journal du district de Moutier - Immo Jura
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portrait La Semaine, 25 janvier 2012 ■ 7<br />
Daniel Jabas<br />
« Mon passage au service <strong>de</strong>s impôts était<br />
un acci<strong>de</strong>nt qui m’a peut-être ren<strong>du</strong> service »<br />
Chancelier municipal <strong>de</strong> <strong>Moutier</strong><br />
<strong>de</strong>puis avril 1993, Daniel Jabas<br />
jouira d’une retraite anticipée<br />
dès le 31 janvier. L’occasion <strong>de</strong><br />
retracer un parcours professionnel<br />
animé qui l’a con<strong>du</strong>it<br />
jusqu’au rallye <strong>de</strong> Tunisie en passant<br />
par une rencontre avec<br />
Michel Platini. Preuve qu’il existe<br />
<strong>de</strong>s fonctionnaires qui ne se complaisent<br />
pas dans la routine.<br />
Sous <strong>de</strong>s apparences d’homme tranquille,<br />
Daniel Jabas dissimule une certaine<br />
impulsivité. Mais qu’est-ce qui<br />
peut bien le faire sortir <strong>de</strong> ses gonds?<br />
«Je ne supporte pas l’injustice», s’exclame-t-il.<br />
«Il m’arrive parfois <strong>de</strong><br />
monter dans les tours en une fraction<br />
<strong>de</strong> secon<strong>de</strong> en regardant une émission<br />
TV, par exemple. En revanche, je<br />
ne suis surtout pas rancunier.»<br />
Même s’il a passé les trois premières<br />
années <strong>de</strong> sa vie à Reconvilier,<br />
Daniel Jabas se considère comme<br />
étant un Prévôtois pure souche.<br />
Après sa scolarité obligatoire, l’ami<br />
Dan a suivi les cours <strong>de</strong> l’Ecole <strong>de</strong><br />
commerce <strong>de</strong> Delémont avant d’occuper<br />
un poste d’employé <strong>de</strong> bureau<br />
au garage Burri à Belprahon. Sa facilité<br />
d’adaptation, sa polyvalence lui<br />
ont permis <strong>de</strong> vivre <strong>de</strong>s expériences<br />
dans différents domaines : « J’ai<br />
même effectué un remplacement <strong>de</strong><br />
six mois comme enseignant à l’école<br />
primaire <strong>de</strong> <strong>Moutier</strong> et j’en gar<strong>de</strong> un<br />
excellent souvenir.»<br />
Daniel Jabas a poursuivi sa trajectoire<br />
professionnelle au bar Papillon <strong>du</strong>rant<br />
quelques mois en tant que serveur. Il<br />
est entré à la Municipalité <strong>de</strong> <strong>Moutier</strong><br />
en septembre 1973 comme secrétaire<br />
<strong>de</strong> chancellerie. Le 1 er janvier 1981, un<br />
transfert interne s’opère à la<br />
Municipalité. Daniel Jabas quitte la<br />
chancellerie pour prendre la responsabilité<br />
<strong>du</strong> service <strong>de</strong>s impôts: «Je<br />
suis seulement resté quatre ans à ce<br />
poste. En fait, je ne me suis jamais<br />
véritablement senti à l’aise au milieu<br />
<strong>de</strong>s chiffres. Ce passage au service<br />
<strong>de</strong>s impôts était un acci<strong>de</strong>nt qui m’a<br />
peut-être ren<strong>du</strong> service. Comprenez<br />
par là que je n’aurais peut-être jamais<br />
bougé un pied <strong>de</strong> la chancellerie <strong>de</strong><br />
1973 jusqu’à aujourd’hui. Et ça, je le<br />
regretterais amèrement.»<br />
Un certain Michel Platini…<br />
En 1985, Daniel Jabas déci<strong>de</strong> d’embrasser<br />
une carrière <strong>de</strong> <strong>journal</strong>iste. Il<br />
Sous ses apparences d’homme tranquille, Daniel Jabas dissimule<br />
une certaine impulsivité.<br />
a travaillé pour trois titres détenus<br />
par la société Sonor, soit La Suisse,<br />
La Gazette et La Semaine sportive.<br />
« J’ai suivi les années <strong>de</strong> gloire <strong>du</strong><br />
HC Ajoie avec beaucoup <strong>de</strong> plaisir»,<br />
explique-t-il. L’aventure ne lui<br />
déplaisant pas, le chroniqueur prévôtois<br />
a particulièrement apprécié<br />
ses <strong>de</strong>ux expériences au Rallye <strong>de</strong><br />
Tunisie, même si les conditions <strong>de</strong><br />
travail n’étaient pas toujours évi<strong>de</strong>ntes.<br />
Dans le cadre <strong>de</strong>s cours RP,<br />
Climat très serein. Selon Daniel Jabas, le climat qui<br />
règne au sein <strong>de</strong> l’administration communale <strong>de</strong><br />
<strong>Moutier</strong> est très serein : « A l’image <strong>de</strong> l’excellente<br />
ambiance qui règne au Conseil municipal, le personnel<br />
travaille en parfaite harmonie dans les différents services.<br />
Il faut savoir que le recrutement <strong>de</strong>s employés est<br />
basé sur leurs compétences et non leur couleur politique.<br />
Il suffit d’ailleurs <strong>de</strong> faire le tour <strong>de</strong>s départements<br />
pour s’apercevoir que l’administration communale<br />
<strong>de</strong> <strong>Moutier</strong> n’est pas monocolore. »<br />
Un faux problème. Une certaine frange <strong>de</strong> la population<br />
prévôtoise estime que la Municipalité <strong>de</strong> <strong>Moutier</strong><br />
consacre trop <strong>de</strong> temps à la Question <strong>Jura</strong>ssienne.<br />
Daniel Jabas apporte sa version <strong>de</strong>s faits: « Je peux<br />
vous assurer que la QJ ne représente pas le 5% <strong>de</strong>s activités<br />
<strong>du</strong> Conseil municipal. A la Chancellerie, le travail<br />
relatif à ce dossier est inexistant. On ne rédige jamais<br />
<strong>de</strong> rapports sur ce sujet. En clair, la Question<br />
<strong>Jura</strong>ssienne n’a jamais perturbé le fonctionnement <strong>de</strong><br />
l’administration communale <strong>de</strong> <strong>Moutier</strong>. »<br />
Son club? Le HCM! Entre Daniel Jabas et le HC <strong>Moutier</strong>,<br />
c’est une longue et belle histoire. Le Prévôtois a non seulement<br />
coiffé la casquette <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nt, mais celle <strong>de</strong><br />
coach aussi. «A l’époque, les joueurs qui venaient <strong>de</strong> l’extérieur<br />
faisaient partie <strong>de</strong> la famille. Dix ans après avoir<br />
raccroché les patins, ils se déplaçaient encore en Prévôté<br />
habituellement dispensés au Centre<br />
<strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s <strong>journal</strong>istes à<br />
Lausanne (CRFJ), Daniel Jabas a<br />
suivi une conférence <strong>de</strong> presse <strong>du</strong><br />
Conseil Fédéral à Berne. Un moment<br />
fort. Très fort même: « C’est ce jourlà<br />
que la catastrophe <strong>de</strong> Tchernobyl<br />
a été annoncée pour la première<br />
fois par le Conseil Fédéral. Bonjour<br />
l’angoisse. Je n’ai jamais vécu un<br />
moment aussi poignant <strong>de</strong> toute ma<br />
carrière <strong>de</strong> <strong>journal</strong>iste. Les gens<br />
étaient assis par terre, sur les<br />
tables. » Bref, il fallait se pincer<br />
pour y croire…<br />
Daniel Jabas gar<strong>de</strong> également un<br />
excellent souvenir d’un entretien<br />
avec Michel Platini, à <strong>Moutier</strong> :<br />
« Cette interview m’a beaucoup<br />
marqué», explique-t-il. « Ce n’est<br />
pas tous les jours qu’il est possible<br />
<strong>de</strong> rencontrer un sportif qui jouit<br />
d’une telle aura. »<br />
En 1992, la Société Sonor s’est<br />
retrouvée en mauvaise posture et<br />
Daniel Jabas a préféré jouer la carte<br />
<strong>de</strong> la sécurité en retournant à la<br />
Municipalité <strong>de</strong> <strong>Moutier</strong>. Sa sagesse<br />
s’est avérée payante. Il s’est vu propulser<br />
au poste <strong>de</strong> chancelier le 26<br />
avril 1993 suite au départ à la<br />
retraite <strong>de</strong> Jean-Marie Fleury.<br />
Aujourd’hui, c’est à son tour <strong>de</strong><br />
passer le témoin. Daniel Jabas n’est<br />
pas avare en éloges vis-à-vis <strong>de</strong> son<br />
successeur, Christian Vaquin : « Il<br />
connaît parfaitement tous les<br />
rouages <strong>de</strong> l’administration communale<br />
pour avoir dirigé les plus<br />
grands dicastères <strong>de</strong> l’exécutif prévôtois.<br />
Christian possè<strong>de</strong> donc le<br />
bagage idéal pour reprendre le<br />
flambeau. »<br />
Olivier Odiet<br />
Les compétences supplantent la couleur politique<br />
pour festoyer avec nous. Je constate que cet esprit <strong>de</strong> clubiste<br />
s’est per<strong>du</strong> et ça me déplaît profondément. En fait,<br />
c’est le jeu <strong>de</strong> la surenchère qui m’agace. Passer d’un club<br />
à un autre juste pour le fric, c’est lamentable!»<br />
«J’y suis, j’y reste!» Par le passé, Daniel Jabas a parfois<br />
songé à s’établir dans une autre région pour y passer sa<br />
retraite, mais ce déracinement n’est plus d’actualité: «Je<br />
me suis attaché à la ville <strong>de</strong> <strong>Moutier</strong> au fil <strong>de</strong>s années. La<br />
famille, les amis comptent énormément pour moi. Et puis,<br />
la qualité <strong>de</strong> vie que nous connaissons ici est également<br />
un élément non négligeable. <strong>Moutier</strong> est coincé entre les<br />
montagnes, il n’y a pas <strong>de</strong> dégagement, c’est vrai, mais il<br />
fait malgré tout bon y vivre. En vingt ans, la Ville a connu<br />
un joli développement, ne serait-ce que sur le plan <strong>de</strong>s<br />
bâtiments avec l’arrivée d’une halle polysport, <strong>de</strong> la<br />
Sociét’Halle, <strong>du</strong> Forum <strong>de</strong> l’Arc, <strong>du</strong> Stand version salle <strong>de</strong><br />
spectacle, pour ne citer que les plus importants.»<br />
Une retraite active. Excepté son regret <strong>de</strong> ne plus pouvoir<br />
mettre sa gran<strong>de</strong> expérience au service <strong>de</strong> la collectivité,<br />
Daniel Jabas entrevoit sa retraite sereinement: «Je<br />
vais poursuivre la rédaction d’un roman qui touche au<br />
surnaturel. J’aime aussi bien jouer <strong>de</strong> la guitare, faire <strong>de</strong>s<br />
randonnées à vélo ou a pied avec mon épouse Eve. Nous<br />
profiterons aussi <strong>de</strong> cette plus gran<strong>de</strong> disponibilité pour<br />
s’éva<strong>de</strong>r dans le Sud <strong>de</strong> la France où nous possédons un<br />
appartement <strong>de</strong>puis une vingtaine d’années.» (oo)