroissial, coordonné par le Patriarcat
dans cette ville jordanienne en pleine
expansion, est une initiative importante
pour les chrétiens locaux.
D’après un article de Marie Malzac
Source : abouna.org
Crédits : abouna.org
Une nouvelle église à Aqaba
Le projet d’édification de l’église « Stella Maris » à Aqaba est une réponse aux
nécessités de cette ville sur les rives de la Mer Rouge. La communauté catholique
présente sur place est encore en croissance, venant du développement économique
d’Aqaba, qui attire les travailleurs. Pour le Patriarcat, c’est un devoir de soutenir ces
familles. Ainsi, conscient de cette situation et soucieux de pouvoir assurer une pastorale
efficace, le Patriarcat entend, par la construction de cette église et de son centre
paroissial, donner un nouvel élan aux fidèles d’Aqaba. Le P. Issam Zu’mot, prêtre
résident à Aqaba depuis 2 ans, pourra ainsi assurer son ministère au service des
chrétiens dans des conditions plus favorables.
Le projet a rencontré un grand succès auprès des chrétiens locaux qui l’ont soutenu
et ont prié pour que les différentes étapes administratives et techniques de sa
réalisation se déroulent dans les meilleurs conditions possibles.
Grâce à la générosité des Chevaliers de l’Ordre Equestre du Saint-Sépulcre de
Jérusalem, principaux donateurs, les quelque 750 catholiques actuels d’Aqaba (15%
des chrétiens de la ville) pourront bientôt voir les premiers fruits de ce projet.

Avril – Juin 2011 167
Cérémonies des “Graduations”
communes pour les écoles
du Patriarcat en Jordanie
Pour la deuxième année consécutive,
sept des écoles du Patriarcat latin
en Jordanie ont célébré conjointement
les « remises de diplômes d’études
secondaires » aux étudiants et étudiantes.
La cérémonie s’est déroulée le
25 mai 2011 sous l’égide du Patriarche
latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, à
l’Université d’Ahliya à Amman. Mgr
Salim Sayegh, évêque latin en Jordanie,
accompagnait Sa Béatitude. Il y
avait en tout 460 diplômés.
A la fin de la célébration, colorée
par des poèmes d’adieu, de belles
scènes de théâtre, des chansons populaires
et nationales, le modérateur
a prononcé un discours en citant des
versets du célèbre poète jordanien,
Mahmoud Haidar. Mgr Fouad, dans
son allocution, a dédié cette cérémonie
à Sa Majesté le Roi Abdallah II,
à l’occasion de la Fête de l’Indépendance.
Puis, il a affirmé que la joie
de cette journée était double cette année,
à l’approche de l’inauguration de
l’Université américano-jordanienne
(anciennement Madaba), tenue par
le Patriarcat. Il a ensuite exprimé ses
meilleurs vœux à tous les diplômés,
dans l’espoir de les voir bientôt parmi
les premiers étudiants de l’Université
qui ouvrira ses portes au mois d’octobre
prochain. A la fin de la célébration,
le Patriarche Twal a distribué les
certificats aux diplômés.
D’après P. Rifaat Bader

168
L’Université de Madaba
surfe en ligne
17 juin 2011. Top départ pour la
rentrée 2011-2012 : les étudiants peuvent
depuis le début de la semaine
s’inscrire à l’Université américaine
de Madaba (AUM). L’établissement
ouvrira effectivement ses portes en
octobre prochain et accueillera les
premières promotions de son histoire.
Cette université s’est donnée comme
but de devenir le fleuron des établissements
d’enseignement du Patriarcat
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
latin de Jérusalem. Le projet – gigantesque
– est largement soutenu par le
pape Benoît XVI, depuis son pèlerinage
en mai 2009 en Terre Sainte (il
avait à cette occasion béni la première
pierre), et encouragé par Sa Majesté le
Roi Abdallah II de Jordanie.
L’université de Madaba
Derrière la devise académique « Sapienza et Scientia », les étudiants recevront
une formation pour devenir des « leaders éclairés » dans la société. Ils apprendront
la tolérance, l’ouverture d’esprit et l’engagement en faveur du bien commun. Cette
initiative répond aussi à la requête de nombreuses familles qui, heureuses de la formation
donnée dans les écoles tenues par les autorités religieuses, souhaitent un
accompagnement éducatif analogue au niveau universitaire.
L’Université a reçu sa licence en 2005 et, par une résolution adoptée au Conseil
supérieur de l’Enseignement en Jordanie, porte depuis le 29 mai le nom d’ « Université
américaine de Madaba » (AUM). Les cours seront dispensés en anglais. Des
contacts et relations avec des universités européennes et américaines sont prévus,
l’AUM comptant profiter de l’expérience des autres. Elle doit devenir un pôle d’attraction
pour tous les étudiants de la Jordanie et des pays arabes du Golfe, du Maghreb
et de l’Afrique. L’Université de Madaba enseignera des spécialités dans 7 facultés,
réparties comme suit :
– la Faculté de commerce et des finances (business administration, marketing, assurance
et gestion des risques, comptabilité)
– la Faculté des sciences de l’ingénieur (génie civil, électricité, mécanique)
– la Faculté des sciences de la santé (pharmacie, laboratoires médicaux, diététique
et nutrition)
– la Faculté des techniques de l’informatique
– la Faculté des sciences (biologie et biotechnologie, chimie, physique et sciences
de la matière)
– la Facultés de langues et des communications (arabe et littérature, anglais, traduction)
– la Faculté des Arts et du design (design et graphisme)
Le campus pourra recevoir 8000 étudiants et emploiera 500 membres du corps
professoral.

Avril – Juin 2011 169
• Nouvelles du vicariat
hébréophone
La Kehila fête son Saint Patron
Mardi 3 mai 2011, plus de cent
membres et amis de la kehila se sont
réunis dans la maison Saints-Siméonet-Anne
du vicariat Saint-Jacques pour
une grande messe à l’occasion de la
saint Jacques.
Etaient présents lors de la célébration
des représentants de toutes les
kehillot du pays ainsi que la plupart
des prêtres qui y servent. Une source
particulière de joie fut la présence de
la bienfaitrice des kehillot, Mme Liz
Moley, dont la générosité rend possible
une partie du travail du vicariat.
Etaient également présents de nombreux
amis des kehillot ainsi que des
représentants des communautés religieuses
qui entretiennent des liens
étroits avec elles : les moines bénédictins
d’Abu Gosh, les Sœurs de Sion
(apostoliques et contemplatives), les
Petites Sœurs de Jésus, les Franciscains
de la Custodie de Terre Sainte,
les pères Lazaristes, les Franciscaines
Missionnaires de Marie, les Sœurs de
Saint Joseph de l’Apparition, la communauté
des Béatitudes, la communauté
de l’Emmanuel, les sœurs Franciscaines
de l’Eucharistie, les Sœurs
protestantes de Grandchamps, les
sœurs Bénédictines grec-catholiques
du monastère de l’Emmanuel et les
sœurs du Caritas Baby Hospital.
La messe a été présidée par le vicaire
pour les catholiques d’expression
hébraïque, le père David Neuhaus.
L’homélie du père Charles, Abbé
des Bénédictins d’Abu Gosh, invité
pour l’occasion par le père David, a été
particulièrement vibrante. Il a rappelé
le charisme de fondation de l’Œuvre
de Saint-Jacques : soutenir les catholiques
qui vivent au cœur du peuple
juif en Israël et en particulier ceux qui
sont juifs.
Source : Vicariat pour les catholiques d’expression
hébraïque

170
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
La pastorale des migrants en Terre Sainte
Lorsqu’on parle des chrétiens de Terre Sainte, on pense rarement aux chrétiens
travailleurs étrangers ou réfugiés qui immigrent vers Israël et représentent pourtant
une population de plus en plus importante : environ 230.000 personnes aujourd’hui.
La grande majorité est chrétienne. Il faut compter aussi 30.000 réfugiés et demandeurs
d’asile. Ils évoluent pour la plupart dans la société juive donc hébréophone.
C’est ainsi au vicariat hébréophone qu’il incombe d’affronter ce défi pastoral et de
répondre aux besoins de ces catholiques immigrés. Dans une lettre du 5 avril 2011, le
Patriarche latin Mgr Fouad Twal a donc nommé le père David Neuhaus, vicaire pour
la communauté hébréophone, coordinateur d’un comité d’action pastorale pour les
travailleurs étrangers.
Sont invités à ce comité, outre les curés des paroisses qui accueillent de nombreux
travailleurs étrangers et demandeurs d’asile (Haïfa, Jaffa, Eilat et Tibériade),
des religieux et laïcs qui travaillent auprès des philippins, érythréens, soudanais,
africains, indiens, roumains, libanais, sud-américains… immigrés dans le pays, ainsi
qu’auprès des étrangers dans les prisons.
La pastorale
des migrants s’organise
Mercredi 27 avril, le nouveau
comité de la pastorale auprès des
travailleurs étrangers s’est réuni pour
la première fois. Il fait suite à une
décision de la dernière Assemblée
des Ordinaires en date du 16 mars
dernier.
En toile de fond, les discussions
ont porté sur les moyens d’élargir et
de coordonner le travail des différents
acteurs qui se consacrent dans le pays
au service des travailleurs étrangers et
réfugiés. Ces rencontres se sont tenues
au Patriarcat latin, à Jérusalem.
Après un premier tour de présentation
des différentes communautés
(philippine, soudanaise, indienne, africaine,
etc.), le comité a filé une trame
de travail qui repose sur six axes de
coopération possible :
Axe 1 : redoubler d’efforts pour
que les catholiques aient entièrement
accès aux sacrements : administration
des sacrements et enregistrement;
Axe 2 : améliorer l’intégration
dans l’Eglise locale de cette population
migrante;
Axe 3 : développer une vraie solidarité
entre les communautés migrantes
afin qu’elles s’apprivoisent
et se mélangent (avoir des activités
ensemble, déterminer des lieux communs
de rencontre et de messes);
Axe 4 : identifier les besoins du
clergé;
Axe 5 : favoriser l’accès au catéchisme
pour les enfants. Il faut le dispenser
spécialement en hébreux car
la majorité des enfants de travailleurs
émigrés sont scolarisés dans des écoles
hébraïques;

Avril – Juin 2011 171
Axe 6 : être plus averti sur les droits
des travailleurs réfugiés, et, pour ce
faire, se rapprocher des ONG.
Une 2 ème rencontre a eu lieu le 7
juin dernier. L’ordre du jour des discussions
portait sur :
– l’assistance à l’obtention des visas
pour les personnes qui viennent
dans le pays pour servir les communautés
de migrants;
– la pastorale des enfants de migrants
qui apprennent rapidement l’hébreu
et évoluent dans un environnement
laïc et juif israélien, notamment par
le biais du système scolaire;
– la nécessité d’une liaison étroite
avec l’Eglise locale, les évêques et
les curés dans l’administration des
sacrements, leur préparation et leur
enregistrement;
– la nécessité de trouver des lieux
pour la prière communautaire en dehors
des églises existantes et en particulier
dans les zones où l’Eglise
n’a pas de présence traditionnelle.
La réunion suivante est prévue
pour septembre.
Source : C.L. et vicariat hébréophone
• Nouvelles du vicariat
de Chypre
Première messe chrismale à Chypre
Lors de la Semaine Sainte, Mgr
William Shomali, évêque auxiliaire
pour Jérusalem, s’est rendu à Chypre
pour y visiter les fidèles et y célébrer la
première messe chrismale sur l’île. En
effet, c’est la première fois que la bénédiction
des huiles et la consécration
du Saint-Chrême ont lieu à Chypre.
A cette occasion, les 12 prêtres qui
y vivent ont pu renouveler leurs promesses
sacerdotales, en présence du
P. Evenzio Herrera, OFM, vicaire patriarcal
pour l’île. Plusieurs représentants
des conseils pastoraux des villes
de Paphos, Larnaca, Nicosie et Limassol
étaient également présents.
La veille, ils avaient participé à une
retraite sur l’identité du prêtre, prêchée
par Mgr Shomali.

172
• Rencontres
du Patriarche
Les vœux de Pâques
du Custode au Patriarche
Mercredi Saint 20 avril, le Custode
de Terre Sainte, le P. Pierbattista Pizzaballa,
OFM, s’est rendu au Patriarcat
latin avec une dizaine de frères, afin de
présenter ses vœux à S.B. Mgr Fouad
Twal. Les célébrations de la Semaine
Sainte, les déplacements des frères, les
difficultés des communautés les plus
lointaines et isolées, les études des séminaristes
ont fait partie des thèmes de
conversation lors de cette brève mais
cordiale entrevue.
Le Patriarche rencontre
le Président italien
Le Chef de l’Etat italien, monsieur
Giorgio Napolitano a rencontré, le 17
mai, S.B. le Patriarche Fouad Twal, le
Délégué et Nonce apostolique, Mgr
Antonio Franco et le Custode de Terre
Sainte, le P. Pierbattista Pizzaballa. La
réunion a eu lieu au Consulat d’Italie à
Jérusalem.
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Au cours de la discussion, M. Giorgio
Napolitano a rappelé que l’Italie a
toujours œuvré dans un esprit d’amitié
avec Israël et avec les pays arabes. Au
cours de son voyage, il avait rencontré
les responsables politiques aussi bien
Israéliens que Palestiniens. Le Président
italien a ainsi assuré à M. Mahmoud
Abbas, Président de l’Autorité
palestinienne, que son pays élèverait
le rang diplomatique de l’Autorité palestinienne.
Le Patriarche Fouad a remercié
l’Eglise d’Italie et les gouvernants de
l’Etat italien d’être « très proches de
la Terre Sainte dans ses joies comme
dans ses peines.» Il a salué la présence
de nombreux italiens dans le pays, engagés
dans les domaines aussi divers
que l’éducation, le social et le religieux.
Il a enfin rappelé avec gratitude
le subside que le gouvernement italien
a accordé au projet immobilier de 80
logements construits à Beit Safafa, à
destination des jeunes couples Palestiniens.
D’après un article de S.A.K et C.L.
Une délégation officielle
du Patriarcat latin
chez Shimon Peres
Une délégation officielle du Patriarcat
latin a été reçue jeudi 16 juin
par le président de l’Etat d’Israël Shimon
Peres. Sa Béatitude le Patriarche
Fouad Twal était accompagné de Mgr
William Shomali, évêque auxiliairepour
Jérusalem, ainsi que des pères
Humam Khzouz (Administrateur
général du Patriarcat), Emil Salayta

Avril – Juin 2011 173
(Président du Tribunal
Ecclésiastique) et Marcelo
Gallardo (vicechancelier
du Patriarcat
latin). Etait également
présent monsieur César
Marjieh, du Bureau des
Affaires chrétiennes du
Ministère israélien de
l’Intérieur.
Plusieurs sujets ont
été abordés au cours
de ce rendez-vous. Le
Patriarche a souligné le
désir qu’avait le Président
d’avoir un esprit
de dialogue interreligieux
avec les trois
religions. La question
du statut de Jérusalem
a été également évoquée.
Mgr Fouad Twal
a exprimé son désir que
Jérusalem soit ouverte
aux trois religions pour
donner le libre accès
aux Lieux Saints.
Le Président a de
son côté manifesté
son inquiétude sur le
peu de chrétiens qui habitent dans la
Ville trois fois sainte. S’enquérant du
nombre officiel de l’Eglise, la délégation
lui a répondu qu’il ne restait à Jérusalem
plus que 10.000 chrétiens.
Mgr Shomali a fait mention que
l’une des raisons principales était la difficulté
pour les habitants de construire
un logement. Non seulement à cause
du coût mais aussi en raison des délais
d’obtention d’un permis de construire.
Shimon Peres a assuré qu’il fournira
l’effort nécessaire pour accélérer les
circuits administratifs.
Au cours de la rencontre, le Patriarche
a aussi présenté ses condoléances
à Shimon Peres pour le décès
de son épouse Sonia.
Christophe Lafontaine

174
Rencontre princière
en Jordanie
Mercredi 15 juin, Sa Béatitude le
Patriarche Mgr Fouad Twal a été reçu
par le prince Ghazi de Jordanie, responsable
du dialogue entre le Saint-
Siège et le Royaume Hachémite.
Le prince Ghazi ben Mohammed
de Jordanie est un cousin du roi Abdallah
II. Il est son conseiller pour les
affaires religieuses et interreligieuses.
Pour mémoire, la famille royale de
Jordanie, les Hachémites, descend de
Mahomet et elle a, à ce titre, une importance
particulière dans l’opinion
islamique. Le prince Ghazi avait été
l’un des principaux signataires de la
fameuse lettre des 138 dignitaires musulmans
qui, refusant le « lynchage
médiatique » à l’encontre de Benoît
XVI après le discours de Ratisbonne
(12 septembre 2006), avait milité pour
un dialogue rationnel entre l’Islam et
le Catholicisme.
Lors de la rencontre, le Prince
Ghazi a manifesté son désir d’être
un ardent défenseur avec le Roi dans
la protection des Lieux Saints musulmans
et chrétiens en Terre Sainte. Il a
appuyé ses propos en demandant au
Patriarche de « joindre leurs efforts »
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
afin de montrer que « l’unité a un beau
visage. »
« La coexistence entre chrétiens et
musulmans en Jordanie est toute aussi
importante que la protection de l’identité
arabe chrétienne » a également
souligné le Prince, mettant en valeur
le travail fourni par le Patriarcat latin
de Jérusalem sur le plan éducatif, sanitaire
et religieux. Et le Prince d’ajouter
qu’ « il faut faire tout ce qu’il est possible
de faire pour créer cette unité.»
L’entretien s’est terminé sur deux
heureuses perspectives : la rencontre
d’Assise en octobre prochain, pour le
25 ème anniversaire du rassemblement
de 1986, à laquelle le Prince se rendra
avec plaisir, et l’inauguration de
l’église du Baptême sur les rives du
Jourdain, où il accueillera la délégation
du Saint-Siège en novembre prochain.
D’après un article
de Christophe Lafontaine
MOYEN-ORIENT
Mgr Minassian, nommé Ordinaire
pour les arméniens
d’Europe orientale
Le Saint-Père a nommé le 18 juin
Mgr Raphaël Minassian Ordinaire
pour les arméniens-catholiques d’Europe
orientale. Il était jusqu’alors
exarque du Patriarcat arménien catholique
de Jérusalem et d’Amman. Cette
nomination fait de lui le responsable
des catholiques arméniens de Géorgie,
Arménie, et Europe de l’Est.

Avril – Juin 2011 175
Dorénavant élevé au rang d’archevêque,
Mgr Minassian succède à
Mgr Vahan Ohanian. La cérémonie
officielle de nomination aura lieu à la
cathédrale de Saint-Grégoire l’Illuminateur
à Beyrouth.
Raphaël François Minassian est né
en 1946 à Beyrouth (Liban). Il est entré
au séminaire libanais à Rome en 1966
et fut ordonné prêtre en 1973. De 1996
à 2006, il était en mission auprès de
la communauté catholique arménienne
en Californie. Il a été rédacteur en chef
d’Avetaber-Verelk pendant 8 ans. Mgr
Minassian a aussi fondé une société de
télévision arménienne en 2005.
Source : Panarmenian.net
Mgr Sayah nommé Vicaire général
des Maronites
Après consultation du Synode de
l’Eglise maronite, Sa Béatitude le Patriarche
d’Antioche pour les maronites,
Mgr Bechara Raï, a soumis au Saint-
Père la nomination de Mgr Paul-Nabil
Sayah à la charge de vicaire général,
au sein de la curie patriarcale maronite.
Membre de l’Assemblée des Ordinaires
catholiques de Terre Sainte, il
était depuis 1996, archevêque de Haïfa
et de Terre Sainte, et exarque patriarcal
pour Jérusalem,
la Palestine
et la Jordanie.
Benoît XVI a approuvé
ce choix
le 25 juin et accepté
que le prélat
conserve son
rang archiépiscopal
« ad personam.»
Cette nouvelle arrivée dans la
Curie marque la volonté du Patriarche
Bechara Raï de donner un élan aux
maronites. Le nouveau vicaire général
énumère les défis prochains qui incombent
au Patriarcat : « nous aurons
à mettre en pratique les propositions
du synode pour le Moyen-Orient, à
affronter les questions d’émigration,
traiter d’œcuménisme et de dialogue
interreligieux et relever les défis de
l’évangélisation. »
Pour ce faire, le Patriarche veut
donner une impulsion aux instances
du gouvernement maronite. La vie
de cette Eglise de rite oriental s’articule
autour du Patriarche, d’un synode
permanent, d’un synode des évêques,
et de la curie patriarcale. La nouvelle
structure sera coiffée par les trois vicaires
patriarcaux et le Patriarche
lui-même. Mgr Paul-Nabil Sayah apparaîtra
comme son « second ». Canoniquement,
le vicaire général a plus ou
moins les mêmes prérogatives que le
Patriarche en ce qui concerne les affaires
du diocèse mais « tout dépendra
de ce que le Patriarche veut faire »
explique Mgr Sayah. Quant aux deux
autres vicaires patriarcaux, ils se partageront
pour l’un les affaires administratives
et pour l’autre les affaires
juridiques.
Dès la nomination de son successeur
à Jérusalem, Mgr Sayah sera
transféré, selon l’accord du Synode, à
Bkerké (Liban), siège de l’Eglise maronite.
D’après un article de M.M. et C.L.

176
DANS LE MONDE
Mgr Shomali en Italie
pour renforcer les liens
avec la Terre Sainte
De la Ligurie au Piémont, l’évêque
auxiliaire pour Jérusalem, Mgr
William Shomali, s’est uni à l’Eglise
locale dans la fête et la prière, renforçant
les liens entre l’Italie et la Terre
Sainte.
C’est d’abord à Varazze, sur la côte
ligure, qu’il a fait étape, à l’occasion
des fêtes patronales de la petite ville,
en l’honneur de sainte Catherine de
Sienne, les 29 et 30 avril. Des liens
déjà étroits unissent cette région à la
Terre Sainte, puisque Mgr Giuseppe
Valerga, premier Patriarche latin de Jérusalem
après la Restauration du siège
à Jérusalem en 1847, provenait précisément
d’une petite localité voisine.
A Varazze, les fêtes de la Sainte-
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Catherine sont chaque année un temps
de grande ferveur populaire, et l’édition
2011 n’a pas dérogé à la règle.
Plus de 5 000 personnes – sur les
14 000 habitants – ont participé à ce bel
élan, portant en procession une quinzaine
de grands crucifix et la statue de
la Sainte. Dans l’homélie prononcée
pendant la messe, Mgr William a mis
l’accent sur le grand amour de sainte
Catherine pour l’Eglise et son engagement
dans la société pour résoudre
les conflits de son temps, luttant pour
apporter la Communion. Il a aussi évoqué
les mots de cette grande femme :
« Il ne peut jamais y avoir de motif
de querelle tellement grave que l’on
puisse préférer le recours à la raison
des armes plutôt qu’aux armes de la
raison », faisant le lien avec la situation
en Terre Sainte. « Cette force, elle
la puisait dans la contemplation du
Christ crucifié et ressuscité ! » a-t il
rappelé. Un exemple de force, de foi
et d’amour d’une valeur estimable.
C’est ensuite dans le voisin
Piémont que Mgr William
s’est rendu, dans une petite localité
proche d’Alexandrie, le
village de Castelceriolo, dont
le Patron est saint Georges. Ce
grand martyr, dont la mère était
originaire de Palestine, est vénéré
à Lydda, actuelle ville de
Lod, où se trouvent ses reliques.
Mgr William, évêque titulaire
de Lydda, se trouvait donc là
aussi en un lieu où l’amour de
la Terre Sainte est bien présent.

Avril – Juin 2011 177
Don Walter, le curé de la paroisse, est
un grand ami du Patriarcat. Les fêtes
votives ont été l’occasion là encore de
belles démonstrations de foi populaire,
et Mgr Shomali a confirmé plusieurs
jeunes du village.
Le lendemain, il était à Alexandrie
pour donner une conférence sur le dialogue
interreligieux en Terre Sainte,
qui a suscité un grand intérêt.
« Ce voyage est une opportunité
d’enrichissement mutuel entre la Terre
Sainte et l’Italie, une possibilité d’entretenir
de beaux liens d’amitié entre
nos diocèses », a assuré l’évêque.
D’après un article de M.M.
Participation
du Patriarcat à l’Assemblée
de l’Action Catholique Italienne
Du 6 au 8 mai s’est tenue, à Rome,
l’Assemblée générale de l’Action Catholique
Italienne (Aci) et du Forum
International de l’Action Catholique
(Fiac). Mgr G-B Marcuzzo, vicaire patriarcal
pour Israël et délégué épiscopal
pour la coordination de la pastorale
des jeunes, a été invité à y participer
pour représenter le Patriarcat latin de
Jérusalem et les associations catholiques
de Terre Sainte.
Au cours des interventions d’ouverture,
plusieurs personnalités ont pris
la parole : le Cardinal Stanislaw Rylko,
président du Conseil pontifical pour les
laïcs, Mgr Domenico Sigalini, assistant
ecclésiastique de l’Aci, Mgr Mariano
Crociata, secrétaire général de la
Conférence épiscopale italienne, Mgr
Marcuzzo, M. Emilio Inzaurraga, président
du Fiac, et le président national
de l’Aci, M. Franco Miano, qui a présenté
l’exposé général. Le thème de la
rencontre était : « Vivre la foi, aimer la
vie. L’engagement éducatif de l’Aci».
Au cours de son intervention, Mgr
Marcuzzo a mis en avant les liens de
ces organisations avec l’Eglise de Terre
Sainte. Ces dernières années, l’Action
Catholique a généreusement encouragé
les pèlerinages dans la Terre du Christ
et la visite aux communautés locales.
D’après un article
de Shadi Abu Khadra
Le Patriarche récompensé
pour son engagement pour la paix
Le Patriarche latin de Jérusalem,
Mgr Fouad Twal, a reçu lundi 9 mai
son Doctora honoris causa de la Faculté
de théologie de Paderborn, en
Westphalie (Allemagne), en récompense
de son grand engagement en faveur
de la paix et de la réconciliation

178
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
montant servira à l’Université catholique
de Madaba.
Plus de 40 chevaliers et dames de
l’Ordre du Saint-Sépulcre ont pris part
à la messe pontificale et à la cérémonie
de remise du doctorat.
Source : Die Theologische Fakultät Paderborn
entre les religions et les peuples du
Moyen-Orient.
Le Laudatio est revenu à l’ancien
ambassadeur d’Israël en Allemagne,
Avi Primor. Dans son éloge, il a certifié
qu’ « on pourrait difficilement trouver
un homme plus digne. » Il a notamment
mis en valeur le soin qu’apporte
le Patriarche à développer des écoles,
des universités et des hôpitaux en
Terre Sainte ainsi que ses efforts qui
visent à surmonter les préjugés entre
les peuples et les religions.
En recevant le prix, Mgr Fouad
Twal a déclaré : « Je crois que nous,
les Arabes chrétiens, avons un rôle important
dans le processus de paix. En
tant qu’arabe, nous avons les mêmes
traditions, la même culture et la même
langue que nos voisins musulmans.
Dans le même temps nous sommes des
chrétiens et nous avons une culture
chrétienne, qui peut peut-être rappeler
la culture occidentale. C’est un pont
possible entre les Juifs et les Arabes
qui sont pris dans le conflit. La communauté
internationale doit reconnaître
le rôle que nous avons à jouer ici. »
Lors des nombreuses félicitations,
le Patriarche a reçu des mains du Professeur
Eckhard un don de 5000 €. Le
Le Patriarche au rassemblement
du Renouveau à Rimini
Du 2 au 5 juin, les membres des
différents groupes et communautés
italiens rattachés au Renouveau Charismatique
se sont réunis à Rimini
pour leur 34 ème Convocation nationale.
Mgr Twal, Patriarche latin de Jérusalem,
comptait parmi les invités, alors
que près de 15.000 personnes ont participé
à cette grande rencontre. Par
ailleurs, le cardinal Angelo Comastri,
vicaire général du pape pour la Cité
du Vatican, le P. Raniero Cantalamessa,
prêcheur de la Maison Pontificale,
ou encore Mgr Francesco Lambiasi,
évêque de Rimini, étaient également
présents.
Le thème choisi pour l’occasion,
« c’est ma chair, donnée pour que le
monde ait la vie » (Jn 6, 51), entendait
souligner la nécessité pour le monde
d’aujourd’hui de se nourrir du Christ.
Les journées de ce rassemblement
ont été intenses, entre prières communautaires,
célébrations eucharistiques,
pénitentielles, chants et interventions
sur différents sujets reliés au thème
principal.
Le Patriarche a présidé la messe
du 3 juin et est intervenu le 4, après
la prière du matin, évoquant l’Eglise-

Avril – Juin 2011 179
Mère de Jérusalem et les liens qui
unissent chacun à elle. « Vous êtes tous
la Terre Sainte, en laquelle le Seigneur
naît, grandit », a-t il assuré. Invitant
également les personnes présentes à
venir ou revenir en Terre Sainte, et à
suivre le modèle de la Sainte Famille
de Nazareth, il a déclaré : « notre
Eglise est certes celle du Calvaire…
mais elle est aussi celle de la tombe
vide, toute proche… »
En Italie, le Renouveau compte
200 000 adhérents, ce qui en fait une
véritable force vive ecclésiale.
D’après un article de Marie Malzac
Le Patriarche hôte du Mouvement
chrétien des Travailleurs en Italie
Le lundi 6 juin, S.B. Mgr Fouad
Twal était à Florence, avec le Mouvement
chrétien des Travailleurs de
la ville, pour un rassemblement sur
le thème du « Dialogue interreligieux
en Terre Sainte », organisé au Grand
Hôtel Mediterraneo, en collaboration
avec le Centre culturel de Florence.
« Je pense que la paix mérite des
sacrifices : les leaders politiques doivent
avoir le courage de faire des
gestes concrets pour arriver à cette
paix » a-t-il affirmé, rappelant la position
de l’Eglise de Terre Sainte, une
solution à deux Etats, dans la dignité et
la sécurité. « Le dialogue interreligieux
n’est pas un but en soi, il doit servir un
objectif de paix », a-t il ajouté.
Après son intervention, les personnes
présentes ont pu poser des
questions au Patriarche sur les perspectives
en Terre Sainte mais aussi sur
le Moyen-Orient en général, dans le
contexte actuel d’un printemps arabe.
Ce groupe que Mgr Twal connaît
depuis les années 1990, alors qu’il
était encore Archevêque de Tunis, a
décidé de soutenir la construction de
logements destinés aux jeunes couples
chrétiens. Ce projet, supervisé par le
Patriarcat latin de Jérusalem et destiné
à stopper l’hémorragie chrétienne
en Terre Sainte, sera le symbole du
40 ème anniversaire du Mouvement, en
2012.
La Rédaction
Une réunion au Vatican
pour soutenir les Eglises d’Orient
S’est tenue au Vatican du 21 au 24
juin la 84 ème Assemblée de la Roaco,
la rencontre des œuvres de soutien aux
Eglises orientales (cf. encart explicatif
p.97).
Benoît XVI a reçu, le 24 juin, les
participants. Dans son discours, le
pape insiste : « Je vous demande de
faire tout votre possible, y compris
en intéressant les autorités publiques
avec lesquelles vous êtes en contact à
un niveau international, pour qu’en
Orient où ils sont nés, les pasteurs et
les fidèles du Christ puissent demeurer
non comme des étrangers mais comme
des concitoyens qui témoignent de Jésus-Christ,
comme l’ont fait avant eux
les saints du passé, fils eux aussi des
Eglises orientales. » (Lire le discours
intégral dans la partie Voix du Saint-
Père, p.97)
Au cours de cette semaine de travail,
les membres de la Roaco ont de

180
fait planché sur « les mutations en
cours » au Maghreb et au Proche-
Orient. Plusieurs responsables religieux
étaient présents : le Patriarche
copte-catholique, le cardinal Antonios
Naguib, et le Patriarche maronite
(nouvellement élu) S.B. Bechara
Boutros Raï, mais aussi le nonce pour
Israël et délégué apostolique pour Jérusalem
et les Territoires Palestiniens,
Mgr Antonio Franco et le Custode de
Terre Sainte, le père Pierbattista Pizzaballa.
L’attention habituelle pour la
Terre Sainte était au rendez-vous.
Cette rencontre de la Roaco a eu
lieu plus de huit mois après le dernier
synode pour les Eglises du Moyen-
Orient d’octobre dernier. Elle s’inscrit
aussi après les attentats de Bagdad et
d’Alexandrie et l’élection du nouveau
Patriarche des Maronites, S.B. Bechara
Boutros Raï. En marge de cette rencontre,
le Pape a d’ailleurs profité pour
transmettre à Mgr Raï sa « bénédiction »
et son « amour » à tout le peuple libanais,
ajoutant qu’il priait « pour que la
paix règne au Moyen-Orient.»
D’après un article
de Christophe Lafontaine
Semaine américaine
pour le Patriarche
Du 22 juin au 1 er juillet, le Patriarche
Mgr Fouad Twal était en visite
sur la Côte Est des Etats-Unis. Il
y a rencontré les évêques locaux, les
hautes autorités civiles du Pays et les
chevaliers du Saint-Sépulcre. Mais ce
voyage était surtout pour lui l’occasion
de visiter les fidèles du Patriarcat
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
latin de Jérusalem qui vivent dans la
diaspora, pour l’essentiel des Palestiniens
et des jordaniens. La communauté
émigrée en Amérique du Nord
compte entre 100.000 et 120.000 personnes.
L’émigration est motivée par
des raisons économiques et politiques
– ceux qui partent sont en quête d’une
vie meilleure. « Le but de ma visite,
confie le Patriarche, est d’encourager
les fidèles à toujours garder le sentiment
d’appartenance à cette Terre
Sainte dont ils sont issus et à ne pas
oublier leurs frères – « le petit troupeau
» – qui y vivent encore. » Maintenant
que ces fidèles sont bien intégrés
dans leurs terres d’accueil, beaucoup
d’entre eux expriment leur disponibilité
à soutenir les projets en Terre
Sainte et à y venir en pèlerinage. « Je
viens pour les encourager à soutenir par
la prière et matériellement nos projets. »
Parmi ces grands projets que le Patriarcat
latin est en train de réaliser, « je voudrais
mentionner l’Université de Madaba, qui
ouvrira ses portes en octobre prochain.»
Au programme de cette semaine, il
y avait entre autres la messe du Corpus
Domini, le 26 juin, en arabe et anglais,
avec les fidèles émigrés du Patriarcat

Avril – Juin 2011 181
latin, concélébrée avec l’Archevêque
Timothy Dolan, président de la Conférence
des évêques catholiques des
Etats-Unis.
Rencontre
de la communauté émigrée
L’accueil très chaleureux qui a été
réservé au Patriarche témoigne d’un
lien très fort entre la Terre Sainte et
ses fidèles de la diaspora. L’Eglise du
Bon Pasteur à Yonkers (New York) a
accueilli avec beaucoup de joie S.B.
Fouad Twal à l’aéroport John Kennedy.
Les fidèles ont investi le hall d’arrivée
de bannières et de chants. Puis le cortège
s’est dirigé vers la paroisse pour
un accueil au son des « youyous ».
Le deuxième jour, le Patriarche a
visité les paroissiens malades dans
leurs maisons et dans les hôpitaux.
Dimanche 26 juin, les paroissiens,
amis et parents se sont réunis à nouveau
dans la cour de l’église Sainte-
Marie pour recevoir Sa Béatitude. La
messe a été célébrée par le Patriarche.
Le soir, ils avaient organisé un grand
dîner en son honneur. Le père Sami
Totah a présenté, au nom des paroissiens,
une aide financière pour l’Eglise
en Terre Sainte. S.B., à cette occasion,
a offert une croix en bois d’olivier de
la Terre Sainte comme un souvenir
éloquent de sa visite.
Cet accueil des fidèles exilés aux
Etats-Unis leur a permis d’exprimer au
Patriarche leur gratitude pour sa visite
de pasteur en priant Dieu de lui donner
« longue vie pour sa mission.» ■
D’après C.L. et Hiyam Aboudi
(abouna.org)
Crédits : Hiyam Aboudi

182
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Ordre Equestre
des Chevaliers
du Saint- Sépulcre
de Jérusalem
Nouvelles de l’Ordre
Citoyen de Bethléem, à 90 ans !
A l’occasion de son 27 ème et dernier pèlerinage
en Terre Sainte, Bernard Crawley, chevalier
de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre, de la lieutenance
d’Angleterre, a été élevé au rang de citoyen
d’honneur de Bethléem. Il a reçu à cette occasion
des mains du maire de la ville de la Nativité un diplôme
lui conférant ce nouveau titre.
C’est pour saluer le pèlerin inlassable et fidèle à la Terre Sainte que le maire
chrétien de Bethléem, Victor Batarseh, a proposé à son conseil municipal d’attribuer
à Bernard Crawley la citoyenneté honoraire de la ville. Un souhait exaucé le
24 mai dernier.
C’est un privilège rare et aussi exceptionnel qui a été décerné à Bernard
Crawley qui aura bientôt 90 ans et qui de ce fait ne reviendra plus en Terre Sainte.
C’est donc à l’occasion de son proche anniversaire et de sa dernière visite dans le
pays du Christ, qu’il se voit récompensé pour avoir encouragé les chevaliers de
l’Ordre du Saint-Sépulcre et les fidèles d’Angleterre à venir en pèlerinage malgré
les années difficiles de l’Intifada, tient à souligner Mgr Shomali, évêque pour les
Territoires Palestiniens présent à la cérémonie.
Il a exprimé son plaisir pour l’honneur
qui a été conféré à Bernard Crawley
en présence de son Excellence, M. David
Smith, Lieutenant d’Angleterre de l’Ordre
du Saint-Sépulcre.
Christophe Lafontaine

Avril – Juin 2011 183
Etre chevalier au XXI ème siècle
Pas moins de 50 millions de dollars pour la Terre Sainte depuis l’an
2000. Telle est la somme versée par les 27.000 membres de l’Ordre du Saint-
Sépulcre. Une organisation chrétienne dont la vocation est aussi ancienne que
les Croisades.
Anachronique : de la Basilique du Saint-Sépulcre jusqu’au Patriarcat latin
à Jérusalem, il est régulier de les rencontrer, vêtus de capes noires et blanches.
Ils arborent une croix rouge bien connue : celle de la Ville trois fois sainte. Qui
sont ces chevaliers des temps modernes ?
Les chrétiens ne sont maintenant plus que 2% des habitants de la Terre
Sainte. Sur les 8 millions d’habitants de l’ensemble Palestine et Israël, ils sont
devenus une minorité avec 150.000 fidèles. La fuite massive de cette Terre sanctifiée
par le Christ est probablement liée au fait que ne constituant pas une nation
ou un peuple en soi, aucune puissance étrangère durant les 60 dernières années
ne s’est préoccupée d’eux, les laissant livrés à eux-mêmes.
Heureusement, dans ce contexte politique et social difficile, l’Eglise continue
à faire son œuvre. Nombreux sont les religieux, religieuses, salariés, volontaires
et bénévoles qui ont décidé et décident encore de donner d’eux-mêmes
pour servir ces Lieux Saints.
En effet, le chômage, la déqualification professionnelle, la pression sociale
et politique auront raison d’un grand nombre d’entre eux. Ramallah et Bethléem
sont, par exemple, des villes fondées par des chrétiens dont les populations sont
devenues à 75% musulmanes. C’est pourtant la foi chrétienne qui a été pour certains
le facteur premier du désir de résister et de demeurer enracinés à la Terre
Sainte, en payant souvent le prix fort.
Héritage des Croisades, les ordres de chevalerie ont toujours eu la même
vocation de servir la Terre Sainte. L’aide militaire ayant disparue, ils sont maintenant
les ambassadeurs de la paix. En témoigne par exemple l’OESSJ.
La prière comme première mission
✧ ✧ ✧
Aujourd’hui, comme aime souvent le rappeler le Patriarche Fouad Twal
aux groupes de cet Ordre en pèlerinage au Patriarcat, la première mission qui
leur est confiée est la prière. Ensuite, leur soutien financier et logistique est indispensable.
Comptant plus de 27.000 membres, dispersés en 52 Lieutenances,
les Chevaliers et Dames de l’Ordre sont les principaux donateurs de nombreux
projets (immobiliers, scolaires, pastoraux). Dernièrement, il suffit de citer la
construction d’une nouvelle Eglise à Aqaba, en Jordanie, l’ouverture d’une mai-

184
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
son de jeunes à Rafidia, dans la Banlieue de Naplouse ou encore la rénovation
des Ecoles de Kerak, Wahadneh et Nahour en Jordanie. Le Cardinal Foley, qui
a donné sa démission pour des raisons de santé et d’âge de sa fonction de Grand
Maître de l’Ordre le 8 février dernier, a lors de son allocution au Synode pour le
Moyen-Orient en octobre 2010 établi ce bilan : « Depuis le Jubilé de l’An 2000,
l’Ordre du Saint-Sépulcre a envoyé plus de 50 millions de dollars afin d’aider
tout spécialement le Patriarcat latin de Jérusalem, mais aussi les autres communautés
chrétiennes et institutions, à survivre et même à se surpasser dans le
service de toute la communauté de Terre Sainte. »
Un peu d’histoire
✧ ✧ ✧
Pour mémoire, cet ordre est lié, depuis ses commencements, au Patriarcat
latin de Jérusalem. En 1099, la Ville sainte est prise par les Croisés, le Royaume
latin est établi, et Godefroy de Bouillon, chargé d’assurer la protection des Lieux
Saints, fonde l’Ordre des Chanoines du Saint-Sépulcre. Par la suite, nombreux
sont les membres de ce nouvel ordre à rentrer en Europe, fondant ainsi des commanderies
dans leur patrie d’origine. La reprise de la Terre Sainte par les troupes
de Saladin, s’achevant par la chute d’Acre en 1291, a signé la suppression d’un
magistère cohérant, laissant les multiples commanderies européennes livrées à
elles-mêmes. L’anéantissement du Royaume et du Patriarcat latin de Jérusalem
n’aura pourtant pas raison de celles-ci. Elles subsisteront, demandant soutien à
leurs souverains respectifs.
En 1847, Pie IX restaure le Patriarcat latin par une Bulle pontificale. Dans
le même mouvement, le Pape a transformé l’Ordre des Chanoines du Saint-Sépulcre.
Portant désormais le nom d’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem,
ses missions ont changé.
Le Grand Magistère de l’Ordre définit en quatre articles les objectifs des
chevaliers et dames de l’Ordre :
– Renforcer dans ses membres la pratique de la vie chrétienne, dans une
fidélité absolue au Pape et aux enseignements de l’Eglise, en observant
qu’au fondement soit le principe de charité;
– Soutenir et aider les œuvres caritatives, culturelles et sociales, et les
institutions de l’Eglise catholique en Terre Sainte, en particulier le
Patriarcat latin de Jérusalem, avec lequel l’Ordre entretient des liens
traditionnels;
– Soutenir la préservation et la propagation de la foi dans ces terres, en
promouvoir l’intérêt, non seulement parmi les catholiques dispersés à
travers le monde mais aussi pour tous les chrétiens;

Avril – Juin 2011 185
– Faire respecter les droits de l’Eglise catholique en Terre Sainte.
Récemment, le Pape Benoît XVI a, dans l’homélie d’ouverture du Synode
pour le Moyen-Orient, exprimé un souhait : « que les fidèles sentent la joie de
vivre en Terre Sainte. » Le soutien apporté par cet Ordre de chevalerie moderne
aide non seulement à maintenir la présence chrétienne sur la Terre de l’Incarnation,
mais aussi à rappeler et confirmer le sens de celle-ci. Humainement, leur
situation semble prise entre deux feux, seul l’enracinement dans la foi pourra
leur rendre cette joie. Même si cette présence ne pourra être sereine que dans la
mesure où la paix s’installe sur la région.
Alban Vallet
Allemagne
• 12 mai 2011
Raimund Josef Evers
Andrea Kampmann
Coquilles de Pèlerin
La Coquille de Pèlerin
a été décernée à :
Australie
- (Nouvelle Galles du Sud)
• 6 mai 2011
Michael Campion
Angleterre et du Pays de Galles
• 11 mai 2011
James Paul Curry
Leo Thomas Simmonds
• 24 mai 2011
John Prestage
Philip Andrew Butler
Peter Michael Brannan
Peter Maunder
• 4 juin 2011
Mgr Thomas A. Williams,
évêque auxiliaire de Liverpool
Mgr William Shomali avec Michael Campion
(Victoria)
• 23 mai 2011
Robert Young
Autriche
• 1 er avril 2011
Maria Eder

186
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Christian Salchegger
Michael Schaffer
Franz Hohensinn
Walter Podbelsek
Ursula Fürst
Franz Torka
Angelika Torka
Belgique
• 2 avril 2011
Pierre Colot
Thibault Denotte
Jean Henckes
Le Patriarche Fouad avec un groupe de chevaliers et dames d’Autriche
Jean-Marie Scheerlinck
Gregory Tugendhat
Etienne de Ribaucourt
• 14 avril 2011
Jacques Moulaert
Christiane Moulaert
Canada
- (Canada Atlantique)
• 19 mai 2011
R.P. Claude Pigeon
Thomas S. Shediac
La Patriarche Fouad avec un groupe du Canada

Avril – Juin 2011 187
- (Canada Vancouver)
• 10 mai 2011
R.P. Paul Murphy
Colombie
• 23 avril 2011
Rafael Uribe Uribe
Sofia Giraldo de Uribe
Ecosse
• 1 er avril 2011
Maria Wojcik
Dominique Donelly
Teresa Hoey
Philip Dolan
Michael Perret
R.P. John Dickson
Espagne
- (Espagne ouest)
• 13 mai 2011
José Miguel López de Melgar
Guadalupe Molina-Spinda
y Fernandez de los Rios
Maria Jesus Garcia y Armesto
Daniel Berzosa
Francisco Javier de Mora y Narváez
M a Dolores Sánchez-Horneros
y Lloreras
M a José Fernández y Martín
Aurora Martín y Sbarbi
Claudio García y Jiménez
M a Teresa Guijarro y Hernaiz
José Antonio de Rojas y Lozano
Juan García y Martínez
Teresa Medinilla y Bernales
M a Pilar Fernández de los Ríos
y Mateos
Pilar Molina
y Fernández de los Rios
Ana Molina
y Fernández de los Rios
Cristina Molina
y Fernández de los Rios
Rafael Pillado Ortiz
Maria Guijarro Hernaiz
Etats-Unis
- (Atlantique-Centre)
• 1 er avril 2011
R.P. Frank Joseph Ready
Eugene Bransfield
• 29 avril 2011
Marie Alberte Boursiquot
Jacquelyn M. Breschi
Louis C. Breschi
Charles Hugh Brown III
Joanne Cecil Brown
Brian J. Duffy

188
Richard S. Flahaven
David Edward McBee
Wilhelmina Silvia Mobley
John Martin Pretz
Carol Marie Stefanec
John B. Stinson
• 2 mai 2011
Tina Marie Burns
• 23 juin 2011
Peter Fred McGrath
- (Centre-Nord)
• 4 avril 2011
Carol Gillespie
• 8 avril 2011
Mark Ford
Marie Ford
Thomas Monaghan
Mary Louise Monaghan
Scott Jamieson
Claudia Jamieson
James Watson
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Judith Watson
Mary Rapp
Karen Fitzpatrick
Mary Kuehl
• 28 mai 2011
Scott Hahn
- (Est)
• 1 er avril 2011
Jeanne Raubenstine
Clair Raubenstine
R.P. Donald Leighton
Alvin Clay
Kathleen Clay
Timothy Flanagan
R.P. William Donovan
Margaret-Mary Gofton
John Romeri
• 7 avril 2011
Leonard F. Troiano
• 27 avril 2011
Timothy F. Murphy

Avril – Juin 2011 189
• 2 mai 2011
John F. McGowan
- (Nord)
• 13 avril 2011
R.P. Gregory J. Polan, O.S.B.
- (Nord-Est)
• 2 mai 2011
Joseph L. Cote
Patricia F. Cote
• 24 mai 2011
John Patrick Flannery
- (Ouest)
• 2 mai 2011
Francis McGinity
• 2 juin 2011
R.P. Daniel Dillabough
Robert A. Hoehn
Elisabett Manchester
• 23 juin 2011
Patrick Albert Giacomi
Shirley Ann Giacomi
- (Sud-Est)
• 18 avril 2011
R.P. Joseph Doyle
William Glennon
Susan Glennon
Peter Quirk
Marilyn Quirk
• 7 juin 2011
R.P. Paul Anthony Burke
- (Sud-Ouest)
• 7 avril 2011
Dennis Michael O’Neill
Mary Carol O’Neill
Todd Albert Dittmann
Nichole P. Dittmann

190
• 2 mai 2011
Charles M. Roswell
Lois J. Roswell
• 16 mai 2011
Stephen D. Pritchett
Susan M. Pritchett
• 23 mai 2011
R.P. J. Bruce Liucon
• 23 juin 2011
Virginia Castille Murray
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
• 27 juin 2011
James Stenstrom
Elizabeth Stenstrom
Sheila Warren
Jerry Warren
France
• 4 mai 2011
Jean-Paul Maricot
• 9 mai 2011
René Airaud
Marie-Noëlle Airaud
Claudette Gautier
Marie-Bénédicte Gautier
Mgr Kamal Bathish avec un groupe de France
• 10 mai 2011
Annick Bommier
Arthur Arkwright
Guy Carrieu
Jean Prieur
Chantal Gesp
Mgr William Shomali avec S.E. Bernard Fleuriot, lieutenant de France, et son groupe

Avril – Juin 2011 191
Italie
- (Méridionale Adriatique)
• 24 avril 2011
Sandro Bianco
Emanuele Chiuri
- (Méridionale Tyrrhénienne)
• 20 juin 2011
Guerino Mazzuoccolo
Giovanni Maria Zito
Antonio Auriemma
- (Septentrionale)
• 16 mai 2011
Rancan Luigino
• 20 juin 2011
Tononi Danilo
Porto Rico
• 19 avril 2011
Marcelo Obe’n
Virgen Acosta de Obe’n
• 30 juin 2011
Jorge I. Velez
Digna Hernandez
Roberto Garcia Blay
Marcos A. Velazquez
Vivian Quintana
David Zayas
Mgr Felix Lazaro
Suède
• 23 mai 2011
Maikel Patolla ■
✧ ✧ ✧

192
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Actes de la curie
Nominations
Curés
● Ont été nommés curés par S.B. Mgr Fouad Twal :
– le R.P. Louis Hazboun, à Bir Zeit (Palestine), par un décret en date du 28
juin 2011
– le R.P. Firas Nasrawin, à Hosson et Shatanah (Jordanie), par un décret en
date du 28 juin 2011
– le R.P. Wissam Mansour, à Naour (Jordanie), par un décret en date du 29
juin 2011
Ecoles
● Par décrets en date du 17 juin 2011, ont été nommés directeurs des écoles patriarcales
par S.B. Mgr Fouad Twal :
– le R.P. Majdi Siriani, pour la Jordanie et Israël
– le R.P. Faysal Hijazeen, pour la Palestine
Chanoines honoraires du Saint-Sépulcre
● Ont été nommés Chanoines honoraires du Saint-Sépulcre par S.B. Mgr Fouad
Twal :
– S.E. Mgr E. Siebler, évêque auxiliaire de Munich-Freising (Allemagne),
par un décret en date du 1 er avril 2011
– le R.P. Orlando Zampieri, curé de la paroisse Saint-Jérôme à Este (Italie),
par un décret en date du 29 avril 2011
Séminaire
● Par décrets en date du 27 juin 2011 ont été nommés membres du Conseil du séminaire
par S.B. Mgr Fouad Twal :
– le R.P. Rafiq Khoury
– le R.P. Samer Mdanat

Avril – Juin 2011 193
● Par un décret en date du 28 juin 2011 a été nommé dans l’équipe des prêtres du
séminaire par S.B. Mgr Fouad Twal :
– le R.P. Ibrahim Nino
Mouvement de Jeunesse
● Par un décret en date du 29 juin 2011, le R.P. Wissam Mansour a été nommé
responsable des mouvements scouts et de jeunesse pour la Jordanie par S.B. Mgr
Fouad Twal.
Etudes
● Par un décret en date du 27 juin 2011, le R.P. Issa Hijazeen a été nommé au Patriarcat
latin de Jérusalem par S.B. Mgr Fouad Twal pour continuer ses études au
Studium Biblicum Franciscanum. ■
Annexes : Documents
Document 1
« Dans notre culture, la bénédiction du père est importante,
ainsi nous implorons votre bénédiction sur notre service
épiscopal, sur nos prêtres, et tous les fidèles »
L’AOCTS félicite le pape pour ses 60 ans de sacerdoce
A l’occasion du 60 ème anniversaire de son ordination sacerdotale, l’Assemblée
des Ordinaires de Terre Sainte a envoyé ses vœux au Saint-Père.
Jérusalem, le 29 juin 2011
Saint-Père,
En ce jour où Sa Sainteté fête le 60 ème anniversaire de son ordination sacerdotale,
les Ordinaires Catholiques de Terre Sainte et leurs Excellences les Nonces
apostoliques unissent leurs voix à la vôtre pour rendre grâce au Seigneur pour votre
appel au sacerdoce, à l’épiscopat et à la paternité universelle pour le bien de son
Eglise.

194
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
En cette heureuse occasion, animés par une même foi et objets du même appel
d’amour, nous exprimons nos plus vives félicitations et formulons nos vœux les plus
sincères, implorant le Dispensateur de toutes grâces de faire descendre sur votre auguste
personne les bénédictions dont vous avez besoin pour exercer le ministère de
Pierre pour nous et nous confirmer dans la foi.
Nous, Pasteurs de l’Eglise Catholique qui se trouve en Terre Sainte, en communion
avec leurs Excellences les Représentants pontificaux, nous profitons de l’occasion
pour vous exprimer notre reconnaissance filiale pour les paroles que vous nous
avez adressées lors de votre mémorable pèlerinage sur les Lieux Saints, des paroles
claires, sincères et sûres. En nous résonnent encore les appels de Sa Sainteté à « mettre
l’autorité au service de l’amour » et comme priorité fondamentale à « nourrir la
foi des personnes et des familles confiées à notre sollicitude pastorale », d’aider les
prêtres et les personnes consacrées à « raviver l’enthousiasme de leur consécration au
Christ et de leur engagement amoureux à servir son Corps mystique.»
Saint-Père,
Dans notre culture moyen-orientale, la bénédiction du père est importante,
c’est pour cela que nous implorons votre bénédiction sur notre service épiscopal, sur
nos prêtres, les membres des Instituts de vie consacrée et tous les fidèles. Soutenus
par votre prière, nous sommes sûrs que le Seigneur nous aide à être fidèles, persévérants
et courageux dans notre mission, d’être « levain d’harmonie, de sagesse et
d’équilibre dans une société pluraliste, multi ethnique et pluri religieuse » et « pont
de dialogue et de coopération constructive pour construire une culture de paix.»
Merci, Saint-Père, et félicitations,
L’Assemblée des Ordinaires Catholiques
de Terre Sainte
✧ ✧ ✧

Avril – Juin 2011 195
Document 2
« Nous souhaitons instamment de tous les chrétiens des prières
pour la réconciliation entre les peuples de la Terre Sainte »
Message de Pâques des chefs des Eglises de Jérusalem
Texte original : anglais. Traduction : OESSJ Lieutenance de France
Alléluia ! Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité. Alléluia !
Nous, les chefs des Eglises de la Ville Sainte de Jérusalem, vous saluons et vous
faisons partager notre joie de la célébration de la Résurrection de Notre Seigneur et
Sauveur, Jésus-Christ.
La joie des chrétiens est assurée, dans l’espérance de la promesse de la vie
éternelle, que Notre Seigneur a acquise pour le salut de tous les croyants.
Cependant pour nous, à Jérusalem, la ville de la Rédemption, voir nos frères
chrétiens souffrir en Egypte, en Irak et dans d’autres pays du Moyen-Orient, donne
à notre joie un caractère plus solennel : cette joie de Pâques est tempérée par la
tristesse de la violence qui s’est manifestée à l’occasion de manifestations qui se
voulaient pacifiques, ces derniers mois, à travers le monde arabe.
Nous, chrétiens, restons attentifs, dans la prière, au développement de ces
évènements. Nous prions également pour que les réformes puissent aboutir à des
sociétés civiles modernes, où seront respectées la liberté d’expression, la liberté de
religion, les droits de l’homme, y compris les droits des minorités. Nous appelons
tous les croyants et les hommes de bonne volonté à rechercher la paix, tout en étant
conscients que la paix ne peut pas s’acheter au prix du silence et de la soumission à
la corruption et à l’injustice.
La violence, quand elle éclate, nous rappelle que la Croix du Christ est toujours
présente pour les disciples du Prince de la Paix. La crucifixion est une réalité infinie
pour beaucoup de gens, qui cherchent à vivre dans un esprit de compréhension et de
coopération avec leurs voisins.
Nous souhaitons instamment de tous les chrétiens des prières pour la réconciliation
entre les peuples de la Terre Sainte, où la détérioration de la situation fait ap-

196
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
paraître la paix et la justice plus éloignées que jamais. Nous demandons aux Eglises
du monde entier de se joindre à nous pour donner une voix à ceux qui sont réduits
au silence, pour abattre les murs qui nous séparent les uns des autres et pour bâtir
des ponts entre les hommes de bonne volonté.
Nous prions pour les responsables des nations, pour ceux qui manifestent le
désir de changement, afin que la sagesse les guide au mieux pour répondre aux
aspirations des peuples et pour promouvoir des solutions pacifiques pour un avenir
meilleur pour tous les enfants de Dieu. Le Christ est mort pour les péchés du monde
entier : dans cet évènement exemplaire, chacun peut voir que la violence ne conduit
qu’à la nuit et à la destruction. Dans sa résurrection, nous faisons l’expérience de la
victoire sur la violence et sur la mort et nous appréhendons la vision d’un monde où
tous pourraient vivre ensemble, en harmonie.
Cette vision nous donne l’espoir de renouveler notre foi face au manque d’espérance.
Les chrétiens du monde entier célèbrent la victoire sur la mort qui est la
nôtre, comme un don de Dieu qui a compassion et miséricorde pour l’ensemble de
la création.
Nous partageons notre joie de la Résurrection avec vous. La Croix est devant
nous pour l’éternité et cette croix est vide. Une vie nouvelle nous attend. Le Christ
est ressuscité. Nous sommes ressuscités.
Alléluia ! Rendons grâce à Dieu !
+ S.B. Theophilos III, Patriarche grec-orthodoxe
+ S.B. Fouad Twal, Patriarche latin
+ S.B. Torkom II Manoogian, Patriarche apostolique arménien-orthodoxe
+ P. Pierbattista Pizzaballa, OFM, Custode de Terre Sainte
+ Mgr Abraham Anba, évêque copte-orthodoxe
+ Mgr Swerios Murad Malki, évêque syrien-orthodoxe
+ Mgr Joseph-Jules Zerey, évêque grec-melkite catholique
+ Mgr Matthias Abouna, évêque éthiopien-orthodoxe
+ Mgr Paul Sayyah, évêque maronite
+ Mgr Suheil Dawani, évêque de l’Eglise épiscopale de Jérusalem et du Moyen-Orient
+ Mgr Munib Younan, évêque de l’Eglise évangélique luthérienne de Jordanie
et de Terre Sainte
+ Mgr Pierre Melki, évêque syrien-catholique
+ P. Rafael Minassian, arménien-catholique

Avril – Juin 2011 197
Document 3
« Je vous y exhorte avec force : ne perdez pas l’espérance, et
croyez en l’efficacité de la prière ! C’est la prière qui change
le monde. »
6 ème Prière Extraordinaire de toutes les Eglises pour la Réconciliation, l’Unité et
la Paix, con-cathédrale du Patriarcat latin de Jérusalem, 11 juin 2011.
Homélie de S.B. le Patriarche Fouad Twal
Chers frères et sœurs dans le Christ,
Bienvenue en notre con-cathédrale de Jérusalem, où nous sommes réunis, venant
de tous les horizons : langues, cultures et traditions différentes, afin de prier
ensemble pour la Réconciliation, l’Unité et la Paix. Je salue également tous ceux
qui se sont joints à nous grâce aux médias depuis le monde entier, en communion
avec leur Eglise-Mère de Jérusalem. Je remercie chaleureusement tous ceux qui ont
rendu possible cette rencontre, ceux qui sont à l’origine de cette initiative, inspirée
pour répondre à l’urgente nécessité d’une prière d’intercession commune à tous les
chrétiens.
« Que tous ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi » (Jn 17,
21) : les mots que Jésus prononce dans l’Evangile que nous venons d’entendre résonnent
en nos cœurs d’une façon particulière en cette veille de la Pentecôte et en ce
jour de prière extraordinaire de toutes les Eglises, en partant de Jérusalem. D’ici, de
la Ville Sainte, Ville de la prière et Ville de la Paix, qui ne connait pourtant pas la paix,
doit partir l’espérance. C’est ici l’épicentre de notre foi, c’est ici que la géographie et
l’Histoire du Salut viennent rejoindre nos vies. Nous ne pouvons pas laisser la Cité
de Dieu manquer à sa vocation. En tant que chrétiens, nous devons méditer ces trois
dons : la Réconciliation, l’Unité et la Paix, afin de les demander de tout notre cœur,
de toute notre âme et de toutes nos forces. Des dons étroitement liés entre eux.
- La réconciliation tout d’abord.
Dans la lettre de saint Paul aux Corinthiens, cette réconciliation apparaît
comme étant au cœur de la vie de tout chrétien, car la mission du Christ a été justement
de nous réconcilier avec le Père. Une initiative divine gratuite : « Tout cela
vient de Dieu : il nous a réconciliés à lui par le Christ » (2 Co 5, 18). Mais l’Apôtre

198
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
continue : « et il nous a donné pour ministère de travailler à cette réconciliation.»
Notre nature blessée par le péché nous a coupés du Père, qui s’est penché pour nous
redonner la pleine communion à lui : c’est cette bonne nouvelle que nous devons
annoncer au monde. C’est notre tâche de dire au monde, avec saint Paul : « Au nom
du Christ nous vous en supplions : laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui était
innocent de tout péché, Dieu l’a condamné comme un pécheur à notre place pour
que, dans l’union avec le Christ, nous soyons justes aux yeux de Dieu. » (2 Co 5, 19b-
21). Sommes-nous bien conscients de cette mission ? Sommes-nous bien certains
qu’à la racine de tout mal, il y a cet éloignement originel de Dieu ? Nous sommes
invités à renouveler chaque jour cette expérience de réconciliation avec Dieu, mais
aussi avec nos familles et amis, et même avec nos ennemis, particulièrement en cette
terre meurtrie par les rancœurs.
- Une fois réconciliés, l’unité peut devenir une réalité.
Chers amis, l’Unité ne relève pas d’une stratégie humaine, elle est la volonté
du Christ, manifestée clairement dans son dernier testament. Et elle n’est possible
qu’avec la réconciliation, car c’est par elle que nous pouvons devenir membres du
corps du Christ. Et c’est cette conscience d’un Salut commun par la réconciliation
avec Dieu qui nous mène à l’unité. Aussi, nous ne pouvons nous dire chrétiens
sans désirer et rechercher avec persévérance cette unité entre nous, sans supplier
qu’elle soit faite entre nous. C’est ainsi que nous pouvons rendre témoignage. Car
s’il y a plusieurs membres, il n’y a qu’un seul corps, celui du Christ, auquel nous
sommes tous unis par l’Esprit. Nous voulons nous engager toujours davantage dans
cette recherche d’unité dans la diversité, en favorisant notamment le dialogue œcuménique.
Comme nous pouvons le lire dans l’Encyclique Ut unum sint (Que tous
soient un), du Bienheureux Jean- Paul II, qui traite précisément de l’importance d’un
tel dialogue : « L’Eglise catholique considère dans l’espérance l’engagement œcuménique
comme un impératif de la conscience chrétienne éclairée par la foi et guidée
par la charité. (…) L’unité des chrétiens trouve sa source divine dans l’unité trinitaire
du Père et du Fils et de l’Esprit Saint » (Ut unum sint, Jean-Paul II, 1995). Le modèle
à suivre n’est donc rien d’autre que celui de la Trinité, parfait exemple de l’unité
dans la diversité. Un objectif ambitieux que nous ne pourrons certes rejoindre par
nos seuls efforts. Mais l’Esprit viendra au secours de nos faiblesses, comme il l’a fait
avec les Apôtres enfermés dans le Cénacle, repliés sur eux-mêmes jusqu’à l’arrivée
du souffle et du feu.
- La paix est le fruit naturel de la Réconciliation.
Plus encore : la réconciliation est la condition même pour que la paix advienne.
En Terre Sainte, la paix est invoquée partout, elle est omniprésente jusque dans les
salutations du langage de la vie de toute les jours. Malgré cela, on ne peut que

Avril – Juin 2011 199
constater avec douleur son absence concrète, comme si le Mal s’acharnait sur la Ville
Sainte, là où le Seigneur a choisi sa demeure, là d’où devrait rayonner l’espérance
pour le monde. Cette paix tant désirée, il faut qu’elle se fasse d’abord en nous et entre
nous, qui sommes enfants du Père. Les Béatitudes ne nous disent-elles pas : « Heureux les
artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 9) ? En ces temps historiques
de bouleversements dans toute notre région, alors qu’un souffle nouveau semble se
lever, secouant les jougs qui oppriment les peuples, et alors que la Terre Sainte semble
demeurer dans une impasse, nous devons garder bien vivante cette espérance. Cette
paix intérieure est le premier pas vers une paix des nations. Une paix qui ne peut
être donnée que par Dieu. Il nous faut invoquer son Esprit, pour qu’il inspire nos
dirigeants, ceux qui ont entre leurs mains le sort des peuples, souvent aveuglés par
les intérêts et le pragmatisme, afin qu’ils puissent se laisser guider sur ce chemin, et
agir avec courage en faveur de la paix.
Mes frères, on peut être tenté de penser que nos prières sont vaines, que la paix
est impossible, que les déclarations politiques s’enchaînent, mais ne sont pas suivies
par les changements profonds tant désirés. Je vous y exhorte avec force : ne perdez
pas l’espérance, et croyez en l’efficacité de la prière ! Les politiciens seuls ne feront
pas la paix, ni les théologiens seuls l’unité de l’Eglise. C’est la prière qui change le
monde. Elle est le lieu du « combat de la foi et de la victoire de la persévérance »
(Catéchèse de Benoît XVI sur la prière, 25 mai 2011). Et le Seigneur écoutera le cri
de ses enfants.
Depuis Jérusalem, depuis les Lieux-mêmes de notre Salut, je vous demande
de prier pour nous, pour que nos communautés chrétiennes vivant en Terre Sainte
connaissent une nouvelle Pentecôte, qu’elles deviennent des communautés capables
de faire la volonté du Père, qui est d’aimer... Et d’être ainsi un signe de Réconciliation,
d’Unité et de Paix pour le monde.
Merci à tous. ■
+ Fouad Twal, Patriarche