Sahel Dimanche - Nigerdiaspora
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Société<br />
crise alimentaire<br />
cadavres éparpillés un peu partout, et aussi<br />
utiliser certains produits pour éviter les<br />
contaminations.<br />
Les animaux domestiques qui ont survécu à<br />
la crise alimentaire et à l’inondation risquent<br />
aussi de contracter certaines maladies telle<br />
que la pasteurellose, parce qu’ils boivent<br />
l’eau des mares déjà contaminées par les<br />
cadavres d’animaux en putréfaction. Les<br />
porte-paroles des huit (8) sites représentés<br />
par les villages et groupements nomades<br />
les plus vulnérables ciblés par l’UNICEF<br />
ayant reçu ces dons ainsi que d’autres<br />
habitants de cette zone, ont exprimé leurs<br />
problèmes et inquiétudes par rapport à la<br />
situation qu’ils vivent, et aussi leurs besoins<br />
et leurs espoirs. M. Aghali Alhou, un<br />
habitant du village de Bakoba, indique que,<br />
Dieu merci, ils peuvent toujours espérer,<br />
puisque tant qu’il y a vie, il y a toujours<br />
espoir. ‘’Depuis le début de la crise, nous<br />
n’avons pas reçu d’aide de quelque nature<br />
que ce soit, en dehors du son qu’on nous a<br />
vendu à prix modéré pour les animaux. Ici,<br />
le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance<br />
(UNICEF) est la première institution à avoir<br />
réagi suite à l’appel lancé par le<br />
gouvernement nigérien pour venir en aide<br />
aux populations vulnérables<br />
nécessiteuses ; donc, nous la remercions<br />
beaucoup pour son aide salvatrice qui nous<br />
a trouvés dans une situation critique et<br />
même désespérée, si je peux m’exprimer<br />
ainsi’’, a dit M. Aghali Alhou. Après avoir été<br />
mise en confiance, une vieille peuhle du<br />
nom de Haouri Tibé a confié qu’elle a perdu<br />
plus de trente (30) têtes d’animaux toutes<br />
espèces confondues, ce qu’elle déplore<br />
amèrement. ‘’Je n’ai plus ni vache, ni<br />
mouton, ni chèvre pour traire et avoir de lait<br />
à consommer ; j’ai perdu aussi mes ânes<br />
qui me tiraient l’eau du puit’’. Mais cette<br />
vieille femme que nous avons trouvée<br />
entrain de préparer du maïs pour le<br />
transformer en farine destinée à la pâte, se<br />
réjouit de l’aide dont elle a bénéficié. ‘’Ma<br />
fille, soit notre porte-parole auprès du<br />
gouvernement et aussi de l’UNICEF qui est<br />
actuellement notre sauveur, parce que nous<br />
ayant apporté toutes ces aides. Nous<br />
voulons aussi un moulin à grains pour nous<br />
faciliter la tâche et de nous faire gagner du<br />
temps dans la journée, afin que nous<br />
puissions faire un autre travail ; nos petitesfilles<br />
qui sont des élèves, sont obligées, une<br />
fois revenues de l’école, de nous aider dans<br />
les tâches ménagères en pilant le mil, le<br />
maïs ou le sorgho, ce qui les empêche<br />
d’apprendre leurs leçons et de réussir leurs<br />
études ; en plus, le fait de piler déforme les<br />
doigts et laisse de vilaines cicatrices aux<br />
mains ; ce qui diminue la beauté de la<br />
femme ; fais tout ce qui est en ton pouvoir<br />
pour transmettre ces doléances à qui de<br />
droit, afin que nous puissions avoir<br />
satisfaction’’. A Afagay où nous avons posé<br />
quelques questions aux femmes sur<br />
l’espacement des naissances et la<br />
contraception, elles sont devenues<br />
automatiquement muettes comme des<br />
carpes. Mais comme en toute chose il y a<br />
des exceptions qui confirment la règle, nous<br />
avons trouvé une femme à la langue déliée<br />
et qui n’avait pas du tout honte de parler de<br />
ce genre de sujets considérés comme<br />
tabous. Elle pense en effet que trop c’est<br />
trop ; car dira-t-elle, ‘’les femmes souffrent<br />
trop suite aux grossesses rapprochées qui<br />
les empêchent de souffler et de se reposer<br />
pour récupérer et bien sevrer leurs enfants<br />
sans qu’ils deviennent des malnutris’’. Par<br />
ces propos, on pourrait penser que<br />
Fatchima a déjà eu à prendre des<br />
contraceptifs pour faire de l’espacement de<br />
naissance. Mais non, affirme-t-elle, ‘’je n’ai<br />
jamais su qu’il existe des produits qui<br />
empêchent la femme d’accoucher ; je le<br />
découvre maintenant ; je suis très curieuse<br />
de découvrir ces comprimés et même d’en<br />
prendre pour espacer mes grossesses<br />
(rires). Je suis très surprise de savoir qu’on<br />
peut faire vivre normalement en ménage<br />
sans tomber en grossesse (rires).<br />
Fatchima, très intéressée par cette<br />
découverte, affirme qu’elle est vraiment<br />
tentée de vivre cette expérience (rires<br />
collectifs). Il faut se dire que ces femmes<br />
rurales commencent à prendre conscience<br />
de certaines réalités du progrès scientifique<br />
qui leur permettent d’améliorer leurs<br />
conditions de vie et celles de leurs enfants,<br />
en un mot de leurs familles. Autant dire que<br />
Le Secrétaire général adjoint de la<br />
région de Maradi a réceptionné, jeudi<br />
dernier à Dakoro, un lot de matériels<br />
destiné à répondre à la crise alimentaire,<br />
sanitaire et nutritionnelle que traversent<br />
spécifiquement les pasteurs vivant le long<br />
de la réserve de Gadabédji. La cérémonie<br />
de réception de ce don s’est déroulée en<br />
présence du préfet de Dakoro, des<br />
administrateurs délégués, des chefs<br />
traditionnels, des responsables des sous<br />
bureaux UNICEF et PAM de Maradi, des<br />
membres des comités régionaux et sous<br />
régionaux de prévention et de gestion des<br />
crises alimentaires ainsi que de plusieurs<br />
invités. Dans le discours qu’il a prononcé à<br />
cette occasion, le Secrétaire général adjoint<br />
de la Région, El Hadj Abdou Salissou, a<br />
indiqué qu’il y a de cela moins de deux<br />
semaines, le Comité régional de prévention<br />
et de gestion des crises alimentaires<br />
(CRPGCA) et les partenaires techniques et<br />
financiers présents à Maradi, notamment<br />
ceux du Système des Nations Unies à<br />
savoir l’UNICEF, le PAM et OCHA, ont<br />
élaboré un plan de réponse en faveur de la<br />
zone de Dakoro. Pour lui, la présente<br />
cérémonie traduit leur volonté commune à<br />
œuvrer pour l’amélioration des conditions<br />
de vie des populations. El Hadj Abdou<br />
Salissou a saisi cette opportunité pour<br />
rappeler les actions mises en œuvre par le<br />
Président du CSRD, Chef de l’Etat, le<br />
Général de Corps d’Armée Djibo Salou et le<br />
gouvernement. ‘’Il s’agit des opérations de<br />
vente à prix modérés de céréales et<br />
d’intrants zootechniques, de la vente à prix<br />
étudiés, de la distribution gratuite ciblée.<br />
Les femmes et les enfants sont les plus vulnérables en cas<br />
de crise alimentaire<br />
l’UNICEF qui intervient dans cette zone<br />
nord de Dakoro, trouve ici un terrain<br />
favorable pour plusieurs de ses activités<br />
dont la nutrition des enfants, l’accès de<br />
toutes les femmes en âge de procréer aux<br />
méthodes contraceptives pour faire un<br />
espacement des naissances et une bonne<br />
Aux cotés du gouvernement, les PTF ont<br />
mené des opérations de DGC, blanket<br />
feeding, cash transfert, etc.’’ Au nom des<br />
populations bénéficiaires, il a remercié très<br />
sincèrement les PTF, particulièrement ceux<br />
du Système des Nations Unies, à savoir le<br />
PAM, l’UNICEF, OCHA, pour l’appui<br />
multiforme qu’ils apportent pour soulager<br />
les populations vulnérables de la région de<br />
Maradi. Il a enfin rassuré les PTF que<br />
toutes les dispositions seront prises pour<br />
que ce lot de matériels puisse être utilisé<br />
par les vrais destinataires. En s’adressant à<br />
l’assistance, le chef sous bureau UNICEF<br />
de Maradi, M. Mohaméden Fall, a indiqué<br />
que ces dons constituent une première<br />
partie de la réponse aux besoins d’environ<br />
30.000 personnes (dont 6.000 enfants) en<br />
termes de nutrition, santé, eau et<br />
assainissement. D’une valeur de 60.000<br />
dollars américains, soit environ 32.176.000<br />
FCFA, ce don est composé de<br />
médicaments, de matériels médicaux, de<br />
tentes, d’intrants nutritionnels, de matériels<br />
anthropométriques, de produits pour<br />
l’hygiène, d’équipements de stockage et de<br />
distribution de l’eau potable. M. Fall a<br />
précisé qu’une deuxième partie, estimée à<br />
45.000 dollars américains soit 24.000.000<br />
Fcfa en cash, sera versée dans les<br />
comptes de la DRSP et de la DRH pour<br />
couvrir les frais opérationnels et de gestion.<br />
‘’Ceci constituera un montant total d’environ<br />
53,700 millions de FCFA financés sur fonds<br />
propres de l’UNICEF,’’ a-t-il indiqué. Ces<br />
financements, a-t-il dit, permettront<br />
d’acquérir des aliments thérapeutiques<br />
pour le traitement de la malnutrition sévère<br />
planification familiale afin de permettre aux<br />
enfants de grandir et de se développer dans<br />
de bonnes conditions sanitaires et<br />
nutritionnelles, et de recevoir une bonne<br />
éducation.<br />
Un appui appréciable de l’UNICEF aux efforts de lutte contre la crise alimentaire<br />
Lors de la remise du don de l’UNICEF<br />
DR<br />
chez les enfants, ainsi que des<br />
moustiquaires imprégnées et des<br />
médicaments pour les premiers soins de<br />
santé ; ils permettront également de mettre<br />
en œuvre le blanket feeding pour les<br />
enfants de 6 à 23 mois en collaboration<br />
avec le PAM, d’appuyer l’accès des soins<br />
de santé à la population affectée et<br />
d’améliorer l’accès à l’eau de boisson pour<br />
les populations déplacées et d’appuyer en<br />
ressources humaines et en logistique les<br />
services de santé. Le chef du sous bureau<br />
UNICEF de Maradi a en outre indiqué que<br />
son institution a souscrit dans son plan<br />
d’action de 2010, l’appui à la mise en place<br />
d’un plan national de réponse à la crise<br />
accompagné de feuilles de route au niveau<br />
des régions. Ce qui s’est traduit<br />
notamment, selon lui, par la disponibilité<br />
permanente des Plampy Nut (PPN) et<br />
d’aliments thérapeutiques (F100 et F75) ;<br />
le renforcement en ressources humaines<br />
pour la PEC correcte de la malnutrition au<br />
niveau des CRENI et CRENAS; le<br />
renforcement du système d’information.<br />
Selon M. Fall, le Niger, comme tous les<br />
pays du <strong>Sahel</strong>, est sujet à des crises<br />
répétitives que seul le courage et la<br />
persévérance peuvent permettre de<br />
contenir. C’est pourquoi il a invité les uns et<br />
les autres à tirer ensemble les leçons et à<br />
adopter une meilleure vision en vue de<br />
mieux répondre aux besoins des enfants et<br />
des femmes, quelle que soit la situation.<br />
Pour lui, c’est en investissant dans les<br />
enfants qui sont les adultes de demain que<br />
l’on pourra, de façon définitive, briser cette<br />
chaîne de transmission de la pauvreté<br />
intergénérationnelle. En terminant, il a<br />
voulu partager avec l’assistance cet extrait<br />
du document ‘’Une Afrique Digne des<br />
Enfants’’ qui indique ceci : ‘’Nous<br />
reconnaissons que l’avenir de l’Afrique est<br />
lié au bien-être de ces enfants et de ces<br />
jeunes. Les perspectives pour la<br />
transformation socioéconomique du<br />
continent reposent sur l’investissement<br />
dans les jeunes de ce Continent.<br />
L’investissement dans les enfants<br />
d’aujourd’hui est le gage de la paix, de la<br />
stabilité, de la sécurité, de la démocratie et<br />
du développement durable de demain.<br />
Unissons nous pour les enfants’’.<br />
Quant au Préfet de Dakoro, M. Salissou<br />
Abdoulkarim, il a, au nom de la population<br />
du département de Dakoro en général et<br />
celle de Gadabédji en particulier, remercié<br />
le généreux donateur. Il a rassuré que ce lot<br />
de matériels sera réparti sur les 8 sites<br />
retenus par les services techniques.<br />
DR<br />
Page 11 2 juillet 2010 <strong>Sahel</strong> <strong>Dimanche</strong>