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Le Livre Vert - Annexes - SNDP

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Etats généraux de la presse écrite<br />

Parmi les pays analysés, nous retiendrons ceux pour lesquels aucune aide spécifique à la Presse n’est versée à<br />

l’opérateur postal, et où aucun tarif préférentiel n’est pratiqué, à savoir : Allemagne, Pays-Bas et Suède.<br />

<strong>Le</strong>s graphiques figurant dans le rapport comparent les tarifs dans les différents pays en intégrant, lorsqu’il y en a,<br />

les aides accordées par les pouvoirs publics à l’opérateur postal.<br />

Ainsi, le rapport Schwartz compare les tarifs de la Poste française qui reçoit 240 millions € d’aides à ceux de<br />

Postes qui ne reçoivent aucune aide. Il convient de corriger ce biais pour des comparaisons pertinentes.<br />

Pour se livrer à cet exercice, quelques données chiffrées figurant dans le rapport :<br />

• La Poste française livre 1,7 milliards d’exemplaires de Presse par an, dont 644 millions de Presse<br />

d’Information Politique et Générale, dite « ciblée.<br />

• La Poste française perçoit (après correctif budgétaire) 233 millions € d’aides pour distribuer la Presse,<br />

répartis en 83 millions € pour les publications ciblées, et 150 millions pour l’ensemble des titres de<br />

Presse, aide accordée sous le titre « aide à la distribution en zones peu denses ».<br />

De ces chiffres, on peut calculer :<br />

• l’ensemble des exemplaires de Presse reçoivent, via la Poste, une subvention de 150/1700 soit 0,088 €<br />

chacun, (aide à la distribution en zones peu denses) ;<br />

• les exemplaires de Presse ciblée reçoivent un complément de 83/644 soit 0,129 €, soir pour eux un<br />

total de 0,217 € par exemplaire (Presse d’Information Politique et Générale).<br />

<strong>Le</strong> véritable tarif de la Presse française est donc à compléter du montant de ces aides. Cela change totalement la<br />

comparaison européenne :<br />

Tarifs payés pour un quotidien de 170 g, en centimes d’euro :<br />

Chiffres repris du rapport Schwartz p. 44<br />

Suède : 45,6<br />

France ciblée : 22,1 + 21,7 = 43,8<br />

France non ciblée : 34,4 + 8,8 = 43,2<br />

Pays-Bas : 35,7<br />

Allemagne : 32,4<br />

La différence entre France ciblée et non ciblée vient des approximations liées au retraitement des montants des<br />

aides, et reste peu significative.<br />

Il apparaît très clairement que la Poste française est aujourd’hui la deuxième plus chère d’Europe, juste derrière<br />

la Suède, qui présente pourtant un territoire et une densité de population autrement plus coûteux à desservir.<br />

L’écart de tarif avec les Pays-Bas et l’Allemagne peut s’expliquer en partie, mais certainement pas totalement,<br />

par la plus forte densité de population de ces pays.<br />

La Poste française affiche un déficit de 474 millions € en 2006 qui représente 0,279 € par exemplaire de Presse<br />

distribué. <strong>Le</strong> coût d’intervention de la Poste française serait donc, dans la configuration déjà citée d’un quotidien<br />

de 170 g, de 43,8 + 27,9 = 71,7 centimes d’euro, à comparer aux 43,8 en Suède.<br />

La situation va évidemment empirer à la suite des augmentations tarifaires imposées par La Poste et Marc<br />

Schwartz : la presse non-ciblée, dans l’exemple ci-dessus, va être facturée 0,46 €, soit plus cher qu’en Suède, où<br />

la Poste ne reçoit aucune aide. La Presse ciblée sera facturée 0,27 €, soit plus de 0,50 € avec les aides.<br />

L’application des nouveaux tarifs à la Presse Ciblée (23 % en 7 ans) va générer une augmentation des charges<br />

postales de près de 33 millions € : 13 M€ pour la PQR, 11 M€ pour les hebdos nationaux, 6 M€ pour la PQN, 2<br />

M€ pour la PHR.<br />

De tels tarifs, aides incluses, ne se comprennent pas dans le contexte européen. Ils apparaissent à la Presse<br />

comme la traduction d’une aide directe de l’État à l’opérateur postal, et non d’une aide à la Presse<br />

10. 4/ La nécessité d’un changement de méthode<br />

La presse soulève un problème méthodologique d’interprétation et le suivi des accords postaux.<br />

• En premier, La Poste est en effet juge et partie puisqu’à la fois elle est signataire et interprète elle-même<br />

les accords.<br />

• En second, les accords sont censés avoir défini la situation de sortie à leur issue (notamment aide de<br />

l’Etat et prise en charge du défit presse résiduel à terme). Or rien ne peut garantir que, forte de sa<br />

position dominante probable, la Poste n’exercera pas une pression renouvelée à l’augmentation de ces<br />

tarifs vis à vis de la Presse<br />

<strong>Annexes</strong> aux recommandations des pôles de débat et de proposition 66/93

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