Le Livre Vert - Annexes - SNDP
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Etats généraux de la presse écrite<br />
S’agissant de la dépénalisation de la diffamation, le groupe de travail s’est prononcé en faveur de la<br />
nécessaire préservation des équilibres qui existent aujourd’hui. Il a ainsi été rappelé que plusieurs des<br />
personnalités auditionnées avaient fait part de leurs réserves à l’égard des projets de dépénalisation de la<br />
diffamation. <strong>Le</strong> groupe a estimé que ces projets pourraient conduire, d’une part, à rompre l’équilibre instauré par<br />
la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse entre les prérogatives et les responsabilités des journalistes et,<br />
d’autre part, à remettre pour partie en question les garanties particulièrement fortes qu’offre le procès pénal en<br />
matière de respect du principe du contradictoire, par exemple en ce qui concerne l’oralité des débats.<br />
S’agissant de la place à donner aux différentes chartes en matière de déontologie, le groupe de travail a<br />
tout d’abord constaté qu’il n’y avait pas d’opposition entre deux des propositions qui ont été formulées lors des<br />
auditions, à savoir, d’une part, l’éventuelle insertion d’une charte – dont le contenu reste à définir – au sein de la<br />
convention collective des journalistes et, d’autre part, la vive recommandation qui pourrait être faite aux différents<br />
titres de rendre publique une charte individualisée, définissant les règles qu’ils acceptent de se donner. Bien que<br />
plusieurs réserves aient été émises, le groupe s’est ensuite accordé, notamment, sur la proposition selon laquelle<br />
un socle commun de principes déontologiques pourrait être défini pour l’ensemble des journalistes, et pas<br />
seulement ceux de la presse écrite, à partir des chartes existantes, en adaptant leurs principes à la pratique et à<br />
la diversité du journalisme. De même, dans sa majorité, le groupe souhaite recommander la mise en place de<br />
chartes de transparence par titre. Ces chartes, formalisant les règles propres que le journal, ou les journaux<br />
concernés, souhaiterait mettre en exergue, seraient rendues publiques.<br />
Enfin, parmi les propositions qui n’ont pas été retenues, figure la mise en place d’un conseil de la presse, qui<br />
aurait été saisi par le public, ou se serait autosaisi, dans le cas d’affaires dans lesquelles les règles<br />
déontologiques auraient été méconnues. <strong>Le</strong> groupe de travail, majoritairement, s’est interrogé sur l’utilité et<br />
surtout sur la légitimité qu’un tel organe pourrait avoir dans la pratique.<br />
Compte-rendu des auditions de la séance n°8 du 11 décembre 2008<br />
La 8 ème séance du groupe de travail a été consacrée à la question des droits d’auteur des journalistes. M.<br />
Charles-Henri Dubail, membre du groupe, l’a ouverte par un rappel des principaux enjeux. Il a notamment insisté<br />
sur la nécessité d’une réforme, quelle que soit la solution retenue, en raison des incertitudes juridiques qui pèsent<br />
aujourd’hui sur les accords collectifs passés par les entreprises de presse.<br />
En effet, en l’état actuel du droit de la propriété intellectuelle, le droit d’auteur devrait en principe faire l’objet d’une<br />
gestion individuelle entre le journaliste et l’éditeur. <strong>Le</strong>s accords collectifs devraient donc prévoir l’intervention<br />
ultérieure de contrats individuels entre chacun des journalistes et son éditeur, par exemple par des avenants aux<br />
contrats de travail qui se réapproprieraient expressément les stipulations de l’accord collectif. De même, la<br />
légalité des clauses spécifiques prévus par les contrats d’embauche est parfois sujette à caution, dans la mesure<br />
où la cession du droit d’auteur doit faire l’objet d’une contrepartie suffisante, au nom du respect du droit de<br />
propriété. Enfin, dans les deux cas, il n’est pas certain qu’il soit possible au journaliste de céder une fois pour<br />
toute, pour l’ensemble de ses articles à venir, les droits d’exploitation à l’éditeur : la jurisprudence récente penche<br />
plutôt en faveur d’une telle possibilité, mais la cour de cassation ne s’est pas encore prononcée sur le sujet et une<br />
partie de la doctrine estime que le transfert régulier des droits du journaliste sur chacune de ces productions<br />
nécessite de multiplier les actes de cession au fur et à mesure de la création des œuvres.<br />
<strong>Le</strong> processus suivi par ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler « le groupe informel », auteur d’un livre blanc »<br />
sur les droits d’auteurs (disponible sur le site des Etats généraux de la presse écrite, dans la partie<br />
« contributions » du pôle 1) a ensuite été présenté. Il a notamment été rappelé que ce groupe, qui s’est réuni<br />
chaque semaine pendant 2 ans, de 2005 à 2007, comprenait 8 personnes, journalistes et éditeurs, chacun<br />
participant aux travaux en son nom propre mais rendant compte de l’avancement des réflexions à son<br />
organisation. Parmi ses membres, figuraient M. Olivier Da Lage, membre du Bureau national du SNJ et du comité<br />
exécutif de la FIJ, ainsi que M. Patrick Lantz, ancien directeur juridique de Hachette Filipacchi Associés qui ont<br />
tous deux été auditionnés.<br />
1. Audition de M. Olivier Da Lage, membre du Bureau national du SNJ<br />
Avertissement : ce bref compte-rendu des débats ne décrit que de façon partielle et incomplète la solution<br />
proposée par le « livre blanc ». Il est impératif de s’y reporter (voir documents dans la partie « contribution »<br />
du site) pour en comprendre le mécanisme.<br />
Après avoir rappelé les clivages que la question suscitait dans le monde du journalisme, M. Da Lage a souligné<br />
que le débat autour des droits d’auteur des journalistes n’est réellement apparu qu’à partir du milieu des années<br />
1990, en raison du développement d’Internet puis, de façon générale, des différents supports multimédias. Une<br />
partie de la profession a ainsi eu recours à des accords collectifs – 70 environ, dont la fragilité juridique a été<br />
évoquée précédemment. <strong>Le</strong> débat porte sur la confrontation entre la position des éditeurs qui, dans un contexte<br />
<strong>Annexes</strong> aux recommandations des pôles de débat et de proposition 13/93