Le Livre Vert - Annexes - SNDP
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Etats généraux de la presse écrite<br />
Compte-rendu des auditions de la séance n°3 du 30 octobre 2008<br />
La troisième réunion du groupe de travail a été consacrée à la question de la formation continue des journalistes.<br />
Ainsi que le groupe en a pris l’habitude, elle s’est organisée autour de quatre auditions qui ont été suivies de<br />
débats permettant aux participants de livrer leurs réactions aux propos des invités et d’échanger leurs points de<br />
vue.<br />
1. Audition de M. Thierry Goeddertz, directeur général de Médiafor<br />
Après avoir rappelé quelques données relatives à l’organisme qu’il dirige, Médiafor, qui collecte les cotisations de<br />
formation de 2500 entreprises de presse, principalement la presse quotidienne régionale et la presse magazine,<br />
M. Goeddertz a fait un triple constat :<br />
- d’une part, contrairement à une idée reçue fréquente, les journalistes ne sont pas réfractaires à la<br />
formation continue : ceux-ci constituent en effet le tiers des effectifs des 11 000 stages financés par<br />
Médiafor, ce qui est tout à fait conforme à la place des journalistes au sein des effectifs du secteur de la<br />
presse (également 1/3).<br />
- d’autre part, s’il est vrai que, de façon générale en France, la formation continue profite essentiellement<br />
aux cadres et aux employés les mieux formés, cette situation s’explique, dans le domaine du<br />
journalisme, par la surreprésentation de l’encadrement et des journalistes au sein des effectifs.<br />
- enfin, s’agissant du contenu des formations, les tendances font la part belle à l’informatique et à la<br />
publication assistée par ordinateur, au détriment des formations traditionnelles à la presse écrite. <strong>Le</strong>s<br />
formations en matière de culture générale ou, de façon générale, d’expertise (sciences politiques, droit,<br />
économie) sont pour leur part très peu représentées.<br />
Après avoir rappelé que les critiques de corporatisme, de complexité et de cloisonnement excessifs du système,<br />
formulées, par exemple, par les rapports parlementaires, ne peuvent être ignorées, Thierry Goeddertz a dégagé<br />
les 4 grands enjeux autour desquels toute réforme du système doit, selon lui, s’articuler :<br />
- Un effort en direction des demandeurs d’emploi et des personnes les plus éloignées de la formation,<br />
notamment, en l’absence de cadre juridique à ce jour, les pigistes.<br />
- Une simplification du dispositif dont la complexité et le cloisonnement s’avèrent souvent décourageants<br />
pour les petits employeurs, déroutés par l’empilement de dispositifs comme le CIF, le DIF, etc.… A ce<br />
titre, le financement du droit individuel à la formation (DIF) représente un risque considérable à l’horizon<br />
2010 : s’il devait être mis en place comme la législation l’exige, cela pourrait représenter un coût de 80M<br />
€ par an, absolument pas financé à ce jour.<br />
- Une réforme des « collecteurs », dont les différents rapports sur le sujet ont mis en avant le montant<br />
élevé des frais de gestion, l’opacité, et le nombre trop important (une centaine). <strong>Le</strong>s réformes lancées<br />
par les pouvoirs publics (en particulier, passage du seuil minimal de fonds récoltés de 15M € à 100M €)<br />
devraient conduire à un regroupement de ces organisme pour n’en laisser demeurer, à terme, qu’une<br />
dizaine.<br />
- Enfin, une prise en compte accrue des régions qui doivent être placées au cœur de la réforme, au<br />
travers par exemple d’un rassemblement au niveau régional de tous les acteurs de la formation<br />
continue.<br />
<strong>Le</strong>s principales propositions de Thierry Goeddertz sont les suivantes :<br />
- veiller, dans le cadre du processus de regroupement des collecteurs, à maintenir la spécificité du<br />
secteur de la presse. Un rapprochement probable à ce stade conduirait à réunir Médiafor, qui collecte 25<br />
M € par an environ et l’Afdas (collecteur pour les secteurs de la radio, de la télévision, de la publicité,<br />
des intermittents du spectacle, etc..) qui collecte 150 M € par an. <strong>Le</strong> groupe de travail s’est interrogé sur<br />
les deux axes de regroupement possibles, par secteur comme c’est le cas aujourd’hui, ou par métier, en<br />
englobant les différents types de médias, ce qui aurait l’avantage d’instituer un intermédiaire unique,<br />
capable d’appréhender les spécificités du métier de journaliste.<br />
- instituer un portail de la formation continue pour les médias afin de remédier à la dispersion des<br />
données sur le sujet. Ce portail d’information pourrait être commun à la formation initiale et continue.<br />
- inscrire dans les accords de presse des priorités en matière de formation qui conditionneront l’affectation<br />
des moyens. <strong>Le</strong>s priorités actuelles seraient ainsi la formation aux technologies numériques et la<br />
formation « managériale » des rédacteurs en chef.<br />
- promouvoir l’innovation pédagogique, notamment la formation à distance.<br />
- reconnaître le rôle crucial joué par les apprentissages informels dans les très petites entreprises et les<br />
petites et moyennes entreprises (TPE et PME), auxquelles on reproche trop souvent de peu investir<br />
<strong>Annexes</strong> aux recommandations des pôles de débat et de proposition 6/93