Lire le dossier de presse - Handicap International

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6 Un territoire étranglé par les mines antipersonnel depuis près de 40 ans Dans les années 1960, la guerre du Vietnam établit un climat politique instable à travers l’Asie du Sud-est. Entre 1975 et 1978, sous le régime des Khmers rouges, le peuple cambodgien subit le premier génocide de son histoire ; entre 1,5 et 3 millions de morts, ce qui représente jusqu’à 35 % de la population du pays. Pol- Pot et ses partisans ont largement utilisées les mines antipersonnel que le dictateur considérait comme ses « parfaits soldats ». 1 “Mines are the perfect soldier, because they work constantly, they do not abandon their post, they do not eat, they do not ask for anything, and most importantly, they take away the enemy’s desire for combat.” 2 « Les mines sont de parfaits soldats, elles travaillent constamment, n’abandonnent pas leur poste, ne mangent pas, ne demandent jamais rien et, le plus important, elles éliminent tout désir de combattre chez l’ennemi. » En 1979, le Vietnam intervient pour renverser le régime Khmer rouge et s’emparer du gouvernement. Des groupes armés prennent alors le contrôle du territoire cambodgien et posent de nouvelles mines antipersonnel sur des terres déjà polluées. Les provinces du nord-ouest du pays, à la frontière de la Thaïlande, ont été les plus lourdement affectées. 3 Les conf lits persistent et l’usage de mines antipersonnel s’intensifie tout au long des années 1980. Pour protéger son territoire, le gouvernement cambodg ien déploie une ceint ure de mines antipersonnel K5 sur plus de 1 000 km le long de sa frontière. Chaque kilomètre de cette ceinture concentrerait jusqu’à 2 400 mines. 4 Les bombes à sous-munitions (BASM) au Cambodge Quelle situation en 2011 ? Le Cambodge est aussi l’un des pays les plus lourdement affectés par les bombes à sous-munitions. Pendant la guerre du Vietnam, les États-Unis ont déversé près 26 millions de sous-munitions dont 1,9 à 5,8 millions d’entre elles n’ont pas explosé à l’impact. (Source: Landmine Monitor 2010) En février 2011, lors du conflit qui l’oppose au Cambodge, la Thaïlande a utilisé des bombes à sous-munitions dans la zone disputée du temple de Preah Vihear. Le Cambodge n’a pas encore adhéré au Traité d’Oslo qui interdit les bombes à sous-munitions, alors que le pays a été l’un des plus actifs pendant les négociations du Traité. Cependant, le Cambodge a déclaré en juin 2011 vouloir accéder au Traité dans un futur proche. 1. BBC NEWS – 2003. 2. Rapport de Francisco V. Garonce pour l’OAS (Organization of American States): http://www.oas.org/en/americas/pdf/2010/sep/InterAm510(E).pdf 3. Landmine Monitor 2010. 4. Op. cit

7 Un bilan humain des plus alarmants En 1990, chaque mois, 200 Cambodgiens étaient victimes d’un accident par mines. À partir des élections démocratiques en 1993, des milliers de réfugiés cambodgiens ayant fui en Thaïlande commencent à revenir dans leur pays. Ce mouvement de population entraîne une recrudescence des victimes de mines, principalement des personnes qui tentent de se réapproprier les terres dont elles ont été chassées plusieurs années auparavant. Entre 4 et 6 millions de mines antipersonnel sont encore disséminées dans le pays, dont la majorité a été posée par le Vietnam pendant le conf lit indochinois. 5 Près de 65 000 victimes sont décédées ou ont été blessées suite à l’explosion d’une mine ou d’un reste explosif de guerre depuis 1979. 6 Le Cambodge est l’un des pays qui compte le plus de survivants d’accidents par mines. Depuis 1979, 44 000 survivants ont été dénombrés, ce qui correspond à près d’une personne sur 300. Ils ont besoin d’une aide et de soins à vie. 7 Une victime civile sur trois est un enfant. 8 En 2010, 286 nouvelles victimes ont été recensées. C’est l’un des 5 pays qui a connu le plus grand nombre de nouvelles victimes avec l’Afghanistan, la Colombie, le Pakistan et le Myanmar (Birmanie). 9 © Gaspard Durosselle / Handicap International Des victimes de mines attendent une consultation au centre de réadaptation de Siem Rep. 5. Cambodian Mine Action Centre 6. Landmine Monitor 2010 7,8,9. Op. Cit

6<br />

Un territoire étranglé<br />

par <strong>le</strong>s mines antipersonnel<br />

<strong>de</strong>puis près <strong>de</strong> 40 ans<br />

Dans <strong>le</strong>s années 1960, la guerre du Vietnam établit un<br />

climat politique instab<strong>le</strong> à travers l’Asie du Sud-est.<br />

Entre 1975 et 1978, sous <strong>le</strong> régime <strong>de</strong>s Khmers rouges,<br />

<strong>le</strong> peup<strong>le</strong> cambodgien subit <strong>le</strong> premier génoci<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

son histoire ; entre 1,5 et 3 millions <strong>de</strong> morts, ce qui<br />

représente jusqu’à 35 % <strong>de</strong> la population du pays. Pol-<br />

Pot et ses partisans ont largement utilisées <strong>le</strong>s mines<br />

antipersonnel que <strong>le</strong> dictateur considérait comme ses<br />

« parfaits soldats ». 1<br />

“Mines are the perfect soldier, because they work constantly,<br />

they do not abandon their post, they do not eat, they do not<br />

ask for anything, and most importantly, they take away<br />

the enemy’s <strong>de</strong>sire for combat.” 2<br />

« Les mines sont <strong>de</strong> parfaits soldats, el<strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>nt<br />

constamment, n’abandonnent pas <strong>le</strong>ur poste, ne mangent<br />

pas, ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt jamais rien et, <strong>le</strong> plus important, el<strong>le</strong>s<br />

éliminent tout désir <strong>de</strong> combattre chez l’ennemi. »<br />

En 1979, <strong>le</strong> Vietnam intervient pour renverser <strong>le</strong><br />

régime Khmer rouge et s’emparer du gouvernement.<br />

Des groupes armés prennent alors <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> du<br />

territoire cambodgien et posent <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s mines<br />

antipersonnel sur <strong>de</strong>s terres déjà polluées. Les<br />

provinces du nord-ouest du pays, à la frontière <strong>de</strong><br />

la Thaïlan<strong>de</strong>, ont été <strong>le</strong>s plus lour<strong>de</strong>ment affectées. 3<br />

Les conf lits persistent et l’usage <strong>de</strong> mines<br />

antipersonnel s’intensifie tout au long <strong>de</strong>s années<br />

1980. Pour protéger son territoire, <strong>le</strong> gouvernement<br />

cambodg ien déploie une ceint ure <strong>de</strong> mines<br />

antipersonnel K5 sur plus <strong>de</strong> 1 000 km <strong>le</strong> long <strong>de</strong><br />

sa frontière. Chaque kilomètre <strong>de</strong> cette ceinture<br />

concentrerait jusqu’à 2 400 mines. 4<br />

Les bombes<br />

à sous-munitions (BASM)<br />

au Cambodge<br />

Quel<strong>le</strong> situation en 2011 ?<br />

Le Cambodge est aussi l’un <strong>de</strong>s pays <strong>le</strong>s plus lour<strong>de</strong>ment affectés par <strong>le</strong>s bombes<br />

à sous-munitions. Pendant la guerre du Vietnam, <strong>le</strong>s États-Unis ont déversé<br />

près 26 millions <strong>de</strong> sous-munitions dont 1,9 à 5,8 millions d’entre el<strong>le</strong>s n’ont pas explosé<br />

à l’impact. (Source: Landmine Monitor 2010)<br />

En février 2011, lors du conflit qui l’oppose au Cambodge, la Thaïlan<strong>de</strong> a utilisé<br />

<strong>de</strong>s bombes à sous-munitions dans la zone disputée du temp<strong>le</strong> <strong>de</strong> Preah Vihear.<br />

Le Cambodge n’a pas encore adhéré au Traité d’Oslo qui interdit <strong>le</strong>s bombes<br />

à sous-munitions, alors que <strong>le</strong> pays a été l’un <strong>de</strong>s plus actifs pendant <strong>le</strong>s négociations<br />

du Traité. Cependant, <strong>le</strong> Cambodge a déclaré en juin 2011 vouloir accé<strong>de</strong>r au Traité<br />

dans un futur proche.<br />

1. BBC NEWS – 2003.<br />

2. Rapport <strong>de</strong> Francisco V. Garonce pour l’OAS (Organization of American States): http://www.oas.org/en/americas/pdf/2010/sep/InterAm510(E).pdf<br />

3. Landmine Monitor 2010.<br />

4. Op. cit

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