Le Livre Vert - Annexes - SNDP
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Etats généraux de la presse écrite<br />
Annexe 1 : analyse des conséquences des accords postaux (2009-2015) sur les<br />
différentes formes de presse<br />
7. 1/ Analyse de la trajectoire d’évolution des tarifs postaux sur 2009-2015<br />
<strong>Le</strong>s accords postaux ont un impact économique significatif sur le secteur de la presse.<br />
Quelques points de calage sur ce sujet (impacts hors inflation)<br />
• Selon une récente étude de la FNPS qui analyse les impacts de l’augmentation des frais<br />
d’affranchissement sur les titres de presse, (étude menée sur 27 titres), l’augmentation des charges<br />
postales d’ici à la fin de l’accord (2015) serait supérieure à la marge d’exploitation des titres concernés.<br />
Ceux-ci basculeraient dans le rouge du simple fait de l’application de ces accords<br />
• Par ailleurs, sur un portefeuille de 37 titres, + 4 ciblés, après l’aide au ciblage, les coûts liés à<br />
l’acheminement postal supporté par la presse augmenterait de 7 M€ (hors inflation) sur la période 2009-<br />
2015, passant de 16 M€ en 2008 à 23 M€ en 2015.<br />
• Pour la PQR, l’impact hors inflation s’élèvera à 13 m€<br />
8. 2/ Un cercle vicieux<br />
<strong>Le</strong>s augmentations tarifaires vont conduire à l’instauration d’un cercle vicieux qui peut se décrire comme suit :<br />
l’augmentation des prix par La Poste entraîne une diminution de la marge générée par les éditeurs de presse. En<br />
réaction, la presse réduit ses volumes transportés par La Poste (transfert vers le portage en partie, par diminution<br />
des diffusions ou fermetures de titres pour le reste) creusant alors d’autant plus le déficit du compte presse de La<br />
Poste, dont l’essentiel des coûts sont fixes (distribution notamment).<br />
Historiquement, les augmentations tarifaires des accords Paul ont été compensées<br />
• D’une part par la baisse des prix du papier (effet exogène aux accords)<br />
• D’autre part par des éléments positifs que les accords ont favorisés :<br />
o efforts sur le grammage du papier et le poids correspondant<br />
o marges de manœuvre laissées dans les accords pour bénéficier de l’industrialisation de<br />
certains processus<br />
o possibilités de relâcher certaines contraintes de livraison pour certaines catégories de presse<br />
(périodiques), avec impact sur les tarifs<br />
Aujourd’hui, le cycle économique est très différent et l’enjeu à venir sera beaucoup plus lourd. Ainsi :<br />
• le coût des matières premières, comme celui du papier tend structurellement à augmenter<br />
• la consolidation des revenus du secteur (diffusion et publicité) s’intensifie.<br />
Ainsi, l’augmentation des prix postaux pèsera directement sur les marges des entreprises de presse, les<br />
fragilisant davantage, et ce d’autant plus que les marges de manœuvre industrielles se sont réduites voire<br />
seraient soumises à une interprétation volontairement restrictive de la Poste (liasses multi titres)<br />
9. 3/ Une nécessaire mise en perspective des performances de la Poste pour la Presse<br />
<strong>Le</strong> rapport de la mission « Schwartz » a permis de découvrir que malgré un affichage de pertes abyssales sur la<br />
distribution de la Presse, qu’elle évalue en 2006 à 474 millions €, la Poste française est déjà la plus chère<br />
d’Europe. Cette mission a donné lieu à un travail très intéressant d’analyse comparative des distributions postales<br />
de la Presse dans un certain nombre de pays européens.<br />
Tout d’abord, nous observons que la Presse paye 466 millions € à la Poste, que l’État lui verse 234 millions €,<br />
pour un coût total affiché de 1174 millions €. Ce coût total est constitué à 60 % de coûts fixes, et 40 % de coûts<br />
variables, soit 470 millions. La Presse couvre donc aujourd’hui l’intégralité des coûts variables, et l’aide de l’État<br />
permet à la Poste de couvrir significativement une partie des coûts fixes des tournées postales. <strong>Le</strong> déficit affiché<br />
part du principe que la Presse doit intégralement couvrir sa quote-part d’utilisation des tournées de distribution du<br />
service universel postal. Dans aucune entreprise de cette taille on n’analyse le portefeuille d’activités de la sorte.<br />
<strong>Le</strong> benchmark européen permet de vérifier que ce mode de calcul est spécifique à la France.<br />
<strong>Annexes</strong> aux recommandations des pôles de débat et de proposition 65/93