HAUTE ÉCOLE PAUL HENRI SPAAK I.S.E.K. Evaluation ... - myotest
HAUTE ÉCOLE PAUL HENRI SPAAK I.S.E.K. Evaluation ... - myotest HAUTE ÉCOLE PAUL HENRI SPAAK I.S.E.K. Evaluation ... - myotest
HAUTE ÉCOLE PAUL HENRI SPAAK I.S.E.K. Section kinésithérapie Evaluation de la puissance, puissance maximale, force et vitesse unipodale mesurées à l’aide du Myotest pro. Promoteur : Mémoire présenté par : Madame Sigrid Theunissen Licenciée en éducation physique I.S.E.K Fabien Culemme Pour l’obtention du Master en Kinésithérapie Année académique : 2011-2012
- Page 2 and 3: Evaluation de la puissance, puissan
- Page 4 and 5: Le Myotest pro est un outil de mesu
- Page 6 and 7: 90° 90° 90° L’exercice se dér
- Page 8 and 9: 2. Résultats Les paramètres anthr
- Page 10 and 11: puissance max en W/kg Ensemble des
- Page 12 and 13: vitesse en cm/sec Ensemble des vite
- Page 14 and 15: 3. Discussion Dans la première par
- Page 16 and 17: Au vu des résultats de cette étud
- Page 18 and 19: Bibliogrphie 1 Hislop H, Montgomery
<strong>HAUTE</strong> <strong>ÉCOLE</strong> <strong>PAUL</strong> <strong>HENRI</strong> <strong>SPAAK</strong><br />
I.S.E.K.<br />
Section kinésithérapie<br />
<strong>Evaluation</strong> de la puissance, puissance maximale, force et<br />
vitesse unipodale mesurées à l’aide du Myotest pro.<br />
Promoteur : Mémoire présenté par :<br />
Madame Sigrid Theunissen<br />
Licenciée en éducation physique<br />
I.S.E.K<br />
Fabien Culemme<br />
Pour l’obtention du<br />
Master en Kinésithérapie<br />
Année académique : 2011-2012
<strong>Evaluation</strong> de la puissance, puissance maximale, force et vitesse unipodale mesurées à<br />
l’aide du Myotest pro.<br />
<strong>Evaluation</strong> of power, maximum power, strength and speed on one leg measured with the<br />
Myotest pro.<br />
Introduction : Le but de cette étude est de<br />
mesurer la différence de puissance, de puissance<br />
maximale, de force et de vitesse en comparant<br />
des membres dominants d’une part, et des<br />
membres non dominants d’autre part entre deux<br />
exercices, grâce au Myotest pro. Dans le but de<br />
l’utilisation quotidienne du Myotest par des<br />
kinésithérapeutes.<br />
Fabien Culemme, Sigrid Theunissen.<br />
Résumé<br />
Background : The aim of this study is to<br />
measure the difference in power, maximum<br />
power, strength and speed by comparing<br />
members of a dominant and non-dominant<br />
members between two exercises, thanks to<br />
Myotest pro. In order to use daily Myotest by<br />
physiotherapists<br />
Matériel et méthode : 48 sujets ont réalisé dans<br />
un premier temps une montée d’escalier avec la<br />
jambe dominante puis avec la jambe non<br />
dominante. Dans un second temps, ils ont réalisé<br />
un squat unipodal avec la jambe dominante puis<br />
la jambe non dominante.<br />
Résultats : Il y a une différence significative<br />
(P0,05). Lors du<br />
rapport jambe dominante/non dominante il n’y a<br />
plus de différence significative (p
Introduction<br />
L’évaluation de la force musculaire apparait comme essentielle en kinésithérapie tant dans<br />
l’élaboration d’un bilan, que dans le suivi de l’évolution du traitement du patient. Pour cela, le<br />
kinésithérapeute dispose de divers outils de mesure, comme notamment le testing musculaire<br />
manuel, les dynamomètres (Jamar, isocinétisme…) et les accéléromètres dont fait partie le<br />
Myotest pro.<br />
Le testing musculaire manuel permet d’attribuer une valeur numérique allant de la cotation 0,<br />
représentant l’absence d’activité musculaire, à 5, réponse normale ou aussi normale que peut<br />
évaluer un test musculaire [1]. Pour une bonne réalisation de ce testing musculaire, plusieurs<br />
paramètres entrent en jeux : le thérapeute, ses connaissances et son adresse déterminent la<br />
précision et la crédibilité de ce test musculaire (anatomie précise, position du patient,<br />
influence inconsciente des résultats, perception de la bonne cotation…). Le patient, par son<br />
implication au test, son inconfort et sa douleur, son incompréhension des consignes ainsi que<br />
de l’utilité du test peut influencer grandement les résultats. Il est donc clair, que l’évaluation<br />
manuelle de la fonction musculaire est une habileté clinique qui demande de la précision, et<br />
seule l’expérience permet d’élever cette compétence [1].<br />
Le kinésithérapeute dispose également de différents dynamomètres pour évaluer la force. Les<br />
plus répandus sont les dynamomètres manuels comme le dynamomètre mécanique de Jamar.<br />
En 2012, Mafi et al., ont publié une revue de la littérature sur l’utilisation de la dynamométrie<br />
dans les pratiques cliniques pour évaluer les patients au niveau des traumatismes de la main. Il<br />
ressort de cette revue, que le Jamar a un potentiel important quant à son utilisation dans le<br />
traitement [2]. D’autres études confirment la fiabilité des dynamomètres pour la mesure de la<br />
force [3,4]. La mesure de la force par dynamométrie se fait également par les dynamomètres<br />
isocinétiques de type Biodex. Il est incontestable à l’heure actuelle, que le testing musculaire<br />
le plus fiable est celui effectué par isocinétisme. Calmels et al. en 1991, ont démontré la<br />
fiabilité et la reproductibilité des mesures des paramètres de force par l’isocinétisme en<br />
comparant différentes études où les mesures étaient effectuées à différentes vitesses et angles<br />
de contraction musculaire [5]. Il ressort également dans cet ouvrage que le patient peut<br />
influencer grandement les valeurs par sa coopération, comme pour l’ensemble des tests qui<br />
peuvent être effectués [5]. La fiabilité de l’isocinétisme est démontrée dans plusieurs études<br />
[6-8]. Cependant, l’isocinétisme est un matériel très onéreux et très peu de kinésithérapeutes<br />
en ont à leur disposition.
Le Myotest pro est un outil de mesure portable de petite dimension permettant de mesurer<br />
différents paramètres, comme la force, la puissance, la puissance maximale, la vitesse, la<br />
hauteur d’un saut, le temps de contact au sol. Il se fixe soit à un appareil de musculation à<br />
l’aide d’un support, soit directement sur la personne avec une ceinture (tout dépendra de la<br />
modalité des mesures). De ce fait, il peut s’inscrire pleinement dans une logique de mesure<br />
musculaire, dans un bilan kinésithérapeutique, ou dans l’évaluation de l’évolution d’un<br />
traitement. Le Myotest permet notamment d’avoir une valeur chiffrée précise des résultats,<br />
comme pour les dynamomètres et permet de percevoir des évolutions ou non de différents<br />
paramètres musculaires, à l’inverse du testing musculaire manuel. La validité et la fiabilité du<br />
Myotest pro, ont été prouvées dans des études. En effet, en 2011, Comstock, Solomon-Hill<br />
ont comparé le Myotest à une plate forme de force classique sur des exercices de squat et de<br />
développé couché et ils ont mesuré la force et la puissance obtenue à des charges égales à<br />
30% d’une répétition maximale. Selon eux, les résultats obtenus montrent un haut degré de<br />
fiabilité de l’appareil [9]. Cette validité a également été prouvée pour les sauts verticaux en<br />
2011 dans l’étude de Nuzzo et al, où ils comparent le Myotest à deux autres appareils de<br />
mesures classiques et fiables lors d’un contre mouvement jump [10]. Différentes universités et<br />
recherches, ont montré la fiabilité du Myotest pour l’ensemble des protocoles de l’appareil<br />
[10-16].<br />
L’objectif de cette étude est de mesurer la différence de puissance, de puissance maximale,<br />
de force et de vitesse en comparant des membres dominants d’une part, et des membres non<br />
dominants d’autre part entre deux exercices, une montée d’escalier et un squat unipodal, grâce<br />
au Myotest pro. Ces mesures sont effectuées sur des exercices types, un exercice de squat où<br />
l’appareil est fiable et valide, et un exercice de montée d’escalier afin de démontrer son<br />
efficacité sur un geste de la vie quotidienne. Cette étude devrait permettre de constater si le<br />
Myotest pro peut être utilisé au quotidien par les thérapeutes, lors du bilan ou dans<br />
l’évaluation de l’évolution du traitement.
1. Matériel et méthode<br />
Mon échantillon est composé de 48 hommes, n’ayant aucuns antécédents médicaux au niveau<br />
des membres inférieurs. Le recrutement de l’ensemble des participants de cette étude s’est<br />
effectué à la salle de fitness du Da Vinci Fitness Center (Bruxelles, Belgique) où les<br />
expérimentations ont eu lieu.<br />
L’ensemble des mesures de cette étude, se fait sur une seule séance pour les participants. Les<br />
paramètres mesurés sont la force (N), la puissance (P), la puissance maximale (Pmax) et la<br />
vitesse du mouvement (cm/s). Ces valeurs sont mesurées par un accéléromètre de type<br />
Myotest pro sur deux exercices types, une montée d’escalier unipodale et un squat unipodal.<br />
La jambe dominante est déterminée de façon subjective en demandant aux sujets avec quel<br />
pied ils frappent dans un ballon.<br />
Dans un premier temps, les sujets débutaient par l’exercice de montée d’escalier. La marche<br />
était simulée par un step pour le fitness, réglable en hauteur permettant de s’adapter au mieux<br />
aux sujets. Ils devaient effectuer la montée d’une seule marche, et l’angle de flexion des<br />
jambes est de 90°. Il existe plusieurs études biomécaniques pour les montées et les descentes<br />
d’escaliers, et la plupart d’entre elles trouvent une flexion de 90° du genou avec des hauteurs<br />
de marche standard entre 17 et 20 centimètres [17]. L’angle, était mesuré à l’aide d’un<br />
goniomètre. Il entraînait une variation de la hauteur de la marche en raison des différentes<br />
tailles des participants. Pour cet exercice, le Myotest pro était placé au niveau du sacrum des<br />
participants et était fixé grâce à une ceinture spécifique de l’appareil.
90°<br />
90°<br />
90°<br />
L’exercice se déroulait de la manière suivante. Les sujets démarraient pieds joints sur le step,<br />
au premier signal sonore émit par l’appareil, ils descendaient le pied dominant en gardant<br />
l’autre en appui sur le step. Au second signal, ils remontaient sur la marche le plus rapidement<br />
possible. Les sujets devaient effectuer cinq répétitions pour une jambe, et ensuite, ils<br />
effectuaient la même chose avec la jambe non dominante. Un temps de 45 secondes de repos<br />
était observé entre chaque répétition [18], et seules les trois meilleures performances ont été<br />
conservées pour l’analyse chiffrée de cette expérience.<br />
Dans un second temps, les sujets réalisaient l’exercice de squat unipodal, se faisant à l’aide<br />
d’un appareil de musculation autoguidé. Cet exercice a été choisi car il s’agit d’un exercice<br />
standard utilisé dans la plupart des études de la force [19]. La charge lors de cet exercice était<br />
la seule barre de squat de 10kg, cette charge étant décomptée par la suite de l’ensemble des<br />
résultats. Les sujets devaient effectuer cinq répétitions avec une flexion de 90° pour chaque<br />
jambe. Cette angle a été choisi, car il est le même que l’exercice précédent, mais également<br />
par le protocole d’utilisation du Myotest préconisant, pour les squats un angle de 90° de<br />
flexion au niveau du genou. La mesure de l’angle de 90° était mesuré par un goniomètre et<br />
pour être certain que l’angle soit toujours le même, la barre était bloquée par des cales pour<br />
qu’elle ne descende pas en dessous de cet angle. Lors de cet exercice le Myotest Pro était fixé<br />
à la barre de squat comme le décrit le protocole de celui-ci.
90°<br />
L’exercice se déroulait de la manière suivante, à savoir que le sujet s’installait les pieds joints<br />
et charge la barre sur ses épaules. Au premier signal sonore émit par l’appareil, il descendait<br />
jusqu’à 90°, et au second signal sonore il remontait le plus rapidement possible. Entre chaque<br />
répétition un temps de 45 secondes de repos était observé [18]. Seules les trois meilleures<br />
valeurs ont été gardées pour l’expérimentation.<br />
Les valeurs sont présentées en moyenne écart type. Après avoir vérifié les normalités, les<br />
différences entre les résultats des deux exercices sont identifiés par le Test-t pairé de Student,<br />
si les valeurs sont paramétriques ou par le test de Wilcoxon si les valeurs sont non<br />
paramétriques. Le seuil de signification est fixé à p < 0,05.
2. Résultats<br />
Les paramètres anthropométriques de la population sont représentés par le tableau 1.<br />
Paramètres Résultats Ecart type<br />
Age 27,33 ± 8,65<br />
Taille en cm 181,98 ± 5,52<br />
Poids en kg 80,33 ± 10,99<br />
BMI en % 18,43 ± 3,36<br />
Nombre de<br />
hebdomadaires<br />
2,69 ± 0,73<br />
Tableau 1 : paramètres anthropométriques de la population de l’expérimentation.<br />
2.1 Puissance et puissance maximale<br />
2.1.1 Comparaison des puissances des membres dominants et non<br />
dominants entre le squat et l’escalier<br />
La comparaison entre l’exercice de squat (15,76 4,4 W/kg ; p > 0,05) et l’escalier (18,15<br />
5,725 W/kg ; P = 0,05) montre qu’il y a une différence significative (P< 0,01) au niveau de<br />
la puissance développée sur les deux exercices par les membres dominants. Concernant les<br />
membres non-dominants, la comparaison entre l’exercice de squat (13,37 3,51W/kg ;<br />
P > 0,05) et l’escalier (15,36 4,96 W/kg; P < 0,05) montre qu’il y a une différence<br />
significative (P < 0,05) au niveau de la puissance développée sur les deux exercices. (figure 1)
puissance en W/kg<br />
Ensemble des puissances des membres<br />
dominants et non dominants<br />
20<br />
15<br />
**<br />
*<br />
10<br />
5<br />
0<br />
squat dominant<br />
escalier dominant<br />
squat non dominant<br />
escalier non dominant<br />
Figure 1: ** différence significative (p 0,05) et de l’escalier (18,09 5,64 W/kg; P >0,05) et cette différence entre<br />
les deux exercices est significative (P < 0,01). Concernant les membres non dominants, la<br />
puissance maximale développée pour le squat est ( = 13,37 3,51 W/kg ; P > 0,05) et pour<br />
l’escalier (15,35 4,96 W/kg; P < 0,05), la différence entre les deux est significative (P <<br />
0,05). (Figure 2).
puissance max en W/kg<br />
Ensemble des puissances maximales des<br />
membres dominants et non dominants<br />
20<br />
15<br />
**<br />
*<br />
10<br />
5<br />
0<br />
squat dominant<br />
escalier dominant<br />
squat non dominant<br />
escalier non dominant<br />
Figure 2: **différence significative (p 0,05) et pour la montée d’escalier (19,50 2,75 N/kg ;<br />
P > 0,05). (Figure 3).
force en N/kg<br />
Ensemble des forces entre les membres<br />
dominants dominants et non dominants<br />
25<br />
20<br />
15<br />
***<br />
***<br />
10<br />
5<br />
0<br />
squat dominant<br />
escalier dominant<br />
squat non dominant<br />
escalier non dominant<br />
Figure 3: *** différence significative (p
vitesse en cm/sec<br />
Ensemble des vitesses entre les<br />
membres dominants et non dominants<br />
150<br />
130<br />
110<br />
90<br />
70<br />
50<br />
squat dominant<br />
escalier dominant<br />
squat non dominant<br />
escalier non dominant<br />
Figure 3: pas de différence significative (p>0,05) pour la comparaison des vitesses entres les<br />
exercices de squat et d'escaliers pour les membres dominants et non dominants.<br />
2.4. Comparaison des différences du rapport membre dominant / non dominant<br />
Enfin, pour la comparaison de l’ensemble des paramètres dans le rapport entre les membres<br />
dominants et non-dominants les résultats sont les suivants. La comparaison des différences de<br />
puissance entre l’exercice de squat (118,7 15,59 % ; P < 0,05) et l’escalier (119 15,69 %;<br />
P < 0,05) montre qu’il n’y a pas de différence significative (P > 0,05) au niveau de la<br />
puissance développée sur les deux exercices. Pour les puissances maximales, lors de<br />
l’exercice de squat la différence entre les membres dominants et non dominants est pour le<br />
squat (118,7 15,58 %; P < 0,05) et l’escalier (118,9 15,78 %; P < 0,05), cette différence<br />
est non significative (P > 0,05). Pour les différences de force pour le rapport dominants et non<br />
dominants entre l’exercice de squat (106 8 % ; P > 0,05) et l’escalier (108,2 9,65 %; P <<br />
0,05) cette différence n’est pas significative (P > 0,05) au niveau de la force développée sur<br />
les deux exercices. La comparaison des différences de vitesse dans le rapport membres<br />
dominants et membres non dominants entre le squat (109,8 9,78 % ; P > 0,05) et l’escalier
% des valeurs du<br />
membre non dominant<br />
(109,6 9,65 %; P < 0,05) montre qu’il n’y pas de différences significatives (P = 0,05) au<br />
niveau de la vitesse développée sur les deux exercices.<br />
La comparaison des jambes dominantes par rapport aux jambes non dominantes montre une<br />
différence significative (p < 0,05) pour l’ensemble des paramètres de puissance, puissance<br />
maximale, de force et de vitesse. (Figure 5).<br />
Comparaison du rapport membres<br />
dominants/nondominants entre le squat et l'escalier<br />
pour l'ensemble des paramètres<br />
150<br />
130<br />
110<br />
* *<br />
ns<br />
* *<br />
ns<br />
* *<br />
ns<br />
* *<br />
ns<br />
squat<br />
escalier<br />
90<br />
70<br />
50<br />
puissance<br />
puissance max<br />
force<br />
vitesse<br />
Figure 5: pas de différence significative (ns) entre l'exercice de squat et la montée d'escalier<br />
pour l'ensemble des paramètres de puissances, puissances maximales, forces et vitesse;<br />
* différence significative ( p < 0,05) entre le membre dominant et non dominant.
3. Discussion<br />
Dans la première partie de l’analyse, nous comparons la puissance, la puissance maximale, la<br />
force et la vitesse des membres dominants d’une part, et des membres non dominants d’autre<br />
part entre les deux exercices, la montée d’escalier et le squat unipodal.<br />
Nous pouvons constater qu’il existe une différence significative entre l’exercice de squat et la<br />
montée d’escalier pour la puissance, la puissance maximale et la force. Cela veut donc dire<br />
que le Myotest ne permet pas de calculer les valeurs pour un geste de la vie quotidienne<br />
comme une montée d’escalier.<br />
En revanche, différentes études ont démonté la fiabilité du Myotest sur des exercices de squat<br />
[9-16]. Cette différence pourrait s’expliquer par la différence des mouvements. Lors de<br />
l’exercice de squat, la poussée est réalisée de façon strictement verticale du bas vers le haut,<br />
alors que pour la montée d’escalier la poussée est également verticale mais se fait avec un<br />
mouvement de translation vers l’avant.<br />
Dans la majorité des études, les dynamomètres restent les outils de mesure les plus utilisés de<br />
part la fiabilité de leur résultats. De Ruiter et al., en 2009, ont utilisé la dynamométrie pour<br />
déterminer la relation entre la hauteur d’un squat jump et la production de force isométrique<br />
d’une jambe dominante et non dominante [20]. Dans l’étude de Kollock et al. en 2010, la<br />
fiabilité des dynamomètres portatifs est démontrée pour mesurer la force produite par le<br />
genou et la hanche lors d’une flexion ou d’une extension de genou en assis, et en position<br />
debout où les sujets réalisent une flexion ou une extension de hanche [21].<br />
En revanche, pour les paramètres de vitesse les résultats ne sont pas significatifs entre les<br />
deux exercices que ce soit pour membres dominants ou les membres non dominants. Le<br />
Myotest permet donc de donner une mesure précise des paramètres de vitesse. Les résultats<br />
sont donc cohérents avec l’étude menée par Yamauchi et al. en 2011, montrant la relation<br />
entre la fréquence des appuis, la longueur des appuis et la vitesse de course dans différents<br />
type de course (jogging, semi-marathon, 10000 mètres, 1500 mètres) mesurées par le Myotest<br />
[12].<br />
Dans la seconde partie des résultats, ont été comparé l’ensemble des paramètres mesurés dans<br />
le rapport entre la jambe dominante et non dominante, par rapport aux deux exercices<br />
effectués. Nous pouvons observer que pour la totalité des paramètres musculaires de
puissance, puissance maximale, de force et de vitesse, aucune différence n’est constatée entre<br />
l’exercice de squat et la montée d’escalier.<br />
Ces résultats montrent que dans le rapport membres dominants membres non dominants, les<br />
mesures effectuées par le Myotest, avec le protocole de cette étude, sur l’ensemble des<br />
paramètres, donnent des résultats précis sur un geste de la vie quotidienne tel qu’une montée<br />
d’escalier.<br />
En revanche, nous pouvons remarquer qu’il existe une différence significative entre les<br />
membres dominants et non dominants pour la puissance, la puissance maximale, la force et la<br />
vitesse au sein de chaque exercice.<br />
Dans la littérature, deux points de vue s’opposent. D’une part, ceux ne démontrant pas de<br />
différence significative entre les membres inférieurs comme dans l’étude de Schiltz et al. en<br />
2009 dans laquelle il compare les membres inférieurs de joueurs de basket professionnels à<br />
des juniors. Il obtient seulement une différence significative chez les sportifs ayant eu un<br />
antécédent de blessure au genou [22].<br />
D’autre part, ceux en accord avec les résultats de cette étude, comme McCreesh et Egan, en<br />
2011, qui ont objectivé une différence de force entre le membre dominant et non dominant<br />
chez les joueurs de football gaélique au niveau du tibial antérieur [23].<br />
Cette différence entre les membres dominants et non dominants peut s’avérer importante dans<br />
le cadre des blessures, selon Ruedl et al., en 2012, qui ont étudié durant deux hivers une<br />
population de skieuses. Leur étude nous montre que le risque d’avoir une rupture du ligament<br />
croisé antérieur est deux fois plus important sur la jambe non dominante [24].<br />
En 2010, Fousekis et al., ont montré qu’il y avait un déséquilibre dans entre les membres<br />
inférieurs chez les footballeurs professionnels, qui néanmoins à tendance à s’estomper au fil<br />
des années de pratique professionnelle, ce qui permettrait de réduire le risque de blessure.<br />
Selon cette étude, ces résultats sont intéressants dans la prévention des blessures des membres<br />
inférieurs [25].<br />
Le Myotest peut donc être utilisé par des kinésithérapeutes au quotidien pour effectuer un<br />
bilan ou pour évaluer l’évolution d’un traitement. Néanmoins cette utilisation, pour être<br />
valide, doit se restreindre à la comparaison entre la jambe saine et la jambe pathologique.
Au vu des résultats de cette étude et de la fiabilité du Myotest démontrée dans la littérature, il<br />
faudrait entreprendre d’autres études plus approfondies.<br />
En effet, il serait intéressant de voir la capacité du Myotest à mesurer les groupes musculaires<br />
de façon plus analytique et non pas par rapport à l’ensemble des membres inférieurs. Comme<br />
pour les dynamomètres dans l’étude de Kollock et al. en 2010 [21], il faudrait essayer de<br />
mesurer les paramètres musculaires de certains muscles.<br />
Pour cela, puisque le Myotest prend les mesures dans le sens opposé de la gravité, il devrait<br />
être attaché à une colonne de charge, de la même façon qu’il est attaché à une barre lors des<br />
exercices de musculation. Ces résultats permettraient de savoir si le Myotest peut être utilisé<br />
dans un registre plus étendu répondant plus aux exigences des kinésithérapeutes. Lorsqu’ils<br />
réalisent un bilan musculaire, cela leur permettraient de le faire de manière plus analytique en<br />
isolant chaque groupe musculaire comme pour le testing manuel.
Conclusion<br />
Lors de l’analyse des résultats nous avons observé une différence significative entre l’exercice<br />
de squat et la montée d’escalier pour les membres dominants et non dominants pour les<br />
paramètres de puissance, puissance maximale et de force mais pas pour les paramètres de<br />
vitesse. Cependant, nous avons pu constater qu’il n’y a pas de différence significative pour<br />
l’ensemble des paramètres lors du rapport membres dominants/non dominants entre les deux<br />
exercices. Nous avons également constaté une différence significative entre les membres<br />
dominants et non dominants pour l’ensemble des mesures réalisées. Cette étude nous a donc<br />
montré que le Myotest est fiable pour mesurer les paramètres musculaires lorsque l’on<br />
compare le membre dominant au non dominant ou le membre pathologique au membre sain,<br />
lors d’une activité de la vie quotidienne comme une montée d’escalier. Il peut donc être utilisé<br />
par des kinésithérapeutes pour effectuer un bilan ou pour évaluer l’évolution d’un traitement.<br />
A partir des résultats de cette étude, il serait intéressant d’étudier si le Myotest permet de<br />
réaliser des mesures plus analytiques sur les groupes musculaires.
Bibliogrphie<br />
1 Hislop H, Montgomery J. techniques de testing manuel. Le bilan musculaire de Daniels et<br />
Worthingham. 2006;7 ème édition Masson:p8-13.Open Access<br />
2 Mafi P, Mafi R, Hindocha S, et al. A Systematic Review of Dynamometry and its Role in<br />
Hand Trauma Assessment. The Open Orthopaedics Journal.2012;6:p95-102.<br />
3.Irwin CB, Sesto.Reliability and validity of the MAP (Multi-Axis Profile) dynamometer with<br />
younger and older participants. J Hand Ther. 2010 ;23(3):p281–289.<br />
4. Michener L, Boardman D, Pidcoe P. Scapular muscle tests in subjects with shoulder pain<br />
and functional loss: reliability and construct validity. Physical therapy. 2005; 85:p1128-1138.<br />
5 Calmels P, Abeillon G, Domenach M, et al. Fiabilité et reproductibilité des mesures de la<br />
force isocinétique. Isocinétisme et médecine de rééducation. 1991;édition Masson:p26-33.<br />
6. Saenz A, Avellanet M, Hijos E, et al. Knee isokinetic test-retest : a multicentre knee<br />
isokinetic test-retest study of fatigue protocol. Eurpean journal of physical and rehabilitation<br />
medicine. 2010;46:p81-88.<br />
7. Gruther W, Wick F, Paul B, et al. Diagnostic accuracy and reliability of muscle strength<br />
and endurance measurements in patients with chronic low back pain. J Rehabil Med. 2009;41:<br />
p613–619.<br />
8. Wilcock A, Maddocks M, Lewis M. Use of a cybex NORM dynamometer to assess muscle<br />
function in patients with thoracic cancer. BMC Palliative Care. 2008;7(3):p1-6.<br />
9. Comstock B, Solomon-Hill G, Flanagan D, et al. Validity of the Myotest in measuring<br />
force and power production in the squat and bench press. Journal of Strength and<br />
Conditioning Research. 2011;25(8):p2293–2297.<br />
10. Nuzzo J, Anning J, Scharfenberg J. The reliability of three devices used for measuring<br />
vertical jump. Journal of Strength and Conditioning Research. 2011;25(9):p2580–2590.<br />
11. Crewther B , Kilduff L , Cunningham D, et al. Validating two systems for estimating force<br />
and power. Int J Sports Med. 2011;32:p254–258.<br />
12. Yamauchi T, Hasegawai H, Shibutani T, et al. Relationships between running speed and<br />
frequency steps and running speed and length of step by a portable electronic accelerometer.<br />
Site internet Myotest. 2011.<br />
13. Crewther B, Kilduff L, Cunningham D et al. The validity of two kinematic systems for<br />
calculating force and power during squat jumps. Site internet Myotest. 2010.<br />
14. Kraemer WJ, Solomon-Hill G, Flanagan D, et al. Costruct validity of the Myotest in<br />
measuring force and power production. Site internet Myotest. 2009.
15. Jidovtseff B. Validity of the Myotest® during the bench press:Preliminary results. Site<br />
internet Myotest. 2008.<br />
16. Babault N, Cometti G. Validity of Myotest® during a vertical jump test:Preliminary. Site<br />
internet Myotest. 2008.<br />
17. Andriacchi, G. B. J. Andersson G, Fermier R et al. A Study of Lower-Limb Mechanics<br />
during Stair-Climbing. 1980 by The Journal of Bone and Joint Surgery. 1980 ;62-A,no.<br />
5 :p749-757<br />
18. Poortmans J, Boisseau N. Biochimie des activités physiques. Edition De Boeck, 2003 ;2 ème<br />
édition,chapitre2:p91-92.<br />
19. Baechle, Thomas R, Earle, Roger. Essentials of strenght and conditionning. Edition<br />
Human Kinetics. 2009 ;3 ème édition,chapitre16:p413-456.<br />
20. De Ruiter JC, De Korte A, Sander Schreven S et al. Leg dominancy in relation to fast<br />
isometric torque production and squat jump height. Eur J Appl Physiol. 2010 ;108:p247–255<br />
21. O. Kollock Jr R, A. Onate J, Van Lunen B. The reliability of portable fixed dynamometry<br />
during hip and knee strength assessments. Journal of Athletic Training. 2010 ;45(4):p349–<br />
356.<br />
22. Schiltz M, Lehance C, Maquet D, et al. Explosive strength imbalances in professional<br />
basketball players. Journal of Athletic Training. 2009;44(1):p39–47.<br />
23. McCreesh K, Egan S. Ultrasound measurement of the size of the anterior tibial muscle<br />
group: the effect of exercise and leg dominance. Sports Medicine, Arthroscopy,<br />
Rehabilitation, Therapy & Technology. 2011; p3-18.<br />
24. Ruedl G, Webhofer M, Helle K, et al. Leg Dominance Is a Risk Factor for Noncontact<br />
Anterior Cruciate Ligament Injuries in Female Recreational Skiers. The American Journal of<br />
Sports Medicine. Publication avant impression 16 mars 2012.<br />
25. Fousekis k, Τsepis E, Vagenas G. Lower limb strength in professional soccer players:<br />
profile, asymmetry, and training age. Journal of Sports Science and Medicine. 2010; 9:p364-<br />
373