Le Livre Vert - Annexes - SNDP

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Etats généraux de la presse écrite FICHE 3 : CONTRIBUTION D’OLIVIER BONSART, Directeur général adjoint "Ouest France", concernant la vente au numéro et les spécificités propres à chaque type de presse La Loi Bichet, qu’il est effectivement injuste d’accuser de tous les maux, précise que la distribution de la Presse est libre. Non seulement cela reste pertinent, mais l’objectif des réformes à accomplir doit être de mieux permettre l’exercice de cette liberté. Or les éditeurs ont interdiction de s’associer librement pour se distribuer. Dans les faits, ils ne sont donc pas libres de leur distribution, notamment les quotidiens nationaux, obligés de fonctionner à l’intérieur de coopératives dans lesquelles les décisions sont prises en dehors de toute logique économique, sans pouvoir de négociation, par des instances éloignées de leurs problématiques. En effet, la gouvernance se fait sous la règle « un titre = une voix », ce qui s’oppose à la logique économique, et impose une autre logique, souvent faite d’arrangements et favorisant in fine, comme l’Histoire l’a montré, l’immobilisme et l’irresponsabilité économique. Modifier les règles de gouvernance pour mieux tenir compte des réalités économiques et gagner en efficacité : intégration de la dimension volume/chiffre d’affaires/marge générés au-delà du principe un titre=une voix Limiter le rôle du CSMP aux titres ressortant des coopératives Seul un véritable aiguillon concurrentiel pourra faire bouger le système fortement, comme il est souhaité. Cet aiguillon est impossible à mettre en œuvre d’un seul coup nationalement pour les quotidiens. En revanche, région par région, cela peut s’envisager en laissant s’associer nationaux et régionaux, et régionaux entre eux. Cela doit pouvoir se faire ou non en sortant du cadre NMPP. Cette possibilité doit ressortir de la libre négociation, non de l’obligation. Modifier l’article 2 de la Loi Bichet : « le groupage et la distribution de plusieurs journaux et publications périodiques ne peuvent être assurés que par des sociétés coopératives de messageries de presse », au moins pour les quotidiens. On peut en revanche exiger que tout quotidien national IPG en faisant la demande ne puisse être refusé à la distribution par une organisation distribuant d’autres nationaux, pour garantir une solution de distribution à tous les quotidiens nationaux IPG. Contrat de groupage NMPP : exiger la levée de la clause d’exclusivité (article 2) qui empêche les accords directs nationaux/régionaux. Les distributions concernées ne seront plus du ressort du CSMP sur la zone considérée L’idée de regrouper nationalement niveaux 1 et 2 mérite d’être évaluée et challengée par un scénario de niveau 2 autonomes, voire multiples et en concurrence, en lien direct possible avec les éditeurs, y compris pour les magazines. Il convient de distinguer la Presse Quotidienne et la Presse Magazine. Les enjeux sont en effet très différents : o La logistique des quotidiens est beaucoup plus lourde, devant fonctionner tous les jours sur un réseau plus capillaire, alors que celle des magazines pourrait être regroupée sur quelques jours dans la semaine. Les quotidiens nationaux coûtent donc très cher aux niveaus 1 et 2, et ce surcoût est en grande partie supporté par la presse magazine. Les régionaux de leur côté supportent seuls leur réseau pourtant deux fois plus dense et allant beaucoup plus loin dans le territoire : Inciter au regroupement des logistiques entre nationaux et régionaux, en favorisant fiscalement ces regroupements : exonérations de taxe professionnelle, de taxe sur la consommation de carburants, transfert proportionnel des aides de l’état à la distribution vers les structures regroupant l’ensemble des quotidiens Annexes aux recommandations des pôles de débat et de proposition 48/93

Etats généraux de la presse écrite o o La capillarité du réseau est essentielle pour les quotidiens, et aujourd’hui totalement insuffisante pour les nationaux (28 000 points de vente, contre 57 000 pour les régionaux). Elle est en revanche assez performante, même si à améliorer nettement (tout particulièrement en GMS), pour les magazines. Les différents benchmarks européens dont celui récent du CSMP le confirment. Deuxième raison pour permettre juridiquement et inciter fiscalement au regroupement des distributions des quotidiens nationaux et régionaux. Les régionaux devant ouvrir à d’autres titres, forcément concurrents, un réseau qu’ils ont mis des années à constituer, doivent en retirer des bénéfices tangibles sur leurs coûts de distribution, d’où l’importance des avantages fiscaux et du transfert des aides de l’État. En effet, les apports de volume ne seront pas très importants pour les quotidiens régionaux, eu égard aux complexités logistiques induites, pour justifier à eux seuls cette ouverture. La fonction commerciale chez le diffuseur : les quotidiens génèrent du trafic régulier, du trafic d’impulsion lié aux grands évènements, et occupent peu de place linéaire pour une rotation très forte. Leur rentabilité au mètre linéaire est incomparablement plus forte que celle des mensuels, par exemple. Les quotidiens devraient donc avoir un taux de rémunération plus faible au niveau 3. Orienter la rémunération du réseau vers la responsabilité commerciale et économique de tous les acteurs : prime nette à la rentabilité au mètre linéaire, à la fréquence de rotation des titres, à leur diffusion. C’est une mesure complémentaire à celle de l’assortiment, c’est une réelle possibilité de rendre le diffuseur commerçant sans lui laisser totalement la main sur le choix des titres, ce qui comporterait un risque de discrimination liée au contenu. Au minimum, ne pas appliquer les hausses de rémunération aux quotidiens. Il est à la fois judicieux et nécessaire de rappeler l’intérêt de mutualiser les coûts de distribution. Mais une confusion s’est installée entre partage des coûts pour bénéficier de synergies, et subventions croisées entre titres et formes de presse. Sauver le système implique d’installer la réalité économique tout au long de la chaîne. L’objectif clair doit être la mutualisation des coûts, non pas la péréquation. La péréquation nationale tout particulièrement est porteuse, au-delà des idées généreuses, de décisions industrielles antiéconomiques. Enfin, l’entrée d’un concurrent à bas prix est financée de fait par les titres en place, dont la distribution est facturée plus cher que le nouvel entrant à prix cassé. Orienter fortement la facturation des prestations de niveau 1 et 2 vers la réalité des coûts Affirmer l’objectif de mutualisation, refuser celui de péréquation. La capillarité de la diffusion de la PIPG est cruciale, son amélioration ne saurait se suffire de la création de quelques milliers de points de vente. On l’a vu, la PQN pourrait voir s’ouvrir le réseau PQR, deux fois plus dense. Il convient cependant de lever les obstacles actuels à la vente des quotidiens d’information : Permettre la vente à la criée de la PIPG dans tous les lieux publics, gares, trains, métro, galeries marchandes etc … sans avoir à acquitter de droit ou de redevance Autoriser la promotion des titres d’information des journaux de PIPG par porte-affichettes sur le domaine public, dans la limite de la sécurité publique et dans des formes à convenir, sans avoir à acquitter de droit ou de redevance Exonérer intégralement de charges sociales les Vendeurs Colporteurs de Presse. Annexes aux recommandations des pôles de débat et de proposition 49/93

Etats généraux de la presse écrite<br />

FICHE 3 : CONTRIBUTION D’OLIVIER BONSART, Directeur général adjoint<br />

"Ouest France", concernant la vente au numéro et les spécificités propres à<br />

chaque type de presse<br />

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La Loi Bichet, qu’il est effectivement injuste d’accuser de tous les maux, précise que la distribution<br />

de la Presse est libre. Non seulement cela reste pertinent, mais l’objectif des réformes à accomplir<br />

doit être de mieux permettre l’exercice de cette liberté.<br />

Or les éditeurs ont interdiction de s’associer librement pour se distribuer.<br />

Dans les faits, ils ne sont donc pas libres de leur distribution, notamment les quotidiens nationaux,<br />

obligés de fonctionner à l’intérieur de coopératives dans lesquelles les décisions sont prises en<br />

dehors de toute logique économique, sans pouvoir de négociation, par des instances éloignées de<br />

leurs problématiques.<br />

En effet, la gouvernance se fait sous la règle « un titre = une voix », ce qui s’oppose à la logique<br />

économique, et impose une autre logique, souvent faite d’arrangements et favorisant in fine,<br />

comme l’Histoire l’a montré, l’immobilisme et l’irresponsabilité économique.<br />

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Modifier les règles de gouvernance pour mieux tenir compte des réalités<br />

économiques et gagner en efficacité : intégration de la dimension<br />

volume/chiffre d’affaires/marge générés au-delà du principe un titre=une<br />

voix<br />

Limiter le rôle du CSMP aux titres ressortant des coopératives<br />

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Seul un véritable aiguillon concurrentiel pourra faire bouger le système fortement, comme il est<br />

souhaité. Cet aiguillon est impossible à mettre en œuvre d’un seul coup nationalement pour les<br />

quotidiens. En revanche, région par région, cela peut s’envisager en laissant s’associer nationaux<br />

et régionaux, et régionaux entre eux. Cela doit pouvoir se faire ou non en sortant du cadre NMPP.<br />

Cette possibilité doit ressortir de la libre négociation, non de l’obligation.<br />

Modifier l’article 2 de la Loi Bichet : « le groupage et la distribution de<br />

plusieurs journaux et publications périodiques ne peuvent être assurés<br />

que par des sociétés coopératives de messageries de presse », au<br />

moins pour les quotidiens. On peut en revanche exiger que tout<br />

quotidien national IPG en faisant la demande ne puisse être refusé à la<br />

distribution par une organisation distribuant d’autres nationaux, pour<br />

garantir une solution de distribution à tous les quotidiens nationaux<br />

IPG.<br />

Contrat de groupage NMPP : exiger la levée de la clause d’exclusivité<br />

(article 2) qui empêche les accords directs nationaux/régionaux.<br />

<strong>Le</strong>s distributions concernées ne seront plus du ressort du CSMP sur la<br />

zone considérée<br />

L’idée de regrouper nationalement niveaux 1 et 2 mérite d’être évaluée<br />

et challengée par un scénario de niveau 2 autonomes, voire multiples et<br />

en concurrence, en lien direct possible avec les éditeurs, y compris<br />

pour les magazines.<br />

Il convient de distinguer la Presse Quotidienne et la Presse Magazine. <strong>Le</strong>s enjeux sont en effet<br />

très différents :<br />

o La logistique des quotidiens est beaucoup plus lourde, devant fonctionner tous les<br />

jours sur un réseau plus capillaire, alors que celle des magazines pourrait être<br />

regroupée sur quelques jours dans la semaine. <strong>Le</strong>s quotidiens nationaux coûtent<br />

donc très cher aux niveaus 1 et 2, et ce surcoût est en grande partie supporté par la<br />

presse magazine. <strong>Le</strong>s régionaux de leur côté supportent seuls leur réseau pourtant<br />

deux fois plus dense et allant beaucoup plus loin dans le territoire :<br />

Inciter au regroupement des logistiques entre nationaux et régionaux,<br />

en favorisant fiscalement ces regroupements : exonérations de taxe<br />

professionnelle, de taxe sur la consommation de carburants, transfert<br />

proportionnel des aides de l’état à la distribution vers les structures<br />

regroupant l’ensemble des quotidiens<br />

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