HAUTE ÉCOLE PAUL HENRI SPAAK I.S.E.K. Evaluation ... - myotest

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HAUTE ÉCOLE PAUL HENRI SPAAK I.S.E.K. Section kinésithérapie Evaluation de la puissance, puissance maximale, force et vitesse unipodale mesurées à l’aide du Myotest pro. Promoteur : Mémoire présenté par : Madame Sigrid Theunissen Licenciée en éducation physique I.S.E.K Fabien Culemme Pour l’obtention du Master en Kinésithérapie Année académique : 2011-2012

<strong>HAUTE</strong> <strong>ÉCOLE</strong> <strong>PAUL</strong> <strong>HENRI</strong> <strong>SPAAK</strong><br />

I.S.E.K.<br />

Section kinésithérapie<br />

<strong>Evaluation</strong> de la puissance, puissance maximale, force et<br />

vitesse unipodale mesurées à l’aide du Myotest pro.<br />

Promoteur : Mémoire présenté par :<br />

Madame Sigrid Theunissen<br />

Licenciée en éducation physique<br />

I.S.E.K<br />

Fabien Culemme<br />

Pour l’obtention du<br />

Master en Kinésithérapie<br />

Année académique : 2011-2012


<strong>Evaluation</strong> de la puissance, puissance maximale, force et vitesse unipodale mesurées à<br />

l’aide du Myotest pro.<br />

<strong>Evaluation</strong> of power, maximum power, strength and speed on one leg measured with the<br />

Myotest pro.<br />

Introduction : Le but de cette étude est de<br />

mesurer la différence de puissance, de puissance<br />

maximale, de force et de vitesse en comparant<br />

des membres dominants d’une part, et des<br />

membres non dominants d’autre part entre deux<br />

exercices, grâce au Myotest pro. Dans le but de<br />

l’utilisation quotidienne du Myotest par des<br />

kinésithérapeutes.<br />

Fabien Culemme, Sigrid Theunissen.<br />

Résumé<br />

Background : The aim of this study is to<br />

measure the difference in power, maximum<br />

power, strength and speed by comparing<br />

members of a dominant and non-dominant<br />

members between two exercises, thanks to<br />

Myotest pro. In order to use daily Myotest by<br />

physiotherapists<br />

Matériel et méthode : 48 sujets ont réalisé dans<br />

un premier temps une montée d’escalier avec la<br />

jambe dominante puis avec la jambe non<br />

dominante. Dans un second temps, ils ont réalisé<br />

un squat unipodal avec la jambe dominante puis<br />

la jambe non dominante.<br />

Résultats : Il y a une différence significative<br />

(P0,05). Lors du<br />

rapport jambe dominante/non dominante il n’y a<br />

plus de différence significative (p


Introduction<br />

L’évaluation de la force musculaire apparait comme essentielle en kinésithérapie tant dans<br />

l’élaboration d’un bilan, que dans le suivi de l’évolution du traitement du patient. Pour cela, le<br />

kinésithérapeute dispose de divers outils de mesure, comme notamment le testing musculaire<br />

manuel, les dynamomètres (Jamar, isocinétisme…) et les accéléromètres dont fait partie le<br />

Myotest pro.<br />

Le testing musculaire manuel permet d’attribuer une valeur numérique allant de la cotation 0,<br />

représentant l’absence d’activité musculaire, à 5, réponse normale ou aussi normale que peut<br />

évaluer un test musculaire [1]. Pour une bonne réalisation de ce testing musculaire, plusieurs<br />

paramètres entrent en jeux : le thérapeute, ses connaissances et son adresse déterminent la<br />

précision et la crédibilité de ce test musculaire (anatomie précise, position du patient,<br />

influence inconsciente des résultats, perception de la bonne cotation…). Le patient, par son<br />

implication au test, son inconfort et sa douleur, son incompréhension des consignes ainsi que<br />

de l’utilité du test peut influencer grandement les résultats. Il est donc clair, que l’évaluation<br />

manuelle de la fonction musculaire est une habileté clinique qui demande de la précision, et<br />

seule l’expérience permet d’élever cette compétence [1].<br />

Le kinésithérapeute dispose également de différents dynamomètres pour évaluer la force. Les<br />

plus répandus sont les dynamomètres manuels comme le dynamomètre mécanique de Jamar.<br />

En 2012, Mafi et al., ont publié une revue de la littérature sur l’utilisation de la dynamométrie<br />

dans les pratiques cliniques pour évaluer les patients au niveau des traumatismes de la main. Il<br />

ressort de cette revue, que le Jamar a un potentiel important quant à son utilisation dans le<br />

traitement [2]. D’autres études confirment la fiabilité des dynamomètres pour la mesure de la<br />

force [3,4]. La mesure de la force par dynamométrie se fait également par les dynamomètres<br />

isocinétiques de type Biodex. Il est incontestable à l’heure actuelle, que le testing musculaire<br />

le plus fiable est celui effectué par isocinétisme. Calmels et al. en 1991, ont démontré la<br />

fiabilité et la reproductibilité des mesures des paramètres de force par l’isocinétisme en<br />

comparant différentes études où les mesures étaient effectuées à différentes vitesses et angles<br />

de contraction musculaire [5]. Il ressort également dans cet ouvrage que le patient peut<br />

influencer grandement les valeurs par sa coopération, comme pour l’ensemble des tests qui<br />

peuvent être effectués [5]. La fiabilité de l’isocinétisme est démontrée dans plusieurs études<br />

[6-8]. Cependant, l’isocinétisme est un matériel très onéreux et très peu de kinésithérapeutes<br />

en ont à leur disposition.


Le Myotest pro est un outil de mesure portable de petite dimension permettant de mesurer<br />

différents paramètres, comme la force, la puissance, la puissance maximale, la vitesse, la<br />

hauteur d’un saut, le temps de contact au sol. Il se fixe soit à un appareil de musculation à<br />

l’aide d’un support, soit directement sur la personne avec une ceinture (tout dépendra de la<br />

modalité des mesures). De ce fait, il peut s’inscrire pleinement dans une logique de mesure<br />

musculaire, dans un bilan kinésithérapeutique, ou dans l’évaluation de l’évolution d’un<br />

traitement. Le Myotest permet notamment d’avoir une valeur chiffrée précise des résultats,<br />

comme pour les dynamomètres et permet de percevoir des évolutions ou non de différents<br />

paramètres musculaires, à l’inverse du testing musculaire manuel. La validité et la fiabilité du<br />

Myotest pro, ont été prouvées dans des études. En effet, en 2011, Comstock, Solomon-Hill<br />

ont comparé le Myotest à une plate forme de force classique sur des exercices de squat et de<br />

développé couché et ils ont mesuré la force et la puissance obtenue à des charges égales à<br />

30% d’une répétition maximale. Selon eux, les résultats obtenus montrent un haut degré de<br />

fiabilité de l’appareil [9]. Cette validité a également été prouvée pour les sauts verticaux en<br />

2011 dans l’étude de Nuzzo et al, où ils comparent le Myotest à deux autres appareils de<br />

mesures classiques et fiables lors d’un contre mouvement jump [10]. Différentes universités et<br />

recherches, ont montré la fiabilité du Myotest pour l’ensemble des protocoles de l’appareil<br />

[10-16].<br />

L’objectif de cette étude est de mesurer la différence de puissance, de puissance maximale,<br />

de force et de vitesse en comparant des membres dominants d’une part, et des membres non<br />

dominants d’autre part entre deux exercices, une montée d’escalier et un squat unipodal, grâce<br />

au Myotest pro. Ces mesures sont effectuées sur des exercices types, un exercice de squat où<br />

l’appareil est fiable et valide, et un exercice de montée d’escalier afin de démontrer son<br />

efficacité sur un geste de la vie quotidienne. Cette étude devrait permettre de constater si le<br />

Myotest pro peut être utilisé au quotidien par les thérapeutes, lors du bilan ou dans<br />

l’évaluation de l’évolution du traitement.


1. Matériel et méthode<br />

Mon échantillon est composé de 48 hommes, n’ayant aucuns antécédents médicaux au niveau<br />

des membres inférieurs. Le recrutement de l’ensemble des participants de cette étude s’est<br />

effectué à la salle de fitness du Da Vinci Fitness Center (Bruxelles, Belgique) où les<br />

expérimentations ont eu lieu.<br />

L’ensemble des mesures de cette étude, se fait sur une seule séance pour les participants. Les<br />

paramètres mesurés sont la force (N), la puissance (P), la puissance maximale (Pmax) et la<br />

vitesse du mouvement (cm/s). Ces valeurs sont mesurées par un accéléromètre de type<br />

Myotest pro sur deux exercices types, une montée d’escalier unipodale et un squat unipodal.<br />

La jambe dominante est déterminée de façon subjective en demandant aux sujets avec quel<br />

pied ils frappent dans un ballon.<br />

Dans un premier temps, les sujets débutaient par l’exercice de montée d’escalier. La marche<br />

était simulée par un step pour le fitness, réglable en hauteur permettant de s’adapter au mieux<br />

aux sujets. Ils devaient effectuer la montée d’une seule marche, et l’angle de flexion des<br />

jambes est de 90°. Il existe plusieurs études biomécaniques pour les montées et les descentes<br />

d’escaliers, et la plupart d’entre elles trouvent une flexion de 90° du genou avec des hauteurs<br />

de marche standard entre 17 et 20 centimètres [17]. L’angle, était mesuré à l’aide d’un<br />

goniomètre. Il entraînait une variation de la hauteur de la marche en raison des différentes<br />

tailles des participants. Pour cet exercice, le Myotest pro était placé au niveau du sacrum des<br />

participants et était fixé grâce à une ceinture spécifique de l’appareil.


90°<br />

90°<br />

90°<br />

L’exercice se déroulait de la manière suivante. Les sujets démarraient pieds joints sur le step,<br />

au premier signal sonore émit par l’appareil, ils descendaient le pied dominant en gardant<br />

l’autre en appui sur le step. Au second signal, ils remontaient sur la marche le plus rapidement<br />

possible. Les sujets devaient effectuer cinq répétitions pour une jambe, et ensuite, ils<br />

effectuaient la même chose avec la jambe non dominante. Un temps de 45 secondes de repos<br />

était observé entre chaque répétition [18], et seules les trois meilleures performances ont été<br />

conservées pour l’analyse chiffrée de cette expérience.<br />

Dans un second temps, les sujets réalisaient l’exercice de squat unipodal, se faisant à l’aide<br />

d’un appareil de musculation autoguidé. Cet exercice a été choisi car il s’agit d’un exercice<br />

standard utilisé dans la plupart des études de la force [19]. La charge lors de cet exercice était<br />

la seule barre de squat de 10kg, cette charge étant décomptée par la suite de l’ensemble des<br />

résultats. Les sujets devaient effectuer cinq répétitions avec une flexion de 90° pour chaque<br />

jambe. Cette angle a été choisi, car il est le même que l’exercice précédent, mais également<br />

par le protocole d’utilisation du Myotest préconisant, pour les squats un angle de 90° de<br />

flexion au niveau du genou. La mesure de l’angle de 90° était mesuré par un goniomètre et<br />

pour être certain que l’angle soit toujours le même, la barre était bloquée par des cales pour<br />

qu’elle ne descende pas en dessous de cet angle. Lors de cet exercice le Myotest Pro était fixé<br />

à la barre de squat comme le décrit le protocole de celui-ci.


90°<br />

L’exercice se déroulait de la manière suivante, à savoir que le sujet s’installait les pieds joints<br />

et charge la barre sur ses épaules. Au premier signal sonore émit par l’appareil, il descendait<br />

jusqu’à 90°, et au second signal sonore il remontait le plus rapidement possible. Entre chaque<br />

répétition un temps de 45 secondes de repos était observé [18]. Seules les trois meilleures<br />

valeurs ont été gardées pour l’expérimentation.<br />

Les valeurs sont présentées en moyenne écart type. Après avoir vérifié les normalités, les<br />

différences entre les résultats des deux exercices sont identifiés par le Test-t pairé de Student,<br />

si les valeurs sont paramétriques ou par le test de Wilcoxon si les valeurs sont non<br />

paramétriques. Le seuil de signification est fixé à p < 0,05.


2. Résultats<br />

Les paramètres anthropométriques de la population sont représentés par le tableau 1.<br />

Paramètres Résultats Ecart type<br />

Age 27,33 ± 8,65<br />

Taille en cm 181,98 ± 5,52<br />

Poids en kg 80,33 ± 10,99<br />

BMI en % 18,43 ± 3,36<br />

Nombre de<br />

hebdomadaires<br />

2,69 ± 0,73<br />

Tableau 1 : paramètres anthropométriques de la population de l’expérimentation.<br />

2.1 Puissance et puissance maximale<br />

2.1.1 Comparaison des puissances des membres dominants et non<br />

dominants entre le squat et l’escalier<br />

La comparaison entre l’exercice de squat (15,76 4,4 W/kg ; p > 0,05) et l’escalier (18,15<br />

5,725 W/kg ; P = 0,05) montre qu’il y a une différence significative (P< 0,01) au niveau de<br />

la puissance développée sur les deux exercices par les membres dominants. Concernant les<br />

membres non-dominants, la comparaison entre l’exercice de squat (13,37 3,51W/kg ;<br />

P > 0,05) et l’escalier (15,36 4,96 W/kg; P < 0,05) montre qu’il y a une différence<br />

significative (P < 0,05) au niveau de la puissance développée sur les deux exercices. (figure 1)


puissance en W/kg<br />

Ensemble des puissances des membres<br />

dominants et non dominants<br />

20<br />

15<br />

**<br />

*<br />

10<br />

5<br />

0<br />

squat dominant<br />

escalier dominant<br />

squat non dominant<br />

escalier non dominant<br />

Figure 1: ** différence significative (p 0,05) et de l’escalier (18,09 5,64 W/kg; P >0,05) et cette différence entre<br />

les deux exercices est significative (P < 0,01). Concernant les membres non dominants, la<br />

puissance maximale développée pour le squat est ( = 13,37 3,51 W/kg ; P > 0,05) et pour<br />

l’escalier (15,35 4,96 W/kg; P < 0,05), la différence entre les deux est significative (P <<br />

0,05). (Figure 2).


puissance max en W/kg<br />

Ensemble des puissances maximales des<br />

membres dominants et non dominants<br />

20<br />

15<br />

**<br />

*<br />

10<br />

5<br />

0<br />

squat dominant<br />

escalier dominant<br />

squat non dominant<br />

escalier non dominant<br />

Figure 2: **différence significative (p 0,05) et pour la montée d’escalier (19,50 2,75 N/kg ;<br />

P > 0,05). (Figure 3).


force en N/kg<br />

Ensemble des forces entre les membres<br />

dominants dominants et non dominants<br />

25<br />

20<br />

15<br />

***<br />

***<br />

10<br />

5<br />

0<br />

squat dominant<br />

escalier dominant<br />

squat non dominant<br />

escalier non dominant<br />

Figure 3: *** différence significative (p


vitesse en cm/sec<br />

Ensemble des vitesses entre les<br />

membres dominants et non dominants<br />

150<br />

130<br />

110<br />

90<br />

70<br />

50<br />

squat dominant<br />

escalier dominant<br />

squat non dominant<br />

escalier non dominant<br />

Figure 3: pas de différence significative (p>0,05) pour la comparaison des vitesses entres les<br />

exercices de squat et d'escaliers pour les membres dominants et non dominants.<br />

2.4. Comparaison des différences du rapport membre dominant / non dominant<br />

Enfin, pour la comparaison de l’ensemble des paramètres dans le rapport entre les membres<br />

dominants et non-dominants les résultats sont les suivants. La comparaison des différences de<br />

puissance entre l’exercice de squat (118,7 15,59 % ; P < 0,05) et l’escalier (119 15,69 %;<br />

P < 0,05) montre qu’il n’y a pas de différence significative (P > 0,05) au niveau de la<br />

puissance développée sur les deux exercices. Pour les puissances maximales, lors de<br />

l’exercice de squat la différence entre les membres dominants et non dominants est pour le<br />

squat (118,7 15,58 %; P < 0,05) et l’escalier (118,9 15,78 %; P < 0,05), cette différence<br />

est non significative (P > 0,05). Pour les différences de force pour le rapport dominants et non<br />

dominants entre l’exercice de squat (106 8 % ; P > 0,05) et l’escalier (108,2 9,65 %; P <<br />

0,05) cette différence n’est pas significative (P > 0,05) au niveau de la force développée sur<br />

les deux exercices. La comparaison des différences de vitesse dans le rapport membres<br />

dominants et membres non dominants entre le squat (109,8 9,78 % ; P > 0,05) et l’escalier


% des valeurs du<br />

membre non dominant<br />

(109,6 9,65 %; P < 0,05) montre qu’il n’y pas de différences significatives (P = 0,05) au<br />

niveau de la vitesse développée sur les deux exercices.<br />

La comparaison des jambes dominantes par rapport aux jambes non dominantes montre une<br />

différence significative (p < 0,05) pour l’ensemble des paramètres de puissance, puissance<br />

maximale, de force et de vitesse. (Figure 5).<br />

Comparaison du rapport membres<br />

dominants/nondominants entre le squat et l'escalier<br />

pour l'ensemble des paramètres<br />

150<br />

130<br />

110<br />

* *<br />

ns<br />

* *<br />

ns<br />

* *<br />

ns<br />

* *<br />

ns<br />

squat<br />

escalier<br />

90<br />

70<br />

50<br />

puissance<br />

puissance max<br />

force<br />

vitesse<br />

Figure 5: pas de différence significative (ns) entre l'exercice de squat et la montée d'escalier<br />

pour l'ensemble des paramètres de puissances, puissances maximales, forces et vitesse;<br />

* différence significative ( p < 0,05) entre le membre dominant et non dominant.


3. Discussion<br />

Dans la première partie de l’analyse, nous comparons la puissance, la puissance maximale, la<br />

force et la vitesse des membres dominants d’une part, et des membres non dominants d’autre<br />

part entre les deux exercices, la montée d’escalier et le squat unipodal.<br />

Nous pouvons constater qu’il existe une différence significative entre l’exercice de squat et la<br />

montée d’escalier pour la puissance, la puissance maximale et la force. Cela veut donc dire<br />

que le Myotest ne permet pas de calculer les valeurs pour un geste de la vie quotidienne<br />

comme une montée d’escalier.<br />

En revanche, différentes études ont démonté la fiabilité du Myotest sur des exercices de squat<br />

[9-16]. Cette différence pourrait s’expliquer par la différence des mouvements. Lors de<br />

l’exercice de squat, la poussée est réalisée de façon strictement verticale du bas vers le haut,<br />

alors que pour la montée d’escalier la poussée est également verticale mais se fait avec un<br />

mouvement de translation vers l’avant.<br />

Dans la majorité des études, les dynamomètres restent les outils de mesure les plus utilisés de<br />

part la fiabilité de leur résultats. De Ruiter et al., en 2009, ont utilisé la dynamométrie pour<br />

déterminer la relation entre la hauteur d’un squat jump et la production de force isométrique<br />

d’une jambe dominante et non dominante [20]. Dans l’étude de Kollock et al. en 2010, la<br />

fiabilité des dynamomètres portatifs est démontrée pour mesurer la force produite par le<br />

genou et la hanche lors d’une flexion ou d’une extension de genou en assis, et en position<br />

debout où les sujets réalisent une flexion ou une extension de hanche [21].<br />

En revanche, pour les paramètres de vitesse les résultats ne sont pas significatifs entre les<br />

deux exercices que ce soit pour membres dominants ou les membres non dominants. Le<br />

Myotest permet donc de donner une mesure précise des paramètres de vitesse. Les résultats<br />

sont donc cohérents avec l’étude menée par Yamauchi et al. en 2011, montrant la relation<br />

entre la fréquence des appuis, la longueur des appuis et la vitesse de course dans différents<br />

type de course (jogging, semi-marathon, 10000 mètres, 1500 mètres) mesurées par le Myotest<br />

[12].<br />

Dans la seconde partie des résultats, ont été comparé l’ensemble des paramètres mesurés dans<br />

le rapport entre la jambe dominante et non dominante, par rapport aux deux exercices<br />

effectués. Nous pouvons observer que pour la totalité des paramètres musculaires de


puissance, puissance maximale, de force et de vitesse, aucune différence n’est constatée entre<br />

l’exercice de squat et la montée d’escalier.<br />

Ces résultats montrent que dans le rapport membres dominants membres non dominants, les<br />

mesures effectuées par le Myotest, avec le protocole de cette étude, sur l’ensemble des<br />

paramètres, donnent des résultats précis sur un geste de la vie quotidienne tel qu’une montée<br />

d’escalier.<br />

En revanche, nous pouvons remarquer qu’il existe une différence significative entre les<br />

membres dominants et non dominants pour la puissance, la puissance maximale, la force et la<br />

vitesse au sein de chaque exercice.<br />

Dans la littérature, deux points de vue s’opposent. D’une part, ceux ne démontrant pas de<br />

différence significative entre les membres inférieurs comme dans l’étude de Schiltz et al. en<br />

2009 dans laquelle il compare les membres inférieurs de joueurs de basket professionnels à<br />

des juniors. Il obtient seulement une différence significative chez les sportifs ayant eu un<br />

antécédent de blessure au genou [22].<br />

D’autre part, ceux en accord avec les résultats de cette étude, comme McCreesh et Egan, en<br />

2011, qui ont objectivé une différence de force entre le membre dominant et non dominant<br />

chez les joueurs de football gaélique au niveau du tibial antérieur [23].<br />

Cette différence entre les membres dominants et non dominants peut s’avérer importante dans<br />

le cadre des blessures, selon Ruedl et al., en 2012, qui ont étudié durant deux hivers une<br />

population de skieuses. Leur étude nous montre que le risque d’avoir une rupture du ligament<br />

croisé antérieur est deux fois plus important sur la jambe non dominante [24].<br />

En 2010, Fousekis et al., ont montré qu’il y avait un déséquilibre dans entre les membres<br />

inférieurs chez les footballeurs professionnels, qui néanmoins à tendance à s’estomper au fil<br />

des années de pratique professionnelle, ce qui permettrait de réduire le risque de blessure.<br />

Selon cette étude, ces résultats sont intéressants dans la prévention des blessures des membres<br />

inférieurs [25].<br />

Le Myotest peut donc être utilisé par des kinésithérapeutes au quotidien pour effectuer un<br />

bilan ou pour évaluer l’évolution d’un traitement. Néanmoins cette utilisation, pour être<br />

valide, doit se restreindre à la comparaison entre la jambe saine et la jambe pathologique.


Au vu des résultats de cette étude et de la fiabilité du Myotest démontrée dans la littérature, il<br />

faudrait entreprendre d’autres études plus approfondies.<br />

En effet, il serait intéressant de voir la capacité du Myotest à mesurer les groupes musculaires<br />

de façon plus analytique et non pas par rapport à l’ensemble des membres inférieurs. Comme<br />

pour les dynamomètres dans l’étude de Kollock et al. en 2010 [21], il faudrait essayer de<br />

mesurer les paramètres musculaires de certains muscles.<br />

Pour cela, puisque le Myotest prend les mesures dans le sens opposé de la gravité, il devrait<br />

être attaché à une colonne de charge, de la même façon qu’il est attaché à une barre lors des<br />

exercices de musculation. Ces résultats permettraient de savoir si le Myotest peut être utilisé<br />

dans un registre plus étendu répondant plus aux exigences des kinésithérapeutes. Lorsqu’ils<br />

réalisent un bilan musculaire, cela leur permettraient de le faire de manière plus analytique en<br />

isolant chaque groupe musculaire comme pour le testing manuel.


Conclusion<br />

Lors de l’analyse des résultats nous avons observé une différence significative entre l’exercice<br />

de squat et la montée d’escalier pour les membres dominants et non dominants pour les<br />

paramètres de puissance, puissance maximale et de force mais pas pour les paramètres de<br />

vitesse. Cependant, nous avons pu constater qu’il n’y a pas de différence significative pour<br />

l’ensemble des paramètres lors du rapport membres dominants/non dominants entre les deux<br />

exercices. Nous avons également constaté une différence significative entre les membres<br />

dominants et non dominants pour l’ensemble des mesures réalisées. Cette étude nous a donc<br />

montré que le Myotest est fiable pour mesurer les paramètres musculaires lorsque l’on<br />

compare le membre dominant au non dominant ou le membre pathologique au membre sain,<br />

lors d’une activité de la vie quotidienne comme une montée d’escalier. Il peut donc être utilisé<br />

par des kinésithérapeutes pour effectuer un bilan ou pour évaluer l’évolution d’un traitement.<br />

A partir des résultats de cette étude, il serait intéressant d’étudier si le Myotest permet de<br />

réaliser des mesures plus analytiques sur les groupes musculaires.


Bibliogrphie<br />

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