Le Livre Vert - Annexes - SNDP
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Etats généraux de la presse écrite<br />
chartes (nationale et par entreprise) peuvent rester dans les tiroirs et les bonnes intentions peser peu face aux<br />
jeux de la concurrence, des conditions de production de l’information, des pressions que subit chaque acteur du<br />
système médiatique. En préconisant seulement un « Observatoire des pratiques de la presse » composé pour<br />
moitié de journalistes, d’un quart d’éditeurs et d’un quart de « personnalités qualifiées » cooptées, et uniquement<br />
chargé d’un rapport annuel, on ne livre au public qu’un message tronqué. « Oui, nous allons faire des efforts,<br />
mais nous seuls allons les évaluer »…<br />
Cette frilosité corporatiste est peu compatible avec l’objectif de restauration de la confiance. A l’heure d’Internet,<br />
de la « participation citoyenne », et face aux critiques de plus en plus vives de ce public, l’exclure d’emblée du<br />
dispositif n’est pas le meilleur message à lui délivrer.<br />
Au minimum, les lecteurs (auditeurs, téléspectateurs, internautes) doivent pouvoir alerter l’observatoire, lui<br />
soumettre des cas de dérive et des doléances. Et être représentés, beaucoup plus largement que par cooptation<br />
de quelques personnalités, dans son organe de direction. Dès lors, ne faut-il pas considérer la création éventuelle<br />
de cet outil comme une première étape, un rodage, débouchant sur une véritable instance tripartite –<br />
représentants des éditeurs, des journalistes et du public ? Une telle instance pourrait fonctionner de façon<br />
autonome ou être rattachée à la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels comme<br />
plusieurs membres du groupe « Confiance » l’ont suggéré. Elle recevrait les plaintes ou s’autosaisirait,<br />
« instruisant » les cas d’atteinte aux principes de l’éthique professionnelle, publiant des avis et des<br />
recommandations (et pas uniquement un rapport annuel), entretenant donc réellement une « veille<br />
déontologique » et un débat permanent sur ces questions.<br />
La profession, les pouvoirs publics<br />
<strong>Le</strong>s Etats généraux ont fait leur travail. Il serait désastreux qu’ils ne suscitent que des mesures financières ou<br />
industrielles, qui sont incapables de résoudre à elles seules, par exemple, la baisse tendancielle de diffusion que<br />
subissent les quotidiens depuis de nombreuses années. C’est aujourd’hui aux organisations professionnelles et<br />
aux pouvoirs publics de se mettre en mouvement.<br />
<strong>Le</strong>s organisations professionnelles – patronales et syndicales – ont une occasion unique de faire preuve de<br />
hardiesse et d’ouverture. De se montrer à la hauteur des avancées vers la professionnalisation du métier<br />
d’informer effectuée entre 1918 et 1938, lorsque Georges Bourdon bataillait à la tête du syndicat des<br />
journalistes… S’asseoir ensemble autour d’une table pour construire l’avenir, est-ce si difficile ?<br />
<strong>Le</strong>s pouvoirs publics aussi ont leur mot à dire, garants qu’ils sont – au nom des citoyens qui les ont élus – de<br />
cette liberté constitutionnelle qu’est le pouvoir d’informer, et du droit « à valeur constitutionnelle » de ces mêmes<br />
citoyens à une information de qualité. Ils doivent prendre en compte la demande pressante du public dans les<br />
mesures qu’ils décident et les encouragements qu’ils prodiguent.<br />
Oui, l’attente est forte, les médias français ont besoin d’une instance d’éthique et de médiation à composition<br />
plurielle. C’est une condition nécessaire à une vraie restauration de la confiance du public et de la légitimité<br />
démocratique du métier de journaliste.<br />
<strong>Annexes</strong> aux recommandations des pôles de débat et de proposition 89/93